Pourtant, ça suffit amplement à sa capture. Souriant, évitant de déborder de joie devant Titania, je ramasse la pokéball contenant le Morpeko et la range dans mon sac avant de rappeler ma Bibichut dans sa pokéball.

- Merci Titania t'as été super ! Je te rappelle si j'ai encore besoin de toi.

De bonne humeur, elle pousse un petit cri affirmatif avant de disparaître dans un flash rouge. Je range sa pokéball à ma ceinture et je me penche sur Everest pour le caresser.

- Ne t'en fais pas p'tit père. Je sais que s'il n'avait pas fui, tu l'aurais battu sans problème et à plates coutures !

Je le prends dans mes bras pour lui faire un câlin et il barrit positivement en enroulant sa trompe autour de ma taille comme pour me rendre mon accolade.

- Allez, on continue ?

Je demande à mon pokémon de type acier.

Finalement, dans la poursuite, je me suis complètement perdu. Je sais qu'on a grimpé des escaliers ... Mais on s'est aussi enfoncé plus loin dans la vieille ville. Combien de fois j'ai tourné déjà ? Je ne sais plus ... Trois ? Peut-être quatre. J'ai peur de m'être perdu ... Mais je sais que la zone est étroitement surveillée à cause des gaz toxiques, donc ce sera toujours plus facile de trouver du secours. Puis j'ai Everest avec moi, il peut littéralement faire tomber chaque maison pour me trouver une sortie et la creuser lui-même !

- Bon ... T'as une idée d'où aller Everest ?

Je demande si jamais il a une préférence. Il point un endroit de sa trompe et je décide de suivre cette direction pendant plusieurs minutes. Rien ne se passe, quelques pokémons par ci et par là font leur vie malgré le passage bruyant de mon Charibari et moi même.

Maintenant que j'y pense, c'est fou le bruit qu'il y a. C'est censé être une ville fantôme, abandonnée, trop polluée pour y vivre mis à part des dresseurs en quête de frissons ou en pleine chasse aux pokémons. Et aussi trouver des pokémons vivant ici malgré les conditions de vie et l'air pollué. Mais en réalité, les bruits de la ville sont nombreux. Des bruits de métal comme si quelqu'un taper sur une toile en fer. Des petits cris qui percent les rares silences. Des bruits de pas dans les rues et dans les maisons. Des battements d'aile. Des voix éloignées, signe que des dresseurs sont en train de visiter comme moi les vieux quartiers mais dans un endroit plus éloigné. On dirait presque que malgré son statut de ville fantôme, elle continue de vivre et d'attirer des touristes. C'est juste qu'on doit porter un masque et qu'il n'y a personne qui mange ou qui dort par ici, c'est tout.

Un bruit bien spécifique parvient à mon oreille. Et je me rapproche dangereusement de sa source. Mais beaucoup trop curieux, je m'approche sans prendre de précautions avec Everest marchant juste derrière moi. Je tombe nez à nez avec un Tutafeh et un Polichombr qui sont occupés à combattre. Les regards mauvais des deux pokémon spectre auraient pu me filer les jetons si ils avaient été orientés vers moi.

- Regarde Everest, ils se battent ... Contournons les discrètement !

Je tourne sur la droite et heureusement car sur la gauche, le Tutafeh envoie une Ball'Ombre que le Polichombr adverse esquive aisément, l'attaque fantôme éclate contre un mur qui vole en éclats. J'accélère le pas tout en continuant de regarder l'affrontement. Je manque de tomber par terre vu que je ne regarde pas où je marche, mais le trottoir était légèrement surélevé sans que je ne m'en rende compte. Finalement, posté très loin, j'observe la suite du combat avec attention.

