Tu revenais d'un entraînement avec Jasper. On dirait même de plusieurs. Tu es fatiguée, mais tu devais promener tes pokémons, en tout cas ceux qui ne s'étaient pas entraîner dans les entraînements physique de Jasper. Du coup, c'est Hulk et Hawkeye qui ont l'honneur de sortir de leur pokéball pour ce petit moment au fleuve. Alors que tu approches de la zone, tu aperçois une silhouette que tu reconnaîtrais entre mille tellement ton cœur s'emballe. Suite à votre première rencontre, Nelly et toi êtes rapprochés d'avantage. De part des petits moments ensembles, mais s'ils étaient court et surtout des motismessage et des photos à l'aide de motisnap. Tu tombais amoureux d'elle un plus chaque jour. Tu lui envoyais les photos des pokémons que tu attrapais. Vous suiviez vos actualités au fur et à mesure que ça avançait. Mais, sans que tu comprennes pourquoi, Nelly a cessé de te répondre depuis plusieurs jours, plusieurs semaines. Tu te poses des questions, bien sur. Aurais-tu fais une bêtise ? Tu n'en sais rien. En réalité, tu te demandes si elle n'a pas vu ta défaite fasse à Mallory à la tour, où le fait que tu l'ais fait chanter a été dévoiler à la tête par Mallory lui-même. Bien sur, tu comprendrais qu'elle doute de ta sincérité après ça, bien que ce ne soit pas la raison précise de son silence. En fait, tu en sais rien, mais elle t'a vu au restaurant avec Luna. Et la blondinette s'est fait des films, alors que ce n'était qu'en toute amitié et suite à un combat entre vous, que tu as gagné et dont tu voulais te faire pardonner. « Hey ! Nelly ! » Tu te mets à trottiner pour la rattraper. « Salut ... » Dis-tu, gêné. « Tu vas bien ? J'ai plus de nouvelles, alors j'm'inquiétais... » Peut-être qu'elle s'en fout que tu t'inquiètes, et mine de rien, tu le mériterais. Mais, ton cœur bat pour elle et tu ferais tout pour te faire pardonner alors... Tu essaies de faire en sorte que ne s'éloigne pas de toi. Bien que ce soit sûrement déjà le cas.  

Cette situation est très dérangeante. Il faut qu’elle règle ça, bientôt. Qu’elle réponde à ses messages. Leurs interactions, même si elles ne sont que virtuelles, lui manque. Elle est énervée presque tout le temps, à cause de ça, parce qu’elle ne sait pas exactement. Ne sait pas si cette…. fille, est quelqu’un d’important pour lui, ou si ce n’est qu’une… fille, comme une autre. Pourtant elle n’arrive pas à lui envoyer de message, elle n’arrive pas à répondre à ces motisnap adorables, ni même à ses messages. Quand elle en voit un nouveau, la colère la prend. Si la fille avec qui elle l’a vu manger en tête à tête est si importante à ses yeux, pourquoi il continue de lui parler ? C’est ridicule !
Donc, quand elle voit un message d’Isaïah, elle est énervée, ne le lit pas et va se défouler sur un pokémon sauvage… Jusqu’à ce qu’elle ne puisse plus tenir et aille lire ce qu’il lui écrit, le résumé de son périple, de ses aventures et de ses progrès... Alors un petit sourire doux naît systématiquement sur ses lèvres, aux souvenirs de leurs rencontres, toujours trop brèves à son goût… Ils n’ont jamais mangé ensemble, d’ailleurs…

C’est ce mélange d’émotions qui tourne dans son ventre et qui la fait hésiter, ce soir, à écrire un message, le premier depuis longtemps, à ce garçon qu’elle n’a fait qu’apprécier plus, encore et encore, jusqu’à ce qu’elle se rende compte que, peut-être… Il y a plus que ça. Elle n’a pas envie d’être proche d’Isaïah comme elle est proche de Spike, ou de Donna, ou de n’importe qui… Elle aurait envie d’être proche de lui comme personne n’a jamais été proche d’elle, et comme personne n’a jamais été proche de lui. Elle a envie d’être spéciale à ses yeux, au même titre que lui, prend de l’importance aux siens.
Ce soir, elle marche le long du fleuve Mongetimor, elle y est retournée, par nostalgie. C’est l’endroit où elle a vu Spike pour la dernière fois… Et c’est un endroit agréable. Même si l’homme a disparu ce jour-là, elle y a aussi fait la rencontre de Marius le rocabot et de Spike le kaiminus… Ces deux derniers s’entendent d’ailleurs à merveille, et même si Marius est plutôt du genre timide, à rester caché dans sa pokéball la plupart du temps, il semble apprécier grandement la compagnie de celui qui lui a fait mordre la poussière -ou l’eau, en l’occurrence- à leur première rencontre. Ils courent et nagent actuellement dans les eaux peu profondes du fleuve, non loin de leur dresseuse et de son irréductible venimoche…

Jusqu’à ce que son nom sonne dans une voix qui la fait s’immobiliser. Une voix qui résonne dans son crâne et qui fait battre son cœur plus vite. Elle n’oubliera jamais cette voix.
Et même si sa joie de l’entendre à nouveau est envahissante, l’angoisse de ne pas savoir quoi dire contribue à l’emballement de son rythme cardiaque. La peur de ne pas compter assez… Ça fait un petit moment qu’ils ne se sont pas croisés.
Elle attend que le garçon arrive à son niveau pour le regarder, l’ombre d’un sourire au coin de la bouche. Un sourire qu’elle ne choisit pas d’afficher quand il est près d’elle, quand elle voit ce visage charmant et qui réchauffe son cœur tendrement. Il a l’air… Bien… Et… Gêné… En fait elle ne sait pas, elle est trop perdue dans la contemplation des légères boucles sur sa tête pour décrypter correctement son expression…

