Préparant tranquillement ses affaires, Joannie termine de glisser quelques pokeball encore non utilisées à l'intérieur de son sac à dos. Moony la regarde, petit Rocabot assez peureux, secouant la queue en comprenant qu'ils partent tous en balade, encore une fois. Souriant tendrement, la jeune femme enfile une salopette des plus agréables à porter, ainsi qu'un pull en laine à col roulé ; de quoi avoir bien chaud durant la randonnée. Au pire, elle a glissé un petit body noir en dessous si jamais le fait de marcher lui donne trop chaud. Annie prévoit toujours tout, après tout. Ou presque. « Es-tu prête, Astrid? » Demande alors la pâtissière avec tendresse, rejoignant la salle de bain pour regarder la jolie brune, détaillant cette dernière du regard. Astrid est magnifique. Elle a su regagné du poids depuis son retour à Lathéa et Joannie est plutôt heureuse de pouvoir l'aider à aller mieux, malgré ce qu'il s'est passé de mauvais entre elles. C'est du passé désormais, Annie le sait. Et elle sait aussi qu'il lui faudra bien parler à ses parents tôt ou tard. Mais pour le moment, Annie évite le sujet, ne les ayant toujours pas vu depuis le retour d'Astrid.

Grimpant au côté conducteur de sa voiture, Annie prend la route aux côtés de la belle dresseuse, roulant de longues minutes jusqu'à un grand parking, près d'un départ de randonnée, désireuse d'aller voir l'Oeil de Lathéa aux côtés de sa tendre petite amie. Luxio et Rocabot ayant fait le chemin à l'arrière, têtes dépassant de la fenêtre pour respirer l'air frais, ces derniers s'empressent de sortir du véhicule pour se courir après en jouant. Souriant tendrement, Annie récupère son sac à dos dans le coffre avant de s'étirer. « On s'arrêtera pour manger vers midi, ça te va? » Propose la pâtissière en souriant tendrement.

Finalement, la voiture ralentit pour se garer sur un grand parking, bondé en été, mais qui semble assez peu prisé en ce début d'automne, pour le plus grand plaisir de Joannie, qui laisse sortir Eden et Moony du véhicule pour qu'ils puissent courir tous les deux sans déranger qui que ce soit. Voilà qui est bien mieux ! « Je dors toujours bien, tu le sais. Et toi? » Questionne alors la pâtissière en souriant tendrement, appréciant le voler baiser, avant qu'elle ne suive tranquillement Astrid en direction du bord de l'eau. Rapide regard en arrière pour vérifier que la féline et le petit loup les suivent, Annie se retrouve soulagée en voyant Eden passer devant tandis que le Rocabot s'arrête pour marcher avec les deux jeunes femmes.

Un peu plus loin, un petit Azumarill s'approche de la Luxio pour faire connaissance, ces deux-là se mettant à jouer ensemble avant qu'Eden ne tente de le défier pour un combat improvisé en pleine nature. « Tu as quelque chose de prévu pour Halloween ? » Demande avec douceur la jeune femme tout en souriant. Si Annie fête son anniversaire ce jour-là, elle préfère de loin célébrer Halloween plutôt que le jour de sa naissance ; bien trop fan de cet événement qui ne se produit qu'une seule fois par année. L'air est doux et elle se sent merveilleusement bien aux côtés de la belle brune, sans savoir que d'ici quelques minutes, une rencontre imprévue viendra tout gâcher.

Tendre moment, Joannie profite de chaque instant qu'elle peut passer aux côtés de la jolie brune, souriant un peu plus en entendant la jeune femme lui avouer qu'elle adorerait dormir à ses côtés. Haussant légèrement un sourcil, la pâtissière tourne la tête vers la dresseuse, son cœur se réchauffant un peu plus face à cet aveu soudain. « Je peux te faire une place dans mon lit alors. On peut même aller acheter de nouveaux draps qu'on choisira toutes les deux, si tu veux! » Propose alors la pré-trentenaire avec tendresse tandis qu'elle caresse la main de la jeune femme, aux anges. Il est vrai qu'Annie n'avait pas encore osé lui en parler, mais dormir de nouveau aux côtés d'Astrid serait merveilleux, au final. Elle n'attend que ça, sans oser faire le premier pas.

« Hein ? Tu as déjà tout prévu? » Joannie fait la moue, embrasse la jolie brune avec douceur tout en lui caressant le dos. « Tu sais bien que je ne suis pas fan à l'idée de fêter mes anniversaires. Je préfère Halloween. » Avoue-t-elle en souriant grandement, frottant son nez à celui d'Astrid tandis qu'un grand homme aux cheveux blonds et aux yeux clairs ralentit soudainement sa course, sifflant son Pyroli pour que ce dernier le rejoigne. « C'est une mauvaise blague? » Demande alors le trentenaire tout en s'approchant des deux jeunes femmes, sourcils froncés tandis qu'Annie, de son côté, blêmit soudainement. Il fallait bien que cela arrive un jour.

