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Quiet and Peace Please |PV Mallory|

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Ven 16 Oct - 23:08
Son doigt effleure la surface de l’eau fumante avec une douce prudence, sous l’œil quelque peu amusé de son nouveau compagnon, Entrain. Le Mélofée doit probablement contempler l’idée de jeter le Ouisticram dans la cuve, sans toutefois accéder à ce sombre désir. Il existe, je le remarque de plus en plus, un petit côté taquin chez la fée. Néanmoins, il n’a rien de méchant bien au contraire et connaît très bien les conséquences d’un tel acte : le jeune singe pourrait se noyer ou subir d’importants dommages au contact de l’eau, aussi chaude soit-elle. Ardeur lève le museau en ma direction, comme dans l’attente d’une explication à cet étrange phénomène. Au-dessus des bains, une brume envoûtante s’est formée au contact de cette eau chaude et de l’air froid de Jude’s Creek. Des bassins émanent une douce chaleur, du type qui vous englobe aussitôt. Cela semble plaire à mon nouvel allié, obtenu par échange pas plus tard que la veille. Il me soulage d’avoir confié à un autre dresseur le soin de s’occuper de la Dedenne capturée à la Lumiclairière. Aussi sympathique m’était-elle, particulièrement la nuit alors qu’elle se blottissait au creux de mon cou pour s’y endormir, je ne pouvais me permettre de la garder ici… Elle n’aurait simplement pas été heureuse. De la même manière, Ardeur semble se sentir bien plus à son aise à l’élevage, au cœur de la nature.

Je le découvre peu à peu. Sa curiosité ne fait aucun doute. Il semble posséder une nature plus timide et renfermée, mais aussi profondément affable. Contrairement aux deux autres qui sont bien plus indépendants, Ardeur a besoin de plus de réassurance. Ainsi, je lui offre un petit sourire destiné à le rassurer : il n’a rien à craindre des bains thérapeutiques. Ceux-ci sont enfin -enfin !- fonctionnels ! C’est tout excité que j’écoute les dernières explications de mon contracteur, Eddy, qui me répète l’entretient à effectuer. Je ne l’écoute qu’à moitié, pressé d’y faire moi-même un petit plongeon. De toute manière je sais que Jeremiah aura droit aux mêmes discours et il reviendra à lui de faire l’entretien des bassins dorénavant. Le centre est calme aujourd’hui, un peu trop à mon goût. Il n’y a donc personne pour profiter de ce nouveau service ? Je suis tellement heureux que je suis prêt à l’offrir gratuitement pour la journée. Camilla, dans le bâtiment que nous appelons «le chalet», a probablement fini de préparer le reste soit les serviettes et robes de chambre toutes neuves, essentielles à l’expérience. J’espère que de nombreux Pokémon et humains nous visiterons aujourd’hui pour tenter le coup. Peut-être devrais-je en faire l’annonce sur notre page Internet ?

Je réfléchis à l’idée quand je vois un client passer l’arche de pierre encadré d’une allée de grands arbres à épines. Mallory ! En plus d’être adepte de sa musique, il s’agit d’un client qui représente un bon défi pour moi. J’ai toujours l’objectif de le faire sortir d’ici en se sentant le plus détendu possible. Tout comme moi, il a eu sa part de difficultés avec la santé mentale, un vécu avec lequel il est à l’aise de discuter avec ses fans. Je ne prétendrai jamais être en mesure de le guérir d’un mal qui de toute manière l’accompagnera toute sa vie. Mais j’espère qu’il saura toujours trouver réconfort en posant les pieds ici. Remerciant et prenant congé de mon employé, je m’éloigne pour me diriger vers la station d’accueil, cette petite maison située à l’entrée du site. Une part de la demeure est réservée à l’accueil des clients, l’autre me sert de logis. Une fois dans le lobby, je peux voir le jeune homme, que je viens saluer personnellement comme à chacune de nos rencontres.

«Rebienvenue au Havre, Mallory. Comment tu vas ?»

C’est tout sourire que je lui présente ma main. Possiblement que s’il s’aventure ici, tout n’est pas rose. Mais je veux lui faire sentir qu’il peut lâcher prise en ma présence, autant qu’il y arrive. Je réalise que je ne suis pas seul, puisque bientôt de petites pattes grimpent contre ma jambe. Il s’agit d’Ardeur, bien décidé à me suivre dans l’accueil du musicien.
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Mallory Edgerton
Lucario
Mallory Edgerton
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Lucario
Mar 20 Oct - 18:32
Même si t'étais pas malade, j'vois pas très bien comment qui que ce soit pourrait tomber amoureux d'un type comme toi.

C'est étrange, comme certains échos peuvent résonner longtemps dans un esprit aussi nécrosé que le sien. Le corps frêle de Mallory, dévoré par les restes de la crise vieille de quelques jours plus tôt dans l'ancienne Nathalia, progresse difficilement dans les rues froides de Jude's Creek. Il lui semble que la ville est au moins aussi froide que lui, et chaque petit souffle de la brise froide fait frémir sa silhouette malingre et épuisée. Pourquoi cette pensée lui revient encore alors qu'il s'est déjà excusé le baroudeur, Mallory n'en sait rien. Sans doute parce qu'il n'est pas encore guéri, qu'il lui faudra encore une poignée de jours pour recouvrer le plein et entier usage de sa petite tête maltraitée par les restes d'insultes qu'il est le seul à entendre. Ses yeux se perdent dans le vague, et seules les choses considérées comme vitales deviennent importantes pour que les journées se passent sans qu'il succombe encore une fois à la folie. Manger quand il a faim. Dormir quand il est fatigué, beaucoup. Marcher quand ses membres sont engourdis par une terrible synesthésie, se laver quand il le faut, s'occuper de ses Pokémon sans la moindre conviction. Sophie ne le lâche pas d'une semelle depuis Nathalia, et malgré ses attentions, les soins que lui portent son Ectoplasma ne suffisent pas à lui faire remonter la pente. Ses émotions sont muselées dans un recoin de son âme, et c'est comme s'il n'était alors plus capable de ressentir quoi que ce soit. A par la peur, peut-être, celle qui lui déchire le ventre quand il ouvre les yeux en pleine nuit, détruit par un autre cauchemar durant lequel des ombres noires envahissent le peu de raison qu'il lui reste. En ce moment, Mallory ne va pas bien.

Mallo, t'as besoin de prendre l'air. T'avais pas un copain sur Jude's Creek qui s'occupe de ça ? Si, Daniel, et il a été bien avisé de lui en parler Oliver, sinon cela ne lui serait jamais venu à l'idée de s'y rendre. Quoique convaincu que les soins de l'homme qu'il va visiter ne serviront sans doute à rien dans son état, il a accepté de se laisser conduire par son batteur jusqu'à l'élevage du Havre, persuadé qu'il fait le trajet pour rien mais il a raison, Ollie ; après tout, il n'a rien d'autre à perdre que du temps, et il n'a pas la moindre idée de la bonne façon de le dépenser, le temps en question. Autant essayer d'aller mieux. Comme si c'était possible ; il n'en sortira jamais, et il le sait. Tout le monde le sait. Malgré l'application de Sophie qui marche à côté de lui, tout sourire disparu remplacé par une moue inquiète sur son visage de jeune femme et la présence de ses autres Pokémon dont la douceur devrait l'aider à remonter la pente, la maladie l'empêche de voir la lueur brillante au bout de ce tunnel sombre et dangereux. Quel intérêt à continuer, alors ? Sans doute la seule raison pour laquelle il n'a pas encore sauté par la fenêtre, c'est la peine qu'il ferait aux rares personnes capables de l'aimer un peu si jamais il se décidait. Même si t'étais pas malade, j'vois pas très bien comment qui que ce soit pourrait tomber amoureux d'un type comme toi. Quelle pitié que le seul qui soit capable de le sortir de ce putain de gouffre dans lequel il sombre depuis plus de vingt ans ne daigne même pas regarder au-delà des apparences.

