Ce n'est pas ce qu'il y a de plus pratique, d'essayer d'installer et de régler du matériel audio portable tout en écoutant un collègue se confondre en excuses et en remerciements. Le pauvre Mark a eu un trou de mémoire pendant l'arbitrage du match précédent, et si Isma n'avait pas été là pour lui sauver la mise il aurait, en effet, pu avoir des ennuis avec la direction pas toujours tendre. Un doigt sur son oreillette pour essayer de s'assurer que tout est en place pour le prochain duel qu'il est supposé arbitrer lui-même, Isma sourit donc à Mark, à moitié concentré sur ce que le jeune homme lui raconte. « Merci merci merci encore, je suis vraiment désolé que t'aies dû faire ça, tu m'as sauvé la mise, si j'peux faire quoi que ce soit...
– Isaïah Esperanza, je voudrai m'inscrire.
– Attends... quoi ? »
Qui a parlé, là ? À l'air ahuri de Mark, le baroudeur comprend que ce n'était pas lui et il se met immédiatement à regarder autour ; ça a parlé d'inscription alors, à l'accueil... bordel. « Isaïah ? appelle-t-il, les yeux écarquillés et le coeur battant, soudain. »
C'est lui, oui c'est lui, c'est sûr. C'est lui, et il se barre, putain. Et Mark qui continue... « Tu le connais ? Enfin peu importe, j'te disais si j'peux faire quoi que ce soit pour te remercier...
– Oui ! s'empresse alors de lui répondre Ismaël en arrachant l'oreillette et le micro accrochés autour de son visage, ainsi que le petit boîtier à sa ceinture pour tout balancer dans les bras de son collègue. Occupe-toi du prochain match et fais ça bien, j'ai une urgence ! »
Et sans même attendre de réponse, le voilà élancé derrière son petit frère, retrouvé par le plus grand des hasard. Qu'est-ce qu'il foutait-là à vouloir s'inscrire, c'est pas de son âge... quoique. Il a seize ans maintenant. Enfin peu importe, il est en fuite, non ? En pleine fugue ? Et... ah, il faut qu'il le rattrape de toute façon.
En deux secondes, il s'est précipité dehors, les yeux rivés vers la silhouette de son frère qui court à toute vitesse. Pas question de le laisser le distancer. « Allez Iron, dépêche-toi. »
Il est à lui, ce Braisillon ? Bon sang, il en a fait du chemin, le petit frère. Et il ment drôlement bien, par-dessus le marché, songe le baroudeur en empoignant l'échelle sur laquelle Isaïah a commencé à monter, se remémorant ce fiasco au moment de son arrivée. « Isa ! tente-t-il, sans succès. Attends ! »
Quand Eva lui a montré la photo de leur petit frère, il n'a pas trop su si ça le mettait en colère ou si ça lui faisait de la peine ; dans un cas comme dans l'autre, il ne peut s'en prendre qu'à lui-même, mais ça ressemble à une très bonne raison pour rattraper le fugitif. Normalement, il devrait être coincé sur le toit, de toute façon.
Mais loin s'en faut, voilà qu'au moment où Isma arrive en haut de l'échelle, il voit son cadet s'élancer pour bondir au-dessus du vide et arriver au sommet du bâtiment voisin. C'est totalement imprudent, mais le grand frère serait bien mal placé pour lui faire le moindre commentaire à ce sujet ; surtout alors qu'il prend quelques foulées d'élan pour faire la même chose et saisir le poignet du fugueur avant que celui-ci ne puisse s'enfuir à nouveau. « Attends Isa, s'te plaît, dit-il, le souffle court, en relevant le nez dans un réflexe quand des battements d'ailes furieux l'alertent sur une éventuelle attaque du Pokémon feu, heureusement arrêté à temps par son petit frère qui, s'il est en colère, n'a apparemment envie de le voir ni carbonisé, ni éborgné - ce qui est déjà une bonne chose.
– Lâche-moi ! 
