Jim écoute en silence l'avis d'Isaïah sur les questions politiques qu'il a lui-même évoquées, et hoche la tête d'un air entendu malgré son désaccord avec un certain nombre de propos du garçon. Il n'a pas envie de débattre avec lui ou d'imposer à tout prix son point de vue ; ce n'est jamais comme ça qu'il a fonctionné et ce n'est pas le rôle qu'il a envie de tenir aujourd'hui. De toute façon, Isa a dix-sept ans, c'est normal qu'il voie les choses de cette façon et qu'il limite son point de vue sur la politique à sa propre situation. C'est ce que font les adolescents, et quelque part ce n'est pas plus mal, parce que voir les défauts du monde et se focaliser sur les injustices qui règnent partout autour d'eux, ce n'est pas vraiment une façon saine de grandir, et ce n'est en tout cas pas celle qu'il souhaite au jeune homme. Alors il se contente de hocher la tête, et décide de ne pas rétorquer quoi que ce soit : ils en parleront plus tard, peut-être, mais pas aujourd'hui.
Enfin, de toute façon, le garçon qui s'approche et le serre dans ses bras lui hôte toute envie de poursuivre une conversation aussi délicate ; il ne veut pas gâcher un moment comme celui-là, et sûrement pas avec des questions politiques. Ce n'est définitivement pas le moment, décide-t-il en fermant ses bras autour de la silhouette d'Isaïah pour l'étreindre comme il le faisait autrefois, et comme ça lui a manqué, ces dernières années. « J'repars plus, c'est promis, lui dit-il doucement en passant sa grande main dans les cheveux du jeune homme. Je vous laisserai plus jamais. »
Il ne laissera plus personne le chasser, c'est terminé ; quand bien même Eva jouerait-elle avec ses nerfs, il a trop conscience de ce qu'il a perdu la première fois pour accepter d'en être séparé à nouveau. Reculant légèrement, il pose ses deux mains sur les épaules d'Isaïah et le dévisage à nouveau, de ses deux yeux grands ouverts, plutôt admiratifs et brillants de bonheur, mais légèrement emprunts de regrets. « T'as tellement grandi, fait-il ensuite, dans un souffle. J'arrive pas à croire que j'aie loupé autant à cause de toute cette histoire. »
Il pince les lèvres, puis baisse les yeux, finalement. « Je suis vraiment désolé. »

Tu as vite les larmes qui te montent aux yeux et surtout, qu'est-ce que ça te fait du bien d'entendre ce genre de parole. Ismaël n'a pas eu la décence de les prononcer encore, et peut être aussi que si tu es encore dure avec ton frère aîné, c'est bien parce que tu as peur qu'il reparte, encore. Lorsqu'il se recule, que tu as encore les yeux brillants, tu remarques quand même ses regrets dans ses yeux et sa voix alors qu'il observe à quel point tu as grandit. Il s'excuse, de nouveau par ailleurs. Tu hausses les épaules. « C'est pas grave, Jim ! » Tu affiches un sourire avant de reprendre. « Je t'en veux. Puis, t'était dans l'armée, tu as été un héro. » C'est vrai, tu le penses. « Et après en prison. C'était difficile pour toi de garder contact, et tout ça. Surtout si Eva ouvrait pas tes lettres. » Puis, tu fronces les sourcils avant de pointer ton index vers Jim. « D'ailleurs, pourquoi tu étais en prison ? J'ai entendu Eva en parler à maman, mais elle a jamais voulu m'expliquer... » C'est vrai ça, tu as même réclamé d'aller le voir, mais apparemment tu étais trop jeune pour entrer dans des endroits comme ça. Enfin pour toi, c'était plus excusable pour Jim que pour Isma, et ça c'était indiscutable. Tu espères qu'il saura te répondre, sans te dire que tu es trop jeune, tu as quand même dix sept ans et tu te rapproches sérieusement de la majorité alors, il serait peut-être temps qu'on te dise la vérité. La braisillonne vient sur ton épaule alors qu'elle t'a senti émue un plus tôt et se colle à ta joue avant de redescendre sur la belle tarenbulle. Un pokémon vol et un pokémon insecte qui s'entendent si bien, c'est rare, mais c'est faisable. Surtout que leur type sont en opposition. Elles sont d'ailleurs très différentes mais ont la même passion pour le combat.

