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Just give me a reason || PV JILL & GASPAR

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Lun 10 Aoû - 18:45

Just give me a reason
J I - L I A N    A S A N O     &     G A S P A R    N E S K O V
« Concernant la double-page centrale de la semaine prochaine, nous finirons par un dossier spécial sur les travaux de dépollution du Système autour de Nathalia. Anton, Myria et San, je vous met sur l’affaire. Jill ? »

Sourcil arqué.

« Tu couvriras le dossier culturel. Pour une Asano, ça ne devrait pas être trop compliqué.

- Qu’Arceus vous garde sous sa protection, boss. »



Au ton mielleux de sa voix cristalline, au sourire faussement enjoleur que tendait la dénommée Jill à son rédacteur en chef, s’en vinrent répondre une basse myriade de gloussements moqueurs alentours. Au sein des locaux du ENO Times, nul n’ignorait après tout les relations houleuses, tissées de longue date, qu'entretenaient Ji-Lian Asano et son patron.  Une relation à couteaux tirés, entretenue à grands coups de mesquineries et de piques assassines. Il n’en avait pas toujours été ainsi pourtant. Arrivée tel un miracle au sein du quotidien, Jill avait, bien des fois, fait la fierté de Douglas à l’époque où ses articles couvraient les difficultés des habitants d’Énoville, la montée en puissance du Système ou tout simplement, lorsque ses relations lui permettait d’approcher d’importantes célébrités, telles que les membres du groupe Asylum. Un temps aujourd’hui révolu et que le présomptueux Douglas Voluntis regrettait amèrement chaque mercredi en recevant le nouvel article de celle qu’il avait espéré voir un jour lui succéder. C’est qu’elle ne faisait plus le moindre effort Jill. Elle n’en avait plus fait un seul depuis ce jour maudit où il avait fait le pari risqué de placer la démission de Drake Asano, parti rejoindre les Pokélovers à Castlerain, en première page. Une erreur qui lui avait coûté cher, tant via le procès que le clan lui avait asséné, que par la perte totale d’implication de la part de celle qui était autrefois son meilleur élément. S’excuser et regretter n’avait pas suffit. La brusquer en lui montrant la porte non plus. Cela faisait donc désormais près d’un an que l’un et l’autre ne passaient une journée sans se tirer dans les pattes. Un climat amusant grandement leurs collègues, mais qui, fatalement, épuisait moralement les deux principaux concernés.  

« Ce sera tout pour aujourd’hui. Merci à tous. »


Délivrée de l’étouffante salle de réunion, les nerfs à vif, Jill gagna au pas de course l’espace où se trouvait son bureau. Il lui fallait une clope, de toute urgence. Non, un verre. Non ! Les deux. Quoi que ce soit qui puisse être en mesure d’éteindre en elle ce feu lui commandant de hurler à plein poumons et de jeter son poing à travers le premier venu qui achèverait son taux de patience journalier. N’importe quoi, au fond, pourvu que cette journée prenne fin. Tout simplement.

« Arrête de faire le mariole, on s’tire ! », ordonna-t-elle sans douceur à la terreur jaune, comme aimait à l’appeler ses collègues, occupé à tourner au rythme de la chaise de bureau de sa maîtresse, prêt à dévisser cette dernière à tout instant.

Stupide bestiole, incapable de tenir en place plus de cinq minutes. Stupide pokémon, auquel elle ne pouvait s’adresser qu’à travers des cris pour s’assurer qu’il lui obéisse, passant ainsi au mieux pour une pitoyable dresseuse, au pire, pour une véritable tortionnaire aux yeux des autres. Ils n’étaient pourtant qu’à deux pas de la sortie des bureaux lorsque les bras de la Stinson vinrent se refermer sur lui, le hissant loin du sol pour mieux le blottir contre elle.

