Tu y croyais Nolwenn. Tu avais pris le temps de te calmer. Tu devais avoir un meilleur état d’esprit pour effectuer un telle recherche. Tu en avais peut-être même pour plusieurs jours, mais ça allait fonctionner. Tu étais dans une meilleure mentalité que lors de ta dernière visite à la Lumiclairière. Tu avais même pris la peine de te procurer une carte – un peu sommaire certes – de la zone afin de savoir où tu étais allée. La zone était beaucoup plus grande que tu avais cru. Tu étais loin d’avoir fini. Tu allais trouver le repère des Tarsals. Tu étais persuadée que le Pokémon n’était pas seul, qu’ils étaient plusieurs, mais qu’ils étaient seulement bien cachés. Tu avais pris ton café, tu avais bien mangé, tu étais de bonne humeur… Ça irait ! Rien ne pourrait venir gâcher cette journée n’est-ce pas. C’est extrêmement motivée que tu atteins la Lumiclairière. Tu étais prête à te mettre en recherche de ton Tarsal.

Tu ne pus retenir un petit rire en apercevant directement un Bibichut à l’entrée de la Lumiclairière. Tu lanças un bref coup d’œil vers son Pokémon qui l’avait remarqué aussi. Alpha observa Bibi qui ne bougea pas d’un centimètre tout en fixant le Pokémon de son espèce. Tu crus apercevoir une certaine crainte dans ses yeux. Avait-elle peur d’être remplacée ? Non, non. Tu ne voulais pas qu’elle pense ça. « Venez. Nous n’avons pas de temps à perdre. » Faux. Vous aviez tout votre temps, mais tu ne voulais pas tarder sur les détails. Tu voulais avancer et trouver des Pokémons rares. Tu n’avais pas changé de position. Tu ne voulais pas un élevage de Bibichut même si ce Pokémon te plaisait beaucoup. Tu allais continuer ta quête jusqu’à être un minimum satisfaite. Être équipée, tu aurais pu dormir sur place, mais tu préférais prendre le temps de rentrer chez toi.

Tu étais convaincue que rien ne pouvait venir gâcher cette journée. Tu savais que tu n’allais pas croire les Pokémon que tu voulais directement. Tu allais devoir travailler ta patiente, mais tu étais prête à le faire. C’est pour cette raison que tu avais finalement décidé de faire le voyage seule. La crainte d’échouer était présente et tu ne voulais pas échouer devant un témoin. Tu avais besoin de faire ça toute seule. Tu avais besoin de te prouver quelque chose. Tu aurais pu en profiter pour entraîner Bibi, mais tu avais l’intention de le faire dans une autre zone. Tu ne voulais pas la faire combattre contre des Pokémons qu’elle avait peut-être déjà connu dans cette forêt. Tu ne savais pas où tu irais encore, mais tu allais finir par trouver. Tu ne cherchais pas de Pokémon en particulier ailleurs, tu pouvais donc te permettre de faire combattre ton Bibichut.

Tu avais parlé trop vite Nolwenn. Tu pensais être tranquille, mais c’était sans compter sur la malchance qui te poursuivait. « Nolwenn O’Reilly. Tiens, tiens, tiens… » Tu te raidis. Oh non pas lui… Tu aurais reconnu cette voix entre toute et tu aurais souhaité ne plus jamais l’entendre… Tu retins ta respiration et tu fermas les yeux. Tu n’osais même pas te retourner. Tu ne voulais pas le voir. Ton cœur avait commencé à battre rapidement dans ta poitrine tandis que la colère naissait dans ton ventre. Tu serras l’un de tes poings. Alpha remarqua son malaise et il vint poser une main rassurant contre ta jambe. Tu restas immobile de longues secondes qui te semblèrent durer des heures. « Bah alors ? Je t’ai connu plus expressive. » Tu serras les dents. Tu allais l’étrangler. Voilà, c’était un bon plan pour le faire taire.

« Qu’est-ce que tu veux ? » crachas-tu sur un ton froid. Tu n’avais toujours pas osé te retourner, mais il allait bien le falloir. Il avait besoin de voir tes yeux pour comprendre à quel point il était mieux pour lui de partir. « Je veux discuter. Tu es parti tellement. » Tu eus un rire nerveux et tu tournas finalement les talons pour le fixer. Tu avais du mal à soutenir son regard. La souffrance revenait au galop. Ce salaud t’avait fait tellement souffrir, tu avais de la difficulté à croire qu’il était. « Rêve toujours si tu attends des excuses. » Il sourit à son tour. Tu n’arrivais pas à capter dans son regard ce qu’il souhaitait. « Tu m’as suivi ? » Cette éventualité te faisait peur. Il ne t’avait jamais fait physiquement du mal, mais vos disputes avaient toujours été très forte.

« Te suivre ? Tu penses vraiment que j’ai que ça à faire ? » Tu croisas les bras sous ta poitrine tout en soutenant son regard. Il y avait une lueur dans son regard qui ne te plaisait pas. « Oh ne te fous pas de moi. Tu détestes les endroits naturels. Tu préfères le confort de ta voiture et de ton appartement de luxe. » Tu étais agressive et ce n’était pas nouveau. Dès qu’on te mettait hors de toi, tu avais ce don d’éclater rapidement. Il ne savait très bien et il en jouait. « Ouais, je t’ai suivi. Et alors ? » Et alors ? Il disait ça comme si c’était normal. Tu allais lui en coller une. Tu sentais qu’il allait dire la mauvaise chose au mauvais moment et que la gifle allait partir d’elle-même. « Et alors ? Et alors ? Tu déconnes. »