« C'est pas grave, Jim ! lance Isaïah sur le ton de l'évidence. »
Mais ça n'en est pas une, parce que justement ça lui semble grave, à lui. Il a dû manquer tant de choses, et il a dû s'en passer au moins autant durant lesquelles il aurait dû être là. Jamais il n'aurait dû accepter ce foutu contrat dans l'armée. Quitter la maison suite à cette dispute, pourquoi pas après tout ; mais il aurait dû revenir le lendemain, et en aucun cas s'en aller pour de bon. Il a fait n'importe quoi ; et Eva aussi bien sûr, mais se trouver devant Isaïah maintenant lui interdit de nier sa propre responsabilité. « Je t'en veux pas. Puis, t'était dans l'armée, tu as été un héro. »
Ah, ahah, songe Jim en gardant bien le nez baissé, le visage barré d'un sourire crispé qui doit être très moche, objectivement. Peut-être que c'est ce que le garçon pense, mais ce n'est pas vrai du tout et il va falloir qu'il le lui dise. Pas question de construire une fausse image de lui-même dans les yeux du garçon seulement parce qu'il a peur de le décevoir, ça ne marche pas comme ça. « Et après en prison. C'était difficile pour toi de garder contact, et tout ça. Surtout si Eva ouvrait pas tes lettres. »
Ah, ça, Jim ne le lui fait pas dire. « D'ailleurs, pourquoi tu étais en prison ? J'ai entendu Eva en parler à maman, mais elle a jamais voulu m'expliquer... 
– C'est pas une histoire très drôle, soupire-t-il. T'es sûr que tu veux l'entendre ? »
Oui, il est déterminé Isa, et l'ancien médecin n'a pas de raison de le lui cacher ; il pensait un peu plus tôt qu'il faudrait lui raconter ce que c'était, l'armée, eh bien là il a l'occasion. Pinçant à nouveau les lèvres, l'homme indique, du geste du menton, un rocher au bord de l'eau sur lequel ils pourront s'asseoir. Il s'y dirige, Isa sur les talons, puis prend place. Il a réfléchi à ce qu'il allait dire. « J'ai été envoyé en prison parce que j'étais très loin d'être un héros, dans l'armée, commence-t-il d'une voix modérée, sans chercher à arrondir les angles ; après tout, Isa est presque adulte maintenant. J'ai déserté. Enfin je ne me suis pas enfui mais j'ai dit à mon supérieur que je refusais de retourner combattre alors il m'a fait rapatrier à Lathea pour purger ma peine en prison. »
Mais toute la question demeure, hein ? Ça n'explique pas pourquoi, pourquoi quelqu'un comme lui, qui a toujours insisté sur les devoirs intrinsèques à un rôle, que ce soit celui d'un frère, d'un père, d'un mari, d'un médecin ou d'un soldat. Pourquoi déroger ainsi à son propre code d'honneur ? À nouveau, il soupire. « C'était l'enfer, là-bas. Après à peu près six mois sur place, on nous a envoyés pour appuyer des troupes d'autres régions mais on a eu beaucoup de mal à les rejoindre. Il a fallu envoyer des équipes de reconnaissance : ils partaient devant avec leurs Pokémon pour voir si le chemin était sûr. Sauf que ce n'était pas le cas, et ils ont quand même décidé d'y aller. Ils sont tombés dans un piège. »
Rien qu'en y repensant, il sent ses muscles qui se crispent, sa mâchoire qui se serre ; c'était il y a quatre ans et demi, et pourtant ça le met toujours en colère. « Leurs Pokémon ont voulu les protéger, alors ils ont été gravement blessés. Les humains aussi, mais ils seraient morts sans l'intervention des Pokémon. Quand je suis arrivé sur place avec l'équipe de secours, j'ai compris qu'on n'aurait pas le temps de tous les soigner avant qu'il ne soit trop tard ; il fallait choisir qui sauver, et qui laisser mourir. »
