Il n’a aucune envie d’y retourner, aux grottes Charbi. Sa dernière rencontre entre ces pierres s’est transformée en véritable joute verbale avant d’évoluer en confrontation. Depuis, il a associé cet endroit à cet événement et la simple idée d’y remettre les pieds le fait grimacer. Pourtant, il a l’impression d’avoir loupé quelque chose dans cet endroit. Comme si son altercation avec Oliver Porter l’avait fait dévier de ce qui l’avait emmené dans ce lieu à l’origine. Rien d’étonnant quand il repense à l’état d’énervement dans lequel il se trouvait au moment de rejoindre la sortie de ces grottes. Plusieurs jours s’écoulent avant même que la simple idée d’y retourner ne lui effleure l’esprit. Et puis un jour, sans trop savoir pourquoi, c’est le déclic. Il s’est levé, un matin ; a posé ses pieds sur le sol froid de la pièce qui lui sert de chambre et il s’est dit pourquoi pas ? En quelques gestes décidés, il rassemble ses cliques, ses claques et il franchit le seuil de son appartement des bas fonds miteux de Castlerain.

Asmodée, indéfectible compagnon systématiquement à ses côtés, le voilà revenu à l’une des nombreuses entrées de ces grottes. En regardant rapidement les alentours, le Pendragon se fait la remarque - amusante mais néanmoins inutile - que ce passage n’est pas celui qu’il a emprunté la dernière fois qu’il est venu ici. Peut-être est-ce tout de même le signe d’un nouveau départ ? Peut-être que cette fois, il va pouvoir apprécier la beauté environnante sans tomber sur une raclure qui ne sait pas de quoi elle parle ? Il l’espère très fortement, si toutefois il doit rencontrer quelqu’un. Les cristaux de ces cavernes ont toujours cet usage pratique qui permet aux visiteurs de progresser à l’intérieur des galeries sans avoir nécessairement amené une torche ou une lampe. Ils aident aussi à ne pas rentrer dans d’autres personnes. C’est ce qu’Heathcliff pense immédiatement lorsqu’il aperçoit quelqu’un à seulement quelques mètres de lui. Dans le noir, il n’aurait pas fait attention et il y aurait eu un choc. Heureusement, le “drame” est évité. « Bonjour. Vous vous baladez dans le coin, je suppose ? », dit-il simplement à une jeune femme, à peine convaincu de la pertinence de ses propres mots. Histoire d’éviter des possibles quiproquos, le Pendragon recule de quelques pas pour ensuite planter ses yeux sur la demoiselle.

Malgré une approche plus que bancale qui aurait légitimement fait fuir la plupart des personnes, la demoiselle répond timidement aux salutations d’Heathcliff qui lui adresse un sourire qu’il souhaite bienveillant. Le Pendragon n’est pas très surpris de la réponse qu’elle donne. Les Grottes Charbi sont un lieu de vie parfait pour les Pokémon qu’elle recherche. Cette petite semble avoir du flair et c’est quelque chose qu’il ne peut qu’apprécier ; lui-même venant dans ces galeries rocheuses pour y dénicher des Pokémon de type Sol et Roche. Il ne sait pas encore précisément lesquels mais il n’a aucune inquiétude à ce sujet, faisant confiance à son feeling. « Tu es une spécialiste de ces Pokémon ? Je ne suis pas adepte des types Feu mais en revanche, les types Roche font parties de mes favoris. », dit-il avec l’espoir de ne pas paraître trop effrayant ou intrusif dès les premières secondes ; il n’a aucune envie de la mettre mal à l’aise. Cela étant, c’est plutôt elle qui finit par le mettre dans une situation inconfortable lorsqu’elle affirme le connaître d’une petite voix. Il s’apprête à ouvrir la bouche, la referme aussitôt lorsqu’elle corrige ses paroles précédentes. Elle ne le connaît pas vraiment, qu’est-ce que ça veut dire ? La solution la plus probable qui lui vient à l’esprit, c’est qu’ils se sont simplement au croisés au détour d’un chemin. Mais est-ce réellement suffisant pour expliquer qu’elle se souvienne de lui de manière aussi précise ? Probablement pas. Soudain, l’explication tombe ; c’était à Johto, quand le Pendragon s’amusait à faire quelques spectacles de rue avec sa magie. Il a vu beaucoup de visages quand il faisait ça, tous aussi divers que variés. Pourtant, en plissant les sourcils pour détailler le visage de la gamine, il parvient à reconnaître quelques traits enfantins malgré la luminosité moindre de leur environnement. Et là, soudainement, ses yeux s’écarquillent sous le coup de la surprise.