Un pas après l'autre, voilà qu'il finit par rejoindre le flanc des Promontoires ; au pied de ces géantes de pierre, il aperçoit une étrange vapeur qu'il n'avait encore jamais vue durant ses quelques visites à l'élevage de Daniel. Pourtant, c'est sans la moindre once de curiosité qu'il avance, et rejoint la station d'accueil. Les portes s'ouvrent devant lui, et aussitôt une chaleur confortable accompagnée de l'odeur typique d'un encens inconnu l'envahit ; le frisson bienfaisant qui parcourt alors son corps famélique est le premier depuis des semaines. A chaque fois qu'il repart, il oublie le bien que cet endroit peut lui faire. D'ailleurs son hôte vient tout juste d'arriver ; un immense sourire aux lèvres et la main tendue, heureux de revoir le vilain petit Couaneton qu'il est, dont les cernes dissimulent presque la noirceur de ses yeux, qui ne brillent plus. « Rebienvenue au Havre, Mallory. Comment tu vas ? » La réponse lui est aussitôt donnée d'une voix atone tandis qu'il serre cette main d'un geste mécanique. Ce n'est pas grave ; Daniel l'a déjà vu dans cet état. « J'vais bien, merci. » Odieux mensonge bien sûr, mais l'homme ne sera pas dur. Il suffit de jeter un oeil sur son visage émacié, ses joues creusées et son maintien fragile pour le comprendre.

« Et toi ? demande-t-il alors, même s'il s'en fiche pour le moment, comme il se fiche d'à peu près tout. C'est quoi cette fumée, dehors ? » Et ce Ouisticram, il ne lui semble pas l'avoir déjà vu, d'ailleurs. Le Pokémon téméraire est accroché à la jambe de son dresseur ; Sophie, elle, a retrouvé son sourire aussitôt qu'elle a vu le propriétaire des lieux. « Sophie voudrait plein de massages aujourd'hui. » Au vu de l'énergie qu'elle dépense à s'occuper de son dresseur, elle l'aurait sans nul doute bien mérité.
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Mer 4 Nov - 21:45
Il y a eu tempête. Au cœur de ses prunelles, je peux saisir les relents de l’orage. Il ne reste plus rien des vents qui hier ont soufflé, plus de tonnerre et de drame. On dit que le calme vient après, si seulement. Je n’ai jamais été le perceptible, le plus sensible ou le plus malin, pourtant je vois, je vois parmi les faux-sourires et la poignée de main sans substance : le vide. Cette sensation vertigineuse, ce vertige sans le frisson. Ce grand rien épuisant de jours supposés tranquilles. Je vois ce que la tempête a laissé derrière elle, la destruction qu’elle a engendrée. Aujourd’hui, je pourrais espérer poser une pierre, une mince contribution à la reconstruction qui débute chez lui.

Je ne prétendrai jamais connaître comment il se sent.

Ce serait insensé et insensible. Mallory n’a pas besoin de sentir qu’on le comprend, qu’est-ce qu’il en aurait à foutre quand il sait très bien que c’est faux ? Il n’y aurait pas plus cruel mensonge, car de nous comparer n’engendrerait rien de positif. Non, je ne sais pas ce qu’il fait d’être schizophrène. D’affronter la destruction encore et encore. Néanmoins je peux m’imaginer, en toute humilité, ce qu’il fait de porter ce fardeau. À quel point son dos doit se fatiguer de porter cet esprit malade. À l’époque où j’ai sombré moi-même, dans autre chose, ce n’est pas pareil… mais à cette époque je me souviens très bien avoir pensé qu’il n’y avait pas d’issue. Chaque rechute me laissait plus épuisé que la dernière, pourtant j’ai dû me rendre rapidement à l’évidence que je progressais. Que sur ce chemin épineux de la guérison j’avançais. Et c’est cet espoir qui m’a permis de m’en sortir, d’une certaine manière. Le musicien n’a pas cette chance. Combien il doit se sentir seul.

Sauf qu’il ne l’est pas, pas réellement. Du moins pas tant qu’il se trouve sous mon toit. Ma mission dépasse celle de l’échange de services : particulièrement dans le cas de Mallory j’ai un espoir véritable de lui venir en aide malgré ma… profonde maladresse. Ainsi, je ne réagis pas au mensonge, je ne commente pas son état. Il n’a pas besoin de parler : je ne suis pas son psychologue ou même son ami. Je ne suis que de passage dans sa vie; un prodigueur de soins je l’espère.

La dissonance entre le verbal et le non-verbal a attisé la curiosité d’Ardeur, qui l’observe probablement avec un peu trop d’intensité. Si Paix sait qu’elle doit garder une certaine distance ou du moins une prudence auprès de lui, le Ouisticram ne connaît pas encore les limites. Je lui jette un regard qui se veut entendu, néanmoins notre relation est encore toute naissante et c’est plutôt la confusion que je vois apparaître sur ses traits simiesques. Tant pis, je lui expliquerai à un autre moment.

«Nous ça va très bien ! La famille s’agrandit comme tu peux voir, mais ce n’est pas le plus excitant : on vient d’ouvrir les bains thérapeutiques ce matin ! Comme tu es le premier client depuis l’ouverture, que dirais-tu de tenter l’expérience en tant que notre cobaye ? Sans frais évidemment.»

Une bonne trempette dans une eau chaude pourrait certainement aider son corps à guérir et se détendre suite à cette crise. Une manière saine et douce de reconnecter avec l’enveloppe charnelle, d’en prendre soin. J’ai toujours trouvé qu’il y avait quelque chose de profondément intime et thérapeutique dans l’action de prendre soin de son corps; de cette manière, on traite aussi un peu l’esprit qui n’est pas si facilement accessible. Corps et esprit, même s’ils se dissocient parfois, sont intimement liés après tout.

«Avant, je n’oublie pas ta demande, Sophie. Pendant que je fais le massage à madame, voudrais-tu profiter d’un peu d’aromathérapie ?»

Je m’adresse à nouveau au dresseur concerné, levant un regard peut-être un peu trop prudent. D’une certaine manière, j’ai peur d’aller trop loin, tout en sachant qu’il me faudra prendre des risques aujourd’hui si je veux espérer l’atteindre.
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Mallory Edgerton
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Lucario
Lun 16 Nov - 11:41
Il est tellement facile, de prétendre que tout va bien là où un simple regard saurait aisément prouver le contraire. Dans cette catégorie, Mallory a fini par devenir un véritable champion ; dans une société civilisée, demander à quelqu'un comment il va relève bien davantage de la politesse cordiale que du véritable intéressement. Comment oser, dès lors, dire la vérité ? Même à un homme comme celui qui lui fait face, le chanteur n'a pas ce réflexe. Il serait si simple pourtant, de tourner ses yeux d'encre vers lui et de lui répondre la pure et simple vérité, comme il ne le fait plus depuis des années. Par crainte, avant tout, de se voir rejeter toute idée de réconfort ou de compréhension, il ne sait plus vraiment ce que cela fait, de parler franchement lorsqu'il en a réellement besoin. Qui saurait le comprendre, de toute manière ? Ah, encore l'une de ces phrases stupides que le commun sort à toutes les sauces ; l'être humain est trop complexe et personne ne peut prétendre connaître assez bien les douleurs d'un autre pour s'en imprégner. Cela est valable pour les personnes souffrant simplement de déprimes passagères ou de plaies anciennes, mais cela l'est encore plus pour quelqu'un comme lui, dont la douleur a fini par devenir une amie familière et envahissante. C'est presque un état permanent.

