Il m'emmène finalement là où il a aperçu un Toxizap. Délicatement, Drift, son Grodrive me dépose et il s'élève légèrement dans les airs, gardant son dresseur, cette fois-ci avec ses trois bras de tissu spectral.

- Bon courage dans tes recherches de Toxizap. Et tes Miaouss de Galar. J'espère que tu les trouveras rapidement, essaye de ne pas trop rester ici même si tu as un masque. Tu devrais te renseigner pour louer une pokémonture volante afin de voyager plus en sécurité dans cet endroit. Ou alors de faire évoluer ton Charibari en Pachyradja, il sera plus grand et pourra te porter, et t'emmener assez rapidement en dehors des marécages empoisonnés. En plus son type acier ne craint pas le poison, ça a un avantage.

Me conseille-t-il alors que je rappelle Everest, l'ayant rappelé dans sa pokéball pour que Drift puisse me porter sans soucis.

Leo finit par s'envoler, me faisant un dernier signe de main avant de devenir qu'un point dans le ciel couvert. Je lui dit au revoir avec la main moi aussi en le regardant partir, me tournant finalement vers Everest.

- Bon ... C'est que nous deux maintenant ! On ouvre bien l'œil et on se cherche un Toxizap ou deux, hein ?

Je caresse son dos et on se met en route, le laissant encore ouvrir la marche pour me prévenir des trous ou potentiels endroits profonds dans lequel il sera immunisé contre le poison, contrairement à moi.

- Je me demande comment tu fais pour supporter cet air. Moi, même avec le masque, ça m'incommode.

Je lance à Everest, essayant de combler le silence pesant que je déteste. Enfin, non. J'entends surtout les bulles toxiques qui émanent de la vase, elles explosent dans des bruits dégueulasses et inquiétant, comme dans des films d'horreur.

- Je me demande si il y a des pokémon qui vivent dans les eaux pollués. Et les Toxizap, même s'ils sont de type poison, comment peuvent-ils vivre ici ? Ils mangent quoi ? Des immondices ? Comme les Tadmorv et les Miamiasme ?

Je me demande à moi même, ne comprenant pas comment autant d'espèces de pokémon puissent vivre dans cet endroit souillé par le poison et les déchets. Mais je suis aussi fasciné de voir tous ces pokémon vivre ici. Je croise une dresseuse à dos de Steelix. Au début j'ai peur que ce soit Mina, je me souviens qu'elle m'avait dit lors de notre rencontre qu'elle avait un Steelix. Mais la dresseuse n'a aucunement les cheveux blonds, je vois une chevelure brune au le sommet du crâne du Steelix. Je ne voudrais pas la croiser. Elle n'est jamais revenue me voir à Bordeciel, et c'est tant mieux.

La dresseuse ma salue au passage.

- Fais attention, il y a un endroit très profond vers là où tu te diriges, il faut que tu le contournes. Tu devrais éviter d'y aller si tu n'as pas de pokémon capable de t'aider à traverser.

Elle me prévient avant de continuer son chemin, son Steelix immense fendant la mer de déchet et la vase sans aucun problème, faisant presque trembler la terre sur son passage. Comment je fais dans ce cas ? Et si Leo avait vu le Toxizap à l'endroit où je ne pourrais jamais marcher ? Les Toxizap sont tout petit, ils peuvent presque marcher à la surface de la fange, mais pas moi. Et encore moi Everest, il ne pourra jamais me porter ...

- Qu'est-ce qu'on fait ? On retourne sur nos pas ? Ou on essaye de contourner l'endroit profond ?

Je réfléchis quelques secondes, pesant le pour et le contre.

- Bon ... On va continuer hein. On est venus pour des Toxizap alors on va essayer d'en chercher. On ne va pas abandonner en si bon chemin !

