En avançant, on finit par déboucher sur une autre rue assez étroite. Sous un banc en fer déglingué se repose un Leopardus qui dort de tout son soûl. En toute franchise, il me donne bien envie de faire la sieste moi aussi. Même si avec mon masque sur le visage, ce sera difficile. Heureusement que le Scorplane ne me l'a pas troué après m'être rentré dedans ! Il entrouvre les yeux, bouge lentement la queue et redresse les oreilles, à l'affût. Il guette pour savoir si nous sommes des ennemis ou non. Mais en nous voyant passer sans rien lui faire, il baisse sa garde et retourne dormir tranquillement, laissant les pas lourds du Charibari s'éloigner du pokémon félin endormi.

- Je pense qu'on va pouvoir bientôt atteindre la frontière est de la zone. Je me demande s'il y a aussi des gardes à chaque entrée ou si ils sont postés de manières stratégiques.

J'ai trop soif. Je prendre le risque d'enlever mon masque quelques secondes, juste le temps de boire quelques gorgées de ma boisson à l'aloé vera fraîche que je garde dans un thermos, croquant dans les petit bout de pulpe sucrée qui finissent par fondre dans ma bouche au fur et à mesure que j'ingurgite le liquide délicieux et bon pour la santé. Je finis par remettre mon masque avant de remplir d'eau un gobelet en plastique dur que je finis par tendre à Everest. Il y trempe sa trompe et boit tout d'une seule traite pour se désaltérer. Enfin, je lui offre une baie citrus pour le requinquer, comme une friandise pour récompenser ses efforts constants et son attitude exemplaire même après plusieurs heures de marche. Car ça doit faire quoi ? Deux heures que je suis là ? Presque trois il me semble même. Sans le savoir j'y ai passé une bonne partie de mon après-midi dans cet endroit nauséabond.

Encore une fois je tombe sur un pokémon félin en train de faire la sieste. Cette fois-ci c'est un joli Mistigrix qui somnole au soleil sur le rebord d'une fenêtre qui n'a simplement plus de vitre. Je l'observe pendant que Everest continue de marcher, me portant lentement mais sûrement vers la sortie de ce dédales de ruelles. Je sors mon téléphone et prends une photo du pokémon, puis un selfie rapide avec le Mistigrix en fond. Je finis par ranger mon portable dans mon sac à dos et j'essaye de me redresser un peu. Je commence vraiment à avoir mal aux fesses ... C'est plus possible. Après deux minutes à remuer sur le dos de mon pokémon, je décide de finalement descendre et marcher.

- J'ai envie de marcher maintenant Everest, merci de m'avoir porté aussi loin, t'es génial !

Je dis en me massant les fesses endolories.

En quelques minutes de marche - trois minutes précisément - mes fesses endolories redeviennent normales et la douleur s'estompe. Je m'avance légèrement devant Everest, restant devant lui si un danger déboule d'une ruelle ou d'une maison sur les côtés. Même si ça reste relativement calme depuis que je suis arrivé. Hormis la petite rixe entre le Tutafeh et le Polichombr, tout s'est bien passé. Je recommence à descendre, une légère pente sans escalier. Signe que nous sommes bientôt sortis car je me souviens en entrant dans les vieux quartiers avoir grimpé un peu.

- Allez, on y est presque. Je propose une fois à la frontière de l'ancienne Nathalia qu'on se pose tous les deux pour se reposer et observer les alentours en espérant trouver d'autres pokémons qui flirtent avec la frontière de la ville. Qu'est-ce que t'en dis Everest ?

Il barrit positivement en balançant sa trompe de haut en bas, signe d'approbation.

Et c'est d'ailleurs immédiatement après avoir dit ça que je vois au bout de l'immense et longue rue, la sortie donnant sur la mer. Et oui, l'est de Nathalia c'est la mer. Au nord ce sont des ... marécages pollués encore une fois. À l'ouest la nouvelle Nathalia et au sud, encore la mer. Je pourrais profiter de l'air frais de la plage tout en appelant un taxi volant pour mon retour à Lucinel. Doucement, je continue mon chemin en regardant attentivement autour de moi. La dernière fois, dans la Lande, j'ai essayé de retarder mon départ au maximum au point où grâce à ça, j'ai pu trouver et capturer un Charibari, devenu Everest, mon pokémon. Si j'avais pas pris mon temps jusqu'au dernier moment, il ne serait pas là avec moi. Alors j'essaye de faire la même chose depuis cette fois-là en espérant réitérer l'exploit d'une capture tardive miraculeuse.