« Salut... » répond-t-elle un peu bancalement. Elle voudrait, lui dire qu’elle l’a vu avec cette fille et que ce n’est plus la peine de faire semblant, mais d’un coup, alors qu’il dit s’être inquiété… Un petit peu d’espoir renaît dans son regard. « Ah oui ? » Elle aurait préféré ne pas prononcer ces mots. Les garder pour elle…
Mais maintenant elle a un peu honte, c’était trop aigu, ça paraissait trop spontané -ça l’était-... Elle se racle donc la gorge, détourne le regard un moment et retrouve le brun de ses yeux l’instant d’après. « eh bah… Je vais bien ! » Elle lui sourit, peut-être un peu sèchement, elle n’en a pas vraiment conscience… Patentro est assis par terre et campe courageusement les pieds de sa maîtresse avec un grognement significatif… Il sait que sa maîtresse est en colère et déçue, et il sait aussi que c’est -en tout cas dans la tête de Nelly- à cause de Isa. « Et toi, ça va ? » Elle joue nerveusement avec ses doigts, son regard perdu sur le chemin jusqu’aux yeux du dresseur. Elle fait sa voix un peu plus douce, quoiqu’un peu dure tout de même. Il ne lui a même pas parlé de cette fille, elle s’en rend compte maintenant ! Ca ne peut être que parce qu’il sait quelle sera la réaction de Nelly et qu’il ne veut pas lui faire de la peine. Ca le blesse un peu, qu’il pense ça, et ça lui donne une raison de plus pour parler de ça, là, maintenant. Que tout soit au clair, et qu’ils puissent passer la fin de la soirée paisiblement. Oui, paisiblement, et ensemble, parce qu’il lui dira forcément que cette fille n’est qu’une amie et que ce n’est qu’un quiproquo. Ah, elle n’y croit même pas elle-même !

Elle fait un signe de tête vers le chemin, indiquant à la troupée d’humains et de pokémon qu’elle peut reprendre sa route. Nelly n’arrive à faire que quelques pas avant de prendre une grande inspiration. Sa tête est trop remplie de doutes et d’incertitudes qu’elle explosera sûrement si elle n’explique pas pourquoi elle n’a pas répondu à tous ses messages.
« Bon voilà, alors tu vas sûrement trouver ça idiot, mais je t’ai vu il y a quelques temps avec cette fille au restaurant et bon, maintenant t'as trouvé mieux que moi alors.... » il y à peu de colère dans sa voix, mais elle est toujours bien presente. C’est tellement enfantin, mais Isaïah compte bien plus pour elle qu’elle n’en a vraiment conscience.

Elle semble étonnée de ton inquiétude en vue de son silence. Ce que tu ne comprends pas pour le coup, parce que toi, ça te semble évident. Vous partagiez beaucoup. Enfin, c'est ce que tu croyais jusqu'à ce moment précis. D'ailleurs, ça te refroidis. Est-ce qu'elle te met un râteau en fait ? Un râteau qui devait être doux et que tu es en train de gâcher son système ? Tu la regardes alors que depuis la dernière fois que tu l'as vu, tu as grandi. Tu l'as dépasse un petit peu maintenant. Elle paraît sèche et, tu sens que ton cœur rate un battement. Tu la sens pas du tout cette conversation, finalement. Un retour en arrière est possible ? Visiblement non. Tu n'es pas dans un film qu'on rembobine. Tu hoches la tête. La dernière fois que vous vous êtes parlés par message c'était avant ton combat avec Mallory. Entre temps, tu lui avais envoyé des messages mais pas sur le fait que tu as songé pendant quelques jours de tout abandonné pour ne pas l'inquiéter. Alors, tu hausses les épaules et répond avec nonchalance. « Oh, bah comme d'habitude. Ça va. » Lui dire que tu te sens bien mieux depuis qu'elle se trouve en face de toi, en vue de la tournure de la discussion te semble... mal placé. Tu vois qu'elle joue avec ses doigts. Tu la sens nerveuse. Ton ventre se noue. C'est la première personne pour qui tu ressens ce genre de sentiment, et tu sens aussi que ton cœur va cesser de battre d'un instant à l'autre. Tes mains se font moites par l'angoisse de ce qui va suivre. « Il y a un problème, Nelly ? » Question pertinente, mais qui déboulé sur une situation qui va certainement te faire faire demi-tour immédiatement avant même que tu ais le temps de te balader le long du fleuve. Est-elle vraiment en train de rompre avant même de sortir ensemble ? Elle se contente de faire quelques pas avant de se retourner vers et de te balancer qu'elle t'a vue au restaurant avec une fille. une fille? La vérité c'est que c'est que tu as même oublié que tu as offert un restaurant à Luna et tu es en train de réfléchir avec qui elle aurait pu te voir au restaurant. Tu as clairement l'air d'un grand benêt. Et principalement jusqu'à... « Ah ! C'était Luna ! » Bon, c'est bien. Elle met un prénom sur son visage maintenant. Mais honnêtement... Elle a dit qu'elle était mieux qu'elle visiblement. Mieux qu'elle... Tu fronces des sourcils. « Hey ! Non mais attends ! Luna, c'est personne. C'est à peine une amie. » Tu fronces les sourcils avant de t'avancer de nouveau. « Puis, elle est pas mieux que toi. » Personne l'est. Et puis, comment tu pourrais trouver mieux qu'elle, alors que tu cherches même pas ? Tu ne sais pas trop comment te sortir de cette histoire, parce qu'encore une fois c'est la première fois que tu es... amoureux. Et cette situation ne t'était jamais arrivée encore. Elle t'en veut vraiment pour ce fichu restaurant sans intérêt ? Si tu avais su, Luna aurait pu aller se brosser...

Son cœur bat trop vite, il va exploser. Elle n’arrive même plus à savoir pourquoi il bat si fort, si c’est à cause de cette fille, ou à cause de la présence d’Isaïah, ou un peu des deux… Ca l’agace un peu, mais elle regarde le garçon, la tête un peu baissée, et apporte ses doigts à sa bouche pour mordiller nerveusement ses ongles alors qu’il lui répond. Lui donne un nom. C’est bien, maintenant elle pourra traquer toutes les Luna de Lathéa et laisser Patentro les manger une par une… C’est pas un mauvais plan…

A peine une amie, hein ? Alors pourquoi mangeaient-ils ensemble ? Il essaye de la rassurer, c’est tout. Mais Nelly, elle n’aime pas trop quand on ment, alors elle fronce les sourcils, attend la suite en essuyant son index sur son pantalon… Il avance d’un pas, elle ne bouge pas, bien campée sur ses positions. Et le venipatte les sépare, de toute façon, alors…
Quoi ? Pas mieux, vraiment ? Ça réchauffe un peu son coeur, et ses sourcils se lèvent d’espoir… avant de retomber. Non ça ne tient pas debout… On ne mange pas en tête à tête comme ça avec “juste une amie”...