Je lui dis alors qu'Everest continue à avancer dans le marais. Prudemment, j'ai l'impression qu'on avance au ralenti, comme si nous étions sur un champ de mine. Heureusement qu'Everest est là pour tâter le chemin. A défaut d'avoir un pokémon vol capable de me porter ou une monture titanesque comme Steelix, au moins mon Charibari pourra tester le terrain sans succomber aux miasmes et au poison.

- Doucement Everest, regarde sur la gauche, je crois que c'est là que c'est profond ! On dirait que c'est tout lisse, il y a aucun rocher et aucun truc lourd. À mon avis c'est parce que tout est au fond de l'eau et de la vase.

Je le préviens en montrant du doigt un endroit sur la gauche.

- Toxiiiiiiiiiiiiizaaaap !

Je me fais littéralement sauté dessus par le pokémon que je cherche depuis le début en entrant ici. Et tant mieux ! Je n'aime pas tomber sur des pokémon hostiles, j'ai toujours peur que mes pokémon finissent par tous se faire battre si je n'arrive pas à me défendre. Mais là, je suis ravi !

- Everest, utilise Pietisol !

Je lui demande d'un ton enjoué, ravi de tomber enfin sur le Toxizap. Finalement, j'en aurais trouvé un plus rapidement que ce que je pensais, pas comme la fois où je cherchais des Ponyta de Galar à la Lumiclairière en tout cas. Quand j'y ai rencontré Mozart, je n'en ai pas trouvé un seul, c'est uniquement quelques jours après, lors de ma rencontre avec Mina que j'en ai trouvé et capturé deux : Blue et Rose. Everest fait trembler le sol autour de lui, faisant chanceler le petit bébé empoisonné.

La capacité ne fait pas grand chose pour la simple et bonne raison que le terrain en lui même ne permet pas d'exploiter les capacités de type sol. Le marais humide, la boue, la fange, rien ne permet aux tremblements de terre et autres secousses de heurter trop fort les pokémon comme Toxizap qui en plus de ça est très léger, il marche sur la boue et la fange comme s'il ne pesait absolument rien du tout. Le petit tente une attaque électrique mais ça ne fait quasiment rien à Everest qui encaisse comme un champion.

- Utilise Ecrasement ! Ce sera plus efficace, profite du fait qu'il soit moins rapide que toi !

Le petit Toxizap se déplace de manière très lente, il ne tient quasiment pas sur ses petits pieds, ce qui permet à mon Charibari, lui aussi lent vu son poids et ses pattes courtes, d'être quand même plus rapide que le pokémon sauvage.

Cette fois-ci, l'attaque fait mouche. Il n'arrive pas à toucher le Toxizap directement, mais à soulever un ... objet ? On dirait un pare-choc ou une branche métallique, qui était sous le Toxizap, faisant un effet de catapulte. Le pokémon de type électrique et poison finit par voler et atterrir tête la première dans la fange. Je vois ses petites pattes qui s'agitent. Immédiatement, je m'arme d'une superball et la lance sur le jeune pokémon.

- Bien joué Everest ! Je m'occupe du reste, fais attention où tu mets les pattes !

Je le félicite mais le préviens aussi du danger, ayant peur que dans l'euphorie du combat, on se soit décalé un peu trop, nous rapprochant des profondeurs marécageuses. Il me rejoint lentement, sans couler, alors que la ball atteint finalement le Toxizap tant attendu. Elle tombe sur la fange et commence à bouger, il se débat toujours.

Elle cesse de bouger et voilà que le premier Toxizap est capturé. J'espère qu'en ayant trouvé le premier. Enfin c'est lui qui m'a trouvé vu qu'il m'a sauté dessus ... En tout cas, j'espère juste que ça veut dire qu'il y en a d'autres de son espèce aux alentours. Et pour ça, je suis encore plus prudent, ouvrant grand les yeux pour chercher des tâches pourpres, violettes, qui détonneraient dans l'environnement.

- Plus qu'un Everest ! Ce serait tellement bien qu'on trouve directement un couple dés notre premier passage !