Le Tutafeh a une puissance supérieure à celle du Polichombr on dirait, mais le souci c'est que ce dernier est beaucoup plus rapide que le premier qui tient un masque trop lourd qui l'empêche de bouger aussi aisément et avec fluidité que le petit corps léger du Polichombr. Ce dernier n'est pas très fort, mais ses attaques font mouche à chaque fois. Au bout d'un moment la sixième attaque Léchouille du Polichombr a raison du Tutafeh qui finit paralysé et s'enfuit en passant à travers un mur. Son adversaire, victorieux, ricane avant de lui même s'en aller par un autre endroit. J'ai un peu de peine pour le Tutafeh. S'il était resté, je l'aurais soigné avec une baie Ceriz non seulement pour le nourrir mais aussi pour le guérir de sa paralysie rapidement.

- C'était un beau combat, pas vrai Everest ? Mais toi tu les aurais battu sans problèmes tous les deux en même temps je suis sûr !

Je vois mon Charibari lever les pattes avant, ne se tenant que sur ses pattes arrières, dans une pose triomphante en barrissant de joie comme pour montrer son courage. Je ris en le voyant faire avant de le couvrir de caresses sur ses flancs.

- Oui t'es le plus fort ! T'es le meilleur, je t'adore !

Je le prends dans mes bras avec affection et amour. Je suis chanceux d'avoir des pokémons qui m'aiment autant que je les aime. Finalement, nous abandonnons cette rue pour nous rendre à l'intérieur d'une grande maison dont la porte a été défoncée, elle trône sur le sol, brisée en trois morceaux par le passage constant des humains et des pokémons qui ont préféré laisser l'obstacle là et y marcher dessus plutôt que de l'enlever du passage pour qu'elle gêne moins les passants.

- Tu restes au rez-de-chaussée pendant que je fouille l'étage, d'accord ?

Mon Charibari barrit pour confirmer ma demande et se poste dans l'entrée près de la porte pendant que je vais fouiller l'étage par curiosité. Immédiatement en entrant dans la première pièce à droite- qui s'apparente à une chambre à coucher - un Rhinolove, qui dormait la tête à l'envers à un vieux lustre qui n'est qu'à un fil de tomber sur le vieux matelas usé, s'envole par la fenêtre en me voyant arriver. Oups, je l'ai dérangé en pleine sieste. Une sieste ? Ou alors il "faisait sa nuit" ? Les Rhinolove sont peut-être nocturnes et ils dorment le jour ... Je l'ai peut-être forcé à affronter le soleil alors qu'il le fuyait sans même le savoir ... J'me sens mal pour lui. Je change de pièce immédiatement mais je ne trouve rien. Une salle de bain dont les murs décrépis et les meubles en céramique ont été brisés en mille morceaux. Une pièce vide. Peut-être que les anciens propriétaires sont revenus chercher leurs affaires ? Ou des pilleurs ...

Je redescends et croise Everest en bas des escaliers miteux.

- Il n'y a rien en haut, je vais faire un tour au rez-de-chaussée et je reviens, tu restes là hein ?

Je demande, ce à quoi mon pokémon de type acier confirme d'un barrissement affirmatif. J'entre dans la cuisine pour y trouver des placards vides et ouverts, des rares boites de conserve ouvertes et vides. Sûrement des pokémons affamés. Finalement c'est au salon que je me rends et j'y retrouve le Tutafeh de tout à l'heure. Paralysé, il a l'air de souffrir sur le sol. Je me précipite vers lui pour l'aider.

- Attends mon beau, laisse moi t'aider !

Je sors une baie ceriz de mon sac à dos et je la lui donne. Il l'avale d'une seule traite, guérissant instantanément de sa paralysie. Il me remercie d'une voix faible. Mais je sors une baie citrus et la lui donne.

Il avale instantanément la baie après l'avoir mâché quelques secondes et voilà qu'il récupère peu à peu de sa santé. À la fin de son repas, il est repu et soigné, comme un sou neuf. Il flotte en poussant des acclamations joviales avant de me saluer vivement et de disparaître en passant à travers un mur mitoyen avec une autre maison sur la gauche. Je retourne voir Everest et lui explique la situation.

- J'ai recroisé le Tutafeh qui se battait avec le Polichombr. Il était faible et paralysé alors je me suis occupé de lui. Mais il va mieux maintenant, il est parti faire sa p'tite vie ! Allez viens Everest, on sort de là et on continue notre route !