« Désolé d’avoir crié, il m’a encore gonflé.
- 'Chu ?
- Tu me pardonnes ? »



Pour toute réponse, une sensation de picotement. Celle des quelques maigres étincelles que son pichu savait produire et qui, à elles seules, parvinrent à ragaillardir la propriétaire de l’indomptable. Combien de fois lui avait-on conseillé de laisser ce pokémon aux soins d’une pension spécialisée ? Ji-Lian ne les comptaient plus. Pichu était comme elle après tout : un électron libre, considéré comme incapable lorsqu’il s’agissait d’agir en fonction de ce que l’on attendait de lui. Sans doute était-ce pour cela qu’elle ne pouvait imaginer s’en séparer. Ou, peut-être, les raisons de son affection se trouvaient-elles plus simples encore. Peu importait au fond. De tous les êtres côtoyés au cours de sa vie, il était le seul à ne l’avoir déçue. À ne l’avoir jamais blessée. À ne l’avoir jamais quittée du jour au lendemain sans explication. Une pensée qu’elle éluda  rapidement de son esprit et qui disparu la seconde suivante, alors que la silhouette de Pichu quittait vivement la chaleur de ses bras. Muette de stupeur, les yeux de l’Asano contemplèrent durant de longue secondes le petit corps jaune galoper insouciant à travers la rue, avant que son corps ne se décide à réagir.

« Eh ! Reviens-ici, petit enfoiré ! »


Détalant à pleines jambes, bousculant chaque piéton sur son passage dans un flux de jurons tous plus grossiers les uns que les autres, la jeune femme sentit son coeur se tordre sous le coup de l’effort. Stupide bestiole bipolaire ! Stupide palpitant bien trop faible pour supporter le moindre effort ! Ils allaient tous la rendre dingue avant l’heure, lui faisant promettre en son for de punir amèrement la petite souris électrique sitôt qu’ils seraient rentrés. Du moins, fallait-il pour cela qu’elle le retrouve et, bientôt, à la colère, se joignit l’inquiétude de ne plus l’apercevoir dans son champs de vision. Une inquiétude malmenant d’autant plus son organisme que la course et qui menaçait ses yeux de larmes naissantes.

« Pichu ! », hurla-t-elle une dernière fois, de tout son souffle, avant que l’étourdissement ne la pousse à s’arrêter. Mains sur ses genoux pour les empêcher de flancher, la tête basse elle jura, le regard voilé, avant que de relever brusquement les yeux.

« ‘Chu ! »


Il était là.

Bien en sécurité et tout content de lui, confortablement blottis dans une paire de bras d’homme. Un homme dont la vue essuya en son for toute tentative de calme. Un homme qu’elle n’avait pas vu depuis bientôt deux ans.


Un homme qu’elle s’était jurée ne plus jamais revoir.


(c) ALOYSIA
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Gaspar Neskov
Lucario
Gaspar Neskov
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Âge : 33
Ville : Enoville
Métier : Rockstar & Dresseur en herbe
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Lucario
Mar 11 Aoû - 13:49
Jillian & Gaspar
Just give me a reason
Les allers-retours entre Lucinel et Enoville commencent sérieusement à fatiguer Gaspar. Ce soir-là quand il descend du taxi-volant qui l'a ramené à la station la plus proche de chez-lui, il ne rêve que d'une chose : rentrer à son appartement, commander des sushis, et appeler Oliver pour qu'il le rejoigne et qu'ils s'envoient en l'air toute la soirée. Rien ne le choque dans ce programme : ni le fait qu'il liste trois éléments là où il songeait un instant plus tôt qu'il n'en rêvait que d'un, ni le fait que la majeure partie de son projet repose sur un certain nombre d'étreintes passionnelles avec son amant alors qu'il a laissé, il y a une heure voire un peu moins, son mari dans le coma à l'hôpital. C'est dire à quel point son cheminement de pensées est ralenti par l'épuisement, pour que la culpabilité qui point d'habitude si facilement dans son esprit ne l'atteigne même pas, ce soir. Un épuisement fort relatif, on en conviendra, puisqu'il prévoit tout de même une très longue nuit. Ou courte, c'est selon.