Et là, malgré lui, il entend un léger rire, rocailleux, furieux et amer s'échapper de ses lèvres étirées dans un petit rictus haineux. « Mon supérieur m'a ordonné de sauver les hommes et de laisser mourir les Pokémon. Et je l'ai fait, parce que si je n'obéissais pas alors tout le monde allait mourir de toute façon. Sauf qu'après ça, j'étais en colère, et je me suis disputé avec l'un des hommes que j'avais sauvé, le chef de l'équipe de reconnaissance. Je lui ai dit que tout ça c'était de sa faute, et que s'il avait été un peu moins con personne ne serait mort ce jour-là. J'ai aussi dit que j'aurais mieux fait de sauver son Pokémon qui s'était sacrifié pour le protéger alors qu'il le méritait pas. »
Il hausse les épaules. À ce sujet, il n'a pas le moindre regret. « On s'est battus, et j'ai été mis au trou. Quand mon supérieur est venu me voir, j'ai refusé de retourner au combat, alors j'ai été rapatrié comme je t'ai dit, et voilà. »

Toi, tu vois trop Jim comme un héro. C'est le meilleur, et tu le sais. Tu as toujours voulu savoir pourquoi il a été en prison, pas parce que ça détruisait ta vision de Jim, mais parce que ça te semblait hautement improbable qu'il y soit pour quelques choses de juste. Tu l'aimes, Jim. Eva a toujours esquivé la question en te disant que tu étais trop petit, ou que c'était surtout l'heure de dormir ou de faire ci... Elle déposait un simple bisou sur le front et elle partait. Tu comprenais qu'elle souhaitait pas en parler, mais tu as aussi le droit de savoir, Jim a participé à ton éducation et te faire devenir celui que tu es aujourd'hui. Tu hoches la tête vivement quand Jim te demande si tu veux vraiment entendre cette histoire. Tu vas enfin savoir et te faire ta propre idée. Tu t'assois sur le rocher alors que tes pokémons mènent leur petite vie autour de vous. La premier voix de l'homme, tu fronces les sourcils. T'en doutes quand même, mais tu dis rien et tu poses ton menton sur tes genoux les enroulant de tes bras, comme quand tu étais petit et qu'on te lisait un livre pour t'endormir le soir, ce qui, après la mort d'Eden, était extrêmement compliqué. Alors qu'il te dit qu'il a déserté, ou plutôt refuser de combattre, tes lèvres se pincent. Non pas contre Jim, tu comprends que tuer des gens ça ne doit pas être évident et qu'il a eu envie de revenir ou en tout cas d'arrêter. Pour toi, le con qui aurait dû aller en prison c'est le supérieur, mais tu ne dis rien et tu écoutes toute l'histoire du début à la fin. Surtout que refuser de faire un acte dans lequel Jim s'était engagé, ça ne lui ressemblait pas. Alors, tu restes silencieux et tu l'écoutes bien sagement. Plus il raconte toute l'histoire, plus tu vois le visage de Jim se crisper et se durcir. Tu ne l'avais jamais vu sous cet angle et avec cet expression, pas même lors d'une dispute avec Eva... Et ce n'était pas peu dire. Ton cœur se brise quand tu entends que son supérieur à décider que Jim devait sauver les humains et laisser mourir les pokémons, tu commences à comprendre. Pas sur que tu aurais réagis différemment. Tu écoutes la fin de l'histoire et tu redresses la tête quand il a fini. « Bah ton supérieur était un con. » C'est ce que tu dis. On aurait pu croire que c'était la seule chose que tu allais dire et pourtant... « Déjà, les pokémons sont meilleurs combattants que les humains. Donc, c'était une erreur stratégique de c't'abruti. » Tu hausses les épaules et tu poursuis. « De plus, t'avait raison, si l'mec que t'as sauvé, était pas capable de faire son job sans faire tuer toute son équipe, déjà c'est lui qui aurait dû aller au trou et ensuite en prison. » T'es remonté en fait. Ils ont plus ou moins pourri la vie de Jim pour un truc légitime et ça te plaît pas du tout. Tu hausses les épaules, l'air détaché, ce qui n'était pas le cas. « L'armée c'est vraiment nul. » C'est vrai, il a obéit aux ordres, et après avoir été empêché de sauver des pokémons ce qui l'a amené à refuser du combattre, il est envoyé en prison. Tu ne trouve pas ça juste.