Je lance à mon pokémon le plus fidèle, caressant son flanc en marchant côte à côte. Je range la superball contenant Toxizap dans mon sac après avoir nettoyé la vase qui couvrait une partie de l'objet, ne voulant pas salir l'intérieur de mon sac et de tous les objets s'y trouvant.

Je me demande comment je vais l'appeler cette Toxizap. Car oui, c'est une femelle et j'ai hâte de la présenter à tout Bordeciel, je suis sûr qu'elle s'y plaira. Enfin j'espère. Est-ce qu'il faudrait que je rajoute un terrain spécial poison avec des ordures ? Non ... J'ai déjà vu des Toxizap à Galar et ils ne grandissaient pas dans des endroits très pollués. Certes, ils peuvent y survivre, comme la majorité des pokémon poison et acier, mais il n'y a pas un besoin vital que le terrain soit vicié.

- Je pense qu'en faisant le tour du marais profond, on devrait en trouver d'autres. Je pense que comme ils sont petits, ils se cachent des prédateurs là où les eaux sont profondes comme ça les prédateurs coulent plus facilement, et eux peuvent s'enfuir ou se battre plus facilement.

J'explique à Everest.

Maintenant, après mûre réfléxion, c'est vrai que c'est logique. Si j'étais un petit pokémon dans un endroit dangereux rempli de prédateur, et qu'il y avait des marécage pouvant engloutir de gros pokémon, je me cacherai près de cet endroit mortel. Mieux encore, si j'étais si petit et léger au point de ne pas m'enfoncer dans ces eaux mortelles, je vivrai dessus tout le temps. Je regarde partout. Mais aucune "tâche violette", la couleur pétante des Toxizap qui dénotent énormément avec l'environnement.

- Tu crois que ça restera comme ça pour toujours ? J'veux dire la pollution, les déchets et tout ça. Peut-être qu'un jour on arrivera à tout nettoyer et rendre la terre fertile. Comme Salem veut le faire avec ses plantes et ses projets caritatifs. Je me demande à quoi ça ressemblait ici avant ... Avant que les hommes ne détruisent tout.

Je réfléchis tout haut.

Il faudra attendre des années. Des décennies peut-être. Sauf si les scientifiques trouvent un moyen d'inverser le processus de pollution. D'inventer une machine miracle qui permettrait de rendre pur l'air, la terre et l'eau facilement. Mais je doute que je vivrai jusque là sincèrement. Si un jour ça se fait, je serai mort depuis belle lurette. Everest m'écoute, parfois il semble lever la trompe comme pour me dire qu'il ne comprend pas de quoi je parle. Enfin, il comprend ... C'est juste que comme je parle seul - comme très souvent - il ne sait pas quoi dire ou quoi répondre, mais il a l'habitude. Titania, Aria et lui ont l'habitude de m'accompagner et surtout de me voir me parler à moi même.

- Pardon Everest, j'ai ... J'ai pas peur mais ... J'aime pas cet endroit, il me fout le cafard. Alors je parle pour me réconforter.

Sa trompe vient trouver mon épaule et il me la tapote d'un geste tendre et réconfortant. Je lui souris à travers mon masque. Il est le plus fidèle de mes pokémon et je suis bien content de l'avoir trouvé pour m'accompagner partout. Quand il évoluera en Pachyradja, ce sera même encore mieux. Il pourra porter toute mon équipe ou les amis avec qui je voyagerai. Au lieu de regarder des gens chevaucher leurs Steelix en les enviant de mon côté, j'aurais mon Pachyradja qui me portera et qui n'aura aucun obstacle devant lui qu'il ne pourra pas franchir. Enfin sauf l'océan ... Ou un lac profond ... Ou un lac de poison ... Car il a beau ne pas craindre le poison, il ne peut pas non plus respirer sous du liquide ... Oh et tous les travaux plus rapidement faits à Bordeciel, ce sera encore plus pratique pour tout.