Progressant d'une démarche joyeusement épuisée, il traverse le centre-ville en écoutant, dans son oreille droite ceinte d'une petite oreillette sans fil, les chansons d'Asylum chantées et écrites par l'élu de son cœur en se plaisant à croire qu'elles ont été composées pour lui. Cette pensée rend son pas naïvement plus léger et c'est presque en sautillant finalement qu'il s'apprête à traverser la route sans prendre le temps de regarder si la voie et libre et sans risque. Qui sait, peut-être que le « 'Chu ! » joyeux qu'il entend dans son oreille gauche lui sauve la vie, à ce moment-là. Il n'en saura jamais rien.
Surpris, le chanteur s'arrête ; non pas que ce Pokémon soit peu commun dans la capitale technologique de Lathea, notamment en raison de la popularité de la championne locale. C'est surtout que celui-là lui saute dans les bras que ça, ce n'est pas si commun que ça.
D'abord, il n'est pas certain de reconnaître le Pichu qui le regarde avec ses grands yeux brillants et son immense sourire ; et puis il sent dans ses bras et contre son ventre des picotements d'électricité qui ne peuvent lui évoquer qu'une seule et unique femme.
Une femme qui se tient-là, essoufflée devant-lui, et dont les yeux le poignardent comme peu de regards ont su le faire.
Une femme dont il avait pensé ne plus jamais voir les yeux d'encre se poser sur lui. « Oh mon dieu, articule-t-il, gagné par une joie immense et une étrange forme de soulagement qui lui fait lever la main pour la saluer avec enthousiasme, avançant aussitôt vers elle en prenant garde de ne pas secouer le petit Pokémon dans ses bras. Jill ! »
Et il crie, l'imbécile, comblé de bonheur à l'idée d'avoir retrouvé son amie, et sans penser un seul instant à cette fiancée qu'il a abandonnée. Ses pas le portent vivement jusqu'à elle et c'est un grand sourire qui mange encore la moitié de son visage quand il se plante devant sa silhouette de Floette. « Ça fait tellement longtemps ! Comment tu... »
Cette question était tellement stupide. Ce n'est finalement pas plus mal, qu'elle ait été coupée en cours de route.
By Evaporter
Gaspar Neskov
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Lun 24 Aoû - 13:51

Just give me a reason
J I - L I A N    A S A N O     &     G A S P A R    N E S K O V
Comment discerner une mauvaise journée d’un cauchemar ? Une simple malchance de l’Enfer ? Devant ce sourire bien trop franc et cette lueur à ses yeux qui ne saurait mentir sur la joie qu’il ressent, la réponse à ces questions se perd et la rage se décuple en son for. Parce que sur ce visage, elle ne perçoit pas ce pincement si singulier qui se forme à ses lèvres lorsque Gaspar Neskov est mal à l’aise. Parce que son regard ne dévie pas légèrement sur la gauche comme chaque fois qu’il se plaît à mentir. Savoir ce genre de détails que seules les personnes les plus intimes sont en mesure de connaître l’énerve plus encore, lui font cesser dans l’instant sa recherche d’un petit quelque chose qui pourrait venir contredire l’attitude de celui dont elle avait espéré un temps porter le nom. Et cet imbécile de pokémon dans ses bras, à l’air tout aussi enjoué ! Dans ce tableau merveilleux, elle est bien la seule ombre et l’irritation gagne un cran alors que le parfum de l’enjoué se rapproche. Alors que son nom sort de ses lèvres avec une extase dont elle ne comprend que trop mal le sens. Un instant pour contempler le fier anneau à son annulaire alors que sa silhouette s’en vient approcher la sienne. Un autre pour ne sentir que du vide sur le sien.