« Bah ton supérieur était un con,  répond rapidement Isaïah à l'issue des explications de Jim, ce qui arrache un léger sourire à ce dernier, en dépit de l'intense crispation provoquée par ces souvenirs. Déjà, les pokémons sont meilleurs combattants que les humains. Donc, c'était une erreur stratégique de c't'abruti. »
À vrai dire, Jim n'avait même pas réfléchi à cet aspect de la problématique, et en avoir l'occasion maintenant lui fait légèrement froncer les sourcils sous le coup de la réflexion. Il n'est pas vraiment d'accord : les Pokémon sont plus puissants et plus résistants mais ils sont également plus difficiles à faire progresser discrètement et moins obéissants une fois détachés de leur dresseur. Si ces derniers étaient morts, sans doute n'aurait-on pas pu garder les Pokémon au combat ; enfin, peu importe. L'idéal aurait été que personne ne meure, et que les plus courageux, les plus dignes et les moins stupides puissent être sauvés - tout le monde sauf cet abruti de chef éclaireur, à vrai dire. Il aurait fallu plus de mains, plus de matériel, plus de médecins pour tous les soigner avant qu'il ne soit trop tard. Laisser mourir quelqu'un qui n'a rien demandé, humain ou Pokémon, c'est affreux. « De plus, t'avait raison, si l'mec que t'as sauvé, était pas capable de faire son job sans faire tuer toute son équipe, déjà c'est lui qui aurait dû aller au trou et ensuite en prison. »
Abandonnant sa réflexion où il l'a laissée, Jim sourit en entendant ces derniers mots ; ça lui fait plaisir de savoir qu'Isaïah ne le juge pas pour ce qu'il a fait, et bien au contraire d'ailleurs. Il était lui-même déjà droit dans ses bottes au sujet de cette histoire, mais ça lui aurait fait de la peine de se voir reprocher sa décision par le garçon, alors qu'il est aujourd'hui encore convaincu d'avoir pris la bonne. « L'armée c'est vraiment nul. 
– C'est pas moi qui vais dire le contraire, reconnaît-il en haussant les épaules, avant de se lever du rocher et d'indiquer le fleuve d'un signe de tête. On continue ? La conversation solennelle est passée, on peut continuer à marcher. »
Il plaisante légèrement histoire de détendre un peu l'atmiosphère, espérant, de plus, se calmer lui-même par la même occasion. « Pour rien te cacher, j'ai regretté d'être engagé dès l'instant où je suis arrivé au centre de formation, là-bas, quelque chose comme trois jours après mon départ de la maison. Vous me manquiez déjà, et Eva aussi. »
Il suit des yeux la Sonistrelle qui vient de les rejoindre et a filé se cacher dans un arbre un peu plus loin ; elle doit avoir faim mais elle est sans doute intimidée par l'équipe d'Isaïah. « Quand j'ai refusé de retourner au combat ça faisait déjà deux ans que j'étais parti. Je voulais rentrer. J'avais pas prévu les quatre ans de prison qui allaient avec le fait d'abandonner mon poste, évidemment. »

Tu détends tes jambes alors que Jim te propose de continuer. Tu regardes tes pokémons qui jouaient ensemble tous ensemble. Alors que la sonistrelle arrive, tu la suis du regard appréciant le pokémon tout en étant impressionnée. Ton tengalice s'approche alors que tu lui donnes une baie qu'il lui apporte dans l'arbre. « Eva le dira sans doute pas, mais tu nous manquais à tous aussi. Très vite. » Tu hausses les épaules cela dit. « Mais pourquoi tu t'es laissé aller dans l'armée ? Tu aurais pu ne jamais revenir... » Et tu n'oses même pas imaginer l'état d'Eva si ça avait été le cas. Elle aurait sans doute été dévastée, et remarque ça peut expliquer qu'elle ait refusé de lire 4 ans de lettre. Comment aurait-il pu pensé à la prison qui s'enchaîner avec l'abandon de son poste, finalement ? Par contre, il aurait pu penser que sa mort aurait détruit d'avantage la famille Esperanza, qu'elle ne l'était déjà. Et clairement, avec le silence d'Isma, la perte d'Eden et le départ de Jim, l'annonce de la mort de Jim n'aurait été qu'une goutte d'eau dans un vase trop plein. Par ailleurs, n'ayant pas de nouvelle de Jim, tu as des fois pensé à ce que le problème soit toi finalement, entre le départ d'Isma et celui de Jim.. après tout, qu'est-ce qu'un garçon de 11 ans aurait pu se poser d'autres comme question ? « Des fois, j'ai pensé que tu faisais comme Isma... » Tu l'avoues honteusement. Tu y as cru plusieurs fois, tu perdais foi d'avoir des nouvelles jusqu'à ce que tu entendes qu'il était en prison et que donc il était vivant de l'armée. Tu ne savais pas trop quoi dire d'autre finalement, tu as eu peur qu'il t'abandonne comme ton aîné l'a fait, et comme tu as peur qu'il recommence.