« Non, il se fait tard, ta grand-mère va s’inquiéter si on ne revient pas à la maison. », dissimulé dans un petit cabanon démontable où il entrepose ses affaires lors de ses prestations de rue, Heathcliff entend malgré lui la conversation qui se déroule à quelques mètres de sa position. « S’il te plaît, juste une dernière fois ! », il reconnaît la voix d’une gamine puis, il y a quelques pas qui se dirigent vers lui ; accompagnés par des soupirs bruyants. « Excusez-moi... », il se retourne en entendant la voix du vieil homme qui se situe désormais dans l’entrebâillement de la porte qui était ouverte. « Oui, que puis-je faire pour vous ? », demande-t-il en s’efforçant de sourire. Cet homme ne lui inspire pas confiance mais par politesse, il accepte de l’écouter. « Est-ce que vous accepteriez de faire des nouveaux tours ? Ma petite-fille aimerait beaucoup. S’il vous plaît. », il le perçoit, Heathcliff. Prononcer ces mots lui écorche la bouche, au vieil homme et le Pendragon comprend rapidement pourquoi. Il lui suffit de regarder à l’intérieur de ses yeux pour voir que ça fait des années qu’il n’y a plus cet éclat. Cette lumière d’innocence qui nous permet de croire à l’improbable et de nous émerveiller de quelques petits gestes à l’apparence si anodine. Heathcliff sait très bien pour quoi il passe auprès de ces gens-là : un menteur, un charlatan, un profiteur et il en passe. Qu’importe, ça fait longtemps qu’il n’accorde plus le moindre crédit à ces mots. « D’accord. », il veut bien ressortir sa panoplie, pas pour le vieillard dont il se moque éperdument. Mais pour la gamine, pour cet enfant et le plaisir de voir quelques étoiles briller dans ses yeux. Il n’y a que ça qui compte et c’est sa seule motivation lorsqu’il rassemble quelques affaires avant de sortir, prêt à rempiler une dernière fois pour ce soir, pour le plaisir d’une seule petite spectactrice.

« C’était toi. », une affirmation lancée naturellement lorsqu’il revient à la réalité à l’instant où le Flambino se met à charger un pauvre Tritox sauvage. « Tu es cet enfant à qui j’ai offert une petite prolongation lors d’une de mes prestations, à l’époque ? », demande-t-il d’une voix douce, sourire aux lèvres. S’il a croisé énormément de visage par le passé et ce, dans diverses situations, Heathcliff n’a pas eu souvent l’occasion de faire des spectacles particuliers. A vrai dire, dans sa mémoire, elle est la seule pour qui il a rallongé ses performances. « Tes yeux brillent du même éclat que celui d’autrefois. », laisse-t-il en souriant ; il n’a jamais eu connaissance de son prénom, finalement. Pour autant, il n’a aucun doute sur la personne qu’elle est. Et il doit bien admettre que ça lui fait réellement bizarre de la recroiser après autant de temps.

« Et ça t’intéresserait ? De te spécialiser, je veux dire. », demande-t-il en souriant, ignorant le rouge qui se dessine sur ses joues. Pour lui, ça a été une évidence de travailler avec les Pokémon spectres, dans un premier temps ; tout simplement parce qu’il en a toujours eu à ses côtés. Il n’a pas vraiment eu besoin de faire l’effort d’apprendre à les connaître ou à les apprivoiser parce que c’est quelque chose qu’il a plus ou moins fait inconsciemment. Le Pendragon ne sait pas ce qu’il en est pour cette jeune fille mais qui sait ? Elle se trouve peut-être dans un cas similaire au sien. « Bien sûr que c’est vrai. Il m’a fallu un peu de temps pour le comprendre mais ce type est fascinant. », ils ne sont peut-être pas les plus puissants en terme d’affrontements mais ils possèdent d’autres spécificités qui rendent leur étude pertinente. Et en réalité, c’est ça qui est important pour le scientifique. Heathcliff n’est pas un combattant alors il se moque bien que ces Pokémon puissent avoir beaucoup de faiblesses ou autre. Il ne s’arrête pas à ces choses-là qui ne sont que des détails pour lui. Du reste, il est content de ne pas avoir trop effrayé la demoiselle. Il l’a mal abordé, il le sait et désormais, il espère se rattraper. Ce serait dommage de rater ça alors qu’elle a eu la gentillesse de ne pas fuir. Elle aurait pu, dans l’optique où adresser la parole à des inconnus n’est pas forcément une idée très recommandée ; quand bien même Heathcliff n’a aucune mauvaise intention à son encontre. Et puis, c’est le déclic. Soudain, il comprend mieux les paroles de la demoiselle lorsqu’enfin, il se souvient.

