Pourquoi est-ce qu'il rigole encore Oliver, hein ? À chaque fois que Gaspar ouvre la bouche, c'est à croire que c'est soit à hurler de rire, soit totalement déplacé ; et si d'habitude le chanteur est le premier à se remettre en question - au moins pour ces choses-là - et à paniquer quand il se rend compte qu'il ne va rien dire d'approprié et qu'il ne sait pas comment rattraper le coup. Mais bon, s'il pouvait ne pas devoir constamment faire attention à ce qu'il dit devant son mec sans se voir systématiquement moqué ce serait plutôt sympa, quand même, songe-t-il en fronçant franchement les sourcils, cette fois. « Pourquoi, parce que marcher te fait mal aux  pieds, grand dresseur du dimanche ? 
– Non, parce que... mais parce que c'est plus simple pour les zones compliquées, si t'es sur un truc et que moi j'suis à pieds alors qu'en plus c'est impraticable autant qu't'y aille tout seul hein, râle-t-il en croisant ses bras sur son torse, vexé. Et puis c'est ultra classe, voilà. » 
Mais ces raisons-là ne sont pas suffisantes, sûrement, il va y aller à pieds et puis c'est tout. « Les Arcanin n'ont pas la peau brûlante donc tu peux monter dessus sans problème. Et je parlais d'un usage thérapeutique, espèce d'andouille, pas de petit confort. »
Cette fois, Gaspar a le bon ton de pincer les lèvres juste à temps pour s'empêcher d'en lâcher une. Un ça revient un peu au même serait sans doute très mal passé. « Toi t'as qu'à trouver un Galopa de Galar, ça serait nickel pour tes petites promenades de dresseur, je pense, sweety. 
– Et puis quoi encore ? gronde-t-il en levant les yeux au ciel. Je grimperai sur le dos de Drogon ou d'Altaïr, tu feras moins le malin avec ton petit Arcanin. J'te jure. »
Et il bougonne, alors, en continuant à avancer le long du chemin sans pour autant accélérer le pas ; il n'a pas envie que sa vexation finisse par vexer Oliver, alors il soupire. « Tout c'que je voulais dire c'est que si t'as un Arcanin pour t'aider, t'iras forcément plus vite que moi et au final c'est toi qui vas devoir m'attendre. Et c'est con. Autant qu'on aille au même rythme, sinon ça inverse juste le problème. »

« Et puis quoi encore ? » Quoi ? C'est très mignon un Galopa de Galar, et c'est rigolo mais Oliver n'a absolument aucun mal à imaginer son amant juché sur ces majestueuses créatures roses et pelucheuses, tiens. Lui, il a immédiatement pensé à Arcanin par amour pour les Pokémon de ce genre, et parce qu'il est beaucoup plus gros que Démolosse, auquel cas c'est sans doute plutôt vers lui qu'il se serait tourné. Le jeune homme hausse les épaules, sourit alors que le chanteur lève exagérément les yeux au ciel, visiblement exaspéré. « Je grimperai sur le dos de Drogon ou d'Altaïr, tu feras moins le malin avec ton petit Arcanin. J'te jure. » Cela dit, il peut aussi bien monter sur le dos de Meleys s'il veut la jouer comme ça, mais il ne dit rien, Oliver, parce que Gaspar s'est remis à marcher en boudant comme un gosse et qu'il n'a pas du tout envie de se disputer avec lui ; dans un recoin de son esprit, il songe tout de même qu'il a hâte que Choupette évolue. Ça lui fera les pieds à ce grand con, de se faire câliner par un Muplodocus baveux.

« Tout c'que je voulais dire c'est que si t'as un Arcanin pour t'aider, t'iras forcément plus vite que moi et au final c'est toi qui vas devoir m'attendre. Et c'est con. Autant qu'on aille au même rythme, sinon ça inverse juste le problème. » C'est ça le problème ? Qu'il l'attende ? Aucun risque ; avec les répétitions qui continuent et son travail pour bosser les partitions de plus en plus intorchables de Mallory, franchement, il n'a pas à s'inquiéter. C'est tout de même un petit sourire qui éclaire ses lèvres à Oliver, quand il avance pour le rejoindre et saisir délicatement ses doigts. « Tu devrais pas avoir peur d'avancer moins vite que moi, tu sais, dit-il doucement en pressant sa paume. Quand bien même ça arriverait, je t'attendrais. Tu ferais pareil, non ? » S'ils doivent avancer ensemble, alors il n'est pas question de laisser l'un des deux à la traîne. « De toute façon la question se posera plus dans pas longtemps. Quand Sacha sera réveillé et que t'auras divorcé, on partira tous les deux et il sera plus question d'attendre qui que ce soit. » Vivement qu'il se réveille, ce connard. Tout ce temps que passe son amant à l'hôpital est du temps gâché, perdu.

