Heathcliff secoue la tête. La tension monte clairement au fur et à mesure des mots qui sont échangés, chacun se contente d’accuser l’autre en campant sur sa propre position. Il a beau retourner le problème dans tous les sens, Heath’ ne voit aucune issue positive à cette confrontation si elle continue de monter dans les tours à cette vitesse-là et même s’il n’aime pas Oliver, il n’a aucune envie de lui faire du mal. Or, avec la colère qui ne cesse de grimper, il devient compliqué de ne pas outrepasser ses principes, mêmes les plus fondamentaux. « Non, c’est pas ce que j’ai fait. », mais il aura beau le répéter, le marteler, il sait que ça ne sert à rien. Cet homme obtu refuse de le croire et il le considère sans doute déjà comme l’une des pires personnes qu’il connaisse. Et pourtant, c’est pas loin de le rendre malade, Heathcliff. Que quelqu’un ose penser qu’il s’est servi de Mallory et de sa maladie pour faire des expériences plus que malvenues. Il n’en revient toujours pas que ce type puisse dire des trucs pareils. En y réfléchissant, ça ne devrait pas l’étonner. La dernière fois qu’il a vu Oliver, il se rappelle que ça s’était déjà mal passé entre eux et il comprend mieux pourquoi il avait plus ou moins consciemment pris la décision d’oublier cette rencontre avec cet idiot. « Ma conscience va très bien, merci de vous en soucier. », lâche-t-il en faisant ouvertement preuve d’ironie. Il se retient de lui balancer à la figure que lui coucoune peut-être un peu trop Mallory. Heathcliff pense qu’au contraire, c’est important de ne pas toujours être derrière lui, sur son dos ; qu’il faut l’aider sans l’étouffer pour autant mais il ne dit rien parce qu’il sait que son interlocuteur va constamment trouver le moyen de le contredire. Alors il en a assez, Heathcliff. Il n’a plus envie de s’égosiller pour des broutilles aujourd’hui. Et surtout pas pour ce mec qu’il ne peut définitivement pas voir en peinture.

« Et vous, réfléchissez à ce qui s’est passé. Souvenez-vous à quel point il était mal. On est venu frapper à ma porte en désespoir de cause. Vous savez ce qui aurait réellement été criminel ? Que je ne fasse rien, que je me contente de le renvoyer vers un hôpital en sachant qu’on ne pourrait rien pour lui dans ce genre d’établissement. », il hurle presque ses mots, il sent ses poings qui se referment et qui se crispent. Merde à la fin, il en a marre que ce mec se permette de telles paroles sous prétexte qu’il est le meilleur ami de Mallory. il a fait ce qu’on attendait de lui à cette époque. Il a aidé un homme qui souffrait et écouter les tirades d’un type qui ne sait pas ce qui s’est concrètement passé, ça l’agace. Plus il l’écoute déblatérer ses propos, plus il serre les poings. Heathcliff n’a rien contre l’idée que Mallory puisse un jour se passer d’Hatta. Le fait est que pour le moment, c’est belle et bien la seule solution viable qu’il ait à sa disposition. Et Heathcliff emmerde sincèrement ce mec qui s’évertue à penser le contraire. « C’est bon, je me tire, j’en ai assez entendu. Asmodée, tu viens. », lâche-t-il froidement, déjà loin de plusieurs mètres quand son Polichombr se met à avancer en flottant pour le rattraper. Tant pis pour son histoire de peluche. D’ailleurs, il espère qu’il est un peu plus aimable avec ses Pokémon. Au fur et à mesure que ses pas l’éloignent d’Oliver, le Pendragon respire mieux, ses poings se relâchent et il sent la colère descendre petit à petit. Il espère très fortement ne jamais avoir à refaire face à cet homme mais vu sa relation avec Mallory, il ne se fait malheureusement pas trop d’illusions.