Me revoilà aux alentours de Castlerain après une excursion folle en plein cœur de la Peste d'Enoville. Comme souvent à mon retour d'expédition, j'ai passé une semaine de merde. Le retour à la vie de bureau a été très compliqué. Tu parles d'un boulot. Remarque j'étais de corvée d’accueil et d'analyse de fragments de fossiles alors c'était plutôt pépère. Mais j'aurais voulu passer deux ou trois jours à mettre au propre les observations de mon aventure. J'aurais aussi voulu passer un peu de temps à connaitre et à dresser mes nouveaux compagnons.

Par manque de temps, je suis ainsi de retour à l'endroit où j'ai entraîné Kipik mon Dardargnan avant de partir en exploration. J'ai beaucoup aimé le cadre reposant et la variété des pokémon sauvages m'a permis de développer plein de tactiques différentes. Ou du moins de les affiner. Je suis pas bête au point de croire que je suis un grand stratège. Et puis Kipik son style et assez simpliste...

J'espère que mes autres compagnons se montreront aussi travailleurs que lui en tout cas.

Contrairement à mon aventure au cœur de la Peste d'Enoville, j'ai amplement le choix de compagnons pour cette balade le long du fleuve. Bibi ma Bombydou fait partie des pokémon sur lesquels je compte presque quotidiennement. Elle est la grande sœur, celle qui impose le respect et éduque mes autres compagnons. Elle est une sorte de baromètre de la bonne tenue de mon équipe. Mon âme sœur. Je n'envisagerai jamais de partir à l'aventure sans elle. Et même si elle ne combat pas et qu'à part en tant qu'éclaireur, elle ne me sert presque à rien. Du moins au niveau des compétences.

Bibi est toujours là pour remonter le moral et s'assurer que tout va bien dans l'équipe. C'est un travail à plein temps et à part entière ! Il y a pas mal de mauvaises brebis parmi mes compagnons et un peu d'aide ne fait jamais de mal. Bien au contraire.

Après ma petite Bombydou vient sans doute Hoppy ma Statitik. A l'image de Bibi, elle est extrêmement mignonne et ne paye pas de mine de prime abord. C'est une petite créature jaune aux yeux d'un bleu magnifique. Certains dresseurs lui portent cependant une haine, ou du moins un révulsion toute particulière. A croire que plusieurs pattes et des minuscules mandibules ça les fait flipper...

Son rôle dans l'équipe sera principalement d'être mignonne et de checker les menaces venant du ciel. Les pokémon de type Vol sont une plaie pour les insectes et mes compagnons ne font pas exception. Hoppy sera chargée de veiller à ce qu'aucun piaf ne s'approche de trop près de mes pokémon plus vulnérables. Son attaque principale réside dans sa toile gluante qu'elle est capable d'électrifier. Ses pièges sont redoutables comme ont pu le découvrir certains pokémon sauvages de type Vol qui ont osé nous attaquer.

Si ma Statitik est utile et sert de rempart, je compte bien sur une des mes dernières acquisitions, Toto le Scarhino pour infliger de la douleur à mes adversaires ! Ce pokémon n'est pas aussi mignon que ses deux prédécesseurs. Mais il a son petit charme. Un peu comme un petit frère un peu attardé. Son potentiel de charme est inouïe avec sa petite corne étrange sur al tête. Sinon à part ça son type Combat révèle sa véritable personnalité. Il est là pour défendre nos compagnons et surtout faire mal à nos agresseurs. Son type offensif est très efficace contre tout ce qui résiste au type Insecte.

Malheureusement, Toto est encore un bébé. Il est très faible et son attention n'est pas toujours au top. Mais il possède un potentiel incroyable qui ne demande qu'à être concrétisé. Je compte bien sur les plus vieux pour lui enseigner ce qu’ils savent et faire de lui la pierre angulaire de mon équipe.