Difficile alors, d'ouvrir grand la bouche pour dire toute la vérité. Que depuis une semaine, il lui semble qu'un poids supplémentaire s'acharne sur ses épaules malingres, qu'il est bien incapable d'entendre ceux qui prétendent que ça finira par aller mieux. Que chaque regard porté vers le réel lui donne encore plus envie de le fuir qu'à l'accoutumée puisqu'il ne se connait aucune place stable dans le monde qui l'entoure ; c'est comme s'il se perdait dans un quotidien onirique, cauchemardesque, où tout espoir s'égarait au creux de méandres sombres et nauséabonds. Mallory est malade depuis et pour toujours, et dans ce genre de période, il reste convaincu que parler de la profonde détresse qu'il étreint n'aura pas plus d'effet qu'un coup d'épée crevant la surface de l'eau. Non, il ne va pas bien. Et quand bien même prétendrait-il poliment le contraire, il ne va jamais visiter Daniel par simple courtoisie. Curieusement, il ressort toujours un peu moins mal de ces rendez-vous avec la paix que l'homme propose au Havre ; c'est bien la preuve que ses pensées sont cruellement biaisées par le désespoir.

D'ailleurs, la profonde atonie du chanteur ne semble absolument pas trancher dans le doux enthousiasme du maître des lieux. Daniel n'est pas vraiment un homme solaire et extrêmement enjoué comme Mallo a pu en rencontrer, mais sa paisible tranquillité et sa bienveillance font de lui, aux yeux du champion, un être d'une pureté qu'il n'a encore jamais rencontré chez un autre. Imperceptiblement, et à la pâle lumière d'un sourire d'aurore, il sent les muscles de ses épaules se détendre, déjà. « Nous ça va très bien ! La famille s’agrandit comme tu peux voir, mais ce n’est pas le plus excitant : on vient d’ouvrir les bains thérapeutiques ce matin ! Comme tu es le premier client depuis l’ouverture, que dirais-tu de tenter l’expérience en tant que notre cobaye ? Sans frais évidemment. » Comme cela doit être agréable, songe Mallory sans d'abord répondre. D'avoir rien qu'à soi un endroit comme celui-ci, comme coupé du monde extérieur à la manière d'une bulle paisible. C'est comme si rien ne pouvait toucher ce lieu, rien de malfaisant, en tout cas. Pas même lui.

D'ailleurs, Sophie est d'accord avec lui ; elle se tient debout, droite à ses côtés, adressant le plus beau de ses immondes sourires à l'homme qui les accueille et aux Pokémon qui les accompagnent. Ses lèvres s'étirent anormalement dans une affreuse mimique les faisant courir jusqu'à ses oreilles, dévoilant une bouche inhumaine trahissant sans mal sa véritable nature. Mais Sophie n'est pas un Ectoplasma habituel ; là où habituellement, ces Pokémon conservent leur forme ronde et bedonnante, elle a toujours été beaucoup plus à l'aise sous les traits humains de l'enfant malade dont la Fantominus qu'elle était s'est imprégnée. Pour ceux qui la connaissent, cela fait d'elle un être unique. Pour les autres, c'est tout bonnement effrayant.

« Avant, je n’oublie pas ta demande, Sophie. Pendant que je fais le massage à madame, voudrais-tu profiter d’un peu d’aromathérapie ? » Daniel fait bien entendu partie de cette première catégorie. Sophie hoche très vivement la tête, un sourire ravi aux lèvres ; Mallory, lui, avise l'oeil aussi prudent qu'inquiet de son interlocuteur. Il se souvient sans mal de la première fois que Shade lui a parlé, sans donner véritablement de détails, d'une personne qui serait capable de lui donner un petit coup de pouce quand ça n'allait pas. Va le voir, il en a vu de belles lui aussi, ça te f'ra pas de mal. Etonnamment pourtant, quand il lui a demandé comment elle connaissait cette adresse, Shade a tout simplement éludé la question. Il n'a pas insisté, mais il a bien fait de l'écouter. « Je te fais confiance, répond-il alors, en glissant une main fatiguée dans ses cheveux. J'dois jouer à Jaeda pour le festival dans quelques semaines, et dans cet état je vais pas pouvoir. J'ai besoin d'un coup de pouce. » Et ce ne sont pas ses traitements assommants qui vont pouvoir l'y aider, cela va de soi ; il veut bien accepter ce qu'il voudra de la part de Daniel, à partir du moment où il sort de ce rendez-vous sans se dire à quoi bon ?

« C'est une bonne idée, ces bains, ajoute-t-il, poliment, en coulant un regard vers la vapeur près d'eux. J'te paierai pour le service, vaut mieux que tu inaugures avec quelqu'un qui a un peu moins les moyens que moi. » Et même s'il ne le dit pas, cela lui fait plaisir, de participer à faire tourner ce bel endroit. Ce serait injuste d'en profiter sans offrir la moindre contrepartie. « Puis j'imagine que ça me fait un peu plus de bien que les traitements de mon connard de psychiatre et je le paye bien, lui. » Et cher en plus, songe-t-il en réprimant une grimace face à sa foireuse tentative d'humour ; il ne sait même plus ce que rire veut dire, au final. « Enfin, c'est pas important, on s'en fiche. Je te suis, je te fais confiance. » Au moins pour ça, oui ; pour parler du reste, à vrai dire il n'en sait trop rien.
Mallory Edgerton
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Jeu 17 Déc - 23:15
J’ai cette tendance en moi. Celle de la pensée magique. En vieillissant, j’ai tenté maladroitement de la diluer d’une bonne dose de réalisme : pourtant rien ne semble y venir à bout. J’aimerais croire que tout ira pour le mieux pour le musicien, que quelque part dans son combat constant il saura trouver une accalmie ou du moins un sens à cette lutte infinie. Je veux croire que sur ce chemin tortueux, ses visites au Havre lui permettront d’accéder, ne serait-ce que momentanément, à cette paix à laquelle il aspire. Même qu’une part de moi s’en convainc; une autre plus sage sait qu’il faudra plus qu’un peu d’eau chaude et quelque parfum pour sortir le jeune homme de son trou noir.

Pourtant j’ai en moi cette lumière, cet espoir. Ce don en quelque sorte, ou tel est qu’on me l’a décrit. La seule force que j’ose véritablement me reconnaître : là où d’autres baissent les bras je suis en mesure d’espérer pour deux. Si Mallory se laisse tenter par le désespoir, alors je serai présent pour éclairer, même momentanément, ses pas. Je sais que le Havre est à cette image, que plusieurs s’y rendent sous le coup du creux. Celui qui dévaste les cœurs. Car prendre une pause, même de soi, ne peut qu’être bénéfique. En prenant soin des autres ici, j’en fais de même avec moi-même. Ayant bifurqué mon attention sur l’Ectoplasma, toujours sous ses traits habituels d’une gamine au teint malade, je surprends un sourire chez elle qui ne fait qu’accentuer le mien. Beaucoup frissonnent face à cette vision peu singulière, dont Ardeur que je peux sentir trembler contre ma jambe avant de se hisser jusqu’à mon épaule. Il semble plus à l’aise en hauteur, un peu moins à la portée de cette étrange créature au sourire qui pour certains est bien glauque. Pour ma part, j’ai toujours beaucoup apprécié Sophie. Elle est gentille. Cela me suffit.

