Ici, au sommet de sa tour de verre et de béton, la jeune femme est presque insensible aux vicissitudes du monde qui l’entoure. Sans doute est-ce son métier de détective privée qui lui a forgé son état d’esprit actuel, mais c’est la vie qu’elle a choisi de mener en s’installant ici, à Castlerain.
Qui ? Comment ? Pourquoi ? Voilà quelles sont les principales raisons pour lesquelles ont fait le plus souvent appel aux services de Mina. Dans son tailleur impeccable et immaculé, la jeune femme faisait tout son possible pour aider ceux qui requéraient son aide – en général des maris et des femmes trompés, des employeurs soupçonneux des activités de leurs employés, ou l’inverse ; parfois aussi pour retrouver la trace de quelqu’un afin de régler la question d’un obscur héritage, d’un amour perdu ou d’une vague promesse d’amour éternel faite à l’époque de la maternelle. Quand elle avait un peu de chance, on faisait même appel à ses petites cellules grises afin de démasquer un maître chanteur ou un cambrioleur un peu trop théâtral qui en avait après l’argenterie d’un propriétaire fortuné à qui on avait menacé mille maux s’il prévenait la police.
Mais en ce moment, c’était très calme. Beaucoup trop calme pour elle, en vérité. Aussi, la jeune femme s’était mis en tête de faire un peu de ménage dans son bureau car sa petite troupe – comme elle aimait appeler ses pokémons – mettait souvent un peu trop de désordre à son goût. Il faut dire que garder en liberté un larméléon trouillard qui préférait rester dans son panier pour sommeiller, un zigzaton de Galar un brin provocateur, un tritox solitaire, un piclairon très doux qui ne demandait que des caresses et un minisange qui restait tout le temps perché sur la tête de sa dresseuse, et si en plus on y ajoutait l’imposante taille de de Sparky, son arcanin chromatique qu’elle promenait régulièrement en dehors de son appartement quand il n’était pas tranquillement dans sa pokéball… Ça mettait toujours un peu d’animation, surtout au moment des repas.
L’appartement dans lequel elle avait établi son agence – qui se trouve également être celui dans lequel elle vit – n’était pas bien grand, mais cela lui convenait parfaitement tant que ses pokémons ne mettaient pas le bazar partout. On y accédait par
La voilà donc qui passait un dernier coup de plumeau sur son bureau qui ne contenait plus grand-chose. Elle s’arrêta alors et tapa dans ses mains. Tel un signal, tous ses pokémons se tinrent prêts : Léon le larméléon sauta de son arbre-à-pokémon attitré jusqu’à l’épaule droite de sa dresseuse, Tika le piclairon lâcha la baie qu’elle consommait pour guetter la porte d’entrée, Ziggy le zigzaton se tenait non loin pour vérifier ce qu’il se passait, Malie le tritox pionçait toujours dans son coin et Korvi le minisange, lui, ne bougea pas du cuir chevelu de Mina avant que celle-ci ne le dépose à côté de Tika, non sans une dernière caresse aux deux pokémons.
La jeune femme rangea son plumeau en toute hâte et se dirigea vers un petit range-tout sur lequel 6 pokéballs étaient déposées.
- Bien… Tout le monde est prêt ? Alooors… Tout le monde en place !
A son signal, tous ses pokémons rentrèrent dans leurs pokéballs, que Mina récupéra et accrocha à sa ceinture. Satisfaite, elle empoigna une énorme valise et mis la main sur la porte avant d’entendre sonner.
- Ah… Zut.
Elle sortit et constata qu’une femme était là. Besoin d’aide, son prix sera le sien. Un classique, mais Mina soupira avant de fermer la porte à clefs.
- Navrée, mais vous tombez très mal. Je dois m’absenter un moment, je dois partir en voyage à Kanto. Un membre de ma famille vient de décéder et je dois être là pour les funérailles. Enfin… Désolée pour vous, vraiment, mais c’est urgent. Bonne journée quand même !
Elle la planta là et libéra son arcanin avant de filer comme le vent. Elle détestait ça, mais n’avait pas le choix : la famille, c’est sacré. Surtout que la mort de son père avait quelque chose de bizarre, et ça… Elle n’aimait pas du tout.