Gaspar ne comprend pas très bien pourquoi son mec sourit, mais c'est pas très grave. Il est beau Oliver quand il sourit, alors le chanteur oublie très vite la raison pour laquelle il boudait, en fait. C'était sûrement une mauvaise raison, comme d'habitude. Autant arrêter alors, et accepter la main qui saisit la sienne, voilà, c'est beaucoup mieux comme ça. « Tu devrais pas avoir peur d'avancer moins vite que moi, tu sais. Quand bien même ça arriverait, je t'attendrais. Tu ferais pareil, non ? 
– Oui, bien sûr, répond-il simplement en essayant de se rappeler de quoi ils parlaient. »
D'Arcanin et de Galopa pour crapahuter plus facilement. Et si un seul d'entre eux est monté sur un Pokémon, il avancera plus vite que l'autre donc... c'est bête. Voilà, c'était ça, mais du coup il est un peu perdu, Gaspar. « De toute façon la question se  posera plus dans pas longtemps. Quand Sacha sera réveillé et que t'auras divorcé, on partira tous les deux et il sera plus question d'attendre qui que ce soit. 
– J'aimerais bien qu'il se réveille, soupire alors le dresseur en affichant une petite moue boudeuse. Ça commence à me fatiguer les allers-retours à Lucinel. » 
À quel point est-ce que ça fait de lui quelqu'un d'horrible de râler pour cette raison alors qu'il trompe son mari dans le coma sans le moindre scrupule ? C'est insensé, cette situation. Et il n'a pas envie d'y penser. « Vivement que ce soit derrière-nous, tout ça. J'aurais largement préféré le quitter directement, j'me sens... super malhonnête, du coup. »
Mais Oliver n'est pas l'interlocuteur idéal pour se plaindre de ça, pas vrai ? Alors Gaspar secoue la tête, essaie de retrouver son sourire. « Enfin, peu importe, quand il sera revenu à lui je lui dirai tout ce que j'ai à dire et j'en serai débarrassé. Tu voudrais qu'on aille où, après ? »

« J'aimerais bien qu'il se réveille. » Ouais, lui aussi. Tous ces allers-retours de Lucinel à Enoville en passant par Castlerain, ça commence à faire beaucoup soupire alors le dresseur en affichant une petite moue boudeuse. Non pas que ça ne l'amuse pas énormément de s'envoyer en l'air dans le lit dans lequel,
d'après le chanteur, il ne se passe plus rien depuis longtemps ; mais toute bonne plaisanterie a une fin, et il n'en voit pas dans le cas de celle-là. Ça commence à me fatiguer les allers-retours à Lucinel. » Ouais, lui aussi. Au pire il n'est pas obligé d'y aller tout le temps son amant, hein ; après tout, Sacha ne doit même pas s'apercevoir de sa présence, il est dans le coma. Il devrait sans doute se trouver cruel de penser ça d'un homme qui ne le connait même pas ; sauf qu'il s'en moque, Oliver. Il a attendu beaucoup trop longtemps.

« Vivement que ce soit derrière-nous, tout ça. J'aurais largement préféré le quitter directement, j'me sens... super malhonnête, du coup. » Oui, lui aussi aurait préféré, songe-t-il avec un petit soupir, préférant très largement ne pas penser à ça et à tout ce temps qu'ils sont en train de perdre ; parce que là, ils sont tous les deux, et ce soir, c'est à Enoville que le batteur va dormir, loin de Lucinel et de toute cette merde, dans l'appartement de quelqu'un qui n'aurait jamais dû partir sans le prendre avec lui. « Enfin, peu importe, quand il sera revenu à lui je lui dirai tout ce que j'ai à dire et j'en serai débarrassé. Tu voudrais qu'on aille où, après ? » Où ? A Lathea, puisqu'ils y sont et qu'il a bien l'intention de battre la Ligue avant de choisir de repartir ; dans quel coin ? La question se pose. « Je veux partir à la chasse au Absol, répond-il, le regard déterminé. Je voudrais aller jusqu'à la Ligue avec un Pokémon comme ça, mais je sais pas du tout où je vais pouvoir en trouver. » Mais une créature aussi belle, il lui en faut une dans son équipe, c'est très clair.