Pour finir, je compte sur mon Brutapode pour me servir de monture dans les zones dangereuses. Malheureusement, il est encore trop faible pour y pénétrer. Alors que je l'ai capturé sur place. Cela devait être un bébé. Un beau bébé de plus de deux mètres et près de 200 kilos ! Il sera tout à fait à son aise dans les grandes étendues d'herbe voir même désertiques. Sans parler évidemment de la Peste d'Enoville qui sera pour lui un formidable terrain de jeu.

Pour ce qui est des déplacements marins, j'ai capturé un Ramoloss lors de mes fouilles sur la Plage Carapagos. Il me servira de transport jusqu'à ce que je trouve un pokémon plus intéressant qui me permette de voguer sur les flots. Un Lapras ferait très bien l'affaire.

Il ne me restera plus qu'à trouver le moyen de me déplacer dans les airs afin de compléter mon trio de pokémon utilitaires. Car malheureusement, si certains des pokémon Insecte partage le type Vol, ils sont bien trop petits pour porter un dresseur sur leur dos.

Malheureusement je ne pourrais pas emmener tout ce petit monde en aventure. Ca veut dire que je dois commencer à faire des choix. J'ai un besoin urgent d'avoir quelques pokémons de plus haut niveau afin de visiter les zones dangereuses. Kipik mon Dardagnan ne peut pas tout faite tout seul ! Et ça serait du suicide d'emmener mes autres compagnons alors qu'ils ne sont clairement pas au niveau.

Heureusement je suis du genre coriace. Ma volonté d'explorer tous les recoins de la région me motive au plus haut point.

Je vais ainsi commencer l’entraînement de Hoppy, ma Statitik. C'est elle qui m'accompagne aujourd'hui. Je compte bien lui faire faire énormément de progrès. Elle est naturellement gentille et ne ferait ironiquement pas de mal à une mouche. Cependant, elle doit gagner en confiance et en méchanceté ou agressivité. appelez ça comme vous voulez. Comme je le dis tout le temps : La nature est cruelle et ne pardonne rien.

Contrairement à mon Dardargnan, Hoppy ne peut pas jouer le rôle d'éclaireur. Elle n'est pas équipée pour ça et n'en a pas la carrure. Elle est là pour me défendre. D'ailleurs je la vois sans cesse tisser sa toile, s'enroulant dedans et la connectant à mon épaule et dans mon dos. Je ne sais pas pourquoi elle fait ça mais elle a sûrement une idée derrière la tête. Je ne questionne pas ses motivations. Ma Statitik m'a prouvé lors de notre longue aventure dans la Lande, qu'elle avait un cœur d'or et la volonté d'aider les autres.

D'ailleurs si son surnom vient des petits bonds qu'elle effectue de temps en temps pour se déplacer, ce n'est pas la seule et unique raison. Hoppy est un nom plutôt doux qui lui va très bien. Même si j'avoue volontiers que je ne suis pas très doué pour donner des surnoms à mes compagnons.

Les berges du Fleuve Mongetimor me paraissent splendides après mon excursion dans la Peste d'Enoville. L'air y est vivifiant. J’ai l'impression de renaître. Surtout que je viens de passer la semaine au bureau à Castlerain. Si c'est mieux que le marais toxique et la turbulente Enoville, c'est quand même loin d'être la panacée ! A tel point que je me suis installé à Halosis ! D'ailleurs cette petite ville me manque. J'ai hâte d'y retourner lorsque mon travail sera terminé. Cela ne devrait plus tarder.

"Reste attentif Hoppy. Le danger peut venir de partout. Et arrête de me ficeler comme un gigot. Tu veux me manger ou quoi ?"

Je plaisante en riant de bon cœur. La petite Statitik remue dans tous les sens comme une enfant prise sur le fait. C'est adorable. Ma main vient se poser sur mon front et je mime la surveillance pour l'inciter à faire même. JE la vois tourner autour de moi pour vérifier que rien ne nous menace.