Je redresse la tête vers le dresseur après une réponse enthousiaste de la spectre. Sa voix me fait presque sursauter. J’y surprend une fatigue immense et son discours me fait grimacer. Un concert dans quelques semaines ? Je devine que dans cet état, cela risque d’être difficile. Néanmoins pour les vedettes de la musique telles que lui, s’arrêter pour souffler n’est simplement pas une option. Comme dans beaucoup de domaines d’ailleurs. La santé mentale demeure un sujet tabou, caché, et les conceptions et idées à son sujet sont toujours aussi arrêtées. Heureusement, Mallory peut compter sur des fans compréhensifs. Sera-t-il capable de se reposer suffisamment avant le jour fatidique ? Je retiens tout de même ce qu’il a dit. «Je te fais confiance». Ces mots devraient me faire plaisir, mais l’angoisse me guette aussitôt. Et si je venais à le décevoir ? Je ferai tout en mon pouvoir pour que ce ne soit pas le cas.

«On verra ce qu’on peut faire alors.» je fais avec un sourire.

Son attention se porte finalement sur les bains, qui semblent au moins l’intéresser un peu. Que ce soit réel ou feint, difficile à dire. J’apprécie tout de même l’effort. Il refuse de lui offrir le service et je n’ose lui dire qu’en réalité, c’est si nouveau que je n’ai même pas prévu de tarification pour le service encore. Nous verrons ça plus tard. Sa mention à son psychiatre me fait hausser les sourcils, je devine une sorte d’amertume. Compte tenu des circonstances, je ne peux que les comprendre.

«D’accord, d’accord, nous verrons ça plus tard. Suivez-moi.»

Je nous entraîne au-dehors, dans la fraîcheur de Jude’s Creek. L’air est plus froid qu’à l’habituel en cette période de l’année, même pour cette ville du nord. Néanmoins, le soleil accueille nos pas. Il y a quelque chose de vivifiant à l’air de mon village. Tandis que nous progressons vers le haut d’une petite colline à l’aide d’un escalier de pierres grossièrement taillées, je suis toujours hanté par les mots de Mallory. «Je te fais confiance.» pourquoi l’a-t-il dit deux fois ? Je tâche de gérer cette pression en lui ouvrant la porte du second bâtiment du Havre, aussi le plus vaste. Surnommé le Chalet, c’est ici que tous les services se déroulent, y compris les vestiaires pour les bains. À l’entrée, je troque mes bottes pour des pantoufles confortables et invite mon client à en faire de même. Nous passons ensuite à la salle de massage pour Pokémon, avec bien sûr une pièce aménagée pour les dresseurs, avec un peu d’aromathérapie. Éventuellement, j’aimerais engager quelqu’un pour les massages destinés aux humains, histoire que dresseur et Pokémon puissent bénéficier de ce service. Cela viendra, assurément.

J’invite Sophie à prendre place sur la table de massage et fais passer Mallory dans la seconde pièce. Une grande vitre lui permet de garder un œil sur son Pokémon. Ici, l’air est plus chaud, invitant à la détente. Une faible musique joue, accentuée par le bruit d’une chute miniature dans un coin de la pièce. Un grand fauteuil pourra accueillir le chanteur lorsqu’il s’en sentira prêt. Il pourra même se laisser tenter par les options de massage. Tandis qu’il s’installe, je prépare le diffuseur d’huiles essentielles.

«Aujourd’hui je t’ai préparé une diffusion d’Ylang Ylang et de lavande. L’odeur est un peu puissante au début, mais ses effets ne font aucun doute. C’est une huile essentielle reconnue pour ses propriétés sur l’angoisse, l’émotivité et les humeurs changeantes. Si tu aimes les sensations qu’elles procurent et que cela t’aide à te détendre, tu peux toujours envisager d’acheter un diffuseur pour la maison.»

Ma voix est douce, incitatrice à la détente. Ici, je ne m’exprime jamais à voix trop haute, car je veux préparer mes clients à la relaxation.

«Je vais m’occuper de Sophie, je te laisse quelques minutes à la détente pendant que je la masse. N’hésite pas s’il y a quoi que ce soit.»

Je n’ai pas remarqué qu’à ma sortie de la pièce, une créature a fait son entrée. Une petite Munna qui, ne désirant pas laisser notre client seul, s’est juché sur un des appui-bras du fauteuil, probablement pour y dormir. Pendant ce temps, je me dirige vers Sophie. Ardeur se penche vers elle, comme pour voir ce que je vais faire.

«Tu es prête Sophie ?»
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Mallory Edgerton
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Lucario
Mar 29 Déc - 19:57
Je te fais confiance. Voilà bien une parole qui semble parfaitement dénuée de sens, pour quelqu’un comme Mallory qui n’a jamais vraiment été capable de l’accorder tout à fait. Peut-être n’est-ce que parce que ce terme-là, il ne l’a jamais compris. Comment l’aurait-il pu, alors qu’il ne peut même pas faire confiance à sa propre tête ? La confier à un autre est une tâche impossible, et pourtant. Pourtant quand il vient ici, il en ressort un peu moins cabossé qu’à l’accoutumée. Les soins prodigués par Daniel dans un endroit comme celui-ci reviennent à recevoir un petit salut ou au moins une petite pause dans sa vie, comme on chercherait à éteindre les pensées manifestes empoisonnant son quotidien, ses décisions, ses relations. Ismaël a raison, et c’est bien là la pire pensée qui lui tourne dans la tête depuis des jours. Il a raison, parce qu’en dépit de tous les efforts que la Terre entière accepterait de faire pour lui venir en aide, ne resterait au final qu’une petite poignée de cendres noires de toutes les tentatives pour guérir ce qui ne peut même pas être soigné, tout au plus apaisé. Avec le temps, Mallory a fini par revoir la plupart de ses exigences à la baisse, surtout concernant lui-même. La seule exception étant son ambition vers des buts qu’il s’est fixé, dans l’espoir de donner un sens à sa vie ; cruelle ironie alors, que de constater que même ces buts atteints ne le rendent pas heureux dans ces moments-là. Quand ses pensées ne sont parasitées que d’à quoi bon contre lesquels il n’a jamais eu ni la force ni la patience de se battre.

Et c’est donc dans ce bel état de catatonie fantômatique que le chanteur suit le maître des lieux à l’extérieur. Mallory a toujours bien aimé l’emplacement du Havre, c’est un endroit froid mais sain, silencieux, un peu comme on chercherait à éteindre toutes les lumières. Peut-être qu’il ressemble à ça, l’après. Un endroit froid, blanc et cotonneux. Un lieu dans lequel toutes les peurs seraient muselées et réduites au silence par la neige épaisse, comme des nuages se seraient posés à même le sol pour taire les bruits parasites. Si Mallory ne dit pas un mot alors qu’il suit l’homme jusqu’à l’intérieur, il regarde tout de même autour de lui. Jude’s Creek est une petite ville paisible, triste pour certains, apaisante pour d’autres et dans la mesure où le froid a toujours été un compagnon fidèle pour quelqu’un comme Mallory qui ne ressent plus la chaleur depuis longtemps, elle aurait été la ville idéale pour s’installer. Trop loin de Castlerain malheureusement, de son arène, de ses responsabilités. Les visites occasionnelles suffiront sans doute, songe-t-il alors que ses grands yeux d’encre se posent sur les pics enneigés desquels il ne voit pas le sommet, comme de grandes griffes d’ivoire lacérant le ciel. Il se demande quel effet ça fait, alors, de se trouver là-haut au sommet du monde et de regarder le paysage, comme on observerait une immense fourmilière. Ce doit être au moins aussi grisant que déroutant.