Sur la branche où s'est perchée Céléno, le Tengalice d'Isaïah s'aventure courageusement. Il n'a pas froid aux yeux, lui ; sûrement parce qu'il sait qu'il pourra écrabouiller la Sonistrelle en un coup de patte s'il parvenait à l'attraper. En tout cas, la petite Dragonne le toise d'un air méfiant, sans accepter la baie pour l'instant. Il n'y a plus qu'à prier pour que Groot soit patient. « Eva le dira sans doute pas, mais tu nous manquais à tous aussi. Très vite. »
Jim a un sourire un peu triste. Effectivement, l'aînée Esperanza ne le lui dira pas, ni quoi que ce soit de gentil, sûrement. Sinon elle ne l'aurait pas planté au restaurant l'autre jour. Enfin, il se garde bien de raconter cet épisode à Isa. « Mais pourquoi tu t'es laissé aller dans l'armée ? Tu aurais pu ne jamais revenir... 
– Eh bien, soupire-t-il en passant une main dans ses propres cheveux, songeant que ce n'était effectivement pas la meilleure décision de sa vie. J'ai cru qu'Eva me quittait, le soir où je suis parti, et ce faisant elle me privait de vous alors... j'avais aucune raison de rester. L'armée m'avait envoyé une proposition que je comptais refuser mais sur le coup de la colère je l'ai acceptée et je suis parti dès le lendemain matin. Ensuite j'étais bloqué. »
Jim n'a pas vraiment pour habitude de se justifier ; ça n'a jamais été le cas, mais il n'a aucun mal à se mettre à la place d'Isaïah et il imagine sans mal la frustration que ce serait pour lui de ne pas obtenir de réponse aux questions qu'il se pose depuis des années, alors même qu'il y a enfin quelqu'un qui les détient. « Des fois, j'ai pensé que tu faisais comme Isma... »
À nouveau, c'est un regard désolé que Jim pose sur l'adolescent, mais cette fois il n'attend pas de s'accabler lui-même de honte pour tendre les bras et serrer Isaïah contre lui avec force. « J'ai jamais voulu t'abandonner, Isa, dit-il d'une voix ferme, désireux de ne pas laisser la moindre place au doute. Vous êtes tout pour moi, et c'est pour ça que j'suis revenu dès que j'ai pu. À aucun moment j'ai imaginé refaire ma vie ailleurs, ou essayer de continuer sans vous. Tu me crois ? »
Il recule et interroge le garçon du regard.

Eva s'énerve régulièrement et tout en disant des mots qu'elle ne pense pas. Toutefois, t'es pas fou, tu sais à quel point elle peut se montre vexante, l'aînée des Esperanza. Se fâcher contre toi, la tête brûlée de la fratrie, le casse cou, a ressemblé à un passe temps pour ta sœur. Toutefois, tout le monde savait qu'elle ne le pensait pas quand elle lui a demandé de partir pour la 134 millième fois. Cependant, tu ne rebondis pas là-dessus. Tu hoches simplement la tête alors que la suite de ton discours ne tenant en une phrase amène Jim a te tirer contre lui. Puis, il reprend la parole. Tu le sais, tu le comprends et surtout tu le crois. Tu hoches simplement la tête alors que tu t'écartes doucement de celui qui t'a presque élevé. « Moi, oui je te crois... » Mais, Eva, c'est pas sur. Il va certainement en baver pour se faire pardonner de ta sœur. Tu lui souris alors que tu décides de reprendre votre chemin avant de relever la tête, fier et heureux. « Tu sais, j'ai une petite-copine, maintenant. » Comment pouvait-il le savoir ? Ni Isma, ni Eva ne le savent. Nelly, c'est ton jardin secret, tu la gardes pour toi. Cependant, tu prends plaisir à en parler à Jim, tu as envie de lui en parler. C'est une partie de ta vie qui est importante selon toi et qui mérite attention avec la personne que tu décides. Tu jettes un regard à ton Tengalice qui patiente sagement que la Sonistrelle prenne sa baie, il a une grande patience en plus d'être tout bonnement gentil à tout point de vue. « De plus, tu le sais peut-être pas, mais je prend de l'importance aussi, je suis au niveau 35 de notoriété ! » Et ça t'en est fier, on s'intéresse de plus en plus à toi et c'est une bonne chose.