« J’ai l’air de déconner Nolwenn ? » Tu restas silencieuse de longues secondes toujours en soutenant son regard. Tu espérais vraiment que ça soit une blague… Voire même un mauvais rêve et qu’il allait finir par disparaître. Il ne pouvait pas être là, pas après tout ce temps. Et pourquoi sa seule présence arrivait à rouvrir des blessures que tu pensais fermée depuis longtemps ? « Qu’est-ce que tu veux ? » C’était la vraie question au final. S’il t’avait suivi, c’était sûrement pour une raison précise, non ? Mais il ne semblait pas vouloir t’en parler pour l’instant. Il avança d’un pas dans ta direction et tu reculas d’un pas. Tu ne voulais pas qu’il t’approche. Tu ne voulais pas qu’il pense qu’il avait encore une emprise sur toi. Non, non. C’était terminé. Tout était fini. « Je veux que tu reviennes. » Tu ris. C’était la blague de l’année.

Ça faisait combien de temps que tu l’avais quitté ? Ça se comptait en années. Pourquoi aujourd’hui ? Qu’est-ce qui s’était passé dans sa vie pour qu’il revienne vers toi aujourd’hui même. Tu secouas négativement la tête. « Ils sont où tes potes ? C’est un pari c’est ça ? » Tu ne pouvais pas le croire. Ça sortait de n’importe où. Ça ne pouvait pas être vrai. « S’il te plait Nolwenn. » « Mais s’il te plait quoi ? » Il y croyait vraiment ? Elle le voyait dans ses yeux. Il y avait une lueur d’espoir. Qu’est-ce qu’il pensait ? Qu’il lui suffisait de revenir avec sa belle gueule et ses yeux doux pour qu’elle retombe dans ses bras ? Avant peut-être. Plus maintenant. « Reviens. » Tu ris encore et tu secouas négativement la tête. « Jamais. » Tu te fichais de le blesser ou d’être directe dans tes mots. Tu ne voulais pas lui donner de l’espoir.

« Oh s’il te plait. C’était juste une erreur. » Tu pinças les lèvres. Si le sujet n’avait pas été aussi sensible pour toi, tu aurais ri encore. Il considère vraiment ce qu’il avait comme une erreur ? Ça te faisait mal au cœur. Ton cœur que tu pensais protégée de ce connard. « Une erreur… » soufflas-tu. Si ça avait été quelqu’un d’autre, tu aurais sûrement réagi beaucoup plus fortement, mais avec lui tu n’y arrivais pas. Il t’avait blessé et tout ton corps s’en souvenait. « Tu considères que virer les vêtements de cette petite garce et de la baiser sur notre canapé c’est une erreur ? Que tu n’as pas fait exprès de faire ça ? » C’était tellement ironique. Ça avait aucun sens ce qu’il disait. « Je suis désolé… Tellement désolé… » Tu avais baissé les yeux pour la première fois et tu n’avais pas le force de regarder s’il te mentait ou s’il était sincère dans ses excuses.

« Je le suis désolée aussi… Désolée que tu aies tout gâché. » Tu pensais vraiment que cet homme serait lui de ta vie. Toi qui avais eu du mal à croire à l’amour, tu t’étais ouverte à cet homme. Il avait été ta relation la plus longue et il t’avait complètement brisé. Tu ne l’avais pas vu venir. Tu avais l’impression que votre relation allait bien, mais tu l’avais retrouvé en train de te tromper. Il t’avait complètement détruite. « Je suis désolée aussi que tu le réalises presque 4 ans plus tard. » Il était évident que tu n’allais pas te jeter à nouveau dans ses bras. Tu avais passé tellement de temps à l’oublier, tu n’allais pas refaire deux fois la même erreur. « Va-t’en s’il te plait. » murmuras-tu toujours en fixant tes pieds. Tu avais une boule que tu détestais au niveau de ta gorge. Tu ne voulais pas pleurer. Tu avais assez pleuré pour lui.

« Regarde-moi. » Il te connaissait. Il savait que tu avais mal, il savait que tu étais à deux doigts de craquer et il voulait te faire craquer dans l’espoir de te regagner… Mais si tu craquais ça serait pour l’engueuler voire le frapper. « Pars. » Tu insistas avec force et tu refusas de lui donner la satisfaction de le regarder. Tu préférais regarder Alpha… C’était après ta rupture que tu l’avais trouvé. C’était grâce à lui si tu allais mieux aujourd’hui. Vous vous étiez trouvés dans le pire moment et vous vous étiez guéris ensemble. Il était ton fidèle ami depuis cette rupture. Alpha s’était mis naturellement entre sa dresseuse et son ex petit-ami comme s’il pouvait l’empêcher d’avancer si Alexis en avait envie. Néanmoins, Alpha ferait tout ce qu’il pouvait pour le bien de sa dresseuse. « Nolwenn… Nous avions une belle histoire. » « Et tu as tout gâché. »

Le silence retomba et tu pus le voir s’approcher à nouveau. Cette fois, tu ne bougeas pas et tu laissas Alpha essayer de lui bloquer la route. Alexis comprit et il arrêta d’avancer vers toi. « Tu m’as trompé combien de temps ? » C’était une question que tu t’étais souvent posée même en sachant que la réponse pourrait te blesser. Tu avais l’horrible sensation que ce n’était pas la première qu’il visitait une autre femme pendant les années que vous aviez été ensemble. « Une seule fois. » Tu avais relevé les yeux pour observer son regard pendant sa réponse et tu devinas immédiatement qu’il te mentait. Tu n’avais pas su pendant votre relation quand il mentait, mais maintenant, tu savais. Tu avais analysé toutes ses mimiques de ton côté. « Ne me mens pas. » Il n’aidait pas sa cause perdue d’avance.