A l’intérieur du chalet, il fait chaud, et s’il ne se trouve pas encore dans la pièce destinée à apaiser ses tourments, Mallory peut sentir les anciens arômes d’huilles essentielles, dont il ne connait pas le nom pour la grande majorité d’entre elles. A côté de lui, Sophie trépigne déjà alors qu’il dépose ses rangers noires dans un casier à cet effet, sagement, mécaniquement. Tout est très calme ici, c’est un peu perturbant de constater à quel point un endroit pareil contraste avec Lathea en général. Depuis que le Système existe et a été mis en place, l’expansion économique a toujours été leur fer de lance, et il lui a semblé en rentrant dans la région que cette dernière grouillait de vie et d’activité. En somme, qu’elle allait beaucoup trop vite pour lui. Ici, il a l’impression d’avancer à son rythme, mais aussi et surtout de contenter son Pokémon, qui sautille d’un pied sur l’autre en voyant la table de massage toute prête à être utilisée rien que pour elle. Elle mérite bien plus que ce qu’il est e mesure de lui offrir, Sophie, mais comme pour tout le reste, il fait de son mieux.

L’autre pièce dans laquelle il va rester pour un petit moment laisse s’échapper une petite musique d’ambiance, supposée propice à la relaxation. Là où Daniel doit sûrement largement apprécier de venir en aide à ceux qui viennent simplement chercher un répit dans une vie agitée, il sait aussi qu’il faut faire un peu plus d’efforts dans le cas de Mallory ; et pourtant, cela n’a jamais eu l’air de l’arrêter, bien au contraire. Comment le considère-t-il ? Comme un challenge ? Ou rien de tout ça ? Seulement un client comme les autre ou au contraire un peu plus difficile, il n’en sait rien. Et s’il se pose la question, c’est fugace, puisque l’homme s’est déjà tourné vers lui. «Aujourd’hui je t’ai préparé une diffusion d’Ylang Ylang et de lavande. L’odeur est un peu puissante au début, mais ses effets ne font aucun doute. C’est une huile essentielle reconnue pour ses propriétés sur l’angoisse, l’émotivité et les humeurs changeantes. Si tu aimes les sensations qu’elles procurent et que cela t’aide à te détendre, tu peux toujours envisager d’acheter un diffuseur pour la maison.» C’est adorable de sa part, mais quelque chose dit à Mallory qu’il n’aura jamais vraiment la foi de l’allumer, ce diffuseur, convaincu que ça ne lui servira à rien. Il n’y a pas que l’odeur qui fonctionne ici, il y a beaucoup d’autres choses. En premier lieu la lumière pastel, le bois odorant autour de lui, la musique, la présence d’un homme qui n’a pour seul but que celui de le détendre. Tout ça joue.

«Je vais m’occuper de Sophie, je te laisse quelques minutes à la détente pendant que je la masse. N’hésite pas s’il y a quoi que ce soit.
Merci, répond-il, la voix atone et bien incapable de sourire. » Pour l’heure il va se contenter de faire ce qu’il lui dit et alors que l’homme s’éloigne pour rejoindre la pièce d’à côté, son attention se porte sur le Munna qui vient de le rejoindre. Le Pokémon s’installe sur un bras du fauteuil près duquel le garçon s’approche en silence, avant de s’installer, sans savoir exactement ce qu’il doit faire, comme d’habitude. A travers la vitre, il voit Sophie reprendre sa forme initiale puis installer son gros ventre sur la table de massage en souriant de toutes ses dents, les yeux déjà fermés. « Sophie veut des papouilles dans le dos et partout. » Il sourirait, s’il le pouvait ; elle est adorable, comme ça, souriant de toutes ses dents, l’expression extatique quand le traitement commence et qu’elle finit, la première, par s’accorder un répit dans la vie tumultueuse qu’elle mène avec son dresseur. De tous, c’est sûrement elle la plus méritante, songe Mallory avant de se détourner, acceptant de fermer les yeux, bercé par l’air délicat et mélodieux à ses oreilles, et le parfum qui détend très lentement ses muscles. Si cela ne lui permet pas de retrouver intégralement la forme, au moins sent-il son cerveau se mettre doucement en pose ; il est capable de savourer, même le temps d’une poignée d’inspirations, l’instant présent et d’autres sensations que celles visant uniquement à combler ses besoins vitaux. Manger, boire, dormir. Il ne fait rien de tout cela, tout de suite.

Au bout d’une poignée de minutes, l’étrange instant de grâce fragile dans lequel il se trouvait est perturbé par la porte qui s’ouvre de nouveau. L’homme entre dans la pièce et si Mallory ne sourit pas, ses yeux sombres sont chargés de reconnaissance ; près de lui, le Munna s’est endormi et il est même surprenant pour lui de constater que sa présence, elle aussi, est apaisante. « Je crois que ça va mieux, dit le jeune homme en se redressant doucement. » Un peu au moins, de quoi dormir à peu près correctement cette nuit, chasser ses pensées parasites. Pour lui, c’est déjà totalement inespéré au vu de son état ; il n’aura peut-être pas besoin de prendre ses cachets en rentrant ce soir, et il sait à qui il le doit. Levant le nez vers Daniel, Mallory penche doucement la tête. Il n’est pas très bavard aujourd’hui, mais il faut qu’il se force ; quelque part, c’est sa manière à lui de dire merci. « Shade m’a pas dit comment tu avais eu l’idée de cet endroit, quand elle m’en a parlé. » Et si son sourire est tordu, cassé et sans joie, il est bien là quand même. « T’as toujours eu pour vocation de sauver la veuve et l’orphelin ? » Ou de s’isoler au milieu d’une ville froide. Quelque chose lui dit que l’histoire de Daniel n’est pas si simple.
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Dim 10 Jan - 17:41
Tandis que la métamorphose s’orchestre devant moi, je reste silencieux, préoccupé malgré moi par l’état de son dresseur. Encore une fois, il me vient cette sensation si désagréable de l’impuissance; si j’étais mieux formé, si j’étais plus compétent, si j’avais plus de services à lui offrir alors peut-être… Ces pensées parasites, teintés d’angoisse, m’éloignent un instant de mon objectif plus pressant. Ce gouffre formé de mes insécurités ne manque pas, de manière quotidienne, à m’entraîner vers ces sentiers épineux. Ces sentiers sombres et terrifiants, dont on ne sort jamais indemne. L’autodépréciation. Si maintenant je reconnais mieux les signes de ce mécanisme cognitif auquel je m’exerce depuis la naissance il me semble, je manque encore de ressources pour y faire face. Heureusement, un petit bruit de la part d’Ardeur, jumelé de la demande de l’Ectoplasma me ramènent à l’ordre en termes de priorités. Il y aura d’autres occasions pour douter de soi et se faire du mal, à présent le devoir m’appelle.

Un sourire étire mes lèvres d’ailleurs à la requête du spectre, formulée à la manière d’un enfant. La tentation est grande d’interagir avec elle, de jouer, de me laisser entraîner par l’enfance que son décès prématuré a en quelque sorte immortalisé chez elle. Tant de sourires et d’enthousiasme, d’authenticité, ont tôt fait de faire fondre mon cœur. Or, j’y résiste, concentré sur ma tâche : celle de la détendre. Lui parler viendrait compromettre cet instant qu’elle mérite probablement. En débutant le massage, je me questionne sur sa petite existence : il ne doit pas toujours être aisé d’accompagner un jeune homme tel que Mallory, en plus de s’acquitter de ses responsabilités de Pokémon d’Arène. Difficile repérer des tensions sous cette peau élastique si particulière. En réalité, Ectoplasma ainsi que les autres spectres sont probablement les clients les plus difficiles à satisfaire. Je me concentre donc sur mes mouvements en me promettant de lui offrir la meilleure expérience possible.