« Moi, oui je te crois... »
Ses parents aussi. Lazuli et Ismaël s'en foutaient plus ou moins. Mais Eva... Eva est toujours en colère. Elle finira bien pas recouvrer la raison et se rendre compte que le repousser maintenant serait passer à côté d'une chance extraordinaire. Jim ne s'en fait pas ; il a toujours été patient - il fallait bien ça pour rester avec l'aînée Esperanza pendant dix ans. De toute façon c'est bien simple : il n'y a rien qu'il ne ferait pas pour la récupérer. En soi ça constitue déjà une preuve d'amour exceptionnelle... « Tu sais, j'ai une petite-copine, maintenant. 
– Oh, c'est vrai ? »
Bien sûr que c'est vrai, sinon il ne lui dirait pas ça, mais répondre par la surprise c'est toujours le meilleur moyen de s'épargner une franchise maladroite. L'état d'esprit et la situation dans laquelle se trouve Jim le pousseraient spontanément à souhaiter bon courage à l'adolescent mais ce n'est clairement pas ce que le petit a envie d'entendre. Il n'y a bien que pour protéger sa famille que l'ancien médecin est capable de mettre de côté sa franchise souvent beaucoup trop bourrue.
Dans l'arbre, Céléno se décide à renifler la baie tenue par le Tengalice, mais elle ne fait pas mine d'y toucher pour le moment. C'est vraiment une emmerdeuse. Il aurait vraiment dû l'appeler Eva.« De plus, tu le sais peut-être pas, mais je prend de l'importance aussi, je suis au niveau 35 de notoriété ! 
– Oh... commence-t-il, incertain sur ce coup-là. Tu sais, ce système de Notoriété c'est un peu obscur pour moi. J'en ai entendu parler à la télé y a... un peu moins d'un an ? Enfin j'étais déjà en prison quand c'est sorti tout ça alors j'ai du mal à me rendre compte, mais si t'es fier de toi alors je le suis aussi. »
Il lui sourit, puis change de sujet : la haine qu'il a pour le gouvernement et pour tout ce qui lui est associé ne doit pas avoir de conséquences sur Isaïah. Cette course à la Notoriété était un coup de propagande génial pour pousser les jeunes comme lui à chasser les Pokémon, et l'adolescent, bien qu'il soit respectueux, entre totalement dans leur jeu. Mais c'est de son âge. Il ne peut pas lui en vouloir pour ça. « Parle-moi de ta petite-amie ; comment elle s'appelle ? »

Tu souris à Jim, il est perdu avec tout ces changements dans la société, et tu le comprends. Du coup, tu voulais prendre l'initiative de lui expliquer l'importance de la notoriété pour toi et les autres dresseurs, mais finalement, il te lance sur un sujet bien plus intéressant : Nelly. Tu souris, content de pouvoir parler d'elle à quelqu'un de si important pour toi. « Elle s'appelle Nelly, elle est dresseuse aussi. » Tu souris en pensant à elle et à votre rencontre. « C'était bizarre au début, parce qu'on s'est rencontre dans les vieux quartiers de Nathalia qui est envahit par la peste d'Enoville. Du coup, on avait nos masques sur le visage. Mais, j'étais convaincu qu'en dessous de son masque, elle était la plus jolie fille que j'avais vu de ma vie. » Tu parais un peu niais, en disant cela, et tu n'aimes pas trop cet aspect de toi, mais c'est l'effet que te fait l'adolescente qui fait battre ton cœur. « Elle a un an de plus que moi, et même si par le fait qu'on soit deux dresseurs, on est en compétition, chaque réussite, elle est contente pour moi et m'encourage. » Tu esquisse un sourire en coin. « Sa voix est aussi douce qu'elle est douce avec ses pokémons. » Mais, faut pas la fâcher, ça c'est clair. « Elle vient de Skyler Bay et c'est la sœur du champion de type eau, de Fye Rivera. » C'est avec des messages via votre motismart que vous avez pu en savoir plus l'un sur l'autre. C'est quand tu lui as parlé que ta sœur était la championne de Thiapolis qu'elle t'a parlé que son frère était champion de Skyler Bay. C'est le premier champion que tu as battu d'ailleurs, c'était avant que tu connasses Nelly. « On a beaucoup de point commun et... » Bah elle est merveilleuse, mais au lieu de le dire tu rougis, t'es aussi rouge que les ailes d'Iron. Tu crois au fait que vous êtes amenés à devenir un grand couple de dresseur tous les deux.