Elle ne sait pas quoi répondre, alors elle reste là, agacée sans rien dire, un moment, partagée entre l’envie de le croire et la rationalité qui lui souffle que “c’est impossible il y a trop d’éléments pour qu’ils ne soient pas proches et il l’a remplacée, ça y est.”

« Je savais que j’aurais dû rester avec toi plus longtemps la dernière fois... »  Mais c’est sûrement trop tard maintenant. « Alors c’est pas grave… » Elle hausse les épaules, un petit sourire contrit au visage, ses yeux tristes bloqués dans ceux de Isa. C’est la déception, qu’elle décèle dans sa propre voix… Il faut peut-être qu’elle lui dise, finalement, ce qu’elle voudrait vraiment… Enfin pour ça, il faudrait déjà qu’elle y réfléchisse et qu’elle sache exactement ce qu’elle attend de leur relation… Peut-être que s’ils passaient plus de temps ensemble, ce serait plus clair ? Peut-être que s’ils apprenaient à se connaitre plus directement que grâce au Motismart, il serait plus simple pour eux de savoir quand quelque chose compte pour l’autre, et ne pas prendre directement mal ce qu’il fait, alors qu’il n’y avait rien…
La première étape pour ça, ce serait de lui pardonner, de laisser couler, parce que ce n’est pas grave, si ce n’est qu’à peine une amie, alors il n’y a pas de quoi s'inquiéter… Mais d’un autre côté, ce n’est pas la peine de faire cet effort s’il lui ment et si cette fille est spéciale pour lui…

Alors elle se racle la gorge, replace encore ses cheveux derrière son oreille et parle, après une grande inspiration pour cacher le tremblement de sa voix. « Mais si cette fille est vraiment super, du coup on peut quand même rester... amis, hein ? » C’est la meilleure solution, non ? Accepter la relation qu’il entretient avec elle, mais pas pour autant le perdre… Ce n’est pas ce qu’elle avait prévu, elle voulait lui en vouloir un peu plus longtemps, mais le voir, la, aujourd’hui… Elle n’a pas envie qu’il parte…

Si tu comprenais l'ampleur de ce qu'il se passait dans sa petite tête adorable, encore.. Mais, même pas, et franchement, c'est assez compliqué pour toi. Luna, c'est vraiment qu'à peine une amie. Vous avez fait un combat, elle a perdu, tu lui as offert un restau. Clairement dans le but de te faire pardonner gagner. Tu venais de subir une défaite cuisante, tu savais que trop bien ce que ça faisait. Luna n'a aucune importance pour toi. Au mieux, elle deviendra une simple amie, au pire, vos chemins partiront chacun d'un coté et vous vous reparlerez jamais. Patentro ne semble pas décider à te laisser approcher la blonde. Hulk et Hawkeye sont à coté de toi et observe le venipatte dans le cas où il essaierait quoique ce soit contre leur dresseur, contre toi. Tu l'observes simplement, espérant qu'elle te croit, parce que tu dis la vérité. Mais, visiblement, elle ne semble pas te croire. Ton visage se décompose davantage. Tu veux te rapprocher mais ce foutu pokémon insecte et poison daigne pas bouger, et quand tu te décale d'un pas sur la droite, le venipatte se décale également. Ta mâchoire carrée se contracte. Tu ne lâches pas son regard, et voir tant de tristesse dans son regard te brise le cœur. As-tu vraiment tout gacher juste pour un restaurant sans importance ? Tu l'as déçu. Bien sur, tu en voulais rien. Au contraire. Tu n'as pas fait ce restaurant avec Luna dans le but de te rapprocher de la dresseuse. Puis, elle te baratine que vous avez qu'à rester ami puisque apparemment Luna est si spéciale. Tu secoues ton visage. « Quoi ? Non ! » Tu fronces les sourcils. « Enfin je veux dire... Oui, si tu veux mais... » Tu ne sais pas comment dire ce que tu ressens, tout s'embrouille. « Nelly.... Luna n'est vraiment rien pour moi. Cette fille n'est pas super ou j'sais pas quoi. J'peux même te dire qu'en combat elle a encore du chemin à faire ! » Tu jette un regard à tes deux compagnons. « Je m'y suis même pas intéressé d'ailleurs ! » Tu inspires profondément en la fixant. « J'sais pas c'que t'me fais là. Mais, Luna n'est rien pour moi. » Tu lances un regard noir au venipatte qui t'empêche d'avancer. T'avancer pour simplement lui prendre la main, tu en as envie mais ce foutu pokémon t'en empêche. « Nelly.... Je... » Tu pinces tes lèvres alors que tu as envie de le dire mais qu'est-ce qui te fait dire qu'elle va te croire ? « Je crois que... je suis amoureux... » Tu marques une pause alors que ton visage s'adoucit en la fixant, tu la regardes dans les yeux, ne lâchant pas son regard. « De toi. » Tu déglutis et tu hausses les épaules. « Pas de Luna, ou de n'importe quelle autre dresseuse de cette région. De toi, et uniquement de toi... » Tu as l'air niais, et ce n'est pas du tout ton genre. Mais, elle doit sans doute entendre ça au lieu de se faire de vulgaire film entre la dresseuse rencontré à Enoville et toi.

Elle est ridicule… Elle s’en rend bien compte, que ses réactions à cette situation sont exagérées… Mais c’est d’une certaine façon proportionnel à ce qu’elle ressent pour lui. Alors elle arrête d’y penser, et se contente d’espérer qu’il voudra rester ami avec elle, alors qu’elle a eu l’impression, un jour, qu’ils pourraient peut-être être plus ? Avec le temps, peut-être que lui aussi serait tombé amoureux d’elle ?