Et à peine sortis, je recroise le Tutafeh qui nous accorde une petite danse aérienne et des petits cris joyeux en tournant sur lui même, attirant d'autres Tutafeh. Ils sont six et ils me remercient d'avoir soigné l'un d'eux.

La petite famille de Tutafeh se joignent à leur congénère que je viens de soigner et tournent sur eux mêmes dans un ballet aérien gracieux alors qu'une pluie de cris de joie résonnent de leurs petits corps. Finalement, après un joli spectacle, ils nous disent au revoir avant de partir tous ensemble dans le méandre des ruelles. Peut-être qu'ils ont élu domicile dans une maison dans la vieille Nathalia ? Peut-être même qu'il y a une famille de Polichombr qui vit dans une maison aussi ? Et peut-être même qu'ils sont des ennemis depuis longtemps. Comme la mafia pokémon ? Et là, en soignant le Tutafeh j'ai pris le parti de cette famille mafieuse et pas de l'autre et que les Polichombr viendront me harceler ?

- Faites attention à vous avec la mafia des Polichombr !

Je leur dis en criant, absorbé par mon idée farfelue de mafia pokémon.

Je voulais reprendre mon chemin mais mon attention est attirée par un Bleuseille qui se pose sur le toit de la maison d'en face et nous observe Everest et moi. Immédiatement je saisis la pokéball de Titania pour la lancer sur le toit.

- Titania, vite utilise Frotte Frimousse sur le Bleuseille avant qu'il ne s'envole !

Je lui ordonne rapidement. Dans un cri courageux, elle s'exécute et utilise sa capacité électrique qui paralyse automatique le pokémon qui ne réussit pas à s'envoler assez rapidement. Cloué sur le toit, il est incapable de s'enfuir.

- Maintenant utilise Choc Mental pour le faire descendre du toit jusque dans la rue !

Je demande alors à mon pokémon psy qui utilise immédiatement ses pouvoirs psychiques pour faire léviter le pokémon vol et le faire se fracasser au sol.

- Bien joué Titania !

Je m'arme d'une pokéball et je la lance sur le Bleuseille.

Le Bleuseille a été capturé. Avec le Bleuseille femelle de mon élevage j'aurais un troisième couple pour commencer les reproductions. J'ai hâte d'avoir des Minisange, ces pokémons sont tellement mignons ! Si en plus je réussis à bien m'occuper deux au point que les Bleuseille deviennent des Corvaillus, je n'aurais plus jamais besoin d'appeler un taxi aérien, mes Corvaillus me permettront de me déplacer d'eux même. Je ramasse la pokéball contenant le pokémon vol et la range avec celle contenant le Morpeko de tout à l'heure.

- Merci Titania, tu as été géniale !

Je lui lance un compliment avant de la rappeler dans sa pokéball. Je m'approche de mon Charibari pour le caresser.

- Ne t'en fais pas, toi tu seras toujours le plus utile aux combats car tu es très fort. Mais pour les captures de pokémon, Titania peut paralysez ses adversaires, elle a un avantage.

Everest barrit de joie, confiant. Il faut dire que le petit pokémon éléphanteau de type acier a tellement d'énergie à revendre qu'il en devient coriace lors de ses combats. Il y met autant d'énergie que lorsqu'il m'aide à aménager le terrain de l'élevage. Il soulève les charges lourdes, creuse à l'aide de sa trompe, etc. C'est d'ailleurs grâce à Everest que le petit lac de l'élevage est plus grand et a donné naissance à un petit ruisseau récemment qu'il a creusé pour border la partie est de Bordeciel. On a même réussi tous les deux mettre un petit pont en bois, en arc de cercle afin que les gens puissent passer par dessus le ruisseau, menant droit vers Lucinel. Techniquement on peut passer partout vu que la clôture est pas très haute, elle sert surtout de délimitation à l'élevage. Mais plus il grandira, plus il faudra songer à améliorer la clôture ...