C’était toi, il en est persuadé à l’instant même où les mots franchissent la barrière de ses lèvres. Et le sourire pétillant qu’elle affiche et le hochement de la tête ne font que le conforter dans son impression. « Oh, je pense qu’aujourd’hui encore, tu pourrais trouver que c’est impressionnant. », qu’il rétorque sans se départir de son sourire. « Mes spectacles de rue ? Non, je n’en fais plus aujourd’hui pour être honnête. Néanmoins, je pratique toujours la magie à titre plus privé. », oui, c’est une manière détournée de dire que si elle le lui demande, il est prêt à lui montrer les nouveaux tours qu’il a fait siens depuis toutes ces années. Il n’a aucune raison de lui refuser ça, d’autant plus si elle a conservé cette capacité à s’émerveiller face à la magie. En attendant, son Flambino fait tanguer le Tritox qui se prépare à riposter. C’est sans compter sur la jeune fille qui attrape une Pokéball pour tenter une capture. Il ne dit rien, Heathcliff mais intérieurement, il l’encourage comme il peut. Il la laisse se concentrer, se retenant d’intervenir lorsqu’elle se fait une réflexion à haute voix. Finalement, l’objet s’immobilise et le Pendragon se met à applaudir. « Félicitations. Je ne sais pas si c’était un coup d’essai mais c’était un très joli lancer. », dit-il en hochant la tête, le sourire jusqu’aux oreilles.

Oh, en parlant de se spécialiser dans ces types précis, Heathcliff ne faisait pas référence à l’idée de devenir éleveur ou scientifique. En disant ça, il avait plutôt en tête le fait de les connaître, de comprendre leurs comportements et qu’aucune des espèces de ce type n’aient le moindre secret de manière générale. Il s’apprête à se corriger, à préciser son interrogation mais la dernière phrase de la jeune demoiselle retient son attention. « Une chercheuse de fossiles, vraiment ? C’est une vocation toute aussi intéressante qu’éleveur ou scientifique. », il le comprend quand elle parle, c’est bien ça, sa vocation, sa passion. Quand elle évoque les fossiles, le Pendragon perçoit ce réel amour qu’elle a envers eux. Et il est persuadé que c’est ce qui va faire d’elle une excellente pokéarchéologue. Ceux qui obtiennent le plus de résultats sont aussi ceux qui font ce qu’ils aiment par-dessus tout. « D’ailleurs, d’après certains de mes collègues, il y a des fossiles sur la plage Carapagos. Tu y es déjà allée ? Si non, je te le conseille. Et puis... Si tu trouves trois morceaux de ces fossiles, viens me voir au laboratoire de Castlerain, tu auras une petite surprise. », ajoute-t-il fièrement. Heath n’a pas envie de lui en dire davantage pour le moment ; il préfère conserver la surprise. Il ne sait pas si la demoiselle est au courant pour cette machine qu’ils ont au labo mais si ce n’est pas le cas, il estime que ce n’est pas une mauvaise chose. Dans l’immédiat, tout du moins. « Ils sont géniaux, oui et malheureusement bien trop sous-estimés dans certains domaines. », dit-il en hochant la tête. Il sait que les dresseurs évitent souvent ce type à cause des nombreuses faiblesses qu’il possède. Mais ça, c’est une considération qui indiffère complètement les gens comme le Pendragon et très certainement comme la demoiselle. Du moins, le pense-t-il.