Son refus sans appel lui fait relever la tête. Quoi ? Ses traits se détendent de peur, et la suite, censée la rassurer, la terrifie un peu plus. “Maiiiiiis ?” Mais ce sera difficile ? Mais il n’en a pas envie ? Mais ça vaut pas le coup ? Mais Patentro est super chiant à faire ses petits couinements préventifs ? Oui, elle sait, mais le fait qu’il soit là… l’apaise un peu, et c’est même peut-être ça qui la retient de fondre en larmes…
Elle essaye encore, Nelly, de se dire que cette… Luna n’est, comme il l’a dit, personne... Mais ce serait trop facile. De nouveau sa main gauche vient masser nerveusement la jointure entre son pouce et son index droits, dans une tentative désespérée de se détendre, alors qu’elle écoute, pleine d’espoir, les prochains mots d’Isaïah. Son prénom lui tire un sourire trop léger pour être remarqué. COmment quelque chose d’aussi simple peut-il la rendre si…. comme ça ? C’est insensé, et si elle aimait ça il y a quelques semaines, maintenant, ça lui fait peur et ça la rend triste… Elle écoute la suite, et doucement son regard s'agrandit de… bonheur ? D’un espoir maintenant fondé ? De joie, de soulagement ? Mais il ne fait que grandir, s’allumer et se sécher de larmes qui n’ont pas coulé. Elle se force à ne pas sourire, anxieuse quant à la suite de son discours. Pour l’instant, tout va mieux. Elle n’est pas difficile à convaincre, et ce qui lui paraissait tout à l’heure évidence lui semble maintenant stupidité. Isaïah ne lui a jamais menti. Pourquoi commencerait-il maintenant, et pour quelque chose d’aussi… Grave ? Il ne lui a jamais parlé de cette fille, peut-être parce qu’elle ne valait pas le coup qu’il lui en parle ? Pourquoi ne le croirait-elle pas ?

Du coin de ses yeux, elle voit Patentro debout de toute sa ridicule hauteur, gardien inutile de sa dresseuse. Tant de ridicule pourrait la faire sourire si la voix qui prononce encore son prénom n’était pas peinte d’autant d’inquiétude, d’hésitation. Elle sent son estomac se nouer et son espoir se cacher de nouveau tout au fond de son cerveau.
Ces quelques mots… Ces trois derniers mots… Font s’évaporer les chances toute naissantes qu’elle avait. Son regard tombe sur ses chaussures alors que sa gorge se resserre. Elle sait ce qu’il va dire ensuite : De Luna.

Mais elle comprend son erreur une demie-seconde avant qu’il ne termine sa phrase. Il n’arrête pas de dire que cette fille n’est pas super et qu’elle n’est pas meilleure qu’elle alors… Son regard se relève si vite vers lui qu’elle n’arrive pas à voir son visage correctement à l'instant où ses yeux se posent sur lui. Et ces deux petits mots… Ces deux tout petits mots… Sont les plus beaux qu’elle ait jamais entendus. Ses lèvres se pincent dans un effort pour ne pas rire, ou pleurer. Elle écoute la suite et cette fois, il n’y a aucun doute possible. Isaïah ne lui dirait pas ça s’il ne le pensait pas. On ne gâche pas une amitié comme celle qu’ils partageaient en disant des choses comme ça. Alors elle laisse sa bouche s’ouvrir et un petit rire de bonheur et de soulagement fendre l’air.

Elle fait un pas vers l’avant, pour être plus proche de lui, parce qu’il est là, qu’elle est là, alors rester si loin l’un de l’autre ? Le problème c’est que le venipatte est toujours là et qu’elle shoot à moitié dedans, trébuche et se laisse tomber dans les bras du jeune homme, sa joue rose contre son épaule. Son rire seulement coupé d’un léger cri de surprise au moment de l’impact avec la bestiole reprend doucement alors que ses bras se referment sur le dos de son amoureux. « Bah ça tombe bien alors ! » Elle rapproche ses pieds l’un de l’autre pour se tenir debout et regarder Isaïah dans les yeux, un énorme sourire sur le visage. « Moi aussi ! Moi aussi je suis amoureuse de toi ! »

Ses émotions font les montagnes russes, elle le sait, ça a toujours été le cas, et même si son cœur ne tiendra probablement pas encore cinquante ans, elle est prête à le consacrer tout entier à ce garçon formidable.

Est-ce qu'elle allait te croire, t'en savait foutre rien. Mais, pour le coup, tu devais lui dire la vérité. Elle se faisait des films qui n'avaient pas lieu d'être. Et le seul moyen de les effacer, c'était de lui dire ce que tu ressentais au plus profond de toi. Mais, ce n'était pas sans difficulté. Parce qu'aussi tôt que les mots sont sortis de ta bouche, sans que tu ne puisses les retenir, tu le regrettais déjà. Et si, ce n'était pas réciproque ? Et si tu avais foutu cette amitié en l'air et que tu avais mal compris sa crise ? Tu as une montée de stress alors que tes mots glissent entre tes lèvres. Tu la regardes dans les yeux, de peur de voir dans son regard avant même qu'elle te réponde que ce n'est pas réciproque. Cela t'inquiète beaucoup, parce que tu ne veux pas la perdre. Tu te souviens encore de ces moments tard le soir que vous échangiez par motismessage, tu te couchais parfois à 4h du matin parce que tu attendais qu'elle s'endormait. Et à ton réveil, tu avais un message d'excuse parce qu'elle s'était endormie. Endormi avec le sourire. Réveil avec le sourire. Tu aimais ces moments-là, et tu voulais pas lui dire tes sentiments par peur que tout s'arrête. Puis, tout s'est arrêté. A cause d'un foutu repas avec Luna. Tu apprécies Luna, mais au mieux elle deviendra qu'une simple amie. C'est une bonne dresseuse, mais sans plus à tes yeux, pour le moment en tout cas. Puis, elle relève le visage, les yeux écarquillés. Elle manque même de tombé à cause de ce fichu venipatte. Tu la rattrapes alors qu'elle s'accroche à toi au passage. Vos regards se croisent de nouveau, sans lâcher les yeux de l'autre. Tu te perds dans les pupilles brunes de la blondinette en l'aidant à se redresser alors qu'elle te dit que ça tombe bien. Sur le coup, tu ne comprends pas pourquoi elle te dit ça, alors que tu tiens ses bras, comme si elle allait se reculer. Tu ne voulais pas qu'il y ait encore Patentro entre vous deux, tu ne veux plus qu'il y ait quoique ce soit entre vous deux, d'ailleurs. Puis, elle te dit des mots que tu as rêvé d'entendre. Bon, même si on va pas se mentir, ce n'est pas de cette façon que tu t'imaginais lui dire ce que tu ressentais. Tu t'imaginais parfois en James Bond, d'autres fois en super-man. Tu t'imaginais jamais devoir lui dire parce qu'elle se fait des films. Mais, au moins, c'est réciproque. Mais, sans que tu comprennes pourquoi, ton cœur continue de s'emballer. Tes yeux se posent sur ses lèvres, tu as une subite envie de l'embrasser et tu as aucune envie de trop y résister. Et finalement t'y résistes pas. Tu poses ta main sur sa joue, le pouce la caressant avec tendresse. Ton regard se plonge dans le sien alors que tu approches ton visage tout doucement, presque hésitant jusqu'à ce que tes lèvres touchent les siennes. Tes yeux se ferment. Tu l'embrasses avec douceur et délicatesse. Tes entraînements de baiser dans tes rêves, dans ton imagination semble porter ses fruits, toi qui offre ton premier baiser à Nelly. Celle qui fait battre ton cœur depuis votre rencontre. Un coup de foudre. On peut dire que déjà avec les coups de jus que t'envoyait ton wattouat quand tu étais jeune, tu étais amené à croire au coup de foudre. Mais, là, que tu en vis un vrai... Tout ton corps semble réagir à tes lèvres contre les siennes. Tu finis par reculer, gardant le silence, mais laissant tes joues parler pour toi. Tes joues qui virent aussi rouge que la tête de ta braisillonne. « Je.. hum.. » Tu ne sais pas quoi dire, même si tu voudrais quelques choses. Ta main a quitté sa joue, bien qu'elle s'y soit tardée. Tu regardes la belle, intimidé par le baiser qui vient de se produire. Tu ne sais pas quoi dire, ni quoi faire. Qu'est-ce que tu es sensé faire maintenant ? Tu restes là comme un idiot. La regardant, les joues rouges vifs et la bouche enflammée par l'envie de recommencer.