« Et puis je voudrais commencer les arènes. Je vais sûrement défier Ansiel en premier, je pense que ça sera le plus facile avec l'équipe que j'ai. Tu t'es décidé, toi ? » Est-ce qu'ils en ont parlé, de ça ? Il ne se souvient plus. « Oh, et. Je voudrais retourner à Myrtha. » Sûrement par excès de masochisme, mais bon. « J'voudrais voir ce qu'il en reste. »

« Je veux partir à la chasse au Absol. Je voudrais aller jusqu'à la Ligue avec un Pokémon comme ça, mais  je sais pas du tout où je vais pouvoir en trouver. 
– J'en ai aucune idée, confesse Gaspar en haussant un peu les sourcils. » 
Un Absol ? C'est vraiment une drôle d'idée, ça. « Et puis je voudrais commencer les arènes. Je vais sûrement défier Ansiel en premier, je pense que ça sera le plus facile avec l'équipe que j'ai. Tu t'es décidé, toi ? 
– J'pensais à Fye. C'est un super copain à moi alors... c'est plus rassurant de commencer par-là. » 
C'est peut-être un peu lâche, mais bon, au moins il est sûr que son ami ne la lui fera pas à l'envers. Même si la dernière fois qu'il a voulu l'accompagner à la plage, la petite balade prévue s'est transformée en... escapade dangereuse sur une mer déchaînée avec un bateau troué ? Du coup il n'y est pas allé, hein. « Oh, et. Je voudrais retourner à Myrtha. » 
Cette fois, Gaspar bloque un peu ; il n'a rien dit pour le Absol, mais là... est-ce qu'Oliver est tombé sur la tête ? « J'voudrais voir ce qu'il en reste. 
– Entre capturer un Pokémon qui porte malheur et retourner visiter les ruines d'une ville qui grouille de Pokémon ultra dangereux depuis qu'elle a été pulvérisée par... je ne sais quelle puissance divine en colère, je commence à me demander si tu tiens vraiment à la vie, mon chéri. »

« Entre capturer un Pokémon qui porte malheur et retourner visiter les ruines d'une ville qui grouille de Pokémon ultra dangereux depuis qu'elle a été pulvérisée par... je ne sais quelle puissance divine en colère, je commence à me demander si tu tiens vraiment à la vie, mon chéri. » Ah oui, bien sûr. Il est superstitieux à ce point Gaspar ? Il en lève les yeux au ciel, amusé. Si pour Myrtha il va être difficile de s'expliquer, pour le Absol au moins, il peut rectifier un peu le tir. « Les Absol ne portent pas malheur, c'est une superstition ridicule. Ils ont un don pour prévenir les catastrophes, ça ne veut pas pour autant dire qu'ils les amènent, hm ? » Cela en fait un Pokémon mal-aimé, là où Oliver les a toujours trouvés magnifiques, sombres, incroyables. Il lui en faut un, c'est tout.

« Quant à Myrtha... bah, c'est compliqué. J'aimerais bien voir ce qu'il reste de la ville et puis... enfin ça t'intrigue pas, toi, de savoir ce qu'il s'est passé ? » Ce n'est que là qu'il se rend compte qu'il a vraiment envie d'en apprendre plus, Oliver ; parce que tout ce qu'il s'est passé n'a aucune réponse logique, et ça le rend fou de se dire qu'il a peut-être perdu sa hanche pour rien. Gaspar n'était pas là, il n'a rien vu, mais bon sang. « Je me rappelle de la lumière, dit-il, plus à lui-même qu'à son amant. Tout s'est passé très vite, et le pire c'est que personne ne peut dire très exactement ce qui a provoqué tout ça, les experts se sont pressés à Myrtha mais il n'y a aucune réponse, c'est beaucoup trop bizarre, tout ça. J'ai envie d'aller voir. » Mais si ça l'effraie, le chanteur, ce n'est pas grave. « Je peux y aller tout seul. De toute façon mes Pokémon ne sont pas assez entraînés pour le moment, il paraît que ceux qui ont investi la ville sont costauds, dans le genre. »