Il comprend l’intérêt qu’elle peut avoir pour les fossiles. Ces Pokémon sont intrigants, ne serait-ce que par le fait qu’ils viennent littéralement d’une autre époque. Sans les manipulations de l’homme, toutes ces espèces resteraient définitivement éteintes et à l’état de cailloux. Bien entendu, en voyant certains Pokémon, il est facile de comprendre pourquoi ils n’ont pas survécu jusqu’à nos jours mais là n’est pas la question. Le Pendragon ne sait pas lesquels intéressent le plus sa jeune interlocutrice mais il aura sans doute l’occasion de l’apprendre par la suite. En attendant, il affiche un air désolé en constatant la déception sur le visage de la blonde. « Merci, ça me fait plaisir ce que tu dis. Des gens s’arrêteraient sûrement comme tu dis mais je n’ai plus le temps d’organiser des moments comme ceux-là. », explique-t-il en haussant doucement les épaules. Il n’aurait rien contre en soi, surtout si c’est pour l’occasion de recroiser des personnes aussi émerveillées qu’elle. Mais ses différents travaux et objectifs lui prennent la grande majorité de son temps. Néanmoins, il se sent un peu moins coupable lorsqu’elle affiche de nouveau un sourire et qu’elle lui fait cette demande. « Oui, bien entendu, avec plaisir ! Un petit tour avec des cartes, ça te dit ? », il propose, gagné par l’enthousiasme de la jeune adulte. Et puis, difficile de résister à son air de Ponchiot battu. Au moins, elle a la décence de laisser un peu de répit à Heathcliff lorsqu’elle se concentre sur sa capture qui réussit au premier coup. « Ton premier ? Eh bien, ça se fête ! », clame-t-il en ricanant à force de la voir manquer de sautiller ; alors que son Flambino le fait sans hésiter. Le rire du magicien se fait plus fort quand elle attrape son Pokémon en le félicitant par des caresses.

Il l’encourage, Heathcliff ; à poursuivre ses rêves et surtout, à les accomplir. Quand elle hoche la tête pour confirmer que c’est ce qu’elle veut devenir, le Pendragon affiche un franc sourire. A aucun moment il ne doute de ses paroles parce que ça se voit que c’est effectivement ce qu’elle veut être. C’est clairement visible et le scientifique ne peut qu’approuver. Elle est jeune mais elle a déjà sa voie et ça, ça plaît au Pendragon qui en profite pour lui glisser un conseil. Une initiative qui n’est pas sans utilité puisque la demoiselle ignorait les rumeurs qui concernent les fossiles de la plage Carapagos. Il faut dire que lui-même ne le savait pas avant d’entendre ses collègues en parler. « Je t’en prie, c’est la moindre des choses. », répond-il en notant avec amusement les étoiles qui viennent soudainement d’apparaître dans ses yeux. En soi, ce n’est pas une si grande information mais s’il peut commencer par là pour aider la jeune femme, il estime que c’est déjà une bonne piste. « Si jamais tu ne veux pas y aller toute seule, n’hésite pas à venir me trouver et je t’accompagnerai. », il trouvera du temps pour aller en expédition avec elle, d’une manière ou d’une autre. Non seulement c’est important pour lui d’apporter son soutien mais en plus, si ça peut justifier une nouvelle sortie du labo, il n’est pas contre. Cependant, il n’a aucune envie de s’imposer et finalement, il peut bien comprendre si elle a envie d’aller sur la plage sans qu’il ne soit derrière elle. C’est pour ça qu’Heathcliff lui laisse le choix. Sans oublier qu’elle semble plutôt occupée, la demoiselle ; selon ses propres dires. Quoi qu’il arrive, le médium sera là lorsqu’elle en aura besoin. Et s’il ne lui a pas parlé de la machine du laboratoire, c’est pour conserver un peu de surprise et pour ne pas la rendre plus impatiente qu’elle ne l’est déjà. Ce serait contre-productif.