« Ça fait tellement longtemps ! », Entame-t-il, l’heureux imbécile. Longtemps, oui ; mais de toute évidence, pas assez encore pour que le poison né de son abandon ne se soit parfaitement estompé. « Deux ans seulement. J’aurai espéré plus. » Sa voix tombe comme un couperet, glaciale et acide. Elle ne l’entends même pas entamer une question laissée en suspens. Ne le regarde même plus à présent, son regard trop occupé à fusiller la terreur jaune frottant tendrement ses joues à même le torse du musicien.

« Pichu, viens ici. », ordonne-t-elle sèchement, le coeur au bord de l’implosion.

Le regard du petit pokémon croise le sien, puis, ignorant totalement l’ordre de sa maîtresse, s’en retourne à sa première occupation avec plus d’entrain encore. Impossible de freiner l’énergumène électrique quand ce dernier est lancé. Elle ne le sait que trop bien, Jill. Elle n’a qu’une solution dans ce genre de situation.  Tirant une pokéball de son sac, la Stinson se rigidifie plus encore, pointant désormais l’objet en direction de l’affectueuse bestiole telle une menace létale. Bien mal lui en prit. Seuls, face à face, Pichu capitule instantanément lorsque sa dresseuse  use de ce genre de moyens, mais dans les bras d’un allié finement amadoué, la terreur se renforce. La narguant ouvertement, la petite créature bondit et disparaît sous la veste du Neskov, s’accrochant à lui comme un naufragé à une planche de salut. Un duel silencieux s’entame au fil des secondes que le pokémon gagne lorsque l’Asano finit par laisser son bras retomber. La course l’a épuisée. La présence de Gaspar qu’elle tente d’ignorer, plus encore. Malgré elle, ses yeux se plongent dans les siens pour n’y trouver qu’un air ahuri. Celui d’un homme qui n’a pas souhaité une colère qu’il reçoit pourtant de plein fouet sans savoir comment y réagir. Celui d’un homme comprenant sans doute, enfin, comme les choses avaient changées depuis leur première rencontre. Le ressenti de la Stinson n’a pas lieu d’être. Leur idylle n’était qu’un jeu ; rien de moins qu’un savant trompe-l’oeil pour une vie plus libre auprès de leurs familles respectives. Le plan était parfait. Tout avait été anticipé, au détail près.


“Et si l’un de nous tombe amoureux ?
- Ça, ça ne peut pas arriver Gasp’.»
- Mais si ça arrive quand même ?
- Ben si c’est le cas… Au moins on saura enfin qui est le plus stupide de nous deux.”


Stupide.

Elle était définitivement la plus stupide des deux.

Stupide, à en ressentir une boule se nouer dans sa gorge. Stupide, à devoir la ravaler amèrement pour ne pas que des larmes puissent suivre dans la foulée. Loin de lui, le temps avait fini par lui faire oublier comme sa présence chaleureuse lui manquait. Comme son regard pétillant avait le pouvoir de ranimer les sourires. Mais elle ne souriait plus, Jill. Elle n’en avait pas eu l’occasion tout au long de la journée et ce n’était certainement pas cette situation, aussi hasardeuse qu’épouvantable, qui s’en viendrait régler le problème. Combien de fois avait-elle seulement imaginer de possibles retrouvailles avec lui ? Dans ses pensées les plus profondes, elle s’imaginait ne le revoir qu’une fois qu’elle serait elle-même aux sommets. Plus heureuse et resplendissante que jamais, peut-être au bras d’un homme plus éclatant encore qu’il ne l’était, elle lui aurait sorti les mots les plus acides de son vocabulaire, plus douloureux encore que la gifle qu’elle s’était promise de lui administrer. Dans ses rêveries illusoires, leur prochaine rencontre serait une humiliation pareille à celle qu’elle avait ressenti. Il regretterait, lamentable et déconfis. Comment discerner une mauvaise journée d’un cauchemar ? Sans doute faisait-on la différence en croisant son ex par hasard dans la rue. Lui, éblouissant. Elle, les cheveux en batailles et les yeux éclatés, incapable de se faire obéir d’un foutu pokémon. S’il existait une justice en ce monde, elle se réveillerait bientôt, la joue collée à son bureau. Mais le monde est cruel et la justice une fable et, désormais bien ancrée dans cette insupportable réalité, la flamboyante baisse les armes, rapportant son attention sur le Neskov.