– Je veux juste te parler... »
Mais le cadet n'écoute pas, il se débat, et si Isma finit par le lâcher, ce n'est qu'après s'être assuré que l'élan de son geste pour se libérer ne le fera pas tomber. Aussitôt, deux paumes heurtent durement son torse, et le geste, agressif, surprend tant le baroudeur qu'il ne fait pas mine de résister, reculant plutôt de quelques pas, les yeux écarquillés. Lorsque le prénommé Iron se dresse entre son frère et lui, menaçant, l'arbitre a le réflexe de porter une main à sa ceinture... mais il n'a pas son équipe avec lui. Enfin, si, mais pas la vraie, seulement celle qu'il constitue depuis son arrivée à Lathea. Personne qui puisse véritablement le protéger, donc.  « Qu'est-ce que tu veux, hein ?! Vas-y ! Envoie un de tes pokémons ! A moins que tu ais encore peur de je-ne-sais-quoi ! »
Isma accuse le coup, pinçant les lèvres, coupable, mais pas décidé à se dégonfler. Il n'a aucune envie de se battre contre son frère, sauf qu'à l'évidence il ne va pas avoir le choix. « Même pas un coquart. Eva a été bien gentille, avec toi. 
– Je marque pas bien, répond-il en tentant un sourire un peu grinçant. T'en fais pas, elle m'a pas ménagé. Pourquoi tu t'enfuis ? »
Le Braisillon répond à la place de son dresseur, battant des ailes à tout rompre, en vol stationnaire pour le toiser en poussant de longs cris perçants ; visiblement, il n'est pas décidé à laisser l'attention d'Ismaël aller ailleurs que vers lui, hein ? Bien, puisqu'il le faut. « Isa, c'est ridicule, on va pas... »
Le jeune homme plie les genoux, se baissant ainsi juste à temps pour esquiver le Braisillon provocateur ; c'est définitif, il n'a pas le choix. Il faut mettre ce truc hors service. « Ev', ordonne-t-il en lançant sa ball pour libérer son Ptitard. Hypnose, tout de suite ! J'veux pas me battre, Isa. Il faut qu'on parle, s'te plaît ! »

Pourquoi est-ce qu'il a fui ? Est-ce qu'Isaïah a vraiment envie d'avoir cette conversation comme ça, en hurlant entre deux attaques de Pokémon sur le toit d'un immeuble ? C'est pas comme ça qu'Isma envisageait ses retrouvailles avec son petit frère, mais quelque part, il l'avait déjà retrouvé, hein ? C'est lui qui ne l'a pas reconnu.
Mis pied au mur, il est obligé d'envoyer l'un de ses Pokémon au combat mais, bien décidé à calmer le jeu, le baroudeur utilise une attaque hypnose pour endormir le Brasillon si agressif ; visiblement, il ressent la colère de son dresseur et un petit somme ne lui fera pas de mal. Il faut absolument calmer le jeu.
Isaïah se précipite pour rattraper son Pokémon avant qu'il ne se blesse en chutant, et c'est tout à son honneur ; pourtant, rien de ce qui se passe ne semble calmer le garçon. Isma ne sait absolument pas quoi faire, il a le cœur qui bat à tout rompre et ce n'est pas à cause de la course qui l'a conduit ici ; il a la peur au ventre, et ce n'est pas à cause du combat qui s'annonce. Là, il se rend compte qu'il n'avait pas anticipé jusqu'au bout les conséquences que son départ aurait. Il est parti, en se doutant bien qu'on ne le laisserait pas revenir si facilement, mais... il n'imaginait pas ne pas retrouver du tout ceux qu'il a laissés en partant. « Tu veux parler de quoi ? Tu fais que tu en as rien affaire de moi ?
– Mais... quoi ? articule-t-il, les yeux écarquillés. »
D'où il sort une idée pareille, hein ? Il lui a dit, peut-être qu'il ne le savait pas quand il l'a fait mais quelque part, c'est une idée à laquelle il s'est racroché quand il a su qui était le gamin à qui il a parlé en arrivant : dis à Isaïah que je l'aime. Alors comment il peut croire qu'il s'en fout ? « Allez Iron ! Réveille-toi et attaque vive-attaque !