Joannie sourit tendrement, haussant doucement des épaules en entendant Astrid dire qu'elle se fiche un peu des draps. Pour la pâtissière, c'est important. Choisir chaque détail est quelque chose qui lui tient à cœur et ce, depuis toujours, au final. Annie n'apprécie pas vraiment de laisser les choses au hasard ; elle aime contrôler sa vie du réveil jusqu'au couché. Avec l'âge, cela ne s'est pas arrangé, mais elle fait des efforts, parfois, pour se laisser surprendre, c'est vrai. « Je veux quand même qu'on choisisse de nouveaux draps. » Avoue-t-elle avec un sourire attendri, prolongeant le baiser d'un douceur mielleuse. « Hm … Tu n'as rien oublié de moi on dirait. » Glousse Annie avant qu'elle n'embrasse l'épaule de la jolie brune, détendue. Chaque chose en son temps, n'est-ce pas ? Pourtant, Annie désire que les choses redeviennent comme avant. Comme si Astrid n'était jamais partie. C'est facile à faire, elle le sait et pourtant, la jolie blonde prend son temps, sans trop remarquer qu'Astrid elle aussi, rêverait que les choses aillent un peu plus vite malgré tout. « Mmh …. Maintenant j'ai hâte d'y être ! Rah, tu m'énerves! » S'amuse à dire la jolie pâtissière, trahit par le sourire étirant éternellement ses lèvres depuis son réveil de ce matin.

Tendre moment s'évaporant soudainement, tandis qu'Annie blêmit, se tournant vers le fauteur de troubles, auquel Astrid se confronte aussitôt sans frémir. La Luxio de l'ancienne dresseuse les rejoint, feulant à l'encontre de l'homme qu'elle n'a jamais pu vraiment apprécier. « Alors c'est pour cela que tu ne réponds pas aux appels ? » Demande l'homme, en profitant clairement pour ignorer Astrid, tendant sa carte à cette dernière au passage, où y figure son nom ainsi que celui de son entreprise. « Je suppose … que tu as compris. » Soupire Joannie en détournant le regard, mal à l'aise et inquiète. Et si ses parents l'apprennent avant qu'elle leur dise ? John de son côté, juge Astrid du regard, la détaillant de haut en bas, lèvres pincées. « Je suppose que tu n'es pas au courant qu'elle est fiancée? » Et le voilà qui cherche l'embrouille, croisant les bras contre son torse musclé, se tenant droit et fier tandis qu'Annie grimace, ne portant plus la bague depuis le retour d'Astrid.

Elle s'attendait à tout, sauf à cela. Et il semblerait que lui aussi, ne pensait pas la trouver en ces lieux aux côtés d'une jolie brune l'embrassant à pleine bouche. Il est vrai que Joannie n'a jamais laissé sous-entendre une seule fois son homosexualité, ni même le fait qu'elle puisse être potentiellement amoureuse de qui que ce soit. À dire vrai, la pâtissière pensait ne plus jamais revoir Astrid, alors elle pouvait bien mentir aux autres, ce n'était pas si grave, n'est-ce pas ? Néanmoins, Annie sait qu'elle aurait dû mettre les choses au clair. Après tout, depuis cet été, Astrid et elle réapprennent à se connaître. « Était ? C'est une vaste blague, j'espère? » Le grand blond semble s'énerver à mesure qu'il comprend ce que la dresseuse lui dit et son regard se fait soudainement plus dur. « Annie, c'est une blague, pas vrai? » Tente-t-il malgré tout, contractant la mâchoire en remarquant finalement le regard fuyant de la pré-trentenaire. « Ce n'est pas une blague. J'attendais … le prochain repas pour en parler à ma famille ainsi qu'à la tienne. » Avoue alors finalement la jolie blonde avant de soupirer longuement. Elle se sent un peu mal. Mais Annie se trouve être également soulagée, bien qu'elle sache qu'Astrid ne la laissera pas s'en tirer aussi facilement.

« Je vois. Bien. Ça n'attendra pas le repas de la semaine prochaine, Muddyswirls. Je vais rompre ces engagements moi-même et vous deux, vous allez vite le regretter. » Menaces en l'air, très certainement, tandis que le bourgeois s'éloigne très vite tout en marmonnant, appelant aussitôt son paternel pour crier au scandale. Joannie ne le connaît que trop bien, il n'aurait pas pris le risque de se battre avec Astrid. C'est un homme bien trop propre sur lui pour oser se salir les mains. « Astrid … Je suis désolée. » Commence-t-elle alors, quelque peu inquiète, tandis qu'elle attrape avec douceur la main de la jolie brune. « J'allais le faire, tu sais. » Renchérit aussitôt Joannie en grimaçant, la Luxio s'éloignant un peu pour ne pas assister à la dispute.

La nouvelle remarque d'Astrid la fait grimacer et Joannie passe une main nerveuse contre sa nuque tout en s'excusant auprès de la jolie brune, ne se sentant soudainement pas très fière d'elle. À dire vrai, Annie a toujours fuit le conflit avec sa propre famille et espérait avoir un peu plus de temps avant de lâcher une telle bombe, malgré le fait qu'ils ne méritent certainement pas l'attention qu'elle peut bien leur porter. « Ce n'est pas ça … Ce n'est pas tant … le fait de rompre ces fiançailles qui m'effrayait, Astrid. » Soupire Joannie tout en baissant les yeux. Elle serre la main de la jolie brune avec douceur, sentant cette dernière trembler. Sous la colère ? La tristesse ? La peine ? La hantise ? Joannie ne saurait dire ce qu'il se passe en cet instant dans l'esprit de la dresseuse.

« Je n'ai jamais dit clairement l'avoir fait, Astrid. J'attendais seulement le bon moment. Ce repas était l'occasion de … tout dire. D'un seul coup avant de prendre la poudre d'escampette. Pas de place pour les cris en publique, j'aurais pu fuir plus facilement qu'en leur disant tout chez eux. Je voulais leur dire à eux, avant de rompre les fiançailles. Avant … de ne plus jamais les voir. » Elle soupire longuement, enlaçant doucement Astrid, la serrant contre elle avec douceur tandis que ses lèvres s'écrasent contre la joue de la jeune femme. « Astrid, je n'ai d'yeux que pour toi. » Murmure-t-elle, inquiète à l'idée qu'elle puisse décider de s'éloigner de nouveau.