Tandis que je m’exerce, le Ouisticram est descendu de mon épaule pour se glisser sur la table auprès de la cliente. Incommodé par sa proximité avec Sophie dont l’objectif est tout de même de se relaxer, je lui offre un regard univoque : je désire qu’il se recule et laisse tranquille le fantôme. Un moment, Ardeur se recroqueville devant la sévérité de mes traits, probablement peu habitué à cette version de moi professionnelle et concentrée. Pourtant, il ne saute pas de la table pour autant, restant à distance mais se penchant au-dessus de mes mains pour mieux voir ce que je fais. La curiosité anime ses prunelles noisette, une flamme intéressée y danse. La perplexité devant le comportement de mon compagnon cède place à de l’intérêt : on dirait que le petit singe a envie de masser Sophie ! Il tend une main prudente vers elle, avant de se raviser. Je peux être tranquille. Je sens bien qu’il n’a aucune intention de la déranger. Je m’interromps donc quelques secondes pour lui montrer la marche à suivre.

«Mets tes mains ici, elles sont chaudes, ça lui fera du bien. Pousse lentement et profondément sur son bras, c’est ce qu’on appelle une pression profonde. Tes mains sont chaudes, ça la détendra d’autant plus.»

Ardeur sourit avant de se mettre à masser le bras comme je lui ai montré. Ses gestes sont hésitants et il lève la tête à plusieurs reprises pour chercher mon approbation. Je l’encourage d’un mouvement de tête en poursuivant de mon côté. Le petit prend en assurance progressivement et fait chaque membre. Cela semble lui faire plaisir.

Une fois le massage terminé, j’invite Ardeur à me rejoindre, laissant Sophie profiter de son état de détente quelques minutes de plus. Une fois hissé sur mon épaule, je peux constater toute l’ampleur de ce moment pour lui : il tremble presque d’excitation, ravi de cet instant. Je ne m’attendais pas à une telle réaction de sa part… On dirait qu’il vient de trouver une passion ! Je nous dirige vers la pièce d’à côté, ouvrant doucement la porte pour éviter de faire sursauter Mallory. Comme à son habitude, Paix s’est endormie près de lui tel qu’elle le fait auprès de nombreux clients. Beaucoup disent qu’elle a un effet apaisant sur eux. Sa nature relaxe et zen peut effectivement produire cet effet. Silencieux et calme, j’entre dans la pièce pour éteindre le diffuseur avant de finalement me retourner vers le musicien. Ce dernier me regarde et je peux déjà constater les effets du traitement sur lui. Au cœur de ce tunnel sombre qui l’emprisonne, il a progressé. Une lumière inespérée luit dans ses prunelles d’ébène. Ce n’est probablement pas grand-chose, mais c’est mieux que rien. Sa détente balaie quelques grains de sable de l’énorme monticule que forme mes insécurités.

«Tant mieux alors. La détente du corps parvient souvent à affecter les maux de l’esprit. C’est une porte beaucoup plus facile d’accès que celle de la santé mentale et morale.» je fais doucement, toujours pour ne pas troubler la relaxation de mon client.

Celui-ci nomme alors un prénom qu’il me semble ne plus avoir entendu depuis une éternité. Un nom qui provient d’une autre réalité, d’une autre vie. Je cligne des yeux en l’entendant la mentionner, cette femme qui me hante encore, et avec elle son lot de honte et de culpabilité. Il connaît Shade ? Shade… Son nom résonne sous mon crâne dans un écho assourdissant.

«Je euh…»

Non seulement il connaît la jeune femme, mais celle-ci lui a parlé de lui. En bien ? En mal ? Si Mallory a trouvé le Havre, alors c’est probablement car elle lui en a vendu l’idée, en quelque sorte. Pourtant je ne parviens à me faire à cette idée : nécessairement elle ne peut que me détester après ce que je lui ai fait subir. Mon regard plonge vers le sol et je sens l’anxiété grimper le long de ma cage thoracique, compresser mes côtes, troubler mon rythme cardiaque.

«N-non, dans une autre vie j’étais quelqu’un d’autre. Je travaillais en finances. Et eum… Non, l’envie d’aider est venue après, quand ma vie n’a plus fait aucun sens.» j’articule avec difficulté. Ce n’est probablement pas approprié de me livrer ainsi. J’ai encore du mal à parler du passé, de mon parcours, de tout ce qu’il implique. Ce n’est probablement pas ce que Mallory a envie d’entendre. «Je suis bien plus heureux désormais, j’ai trouvé ma véritable passion.»

J’ai à peu près repris mon calme, malgré tout une question subsiste, insistante.

«Shade t’a parlé de moi ?»

Je ne suis pas certain d’être en mesure de gérer la réponse. Alors pourquoi posai-je la question ?
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Mallory Edgerton
Lucario
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Lucario
Sam 13 Fév - 17:53
De toutes ses tentatives pour espérer se relever d'un trouble qui ne pourra jamais guérir en dépit de tous ses efforts, Mallory a toujours su que celle consistant à venir régulièrement à Jude's Creek était la plus prolifique en terme de gain de sérénité. Sans parler de véritable paix intérieure, car après tout seuls les véritables initiés en parfaite santé sont capables d'atteindre un tel stade de bonheur, la présence des Pokémon de Daniel et la sienne par voie de fait suffit à consoler momentanément la plupart de ses chagrins et apaiser certaines de ses peurs. Il aurait sans doute dû venir plus tôt, dès sa sortie de l'hôpital, par exemple, mais il a toujours hésité à accepter de recevoir des soins dont il a pourtant toujours eu besoin. C'est bien plus facile de se dire qu'on est pas obligés d'aller par monts et par vaux simplement pour calmer un esprit malade; tellement plus facile d'imaginer que tout va bien et que tout est question d'effort, là où les choses sont bien plus compliquées, en réalité. Parce que ce qui lui arrive est une constante douloureuse dans sa vie, et que quoi qu'il en dise et quoi qu'il fasse, il y aura toujours un moment où sa psyché à l'agonie viendra hurler sans qu'il ait le moindre contrôle dessus, sans qu'il ait même conscience des horreurs qu'il profèrera, de l'absurdité des peurs qui le secoueront. C'est comme ça ; une fatalité à laquelle il ne peut se soustraire. Et heureusement qu'il existe des endroits comme le Havre pour lui offrir une pause, une inspiration libératrice, un peu d'air plus doux au milieu de la cohue de ses pensées.

« Tant mieux alors. La détente du corps parvient souvent à affecter les maux de l’esprit. C’est une porte beaucoup plus facile d’accès que celle de la santé mentale et morale. » Lui répond l'homme, comme en écho à ses pensées. Et si dans sa tête, tout cela n'a jamais été qu'un ramassis énorme de conneries, Mallory doit tout de même admettre que l'effet est bon, que ça fonctionne. Il se sent fatigué, mais indéniablement plus tranquille, comme au coeur d'une mer de coton chaud, aidé simplement par la présence des Pokémon et celle de leur dresseur. Et il ne s'attendait pas à cette hésitation, soudain, chez l'intéressé qui écarquille les yeux à l'entente du prénom de sa meilleure amie ; Shade lui a parlé de cet endroit en premier, mais elle n'est jamais entrée dans les détails concernant le maître des lieux, et visiblement, il y a une raison à cela.