Nelly ne pourrait pas être plus heureuse. Elle détaille ce visage si proche du sien, le tour de ses joues jusqu’à ses yeux sombres. Et quand il caresse doucement sa joue, c’est comme si le temps ralentissait. Son regard est perdu dans les yeux du garçon alors qu’elle sourit, ce contact si doux sous sa peau. Et quand leurs yeux se rencontrent une nouvelle fois, elle se sent toute petite, mais toujours autant heureuse… Elle le sent s’approcher, à envie de lui plus proche encore… Son regard tombe vers ses lèvres juste avant qu’elles ne se mélangent aux siennes. Alors le temps s’arrête. Ses paupières se ferment complètement, et c’est si… simple, futile comme action que ses réactions en seraient presque ridicules, mais pas là. Pas pour Nelly, pas alors qu’elle est heureuse comme elle ne l’a jamais été. Ce contact, c’est un peu… une promesse, non ? Une promesse de bonheur. Alors quand il s’écarte, elle garde les yeux fermés encore un peu, jusqu’à ce qu’elle entende sa voix… Elle retrouve alors son visage, et le rouge de ses joues la fait doucement rire, même si elle n’est pas particulièrement mieux que lui.
Ses yeux retombent sur ses lèvres, et l’envie de les retrouver encore est tentante, mais celle de l’enlacer pour être le plus proche de lui l’est encore plus. Alors ses lèvres se pincent pour ne pas qu’elle rie, rire de joie, rire de bien-être. Elle se rapproche de lui, déposant au passage un rapide bisou sur sa joue avant de le serrer contre lui, son bras droit au-dessus de son épaule gauche, et l’inverse de l’autre côté. « Je suis si heureuse... » chuchote-t-elle simplement contre son cou, les yeux fermés si fort qu’elle s’en ferait mal…

Ils restent comme ça un moment, jusqu’à ce qu’il lui semble temps de se séparer, au moins un peu, pour pouvoir respirer correctement et, surtout, parce qu’elle ne peut pas vivre collée à lui. Alors elle s’écarte un peu, mais fait glisser ses mains contre les bras d’Isaïah pour trouver ses doigts et y entrelacer les siens, les joues toujours légèrement roses… C’est alors qu’elle remarque qu’il était accompagné. Elle sourit alors un peu plus, jette un regard rapide à Isa avant de lâcher une de ses mains pour la tendre au Kraknoix en le saluant « Salut toi ! » Elle glousse en levant les yeux vers Iron. Leur première rencontre n’était pas glorieuse… Est-ce qu’elle est véritablement jalouse, alors ? Ce serait à la fois marrant et… un peu énervant…
La dresseuse se relève après lui avoir adressé un clin d’oeil, et comme si elle avait peur de retrouver tout de suite le regard de Isaïah, se décale jusqu’à ce qu’ils soient côte à côte, face au fleuve. « Je crois qu’avec tout ça, je t’ai pas présenté à Marius, à part en Mostisappel... » C’est un peu de culpabilité qui la ronge à cette pensée… Si elle n’avait pas été aussi bête, elle serait allée voir Isaïah le jour où elle l’a vu avec Luna, et ils auraient passé du temps ensemble, et il n’y aurait pas eu de quiproquo et tout se serait mieux passé… Enfin. Maintenant c’est trop tard, alors elle efface cette pensée et regarde le Rocabot courir vers sa maîtresse, qui l’a appelé, poursuivi par Spike qui court comme s’il était enceinte…
« Je t’avais dit, que je pensais qu’il avait un problème, ce pokémon ? et bah j’ai trouvé ! En fait, il est à moitié aveugle... » Elle a beaucoup parlé de Marius, elle a envoyé beaucoup de Motisnaps, parce qu’il y avait quelque chose d’étrange avec lui, il semblait un peu perdu, tout le temps… « Mais tout ce qu’il n’a pas en vision, il l’a en ouïe ! Il entend très très bien, donc c’est pas si handicapant que ça… Ca explique surtout comment Spike, à peine sorti de l’oeuf a réussi à s’approcher de lui et lui mettre une patate… » Comme ils étaient dans l’eau du fleuve, qu’il y avait le bruit du courant et les éclats de voix de Spike l’humain et de Nelly, ajouté au propres bruits qu’il faisait quand il avançait, il n’a pas entendu le petit crocodile nager jusqu’à lui…

Nelly tourne la tête vers Isaïah, et remarque alors qu’elle doit lever le regard, même si c’est très léger, pour le regarder dans les yeux. « Tu es occupé ou... » Ou tu marches un peu avec moi ? Elle ne le dit pourtant pas, laisse la question flotter, sûrement par peur d’un refus… Maintenant qu’elle l’a retrouvé, qu’il s’est passé tout ça… Elle ne veut pas qu’il parte… pas maintenant. Pas tout de suite. Ils ont des choses à se raconter… Il a des choses à raconter, surtout. Et elle a envie de les entendre.