« Les Absol ne portent pas malheur, c'est une superstition ridicule. Ils ont un don pour prévenir les catastrophes, ça ne veut pas pour autant dire qu'ils les amènent, hm ? 
– Mouais, répond Gaspar avec une petite moue. C'est un peu la même histoire que le Pokémon et l'oeuf, hein, on sait pas lequel a éclos le premier. »
Pourquoi elle sonne si bizarre, cette expression ? Il s'est trompé ? « Qui a... qui était là le premier, corrige-t-il en fronçant les sourcils avant de sourire, très content d'avoir retrouvé la bonne formule. »
Comme quoi, on peut faire des miracles en réfléchissant un peu, c'est une bonne leçon à retenir. « Quant à Myrtha... bah, c'est compliqué. J'aimerais  bien voir ce qu'il reste de la ville et puis... enfin ça t'intrigue pas, toi, de savoir ce qu'il s'est passé ? » 
Pas sûr. Quoi qu'il se soit passé, c'est très dangereux et ça dépasse tout le monde de très loin. Gaspar n'est pas sûr d'avoir très envie de se frotter à ce genre de pouvoir, d'où qu'il vienne. Même si au fond, c'est sûrement plus facile à dire pour lui, puisqu'après tout, lui il n'a rien perdu, là-bas. « Je me rappelle de la lumière. Tout s'est passé très vite, et le pire c'est que personne ne peut dire très exactement ce qui a provoqué tout ça, les experts se sont pressés à Myrtha mais il n'y a aucune réponse, c'est beaucoup trop bizarre, tout ça. J'ai envie d'aller voir. » 
Donc c'est bien ce qu'il pensait : Oliver ne tient pas à la vie. C'est dans ce genre de cas que Gaspar se dit qu'en fait ça ne le dérangerait pas tant que ça d'avoir tort plus souvent que ce n'est déjà le cas. « Je peux y aller tout seul. De toute façon mes Pokémon ne sont pas assez entraînés pour le moment, il paraît que ceux qui ont investi la ville sont costauds, dans le genre. 
– T'as cru que j'te laisserais aller te tuer là-bas tout seul ? Non, j'viendrai avec toi, quand on aura mes super dragons pour nous protéger ce sera sans risque mais... en attendant j'aime mieux qu'on évite un peu la zone. Pourquoi on retourne pas à la Lumiclairière ? C'est joli, c'est pas dangereux... sinon on pourrait faire une balade en forêt ? J'aime bien les forêts. »

« T'as cru que j'te laisserais aller te tuer là-bas tout seul ? Non, j'viendrai avec toi, quand on aura mes super dragons pour nous protéger ce sera sans risque mais... en attendant j'aime mieux qu'on évite un peu la zone. Pourquoi on retourne pas à la Lumiclairière ? C'est joli, c'est pas dangereux... sinon on pourrait faire une balade en forêt ? J'aime bien les forêts. » Quand il se comporte comme ça, Gaspar ressemble vraiment à un enfant, songe Oliver avec un grand sourire, cette fois. Ses yeux noirs brillent au soleil, et il en oublie même de se moquer quand il glisse un bras autour de la taille de son amant pour l'attirer, avant de l'emmener au bord de l'eau, près de deux grosses pierres. « On s'assoit un moment ? J'ai mal au dos. » Pieux mensonge, mais il n'a pas du tout envie que la balade s'arrête, alors il va faire une pause. Et puis c'est une très bonne excuse pour un câlin ça, songe-t-il alors qu'ils s'installent, sans que son bras ait bougé d'un millimètre autour de la taille du chanteur.