« Je euh… » Ou alors, c'est la question suivante qui lui a posé problème. Mallory a-t-il été un peu trop intrusif dans sa manière de l'interroger ? Ce n'était jamais que de la curiosité, mais le malade évolue sans filtre depuis quelques jours, il ne sait pas vraiment ce qu'il a le droit de demander ou non, ce qu'il peut dire ou non. Daniel et lui ne se connaissent pas ou peu, il est un client habitué, certes, mais loin d'être un ami ; des amis, Mallory n'en a jamais eu beaucoup, après tout. « N-non, dans une autre vie j’étais quelqu’un d’autre. Je travaillais en finances. Et eum… Non, l’envie d’aider est venue après, quand ma vie n’a plus fait aucun sens. » Souvent, ceux qui consacrent leur vie aux autres ont connu des troubles similaires à ceux qu'ils veulent soigner, après tout, songe le jeune homme en penchant la tête, curieux, intrigué. Est-ce qu'il est arrivé la même chose à Daniel, alors ? A-t-il souffert de ce travail, de cette carrière ? « Je suis bien plus heureux désormais, j’ai trouvé ma véritable passion.
Incontestablement, répond Mallory en hochant la tête, de bonne grâce. »

Et même si la réponse est hésitante, Mallory n'est absolument pas au bout de ses surprises, songe-t-il en voyant l'homme relever doucement le nez, osant enfin une question troublée. « Shade t’a parlé de moi ? » Comment se connaissent-ils, tous les deux ? Il aura sans doute la réponse plus tard, si lui accepte d'en donner. « Rapidement. Shade est ma meilleure amie depuis qu'on s'est rencontrés quand je suis devenu champion. Je ne sais pas à quel point tu la connais, mais son caractère est assez... similaire au mien, quelque part. » Et c'est peu dire, au final. « Elle m'a dit... qu'elle connaissait un mec qui serait susceptible de m'aider, et c'est ton nom qu'elle a mentionné. Mais shade est pas trop du genre à répondre aux questions qu'on lui pose, alors... » Et de toute évidence, quelque chose lui dit qu'il va être difficile d'obtenir la même chose de l'homme en face de lui, qui semble plus nerveux que  jamais, maintenant. « Vous vous connaissez bien ? »
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Lun 8 Mar - 21:35
Se perdre au cœur de regrets n’a jamais servi à personne, pourtant il y a cette tendance en moi, celle de me perdre dans les bras de la culpabilité. J’ai tenté, au fil des années, de me défaire de son emprise destructrice. De cette relation n’a toujours émergé qu’un vainqueur et c’est bel et bien elle. Accompagnée de sa grande complice, la honte, elle a dominé ma vie et mes actions, m’a enfermé dans des engrenages difficiles à se défaire. Pour espérer même lui échapper, j’ai fait voler en éclats ma vie. Au prix d’ailleurs de certains de mes proches. Jamais aucun autant que Shade, que j’ai tout bonnement trahi. Encore aujourd’hui, je peine à formuler une pensée cohérente à son sujet alors des émotions ? Une raison ? Des sentiments ? Je n’ai jamais réussi à faire le tri et la simple mention de son prénom a suffi à me lancer à nouveau dans cet univers de doutes. La savoir encore au courant de mon parcours, malgré tout le temps qui s’est écoulé depuis mon départ d’Enoville, a quelque chose de profondément troublant. Profondément troublant. Je ne saurais dire pourquoi ni comment. Néanmoins la sensation vertigineuse m’assaille, que je ne le veuille ou non.

J’ai fait volte-face dans l’espoir de conserver une part de mes pensées les plus intimes. Ces parts de moi que j’ai encore du mal à dévoiler, que je ne sais pas dévoiler. Ces parts, oui, mystérieuses et complexes, qui m’effraient et me plongent dans la confusion. Mallory demeure un étranger; un qui n’obtiendra jamais le fond de l’histoire. Un client, un que je me dois de servir et éloigner des tracas quotidiens. J’ai une responsabilité professionnelle envers lui, et je dois dire aussi des réserves personnelles à exposer ce que cette mention de mon ex peut me faire subir. Si je l’apprécie et que j’ai envie de l’aider, me confier sur mon passé n’est pas exactement dans mes plans. Je me fais donc violence avec difficulté, contemplant malgré moi la révélation faite par Mallory. La jeune femme a mentionné cet endroit au musicien. En bien ou en mal, elle pense toujours à moi. Un jour il me faudra lui faire face à nouveau. A-t-elle elle aussi des choses à adresser ? Du mal à comprendre ce qu’elle peut ressentir pour moi alors qu’on nous a tous les deux forcé dans cette relation devenue dépourvue du moindre sens ?

Mallory serait donc son meilleur ami, depuis quelque temps. Notre rencontre n’a donc rien d’un hasard tel que je l’ai cru. Si je ne l’en crois pas capable, a-t-elle envoyé son collègue Champion ici dans l’espoir d’avoir un œil sur moi ? Ou a-t-elle simplement confiance en mes moyens pour venir en aide à quelqu’un qui lui est cher ? La question posée par mon client me fait me retourner vers lui. Parfaitement légitime, elle m’a toutefois forcé à blêmir de plusieurs teintes. Quoi dire maintenant ? Certainement que le Champion aurait une opinion de mon vécu avec son amie. Un vécu que, à l’instant, j’ai envie de conserver pour moi.

«Ça ne me surprend pas, ce que tu dis à propos d’elle.» je fais doucement, avec un léger sourire, le regard rivé vers le sol. «J’ai… je… Nous avons été ensemble quelque temps elle et moi. C’était il y a longtemps.»

Pas si longtemps, fait une voix à l’intérieur de moi. Mais à moi, il me semble que c’était dans une autre vie totalement. Je me pince les lèvres avec un soupir. Ce n’était pas une invitation à discuter de cette histoire. Dans son état, Mallory parviendra-t-il à être curieux ? Peut-être pas. Dans tous les cas, nous ne sommes pas là pour moi.

«Enfin, comme j’ai dit tout à l’heure, les bain thérapeutiques sont maintenant ouverts, peut-être que cela vous plairait à Sophie et toi de les essayer ? Le mieux est de faire trempette dans l’eau chaude puis tenter la cascade d’eau froide. Parfait moyen de se revigorer, mais il faut un peu de courage pour tenter l’expérience.»

Moi, changer de sujet ? Jamais de la vie.
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Lucario
Lun 26 Avr - 20:01
Mallory n'a jamais eu beaucoup d'amis. Un petit tour d'horizon autour du jeune homme suffirait à répondre à un pourquoi ; d'abord, parce que lui s'est toujours tenu très éloigné des uns et des autres, pour des raisons diverses et variées. Souvent, leurs caractères étaient parfaitement incompatibles avec les grands éclats du jeune homme et sa détresse presque constante, quant à ses coups de colère, ils en faisaient fuir plus d'un avant même que quoi que ce soit puisse se construire. Bien sûr, il y a eu des exceptions. Oliver, en premier lieu, a été son premier meilleur ami, mais il a fallu de longues années et beaucoup d'efforts de la part du garçon pour briser la roche épaisse autour du coeur de Mallory. Quelques autres ont jalonné son parcours, à peine une poignée de gens, Jill, Neskov, Erèbe, Ismaël et Hydris, bien sûr ; mais il peut affirmer sans crainte que jusqu'à récemment, sa meilleure amie a incontestablement été Sophie. Du moins, c'était avant qu'il rencontre Shade.

Le plus drôle, c'est que ces deux-là ne savent presque rien l'un de l'autre. D'elle, il ne connait que des bribes de sa vie qu'il est parvenu à lui arracher après une poignée de joints bien chargés ; de lui, elle sait qu'il est musicien en dehors de son rôle à l'arène, qu'il est connu et aimé par des gens qui ne le connaissent pas. Pour le reste, ce sont des secrets de polichinelle, des non-dits qu'ils ne se sont jamais avoués. Question de tempérament et de pudeur, suppose-t-il, mais en tout cas, il aime sa compagnie au moins autant qu'elle aime la sienne. Deux vilains petits couanetons dans une mare s'allient en secret pour survivre dans un monde peuplé de majestueux lakmécygnes blancs.