Ce baiser avait tout de magique à tes yeux. Tu aurais même voulu qu'il dure pour toujours. Tu ne pensais plus à rien lors de ce contact. Tout s'était évaporé. Absolument tout. Plus que vous deux avez de l'importance, plus que vous deux existez. Ce baiser était tout simplement magique. Il compte beaucoup pour toi. Ce n'était pas un baiser, comme ça, sans aucun sentiment, sans aucune intention derrière. C'était un baiser qui signifiait beaucoup de chose. Et à la fin de ce baiser, quand elle relève les yeux vers toi, tu comprends que c'est réciproque. Que ton cœur rate un battement dans la compréhension que tu as ta première petite copine, et que mine de rien.... t'en es fou amoureux. Puis, elle se rapproche de toi, collant son corps au tien après un léger rire. Elle a rit de tes joues rouges. Elle a rit de ta timidité soudaine, toi qui ne l'a jamais été jusqu'à présent. Mais, tu sais que ce n'était pas de la moquerie. Tu le sais, parce qu'elle s'est collé à toi juste derrière. Tes bras autour de ses épaules, la collant à toi comme si tu avais peur qu'elle s'évapore. Ton menton contre sa tête, un bisou sur son front, signe de protection. Son murmure qui arrive jusqu'à tes oreilles. Un sourire qui se dessine sur ton visage, la joie de la rendre heureuse. Toi aussi, tu es heureux. Très heureux même. Jamais, tu n'aurais pensé que ça deviendrait réalité, et pourtant... L'amour, si on te l'a décrit comme quelques choses de compliqué, cela te semble bien facile pour le moment.

L'étreinte dure un certain temps, et tu aurais voulu qu'elle s'écarte jamais. Mais, toutes les bonnes choses ont une faim, alors qu'elle s'écarte sans pour autant rompre le contact physique, tu la regardes sans rien dire. Ses doigts entrelacent les tiens. Puis, alors que tu gardes une main entre tes doigts, les resserrant légèrement pendant qu'elle retire la seconde main pour la tendre à Hawkeye, tu affiches un sourire. « Il a grandi, hein. » Quelqu'un en avait eu un œuf mais n'avait pas voulu du Kraknoix alors tu l'as recueillis. Tu avais envoyé une photo à Nelly dès que tu l'as eu. Il a grandi entre temps, même si son entraînement avance doucement. Puis, son regard se pose sur Iron, qui tire une méchante tête. Sa possessivité s'est atténuée depuis que tu l'as punie pendant plusieurs jours dans sa pokéball, privé de sortie. Tu la sortais que lorsque tu étais chez Jaeden. Mais, tu ne faisais aucune interaction avec elle. « Ne t'en fais, elle ne t'attaquera plus. A moins, qu'elle veut encore être punie. » Tu gardes sa main dans la tienne, alors qu'elle se décale à tes cotés. De là, elle te présente en vrai Marius. Tu regardes le rocabot qui court vers ta petite-amie. Tu affiches un sourire. Tu n'es pas très fan des pokémons canins, mais tu les trouves adorables quand même. Puis, elle te parle de lui. Tu avais retenu qu'elle pensait avoir un problème avec son Rocabot. Elle t'annonces qu'il semble aveugle. Tu tires une petite moue pleine de compassion. « Tu vas t'en sortir avec lui, j'en doute pas. » Pas sur que tu aurais sû quoi faire, toi. Mais Nelly est suffisamment douce et patiente pour ce genre de situation.

« Non. » Dis-tu avec sourire franc. « Je venais entraîner Hulk et Hawkeye, vu qu'ils ont pas eu d'entraînement de la semaine. » Tu souris à Nelly. « On peut marcher un ensemble, si tu veux ? » Tu es fatigué, ça se voit. Mais, tu veux passer du temps avec elle. Tu peux bien prendre un petit temps de détente. Ce que Jasper ne sait pas, ne le tue pas. « Je suis un entraînement intensif ces derniers temps, je te l'ai dis ? » En soit, non, parce que tu es allé voir Jasper après ton combat avec Mallory, et surtout après ton repas avec Luna. « Je suis entraîné par Jasper Oswald. Tu sais le champion de Lencliff. » Tu souris, parce que même si tu fatigues, tu es fier d'être entraîné par lui.

Non. Elle est presque soulagée de sa réponse. Cool. C’est super cool. Ca lui aurait… quelque chose comme fendu le coeur, de le voir partir comme ça, après ça, sans passer du temps ensemble, sans l’entendre parler pendant une heure et plus s’il le veut, sans qu’elle ne lui ait expliqué à quel point elle galère, elle, mais a quel point elle aime sa vie, sans qu’elle ne se soit complètement enivrée de lui jusqu’à ne plus voir autre chose que ce magnifique sourire qu’il lui adresse et qui fait fondre son coeur.
Elle sourit aussi, incapable de retenir ses propres lèvres de se relever. Mais elle s’en fiche. Elle est heureuse, et elle a envie qu’il le soit aussi. Elle veut qu’ils soient les plus heureux du monde, ensemble, et même quand ils ne seront pas proches l’un de l’autre. Elle veut que cet état de bonheur à ses côtés dure pour toujours…
Isaïah propose de marcher, Nelly secoue doucement la tête de haut en bas. Oui, Bien sûr qu’elle veut bien ! Ils commencent donc tranquillement à avancer, leurs pokémon les suivant de près. D’ailleurs le fait que Iron se soit fait gronder parce qu’elle l’a attaquée la fera rire un petit moment… C’est étrange les réactions qu’ils peuvent avoir, parfois. Si humains… Si Nelly avait pu être un passerouge ou n’importe quel autre pokémon oiseau, elle aurait foncé direct sur cette Luna pour lui percer un œil. Ou les deux, c’aurait été à voir. Enfin bon, elle l’aurait agressée pour rien, puisque c’est d’elle, qu’Isaïah est amoureux ! Elle glousse très faiblement à cette idée qui fait pétiller son ventre. Amoureux. Elle pensait ça impossible. Que jamais elle ne trouverait quelqu’un qui partage ce sentiment avec elle. Ca a souvent été dans un sens, pour Nelly, elle a souvent été amoureuse d’un garçon, et quelques garçons ont aussi été amoureux d’elle, mais ça n’a jamais été réciproque… Jusqu’à… Jusqu’à ce garçon incroyable qui tient sa main comme si le monde autour d’eux n’avait aucune importance… Mais en a-t-il vraiment une ?