« J’ai pas changé d’adresse. Quand vous aurez fini de vous cajoler, ramène-le à la résidence. Ou garde-le, ça te fera un souvenir.».


Les derniers mots sont jetés sans réfléchir. À  la pensée qu’il puisse la prendre au mot, le chagrin déploie violemment ses vagues, poussant l’Asano à tourner brusquement les talons. Un pas. Deux pas. Elle est épuisée, Jill. Et si les cauchemars au réveil s’éloignent, celui-ci ne prendrait fin qu'en continuant comme ils l'avaient fait depuis deux longues années : en se tenant loin l'un de l'autre.



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Gaspar Neskov
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Lucario
Lun 31 Aoû - 13:51
« Deux ans seulement. J’aurai espéré plus. »
Le temps que le petit cerveau naturellement fatigué de Gaspar analyse cette réplique, il a déjà entamé la formulation de la question la plus stupide qu'il aurait pu poser. Comment tu vas ? Il ne l'achève pas, bien sûr, parce que le ton de la voix qu'il était si heureux d'avoir l'occasion d'entendre à nouveau, ainsi que les propos qu'elle porte, lui font finalement revenir en mémoire un certain nombre de détails qui changent soudain drastiquement ces heureuses et hasardeuses retrouvailles en un drôle de fiasco dont il a malgré lui alimenté le caractère terriblement gênant. Parce que si la femme qui se tient devant-lui est son amie depuis toujours, ça ne fait finalement que deux ans qu'elle a aussi récupéré la célèbre et bien trop de fois discernée médaille des être chers abandonnés par le célèbre Gaspar Neskov. Peut-être alors qu'il ferait mieux de ne rien dire du tout et de laisser Pichu repartir avec sa maîtresse, comme celle-ci le lui ordonne d'ailleurs. « Pichu, viens ici. »
Ça n'a pas l'air d'être au programme du Pokémon Electrik et pour le coup, le chanteur doit admettre qu'il ne sait absolument pas où se mettre, ni quoi dire, ni quoi faire ; rester planté là, tiraillé entre culpabilité, besoin de lui expliquer et parfaite conscience de ce qui se passera s'il essaie. L'inaction ressemble, vu de sa petite tête un peu vide, la meilleure des solutions. Jill va rappeler son Pokémon dans sa pokéball puis elle tournera les talons et lui, il restera sûrement planté ici comme un piquet pendant un moment avant de rentrer chez lui en se demandant s'il a rêvé ce qui vient de se passer.
Sauf que Pichu n'a pas dit son dernier mot et Gaspar sursaute légèrement lorsqu'il sent le petit corps du Pokémon se mouvoir sous ses vêtements pour trouver un abri approprié ; il n'est pas sûr que cette attitude lui permette de calmer la colère bouillonnante qui brillait dans les yeux de la jeune femme encore quelques secondes plus tôt et qui, face à cette mascarade insensée, se pare d'un voile de chagrin qui fait aussitôt grimper la culpabilité de Gaspar en pôle position dans le bordel de son esprit. « J’ai pas changé d’adresse. Quand vous aurez fini de vous cajoler, ramène-le à la résidence. Ou garde-le, ça te fera un souvenir. »