« On peut aller à la clairière ou en forêt en attendant, ça me va. » Tout lui va, du moment que cet homme reste avec lui ; c'est fréquent, les moments où il le regarde, et où il se rappelle ces longues nuits de leur adolescence, allongés l'un contre l'autre, tous ces moments durant lesquels il crevait d'envie d'attirer ce visage contre le sien, sans trop savoir comment faire. Maintenant, il sait. Ce mec, c'est pas le plus intelligent du monde, loin de là. Mais c'est sûrement le plus doux, et c'est tout ce qui compte, songe-t-il en laissant descendre son bras pour entrelacer leurs doigts. Je t'aime. Toutes ces années n'ont jamais été capables de taire ces sentiments-là. « Et toi ? Tu voudrais aller quelque part en particulier ? » Des lieux un peu plus exotiques, par exemple ? « Et la chanson ? Tu vas continuer ? »

Est-ce que c'est stupide, d'avoir peur de retourner à Myrtha ? Gaspar n'en sait rien, et ce n'est pas vraiment une question qu'il se pose ; il aime mieux ne pas y penser, en fait, et proposer des balades en forêt. Même si sa dernière balade s'est transformée en cauchemar à cause du Spectre et du Cannibale. Enfin, peu importe, le bras d'Oliver s'enroule autour de lui et il se réfugie un peu contre lui, trouvant là une parfaite excuse pour ne plus réfléchir à rien. « On s'assoit un moment ? J'ai mal au dos. 
– Oui, d'accord. Tu veux ma veste pour t'asseoir ? » 
Question bête, Oliver n'a pas le fessier aussi délicat que le sien ; autant que la veste - pourquoi il a pris une veste déjà ? - arrive sous ses fesses à lui. Et puis comme ça il peut se caler bien tranquillement dans les bras de son amant, c'est parfait, songe-t-il en posant la tête sur son épaule, choisissant de supporter la chaleur de sa proximité en dépit du soleil qui lui donne l'impression de fondre littéralement. « On peut aller à la clairière ou en forêt en attendant, ça me va. » 
Super, c'est une bonne nouvelle ça, parce que Gaspar a envie de tout explorer, bien sûr, mais ses Pokémon ne sont pas du tout assez costauds pour ça pour le moment et d'ailleurs lui non-plus alors si il pouvait éviter de se mettre en danger de mort tout de suite ce serait quand même vachement bien. Voilà, c'est tout, c'est sa seule petite demande. Mais Oliver est gentil, Oliver est patient, alors il ne l'obligera à aller nulle part. Oliver est parfait. « Et toi ? Tu voudrais aller quelque part en particulier ? » 
C'est une bonne question ça ; est-ce qu'il veut visiter un endroit précis ? Il ne s'est jamais posé la question ; en fait il pensait plutôt à battre les arènes, mais plus le temps passe et plus ça lui semble compliqué. « Et la chanson ? Tu vas continuer ? 
– Je... sais pas, avoue-t-il après une seconde de réflexion. J'ai envie de te dire oui, parce que j'sais pas faire grand chose d'autre mais... c'est tellement. Bizarre, de continuer ma vie d'avant maintenant que... »
Maintenant qu'il sait que tout ça, finalement, c'était des mensonges, une fuite en avant, une vie d'apparat dans laquelle il n'était pas bien. « ... Maintenant que t'es là, achève-t-il, parce qu'après tout, c'est lui qui a tout changé. Ça a plus l'air vraiment sensé, la musique, les tournées. Alors j'sais pas. »
S'il n'avait pas pris la fuite, douze ans plus tôt, il serait devenu dresseur bien plus tôt, et il n'aurait sûrement jamais fait carrière comme ça alors... il se sent un peu imposteur, finalement. Mais bon. « J'aimerais bien visiter les Promontoires, dit-il, passant d'un sujet à l'autre sans attendre. Mais il fait trop froid là-haut j'suis sûr. Je voudrais voir les Volcans aussi mais c'est ultra dangereux. Et la Tour Rayquaza a l'air... incroyable, mais j'suis sûr que c'est un coup à s'éclater la tête à cause d'un trou dans le sol ou j'sais pas quoi alors... pour l'instant, la forêt, c'est bien. »