La dernière fois que je suis venu c'était la fin de journée. Le paysage n'est pas différent, les lumières changeant légèrement entre l'aube et le crépuscule. Il y a peut être un dégradé de couleurs différents, plus orangé que rosé. C'est compliqué à décrire. La température est aussi moins clémente. La terre ne s'est pas réchauffée grâce au soleil et une légère brise vient s'insinuer dans ma chevelure rousse. Il faudrait d'ailleurs que je pense à me les couper. Ma mère me dirait que je ressemble à un romano...

La faune est elle aussi différente. Alors que la dernière fois je pouvais apercevoir énormément de Sancoki descendre le fleuve vers la mer, aujourd'hui ce sont surtout les Arcko qui sont de sortie. Je les vois jouer au bord de l'eau. Ils n'ont pas l'air de se soucier de Hoppy ou de moi. Ce n'est pas plus mal. Nous ne combattons que les pokémon hostiles.

Je décide tout de même de me rapprocher de ces jeunes Arckos qui jouent au bord de l'eau. Je crois déceler dans leurs jeux les bases de leur comportement d'adulte. Chez le pokémon c'est souvent le cas. Les codes de la société sont inculqués très jeune. Je suis d'ailleurs persuadé que leur mère ou une autre femelle veille sur ces enfants. Cela ne m'inquiète pas et je pense que Hoppy serait contente de passer un peu de bon temps. Si elle pouvait apprendre deux trois trucs ça ne serait pas un mal non plus. Les Arcko sont naturellement vifs. Il lui faudra de l'astuce pour les piéger.

Je pousse ma Statitik vers eux alors que je m'assoie sur une souche et que je sors mon calepin et mon cahier à dessin contenant tous me croquis pris récemment. J'en utilise un par semaine ces derniers temps. Il faut dire que Lathéa est une belle région.

En dépit d'un caractère plutôt avenant qui se prête bien à ce genre de rencontre, Hoppy est hésitante. J'ai capturé cette dernière sur la Lande, un milieu complètement différent de celui du fleuve Mongetimor. Malheureusement, je n'ai aucun moyen de savoir comment elle se comportait là-bas sauf si je fais une étude dédiée au comportement des pokémon de cette vaste zone qui traverse le sud de la région d'est en ouest. Peut être qu'avec un ou plusieurs collègues spécialisés en éthologie, ça serait dans le domaine du possible.

J'arbore un sourire attendrissant alors que ma Statitik commence à interagir avec les Arcko. Son avantage, en dehors de son caractère, réside dans sa taille relativement petite. Elle ne tranche pas au milieu de ces pokémon sauvages. Inquiet, je cherche la mère ou la gardienne de ces petits mais je ne distingue rien. Pourtant je sais d'expérience qu'elle assiste à la scène, tapis dans l'ombre et prête à intervenir si danger il y a.

En voyant arriver Hoppy, une espèce de pokémon complètement différente, les petits Arcko paniquent légèrement et partent dans tous les sens. Ils grimpent à l'arbre le plus proche ou se glisse dans le plus touffu buisson qu'ils trouvent. Aux aguets, je distingue un Arcko bien plus imposant sur la branche d'un arbre qui veille à quelques mètres en retrait. Il doit être fier de ses petits qui ont réagi comme il le fallait. Du moins c'est ce que j'imagine alors que j’immortalise la scène cocasse.

Ma Statitik est décontenancée et elle commence à leur parler. Mais cela n'a pas l'air de les inciter à se rapprocher. Allez ma petite, utilise tous tes atouts. Je lui conseille intérieurement. Voyant que ses paroles n'ont aucun effet, elle passe à la suite de son plan. Elle se ramasse sur elle-même avant de projeter sa toile depuis l'extrémité de son abdomen. Cette dernière vient s'accrocher à une branche au-dessus d'elle. Hoppy commence à monter doucement.