Il va de soi que Gaspar n'a absolument pas l'intention d'observer cette dernière possibilité, à laquelle il n'accorde d'ailleurs qu'une pensée assez simple - "non" - avant de faire ce qui lui semble le plus évident, à défaut d'avoir le temps nécessaire pour réfléchir à la vraie bonne solution dans cette situation de merde. C'est qu'il a ce problème depuis toujours Gaspar, celui de ne jamais savoir quoi dire quand il le faut, de ne plus réussir à penser, d'être paralysé ou, le cas échéant, poussé vers la fuite par cette habitude qui s'est installée dans son quotidien à mesure que les années le construisaient : dire quelque chose dans l'urgence, c'est dire une connerie. Les conneries provoquent des réactions sur une palette allant du chagrin profond à la rage la plus dévastatrice qui soit. Il ne souhaite rien de tout ça à Jillian. Elle en a bien assez bavé comme ça à cause de lui, non ? Ce qu'il peut faire de plus correct, c'est lui obéir. Tant pis si ce constat fait remonter dans sa gorge les deux années durant lesquelles il s'est appliqué à ne pas penser à elle pour ne pas prendre la mesure de sa trahison. À ce moment-là, il avait déjà commencé à prendre l'habitude de mettre la tête dans le sable.

Alors cette tête, il la penche vers le Pichu dont les petites oreilles dépassent du pan de sa veste, ose un sourire maladroit, triste, infiniment désolé. « La laisse pas partir toute seule, il faut que tu t'occupes d'elle, dit-il doucement à la petite bête, alors qu'un regard relevé prestement lui permet de ne pas perdre la silhouette de son amie, qu'il suit résolument, pas du tout décidé à la laisser repartir toute seule. S'te plaît Pichu, j'peux... j'peux rien faire moi, j'ai plus le droit. Aïe ! »
Est-ce qu'il était mérité, ce coup de jus un peu plus virulent que les autres ? Peut-être, parce que le Pokémon a l'air sévère et que ça n'inspire pas du tout confiance à Gaspar. « Mais qu'est-ce que tu veux que je fasse ?
'Chu ! »
Vas-y. Au moins le message est clair, quand le cri est aussi décidé et le petit bras pointé droit vers la jeune femme qui quitte la cohorte du centre-ville pour se réfugier dans une ruelle, sans doute un raccourci pour rentrer à la résidence dont le chanteur a bien entendu oublié l'adresse. « Aïe ! Oui c'est bon, j'y vais, râle-t-il, bien plus à cause du stress que d'une éventuelle mauvaise volonté. »
Parce que ce n'est pas qu'il rechigne à la revoir, sa Jill, bien au contraire. C'est qu'il ne veut pas faire pire que mieux ; une entreprise dont il semble avoir fait son mantra de vie. Mais s'il a moyen d'aider la jeune femme si triste dont il vient de recroiser la route, bien sûr qu'il le fera, et sans réfléchir, sans compter, sans hésiter. L'ennui, c'est qu'il est déjà convaincu qu'elle ne le permettra jamais. « Jill ! appelle-t-il pourtant alors que quelques foulées l'ont fait rejoindre la jeune femme dans cette ruelle à peine moins fréquentée que la grand-rue. Attends ! »
Sauf qu'elle ne l'écoute pas, évidemment, et il n'a que le temps d'aligner quelques pas de courses pour l'attraper par la main avant qu'elle ne disparaisse à nouveau dans la foule. « S'te plaît... s'te plaît Jill, attends. J'vais pas garder Pichu et... j'aimerais te parler. J'te dois... des excuses. J'te dois beaucoup de choses. Tu voudrais pas qu'on aille boire un verre ou... manger un bout ? S'il te plaît. »
Il sait qu'il a mal fait. Il sait même ce qu'il a mal fait, et ça ce n'est pas assez fréquent pour qu'on passe à côté du constat. Ses mains pressent la sienne, il en tremble presque de stress parce que si c'est lui, le responsable du chagrin ô combien plus profond que son pauvre air malheureux à lui, qu'il voit teindre de plus en plus fermement les traits de son amie, il n'a effectivement pas le droit de la laisser s'en aller sans au moins essayé de faire quelque chose. Désolé, il l'est sincèrement et si ses yeux implorent sans retenue la jeune femme d'accepter au moins de l'écouter, lui, c'est un Pokémon légendaire ou un autre qu'il prie en silence pour qu'elle ne doute, au moins, pas de cette sincérité-là.
Gaspar Neskov
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