« Je... sais pas. J'ai envie de te dire oui, parce que j'sais pas faire grand chose d'autre mais... c'est tellement. Bizarre, de continuer ma vie d'avant maintenant que... » Maintenant qu'il est là ? Est-ce que c'est lui qui l'empêcherait de vivre sa vie, finalement ? Non, ça n'aurait aucun sens ; et puis il a toujours bien chanté, il aimait déjà ça avant qu'ils soient ensemble, il voulait être connu, célèbre. Il serait prêt à renoncer à tout ça ? « ... Maintenant que t'es là, . Ça a plus l'air vraiment sensé, la musique, les tournées. Alors j'sais pas. » Pourquoi ? Parce qu'ils veulent partir ? Il n'a jamais été tout à fait d'accord avec lui-même sur son avenir, Gaspar, après tout. Il voulait être connu mais il voulait aussi partir à l'aventure ; sur un coup de tête, il a décidé qu'il allait devenir dresseur il y a quelques mois, et maintenant, il se rend compte que les deux ne seront peut-être pas conciliables ? C'est un peu dommage, non ?

« J'aimerais bien visiter les Promontoires, dit-il visiblement pour changer de sujet, apparemment peu désireux de prendre une décision pour le moment. Je voudrais voir les Volcans aussi mais c'est ultra dangereux. Et la Tour Rayquaza a l'air... incroyable, mais j'suis sûr que c'est un coup à s'éclater la tête à cause d'un trou dans le sol ou j'sais pas quoi alors... pour l'instant, la forêt, c'est bien.
– Pourquoi tu vois toujours le pire, hm ? » Répond le batteur en riant, en glissant sa main le long de son dos. « Faut voir plus loin que les trous et la chaleur ou le danger, enfin. » Voilà un trait qu'il a toujours partagé avec Isma ; l'aventure, le grand air, il en a toujours eu besoin, et s'enfermer à Castlerain ne lui a pas réussi. Maintenant, et avec la perspective de trouver un nouvel avenir, il sait que les choses vont pouvoir se remettre en ordre. « Pense plutôt à la vue depuis les Promontoires. J'suis sûr qu'on peut voir tout Lathea de là-haut, tu te rends compte ? Et il doit y avoir des aurores, là-bas. Plein de couleurs, la nuit, pour peu qu'on ait le courage de grimper. Je suis sûr que c'est incroyable d'aller là-bas. »

Lui en tout cas, il y croit dur comme fer. Il y croyait déjà quand il était jeune et qu'il rêvait d'aller voir tout ça. « Et à la Tour, tu imagines ? Il y a peut-être des traces d'anciennes civilisations, j'sais pas... ou de Pokémon légendaires. D'ailleurs tu savais qu'à chaque fois qu'un volcan entre en éruption, on dit qu'un Entei apparaît ? Il faut voir tout ça de ses propres yeux, non ? » Cette vie confortable, ils'y fera peut-être un jour mais pas maintenant. Maintenant, il veut explorer, découvrir. « Je m'en fiche du danger, du moment que je peux avoir accès à des endroits incroyables comme ceux-là. »