Mais pourtant, rien n'apparaît qui m'intéresse et pourrait agrandir mon élevage. Je finis très vite par arriver à la bordure de la vieille ville de Nathalia en ruines. Une odeur de sel emplit mes narines alors que je baisse mon masque. J'entends au loin le bruit des vagues qui s'écrasent sur la côté. L'océan, grandiose et magnifique qui me sépare de toutes les autres régions que j'ai visité et de toutes celles que j'ai envie de visiter dans le futur.

- Merci beaucoup Everest pour m'avoir accompagné, tu as fait du bon boulot, tu peux te reposer maintenant ! On se voit tout à l'heure pour le dîner à Lucinel !

Je le gratifie d'un câlin affectueux avant de le rappeler dans sa pokéball au moment où il pousse un barrissement tendre et affectueux lui aussi, agitant sa trompe pour me dire au revoir.

Je prends mon téléphone en main et j'appelle le service de taxi volant des Corvaillus importé directement de Galar dans toutes les autres régions.

- Oui allô ? Bonjour ! Je souhaiterai faire appel à vos services s'il vous plaît. Oui. Au nom de Jaeden Everheart. Alors je me trouve actuellement à l'est de la vieille Nathalia, en bord de plage, face à l'océan. Plus précisément je me trouve au nord-est, je peux voir la frontière est et la frontière nord de la zone, ce sera plus facile de me retrouver ainsi. Oui ? Lucinel. Oui déposez moi en centre ville de Lucinel s'il vous plaît. Merci beaucoup, à tout à l'heure !

Et je raccroche après que le chauffeur le plus proche m'ait dit qu'il serait là dans une quinzaine de minutes, il se trouve actuellement dans la nouvelle Nathalia. Et je mettrais environ une heure pour aller jusqu'à Lucinel. Un peu moins car j'ai demandé le centre ville et non chez moi qui est plus au nord.

Si j'ai demandé à ce qu'on me dépose au centre ville c'est parce que j'ai envie de passer voir Ambrose et Andrew avant de rentrer à la maison. J'aime bien aller les voir aussi souvent que possible. Ces deux là m'ont tellement bien aidé depuis ma venue à Lucinel que ce serait ingrat de ne pas passer les voir souvent dans leur bar et salon de thé respectif. J'aime aller prendre le thé et goûter au Chlorotea Party d'Andrew puis finir en fin d'après midi par un soda ou un cocktail de fruits dans le bas d'Ambrose. Ce sera l'occasion pour leur annoncer que j'ai enfin réussi à faire deux reproductions et que j'attends l'éclosion de deux oeufs : Celui d'un Zigzaton de Galar et celui d'un Canarticho de Galar. J'ai hâte de les voir éclore ...

Après une bonne quinzaine de minutes à scruter le ciel, je vois finalement le taxi arriver. Les grandes ailes noires du Corvaillus sont repérable depuis si loin en contraste avec le ciel bleu et les nuages blancs. Ce doit être plus difficile de les voir la nuit en revanche, même s'il doit utiliser une lampe avec une forte lumière pour se faire voir dans le ciel et éviter les collisions entre taxis, mais aussi pour éclairer le chemin en se posant.

- Bonjour ! Je suis Jaeden Everheart. Je dois me rentre en centre ville de Lucinel.

Le chauffeur se pose et me fait signe de monter. Sans hésiter, je le fais et pousse un soupir de soulagement en sentant le siège confortable de la cabine, le coussin réchauffant mes fesses encore un peu endolories de quand j'ai chevauché Everest trop longtemps.

- Merci encore de me ramener chez moi !

Je remercie chaleureusement le chauffeur mais aussi le Corvaillus.