Du reste, en arrêtant de faire ses tours de rue, Heathcliff ne s’attendait certainement pas à décevoir une petite spectatrice. Il se sent un peu coupable malgré lui quand elle fait la moue. S’il pratique cet art, c’est pour faire rêver et non pour décevoir. Alors c’est avec l’espoir de voir ses yeux s’illuminer de nouveau qu’il prend la peine d’accepter de faire un tour, juste pour elle. Là, il le peut, c’est dans ses cordes. Patiemment, il réfléchit à ce qu’il va pouvoir faire, presque en improvisation. Passé l’euphorie de la réussite de la première capture, Heathcliff affiche toujours ce même sourire sur son visage. « Parfait, alors. Disons que ce tour est pour célébrer ta réussite, ça te convient ? », il propose à l’instant où elle accepte qu’il se serve de ses cartes. La bonne humeur retrouvée, Heathcliff ouvre la fermeture éclaire de la poche de son manteau pour en sortir un petit paquet de cartes qui ne le quitte jamais depuis qu’il est adolescent. Histoire de montrer qu’il n’a rien préparé à l’avance, le magicien sort ses cartes de leur paquet plastifié avant de les mélanger devant les yeux de la blonde.  « Choisis une carte. », dit-il en lui tendant son paquet. Le coup est classique mais l’effet est garanti à chaque fois. Il le sait par expérience.  « Une fois que c’est fait, remets-la dans le tas. », laisse-t-il sur un ton professionnel.

« Tu pourras me trouver au laboratoire régional de Castlerain en demandant à me voir si ce n’est pas moi qui t’ouvre la porte. Mais tiens, ce sera beaucoup plus simple avec ça. », le temps de quelques secondes, Heathcliff attrape un bout de papier et un stylo dans ses affaires. Il note quelques chiffres sur le papier avant de le tendre à la jeune demoiselle en souriant. « C’est mon numéro de Motismart. Ce sera mieux et plus direct, plutôt que de devoir faire face à cette armée de scientifiques qui rôde au labo. », explique-t-il en ne pouvant s’empêcher de ricaner. Bon, il extrapole un peu, c’est certain mais il n’a pas non plus complètement tort. Les scientifiques officiels de Lathea sont tous rattachés au laboratoire de Castlerain alors selon les jours, il peut vraiment y avoir énormément de personnes dans ce bâtiment. Or, Heathcliff n’a aucune envie de prendre le risque que l’un de ses collègues fasse peur à la jeune fille, même involontairement. Du reste, il croit au potentiel de son interlocutrice et c’est pour ça qu’il se permet de l’encourager tout en lui proposant son aide. Il ne le ferait pas pour n’importe qui mais il sent qu’elle a des ambitions qu’elle peut parfaitement atteindre, pour peu qu’elle s’en donne les moyens. Tout n’est qu’une question d’envie et de motivation, toujours. Et le Pendragon ne doute aucunement de celle qui anime la blonde. Le temps venu, il lui révélera les merveilles de technologie que leur laboratoire recèle mais ce n’est pas pour aujourd’hui, ni pour demain. Avant ça, il va falloir qu’elle se rende sur la plage et qu’elle y effectue quelques recherches mais heureusement, ça n’a pas l’air d’être un problème pour elle.

Heathcliff prépare consciencieusement ses cartes tout en observant les gestes de la demoiselle. Probablement enhardie par la réussite de sa première capture, elle envoie son Flambino à l’attaque contre un Gruikui qui a le malheur de passer à proximité. Si l’attaque touche sa cible du premier coup, ce n’est malheureusement pas le cas de la Pokéball qui s’ouvre pour laisser le Pokémon feu revenir à l’air libre. Néanmoins, ce dernier reste tout de même dans les environs pendant qu’elle s’empare d’une carte qu’elle est la seule à regarder ; avant de la remettre dans une place aléatoire du paquet lorsqu’elle est certaine d’avoir bien mémorisé son signe ainsi que son chiffre. Le regard qu’elle adresse au magicien le fait sourire. Oh, elle connaît très certainement la finalité de ce tour qui est l’un des plus connus mais Heath est persuadé que ça va avoir l’effet escompté. Il maîtrise ce coup à la perfection alors il n’a aucun doute quant à sa réussite. Pourtant, par amour du spectacle, il laisse planer le doute durant plusieurs secondes ; mélangeant frénétiquement ses cartes de bien des manières. Enfin, il s’arrête pour venir couper son paquet de cartes en trois tas qu’il parvient à placer distinctement dans la paume de sa main gauche. Il attend encore quelques secondes supplémentaires avant d’attraper la carte de sa main libre. « Est-ce que c’est celle-ci ? », demande-t-il en présentant le sept de cœur à sa jeune spectatrice, l’air de rien en souriant.