Elle tourne la tête vers lui, très lentement. Lui, entraîné par un champion d’arène. Lui, entraîné par Jasper Oswald. Lui, quelqu’un qu’elle connaît. Lui, le garçon qu’elle aime. LUI ! Elle lui sauterait dessus pour lui demander comment ça se fait, pourquoi, depuis quand, pourquoi il lui a pas dit plus tôt -quoiqu’elle se doute un peu de la réponse à cette question là… Mais elle reste calme, et même si ses yeux sont exorbités, elle avale calmement sa salive, le regard toujours fixé dans le sien, si fier. « Non…? » Ce n’est pas vraiment qu’elle ne le croit pas. C’est plutôt qu’elle… WHAOU !! Trop bien ! Un grand sourire se dessine rapidement sur ses lèvres et un rire éclate clairement dans le ciel couchant alors qu’elle bascule la tête vers les nuages. « C’est incroyable !! C’est génial ! Whaou !! Bravo ! » Elle qui croyait avoir une chance peut-être de l’égaler au niveau combat, elle voit tous ses espoirs s’envoler loin, et étrangement, elle est contente de les voir partir de cette manière. Elle resserre sa prise sur les doigts de ce garçon extraordinaire et qui prend tant de place dans son cœur, son esprit et qu’elle admire de plus en plus… « M-mais... » Elle fait non de la tête, maintenant arrêtée sur le chemin. Ils n’iront certainement pas loin, s’il a d’autres choses à lui annoncer comme ça ! « Mais tu vas devenir vraiment trop fort !! Va falloir que toi tu m’entraines, du coup ! » Son sourire ne la quitte pas, et un petit rire casse parfois sa voix. Elle est si contente pour lui, et, d’une certaine manière, fière… Sans aucune raison vraiment valable, autre que… C’est le garçon que j’aime, il est fabuleux !!!!

Tu affiches un sourire autant que tu vires au rouge devant l'enthousiasme de Nelly. Elle a l'air aussi enthousiaste que toi face à tes entraînements. C'est adorable, et tu te sens vraiment aimer face à cette réaction. Réchauffant ainsi ton petit cœur de dur à cuir. Pour le coup, tu hausses les épaules avant de hocher la tête et de lui raconter ce qu'il s'est passé. « J'ai pas trop eu l'occasion de t'en parler, vu que tu ne me répondais plus. Mais, j'ai fais un combat à la tour de combat. Il y a quelques semaines, maintenant. J'étais contre Mallory Edgerton. » C'est là que tout à commencer. « Je l'ai perdu. Il m'a écrasé, avec un seul pokémon. » Le champion de type spectre, n'est pas champion pour rien, sa compétence dans le dressage est irrévocable. Mais, cela t'a énormément touché. « Cet idiot m'a balancé comme quoi je n'étais pas fait pour ça. Et je l'ai cru. » Tes lèvres se pincent. « Après une discussion avec mon frère, j'ai voulu réfléchir sur mon avenir de dresseur. C'comme que je me suis retrouvée face à Luna. On s'est fait une course de parkour. On est arrivé égalité. Je ne pouvais pas supporter deux défaites dans la journée, alors je me suis laissée ne dernière chance contre elle, dans un combat, pour nous départager sur la course précédente. » Tu poses ton regard sur Nelly. « Je l'ai gagné. De justesse, en réalité. Mes pokémons et moi étions pas au top de notre forme et cela s'est senti. Mais, elle était une débutante, et ça s'est vu. » Tu hausses les épaules alors que tu marches aux côtés de Nelly. « Après, tu connais la suite, on est allé au centre pokémon, j'ai payé un restaurant. On a simplement discuter. Je lui ai d'ailleurs parlé de toi, tu sais.... » Tu rougis de nouveau alors que tu reprends. « Ensuite, j'ai fais d'autres combats, que j'ai gagné, d'autres perdus. Mais, je me voyais pas arrêter tout ça, pour un combat à la tour contre... » Un con. Tu te retiens de le dire, mais tu le penses fortement. « Alors, j'ai été trouvé le champion de Lencliff. J'étais fan de lui après Myrtha. » Tu hoches la tête rapidement. « Il m'a donné le défi de toucher son corvaillus. » Tu passes ton bras dans ton col pour sortir une chaine et surtout une plume de corvaillus qui y était accroché. « J'ai réussi. » Tu hausses les épaules. « Non sans difficulté, parce que j'ai fini à l'hôpital. » Tu te mets à rire. « Point de suture en haut du crâne et entorse grave à la cheville. Mais je vais mieux maintenant. » Tu passes ta main sur le haut de ton crâne pour chercher ta cicatrice. « Bon l'entorse, je me l'étais déjà faite en me battant contre un pokélover, elle s'est juste aggravé à cause de ça, mais ça va. » Tu ne sais plus, si tu lui as raconté le pokélover psychopathe dans la grotte charbi.