– Arrête Isa, j'ai pas envie de me battre avec toi... pourquoi tu dis que je m'en fous, c'est pas vrai ; où t'es allé chercher une idée aussi idiote ? »
Il fronce les sourcils en jetant un coup d'oeil à Ev', qui arrose le Braisillon toujours sur le sol ; peut-être qu'elle veut le réveiller ? Peu importe. « J't'ai pas reconnu l'autre fois... Je suis désolé, je suis vraiment désolé, mais tu peux peut-être au moins écouter c'que j'ai à dire sans qu'on ait besoin de se battre, non ? Tu vois bien, j'ai que des bébés Pokémon avec moi aujourd'hui, ça a aucun sens... »    

« Je n'ai pas compris en quoi c'est mon problème si tes pokémons ne sont pas si bien entraînés ? »
Oh, ça ne l'est pas ; Isaïah va sûrement gagner ce combat au moins en partie à cause de ça mais... à quoi ça rime ? Il veut se venger, massacrer ses Pokémon et puis ensuite, c'est quoi son plan, à quoi ça sert ? À rien, rien du tout, c'est sûrement juste un moyen d'exprimer la colère et la rancoeur qu'il a accumulée à cause de son grand frère pendant tout ce temps. C'est mérité. Soit dans ce cas, il va le laisser faire, mais si l'adolescent s'imagine qu'à cause de sa défaite Isma le laissera s'enfuir, il se fout le doigt dans l'oeil. « Pourquoi tu fais ça ? Pourquoi, tu essaies maintenant d'agir comme un frère, alors que pendant dix ans tu en as rien eu à foutre ? Et encore aujourd'hui, hein ! Je le sais ! C'est Mallory qui me l'a dit !
– ... Pardon ? »
Mallory ? Non. Non, il n'aurait pas fait ça, il a promis à Isma de l'aider à retrouver son frère et de le tenir au courant s'il le voyait alors... alors Isa ment ? C'est triste sans doute, mais cette option est la plus plausible ; après tout ça ne l'a pas dérangé, le gamin, de se faire passer pour quelqu'un d'autre... mais pourquoi impliquer Mallory là-dedans ? Bon sang, c'est quoi encore ce bordel, hein ? Soupirant, Isma pose deux doigts sur son front en fermant les yeux une seconde. Il doit démêler tout ça. « Iron ! S'il te plait ! Attaque Picpic ! Réveille-toi !
– Mais arrête Isa, tu vois bien que ça sert à rien... Ev', arrête d'arroser le Braisillon ! »
La Ptitard a l'air de bien s'amuser, mais ce n'est vraiment pas le moment, là. « Isa, je te promets, je te promets que j'ai jamais dit un truc pareil. Jamais, tu peux me croire. Je sais que j'ai fait des conneries, j'en ai fait un paquet, mais je t'ai jamais menti, si ? Pourquoi j'aurais dit ça, pourquoi j'serais revenu et pourquoi j't'aurais dit de... passer un message pour toi, si c'était pas vrai ? Qu'est-ce que ça m'aurait apporté de mentir ? »

« Dire que tu seras toujours là et pourtant te barrer à la première occasion, c'est quoi ? Une œuvre de charité, peut-être ? Aie au moins le courage d'être honnête Isma. Je sais bien que tu n'es pas le plus courageux d'entre nous, on a qu'à voir comment tu essaies d'esquiver le combat. Mais, de toute façon, qu'est-ce que tu risques, je te considère déjà plus comme mon frère. »  
Ismaël s'apprêtait à répliquer quelque chose au début de la tirade d'Isaïah, il réfléchissait, il essayait de trouver une solution pour le calmer mais... mais la fin lui coupe le souffle, tout simplement. Il écarquille les yeux et pour un peu, il en reculerait d'un pas tant les mots, inattendus, le heurtent violemment. « Iron ! » 