« Ça ne me surprend pas, ce que tu dis à propos d’elle. » entend-il alors, tandis que Daniel finit par briser ce qui ressemble à un long silence gêné. Jamais encore, Mallory n'avait rencontré d'esprit aussi timoré que le sien.  Pourtant, et conscient qu'il ne devrait pas insister, il doit bien reconnaître que sa proximité avec Shade l'intrigue. « J’ai… je… Nous avons été ensemble quelque temps elle et moi. C’était il y a longtemps. » Si Daniel lui avait avoué qu'il savait que Shade venait d'une planète lointaine en lieu et place de cette information, Mallory l'aurait sans doute crue bien davantage qu'en entendant cela. Sans qu'il le veuille vraiment, sa bouche s'ouvre bien grand et ses yeux avec elle, dévoilant deux pupilles sombres écarquillées par la surprise. Deux pupilles que l'éleveur ne peut pas voir, bien sûr, trop occupé à fixer résolument son sol tout propre pour s'épargner une gêne supplémentaire.

« Enfin, comme j’ai dit tout à l’heure, les bains thérapeutiques sont maintenant ouverts, peut-être que cela vous plairait à Sophie et toi de les essayer ? Le mieux est de faire trempette dans l’eau chaude puis tenter la cascade d’eau froide. Parfait moyen de se revigorer, mais il faut un peu de courage pour tenter l’expérience.
C'est pas vraiment le courage qui me caractérise, à vrai dire, répond le champion avec un haussement d'épaules, très curieux et très étonné, et pas du tout disposé à laisser l'homme s'en tirer à si bon compte. Mais je veux bien essayer. Sophie ?
Sophie est là. » L'ectoplasma finit par réapparaître, un sourire béat aux lèvres ; il a toujours aimé l'emmener avec lui à Jude's Creek, conscient qu'elle avait besoin des soins de Daniel autant que lui. « C'était bien. Sophie veut encore des papouilles partout.
Daniel propose qu'on aille se baigner. Ça te branche ? » Oui, à l'évidence ; l'Ectoplasma lève le nez et sourit de toutes ses dents, le visage grimé en celui d'une jeune fille bardé d'une expression terrifiante de joie malsaine, pour celui qui ne la connaitrait pas. Mais Mallory a l'habitude : elle est très satisfaite.

« J'étais convaincu que Shade préférait les filles, observe-t-il en chemin, bien plus pour lui-même que pour le pauvre homme qui aimerait sans doute bien davantage s'enfoncer sous terre qu'accepter d'avoir une conversation pareille. C'est étonnant, elle m'a jamais parlé de ça. Mais bon, faut pas le prendre pour toi, c'est pas vraiment une bavarde. » S'il est sorti avec elle, il doit le savoir, non ? « Le seul gars dont elle m'a parlé, c'était un gratte-papier que ce connard de Jasper embauchait. Un type avec qui elle est sortie pour faire plaisir à son père, apparemment dans les affaires, les mariages arrangés ça existe encore. » Et il en grommelle, d'ailleurs ; au moins, parler de la vie de Shade lui évite de penser à ses propres tribulations sentimentales. « Ça me rend dingue pour elle, tiens. Elle aurait dû rester avec toi, ça lui aurait sûrement facilité la vie. »

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Lun 3 Mai - 21:05
Je me trouve dans une situation des plus délicates. Mallory est avant tout un bon client du Havre. Je n’ai aucune intention de teinter notre relation professionnelle de mes histoires avec. Pourtant je ne pourrais lui en vouloir s’il décidait de se distancer du centre si jamais ce que je devais lui raconter ne lui plaisait pas. Au cœur de mon imagination fragile, la jeune femme ne peut que dire du mal de moi, du peu qu’elle accepte de s’ouvrir à ce sujet. Je veux dire… C’est ce que je ferais aussi si elle avait décidé de m’abandonner tout bonnement du jour au lendemain, sans prévenir. Ce que je lui ai fait subir justifie parfaitement quelque rancœur; et en tant que son ami le Champion Spectre a tous les droits de se sentir fâché de mon comportement. Malgré tout, je préfère éviter la confrontation avec lui. Cet endroit, sans prétention, semble lui faire du bien. Ici, j’ai œil sur lui d’une certaine manière. Je ne veux pas qu’il perde cela.

Devant l’absence de réponse de Mallory, je suis un peu rassuré. Peut-être pourrons-nous mettre tout cela derrière nous et oublier au plus vite pour nous concentrer sur ce qui nous intéresse : sa détente. Voilà un sujet sur lequel je suis beaucoup plus à l’aise après tout. Le dresseur semble intéressé par ma proposition d’ailleurs, celle de tenter les bains. Je souris, content. Avec la complétion le matin-même de cette attraction, le jeune homme sera parmi les premiers à tenter le coup. S’il a encore de l’énergie après tout cela, je le sonderai à savoir comment il a trouvé son expérience. Car il est d’accord pour essayer, tout comme Sophie dont l’audace ne me surprend guère. J’ignorais que les spectres pourraient apprécier potentiellement les bains; je me note mentalement qu’il ne faudra pas manquer de les inclure dans mes services prochains. Je souris devant l’apparition soudaine mais attendue de la fidèle amie du musicien. J’imagine sans mal que Sophie n’est jamais bien loin de son dresseur, veillant sur lui à sa manière si particulière. Certains la trouvent assurément un peu terrifiante, mais ce n’est pas mon cas.

«Je vais me joindre à vous si vous êtes d’accord. On vient tout juste de terminer de le mettre en place et j’aimerais beaucoup tester le produit fini. Tu veux venir avec nous Paix ?»

Bien entendu, la Munna se redresse pour flotter jusqu’à nous. Je fais signe aux deux autres de nous suivre pour nous diriger vers les vestiaires. Pendant ce temps, Mallory reprend la parole, cette fois réagissant à mes confidences au sujet de Shade. Je me sens me raidir. Les femmes, Shade ? Peut-être bien. Peut-être bien.

«A-ah… Peut-être que c’est le cas tu sais, je ne saurais te dire. E-enfin, ça lui appartient, ce ne sont pas mes affaires.»

Le Champion poursuit en parlant d’une situation drôlement familière. Je me sens blêmir de plus en plus à mesure qu’il évoque mon histoire, sans avoir fait le rapprochement. Sa manière de décrire mon passé me fait mal; ouais ça pique tout ça. Je ne peux m’empêcher de m’arrêter à mi-chemin vers les vestiaires, comme si on m’avait piqué, les yeux arrondis. Elle aurait dû rester avec moi ? Ah. Je suis cuit. Ma réaction me trahit, je suis aussi transparent que du cellophane. Je me sens vulnérable, exposé et confus. Je devrais dire quelque chose de plus que ce que mon corps exprime, quelque chose de plus sensé et organisé. D’une part, je n’ai pas envie de commenter et de lui causer de l’embarras. D’une autre je trouve ces termes si injustes si… Est-ce là les mots de Shade ?

«C’est comme ça qu’elle a décrit notre relation ? Un mariage arrangé ? C-c’est vrai que nous avons été introduits par Jasper et son père mais je ne l’ai jamais vu ainsi… Je… C’est vrai que si on est restés ensemble c’est bien parce que ça leur faisait plaisir. J’ai l’impression qu’on a jamais vraiment eu l’occasion de se connaître… t-tu vois ?»

Je devrais me taire. J’avais dit que je ne franchirais pas cette ligne invisible qui me sépare du client. Et que je ne parlerais plus jamais de cette histoire avec Shade. Je me mords la lèvre avant de reprendre un peu trop rapidement le chemin du vestiaire. Soudain je n’ai plus tellement envie de me joindre à Mallory pour la baignade. J’ai plutôt envie d’aller me cacher quelque part.
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