Argh… La culpabilité la ronge doucement alors qu’elle écoute ce qu’il lui dit. Si elle avait été moins bête, il aurait pu lui expliquer tout ça depuis longtemps… Mais voilà, une jalousie qu’elle ne soupçonnait même pas a bousculé leur relation, et… en fait elle n’arrive pas trop à savoir si elle lui en est reconnaissante ou si elle la déteste… Après tout, si Nelly n’avait pas été jalouse comme ça, ils n’auraient jamais eu cette discussion, alors… Elle détourne quand même les yeux un instant, de honte, peut-être. Mais ce qu’il lui raconte… Elle ne peut pas décoller ses yeux de lui trop longtemps, bien trop intéressée par tout ce qu’elle a loupé de son aventure.
Beaucoup d’émotions traversent son esprit, de l’indignation, de la colère, un peu de tristesse, de l’espoir mélangé à de la culpabilité -toujours, et puis finalement elle se sent débile. Débile, parce que pendant que Isaïah parlait d’elle à une fille au restaurant, elle, elle ne faisait rien d’autre que lui en vouloir et lui faire la tête…
« Un con. Contre un con. T’as bien fait de pas arrêter, c’est un peu ton rêve quand même, non ! » C’est sa première intervention, mais elle n’en peut plus, de se retenir. Le jour où elle rencontrera cet homme, ce Edgerton… Bon elle sait pas encore ce qu’elle lui fera mais ce sera pas… Voila. Ce sera pas gentil. Bon.
L’histoire du Corvaillus la fait sourire, et elle regarde la plume, une pointe d’admiration dans le regard. Puis elle secoue doucement la tête. Il est tellement déterminé, c’en est presque trop. Mais bon, elle est un peu comme ça aussi, Nelly. Quoiqu’elle elle aurait sûrement passé trois semaines à essayer de le toucher ce pokémon…
Un combat contre un pokélover ? Elle ne le blâme pas, bien au contraire, son rire éclate dans la nuit tombante rien qu’à l’idée de se fighter avec l’un d’entre eux…

Elle tourne la tête vers le chemin, son récit fini. A côté de lui, Nelly n’est pas une grande dresseuse… Mais pour l'instant elle profite de la liberté, de sa jeunesse et de Lathéa, sans vraiment se préoccuper des combats, bien qu’elle ne les exclut pas du tout de ses objectifs… Elle veut simplement découvrir la région complètement, découvrir les Pokémon, décider de son équipe avant de passer son temps d’une arène à une autre, sans avoir aucun autre objectif que la victoire. Et puis Spike ayant disparu de la circulation… Il y a beaucoup moins de challenge, et moins de motivation à devenir plus forte…
« C’est incroyable ! Mais je suis contente que tu n’aies pas abandonné le combat… Et puis c’est trop cool pour ton entraînement  !! ... Et puis... Je suis désolée de pas t'avoir répondu, j'aurais dû t'en parler directement, c'était débile.» Elle serre un peu plus sa main dans la sienne avec cette envie de la garder là pour toujours. Jusqu’à ce qu’il ne veuille plus d’elle.

Elle ne sait pas trop quoi dire, Nelly. Elle n’a rien à lui raconter de particulier, et certainement rien d’aussi intéressant que lui. Et même s’ils ne disent plus rien… C’est pas grave. Le silence n’est pas pesant, quand elle est avec Isa. Rien n’est pesant, quand il est là. Le monde est beau et la vie est encore plus magnifique que d’habitude. Oh ! Si, elle a un truc à lui dire ! « Au fait ! J’ai eu une idée ! » Elle lâche sa main le temps d’aller chercher un truc dans son sac, qu’elle a du mal à trouver... « Ca fait un petit moment que j’ai capturé Artus... » la concentration lui fait froncer les sourcils puis elle abandonne et pose le sac par terre pour un meilleur accès, et en ressort une pokéball, qu’elle lève et montre au jeune homme. « Voilà, ça c’est Artus. Il est pas méchant ni rien, ça t'embête si je le libère maintenant ? » Elle attend une approbation et sourit un peu plus, rappelant Spike et Marius pour éviter de faire trop de monde à surveiller d’un coup, et libère finalement le Frisonau milieu du chemin. Elle réajuste son sac sur ses épaules et s’avance vers le pokémon qui regarde autour de lui d’un air absent. « Artus, je te présente Isaïah. » Elle pose une main sur la laine de sa tête et le caresse un peu en adressant un regard ironique à son petit ami. Ironique parce que : « Il est super chiant. C’est une énorme tête de mule qui fait ce qu’il a envie, et uniquement ce qu’il a envie, quand il en a envie. Quand je l’ai capturé, je voyais pas trop de quelle manière il pouvait servir, mais je me suis dit qu’avoir un gros pokémon pouvait que être utile, en fait. » Elle tourne la tête vers Patentro et hausse un sourcil. « Parce que c’est pas lui qui pourrait défoncer un mur si y’avait besoin... » Mais elle lui sourit, amusée, alors qu'il marche jusqu'à se positionner sous le frison. Nelly se reconcentre sur le visage de cet incroyable dresseur devant elle avant de reprendre « Et du coup, j’ai pensé que puisque mes affaires sont super lourdes et qu’elles entravent tout le temps mes mouvements, je pouvais les accrocher à Artus pour me soulager le dos. » Un long soupir lui échappe alors qu’elle s’adosse au buffle, les yeux fermés de lassitude. « Du coup j’ai essayé hein. Mais regarde. »

Elle a déjà envie de rire… Pourtant Nelly marche jusqu’à être en face du Frison, s’accroupit et le regarde dans les yeux en lui adressant des mots gentils, un sourire sincère sur le visage. Il faut être douce avec les pokémon pour qu’ils nous écoutent, elle l'a découvert avec Calcifer, son petit héricendre.
Enfin là le bestiau il en a très clairement rien à faire. S’il avait été humain, il aurait sans doute levé un sourcil. « ...S’il te plait, avance comme je te dis, d’accord ? » Elle pose sa main sur le côté de sa grosse tête et se relève pour venir se positionner à côté d’Isaïah. « Suis le chemin, Artus ! »

… Pas un pas. Pas un mouvement de poil ni frétillement de queue. Rien. Alors ses mains s’écarsent lourdement sur ses cuisses dans un mouvement de désespoir. « Je sais pas ce qu’il lui faut. Je n’en ai aucune idée !! J’ai acheté un bouquin là dessus, mais nada ! » Elle regarde Isaïah, dans l’espoir qu’il ait une solution, aussi grand dresseur qu’il est. « T’as une idée ? » Même s’ils n’essaient pas là ce soir, elle le fera demain, après-demain, mais là, elle a besoin d’une piste. Et non, elle ne le relâchera pas parce qu’il ne veut rien écouter, c’est hors de question de céder à ce caprice de morpeko.