« Pourquoi tu vois toujours le pire, hm ? »
Parce qu'il a l'habitude ? C'est peut-être un peu con ou un peu, il n'en sait rien, défaitiste peut-être, mais c'est avéré : Gaspar n'est pas assez doué ou peut-être pas assez malin pour faire en sorte que les choses se passent bien quand il entreprend quelque chose. C'est pour ça, sans doute, qu'il a totalement renoncé à être dresseur pendant aussi longtemps. Mais maintenant qu'Oliver est avec lui de toute façon, la question ne se pose plus, songe-t-il en osant sourire du bout des lèvres, réconforté par le bras qui passe dans son dos. « Faut voir plus loin que les trous et la chaleur ou le danger, enfin. » 
Ah mais il y a sûrement autre chose, ça c'est sûr, mais à tous les coups il n'aura pas assez bien prévu son coup pour avoir le loisir de profiter de quoi que ce soit avant d'être congelé, ou brûlé, ou aplati comme une crêpe par un morceau de mur instable. « Pense plutôt à la vue depuis les Promontoires. J'suis sûr qu'on peut voir tout Lathea de là-haut, tu te rends compte ? Et il doit y avoir des aurores, là-bas. Plein de couleurs, la nuit, pour peu qu'on ait le courage de grimper. Je suis sûr que c'est incroyable d'aller là-bas. 
– Oh oui, je suis sûr aussi. »
Et c'est vrai, il en est sûr, mais il est aussi parfaitement sûr qu'il n'y parviendra jamais tout seul et qu'Oliver risque aussi d'avoir du mal à profiter de quoi que ce soit s'il doit surveiller et protéger son mec tout le temps. « Et à la Tour, tu imagines ? Il y a peut-être des traces d'anciennes civilisations, j'sais pas... ou de Pokémon légendaires. D'ailleurs tu savais qu'à chaque fois qu'un volcan entre en éruption, on dit qu'un Entei apparaît ? Il faut voir tout ça de ses propres yeux, non ? 
– Oui, bien sûr que oui. » 
Et d'ailleurs, il n'a jamais dénigré l'émerveillement que ces perspectives lui évoquent... en théorie. « Je m'en fiche du danger, du moment que je peux avoir accès à des endroits incroyables comme ceux-là. 
– J'adorerais, mais j'aimerais encore mieux si essayer ne voulait pas tout le temps dire se planter dans mon jargon à moi, ricane-t-il. J't'ai déjà raconté la dernière fois que j'ai essayé genre... de pêcher, connement ? »
Non, hein ? Il a gentiment gardé ça pour lui parce que c'était trop la honte, comme souvent. « Eh bah c'est pas pour rien, achève-t-il en boudant. J'suis pas foutu de faire quoi que ce soit tout seul si quelqu'un de très patient et de très gentil ne m'a pas expliqué cinquante fois comment ça marche avant et sans s'énerver sinon il faut recommencer à zéro. »
Et c'est vrai, il n'exagère même pas, songe-t-il en soupirant, avant de recaler sa tête sur l'épaule de son amant. « Ça va que tu l'es, toi, très patient et très gentil. »

« J'adorerais, mais j'aimerais encore mieux si essayer ne voulait pas tout le temps dire se planter dans mon jargon à moi. » Oliver hausse doucement un sourcil. Qu'est-ce qui lui arrive, à Gaspar aujourd'hui ? C'est à croire que rien ne veut lui réussir, à l'entendre, et pourtant, ne voit-il pas tout ce qu'il a accompli ? Dans le mensonge certes, mais tout Lathea le reconnait quand il va quelque part, il est une star, beaucoup de gens l'aiment. Lui, il l'aime. Cette maladresse, elle est au moins aussi agaçante qu'adorable, alors quoi ? « J't'ai déjà raconté la dernière fois que j'ai essayé genre... de pêcher, connement ? » Non, absolument pas, et Oliver secoue négativement la tête. C'était une catastrophe, hein ? Les choses manuelles, ça n'a jamais été son truc, même quand ils étaient jeunes. Est-ce que ça veut dire pour autant qu'il est nul en tout ? Il n'y croit pas une seconde, le batteur. Ce n'est pas comme ça qu'il réfléchit.

« Eh bah c'est pas pour rien. J'suis pas foutu de faire quoi que ce soit tout seul si quelqu'un de très patient et de très gentil ne m'a pas expliqué cinquante fois comment ça marche avant et sans s'énerver sinon il faut recommencer à zéro. » C'est pas vrai. C'est absolument pas vrai, songe-t-il en raffermissant sa prise autour du corps de Gaspar, maintenant recroquevillé contre lui. « Ça va que tu l'es, toi, très patient et très gentil.
– Arrête de dire des bêtises, soupire-t-il en passant une main dans ses cheveux. T'es d'un défaitisme aujourd'hui, c'est dingue on dirait Mallory. » Et c'est peu dire, songe-t-il avec une grimace. « C'est Sacha qui t'a mis ces idées à la con dans la tête ou t'as trouvé ça tout seul comme un grand ? » De toute manière, c'est faux dans les deux cas alors ce n'est pas très important. Un petit cri résonne devant eux, et il tourne la tête, le jeune homme ; juste le temps de sourire, avant de secouer doucement l'épaule de son amant. « Enfin, j'suppose que ton pessimisme te porte chance, reprend-il tranquillement. T'avais le même genre de discours le jour où on a trouvé Drogon et Meleys, et c'est comme ça que tu l'as capturé, tu devrais pouvoir faire la même chose avec l'affreux Magicarpe que Silver vient de trouver ? » Ah, ça le réveille ça hein ?