Le baroudeur ne sait même pas ce qu'il peut dire de plus ; il a une énorme boule dans la gorge maintenant et il sent que ses membres tremblent de colère. Alors elles sont là, les conséquences de ses actes. Il a perdu deux frères en même temps ; l'un parce qu'il n'a pas su le protéger, et l'autre parce qu'il l'a abandonné. Ce constat, simple, fait poindre dans sa poitrine un sentiment qu'il ne connaît pas très bien. C'est du dégoût qu'il ressent, et la cible n'est en aucun cas le garçon qui parvient finalement à réveiller son Pokémon, en face de lui. Si Ismaël était face à un miroir tout de suite, il détournerait les yeux. « Et pourquoi Mallory aurait menti, c'est sorti si naturellement de sa bouche, que tu en avais rien affaire de moi et de ta famille. Même si je le savais, l'entendre à voix haute de la bouche de quelqu'un, ça reste douloureux. » 
Isma secoue la tête ; il va pour répondre mais son petit frère ne lui en laisse pas le temps. « Iron ! Picpic ! Maintenant ! »
Ev' se prend l'attaque de plein fouet, et Isma lui jette un regard désolé. La Ptitard n'est qu'en train de subir le contrecoup de ses conneries à lui. « Recommence avec Hypnose, lui dit-il simplement, décidé à refuser le combat aussi longtemps qu'il le pourra. »
Tant pis si Isaïah le traite de lâche, à vrai dire ça importe peu, comparé au reste. « J'sais pas pourquoi Mallory t'a dit ça, explique-t-il tout de même, la mort dans l'âme. J'comprends pas. Il m'avait promis de me prévenir s'il te voyait à Castlerain, il devait m'aider à te chercher. »
Mais ce n'est pas ce qu'il a fait, à l'évidence. Le pourquoi du comment lui échappe complètement ; de toute façon Mallory n'aurait jamais dû faire ça, quelle qu'en soit la raison. Ismaël ne sait même pas vraiment dire pourquoi, cette fois, il avait décidé de lui faire confiance. Vraisemblablement, c'était une erreur, et une erreur qui lui coûte cher parce que s'il demeurait une chance pour que la situation s'arrange entre Isaïah et lui, ce connard de champion l'a pulvérisée. « J'me suis pas barré à la première occasion, tu sais, continue-t-il, la voix désormais dépourvue de toute hargne, épuisée par le chagrin et la douleur qu'elle tente de contenir. C'était ma main que tenait Eden ce jour-là. C'était moi qui devais le faire sortir de là et le protéger, c'est moi le responsable s'il est mort. J'étais incapable de me pardonner, de supporter ça, c'était trop. J'étais pas capable de rester, toutes les nuits j'rêvais que l'un... l'un de vous mourrait aussi à cause de moi, une nuit tu te noyais pendant qu'on jouait au lac, un autre c'était Soan qui tombait dans un trou aux Grottes Charbi parce qu'on se chamaillait... j'en pouvais plus, j'étais pas assez fort et je suis désolé. »
Il soupire, serre les dents, les poings, ferme les yeux et inspire à fond pour se calmer. Ses yeux le piquent, c'est horriblement désagréable. Depuis combien de temps il n'a pas pleuré ? Ah, c'est pas trop tôt, sans doute. Il n'en sait rien ; la seule chose dont il est certain tout de suite, c'est que c'est bien fait pour lui.

Oh, Ismaël ne s'attendait pas à ce que ses explications calment son petit frère, mais il ne s'attendait pas à ça pour autant. La réponse froide d'Isaïah le laisse même espérer, une petite seconde, qu'il a entendu ce qu'il a dit et que même s'il ne le comprend et ne l'accepte pas, qu'il aura quand même... qui sait, la bonté de ne pas en rajouter, même si on devrait plutôt appeler ça du bon sens. Mais Isaïah a seize ans, et cet Isaïah-là, Isma ne le connaît pas.
Alors il encaisse, du mieux qu'il peut, en ignorant les quelques larmes qu'il sent dévaler ses joues à mesure que les mots assassins de son cadet malmènent son cœur. C'est bien fait pour lui, il le sait ; il sait aussi que l'adolescent qui lui parle et qui, malgré le calme dont il faisait preuve au début, recommence à hurler, n'est absolument pas en mesure de se rendre compte qu'il fait fausse route. Quoi qu'Ismaël puisse dire, Isaïah ne l'écoutera pas. Alors il n'essaie même pas de répondre, jusqu'à ce qu'il entende la fin. Là, il rouvre les paupières qu'il avait fermées pour retenir ses larmes ; là, il foudroie Isaïah du regard. « Et c'est la voix de la Vérité Universelle qui t'a dit ça ? C'était qui, Arcéus ? demande-t-il, la voix sifflante. Ou t'a trouvé ça tout seul comme un graaaand garçon qu'a besoin de personne ? »

« Vas te faire foutre Isma. »
Ouais, c'est ça. Qu'il aille se faire foutre le grand méchant Isma qui est parti et parce qu'il avait volontairement envie de laisser tout le monde dans la merde en ayant parfaitement conscience qu'il allait précipiter tout le monde vers une chute encore plus rude ; en plus de toute façon il préférait Eden depuis le début alors que si ça avait été Isa qui était mort il aurait sauté de joie, comme Soan et leur mère.
Sérieux, il en a pas d'autres des conneries à balancer, l'adolescent ? À quoi il s'attendait exactement ? Après avoir balancé tout ça à son grand frère, il s'attendait vraiment à des paroles douces et rassurantes, à ce qu'il lui explique patiemment que c'était faux, qu'il l'aimait, qu'il s'en voulait comme personne ne s'en est jamais voulu de l'avoir abandonné et qu'il était d'autant plus désolé de l'avoir laissé penser des bêtises pareilles ? Non, il ne va pas faire ça, parce que ça ne servirait à rien. Isa n'écoutera pas, Isa retournera chacun de ses mots contre lui. Ce n'est pas une solution. « Le pire dans tout ça, c'est que personne voit qu'en perdant mon jumeau, j'ai perdu une moitié de moi, tout le monde est sur sa petite souffrance : le plus petit de la famille s'en sortira tout seul, c'est ça, hein ? C'est ce que je fais, parce que c'est pas à Eva de la faire. Donc oui, j'ai besoin de personne, et certainement pas de toi.
– C'est pas parce que t'es supposé t'en sortir tout seul que t'en es capable pour autant, réplique le baroudeur, la voix rendue rauque par le chagrin qui fait toujours trembler son cœur, en dépit de la colère qui y a trouvé sa place, elle-aussi. Pour ça faut un peu de clairvoyance et t'as l'air de sacrément en manquer si même dix ans après t'es encore capable de croire qu'il y a une échelle à la douleur, ou que certaines souffrances sont plus légitimes que d'autres. »
Ev' continue à arroser le Braisillon endormi, mais Isma n'y prête plus vraiment attention, désormais. Il se contente de soutenir le regard assassin de son petit frère. « Je sais que j'ai fait des conneries, je me suis excusé, je regrette, et j'pourrais te répéter ça un million de fois si ça pouvait te permettre de me croire, sauf que j'sais que c'est pas le cas alors j'vais pas perdre mon temps. Mais si aujourd'hui encore tu justifies tes conneries par la mort d'Eden, alors j'comprends pas bien c'que tu me reproches en fait. »
Isma ne le dit pas, mais il avait l'âge d'Isaïah ou à peine plus, quand le Cataclysme est arrivé. Bien sûr qu'il a eu tort d'abandonner les siens à cause du choc, mais il n'a simplement pas supporter. Et ça, celui qui brandit sa douleur en fer de lance pour porter ces accusations ne veut pas l'entendre, quand bien même il serait en train de faire exactement la même chose que son aîné dix ans plus tôt, par un biais un peu différent. « Le pire dans tout ça c'est pas que personne voie que t'as perdu la moitié de toi-même, c'est qu'il est mort. On a tous fait ce qu'on pouvait pour s'en sortir, et j'sais que c'est aussi ce que t'es en train de faire maintenant mais crois-moi, c'est pas en m'accusant que tu vas mieux y arriver. Ni en voulant à tout pris éclater mon équipe incapable de battre la tienne, ça va rien prouver à personne et surtout, ça va rien changer. »