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Troublemakers | PV Mallory Edgerton

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Mar 11 Aoû - 2:00

니 눈을 보면 난

T o g e t h e r      we      are

T r o u b l e m a k e r s
J I - L I A N    A S A N O     &     M A L L O R Y    E D G E R T O N

“Où s’en vont nos démons lorsque nous leurs tournons le dos ?
Dis-moi, chérie, les croises-tu parfois entre deux instants de lucidité ?
Où sont-ils, nos démons, lorsque leurs crocs ne sont plus dans nos chaires ?
Lorsque nos esprits malades, pour un temps,  s’en détachent ?”


Le corps perdu aux mains d’un inconnu dont le visage n’a, à ses yeux, pas le moindre trait, une femme danse et se meut. Perdue dans l’espace et le temps, son esprit n’a plus la moindre notion ni de l’heure qui tourne, ni des voix environnantes. Elle sent bien pourtant, la sulfureuse, que l’homme guidant sa silhouette dans une tentative vaine de rapprochement sensuel lui parle, mais ses oreilles déjà n’entendent plus. Ne veulent plus rien entendre. Le vacarme est trop lourd. Le chaos trop intense. Si seulement Kay la voyait faire, nul doute qu’il s’en viendrait la tirer de sa transe, brassant son esprit à grands coups de réprimandes paternalistes dont elle se moquerait allègrement. Pourtant, ce soir, Kay n’est pas là. Pas plus qu’Inezia. Pas plus qu’aucun autre. Non, il n’y aurait personne ce soir pour la tirer de ses excès et lui faire ravaler l’amertume que les shots avaient finalement couvert. Alors, pressant son corps à la chaleur de l’ombre la maintenant sous sa coupe, Ji-Lian ferme les yeux, laisse sa tête basculer en arrière pour mieux laisser la musique s’infiltrer. Sur ses jambes à moitié découvertes, les mains de son cavalier se perdent et remontent. Merde. Les intentions sont claires, mais l’excitation ne monte pas. D’un volte-face, ses mains accrochent le visage de l’impudent, s’y agrippent pour mieux venir coller ses lèvres aux siennes. Sa langue se fraie un chemin. Rien à faire. Ni les élans ravis de son homologue, ni ses propres tentatives ne parviennent à chasser le spectre l’ayant conduite jusqu’ici. À ce baiser dénué du moindre sentiment, vient bientôt se superposer un visage. La blondeur d’une chevelure. La pulpe d’une bouche. Les accords d’une voix. Une chanson bien précise.

« Fais-chier ! »


Repoussant brusquement le bel éphèbe, désormais pantelant après avoir manqué de perdre l’équilibre, l’Asano s’éloigne, la pulpe de ses doigts contre sa poitrine. Ça ne devrait pas faire mal. Cela n’a aucune raison de lui faire mal. Pour quelle stupide et incompréhensible raison, devrait-elle seulement avoir mal ? Se laissant tomber sans la moindre grâce contre le bar, sa voix hèle le premier serveur venu et jure en son for contre la musique qui n’est pas assez forte. Contre la température du club encore trop basse. Contre les abrutis présents en ces lieux, tous plus incapables les uns que les autres de lui permettre un moment de répit. Un instant pour déloger sa carte gold de la doublure de sa robe, un autre pour la glisser contre le TPV tendu en sa direction que, déjà, la tequila s’en vient lui brûler la gorge. L’opération se réitère, accompagnée de commentaires alentours dont elle ne capte pas le sens. Qu’ils aillent tous se faire foutre avec leurs avis, leurs préjugés et leurs tirades à deux ronds. Elle ne veut qu’oublier ce soir. Oublier cette existence merdique au sein d’une île qui l’est tout autant. Oublier qu’il n’y a pas si longtemps de cela, elle était une journaliste à l’avenir prometteur prête à se marier, prête même à se voir confier la succession de son clan. Quand tout cela était-il parti en vrille au juste ? Était-ce lorsque le visage de son frère s’était retrouvé en première page du journal pour lequel elle travaillait ? Ou quand le premier crétin dont elle était enfin tombée sincèrement amoureuse l’avait jetée du jour au lendemain pour un mec ? Elle ne savait plus. Ne voulait pas savoir après tout. Ce connard pouvait bien crever la gueule ouverte ! Ses chansons étaient merdiques de toute façon, au moins autant qu’il pouvait l’être au pieu.  


“Où s’en vont nos démons lorsque nous leurs tournons le dos ?
Sont-ils loin ?
Dorment-ils à notre porte, attendant patiemment notre retour ?”



Troisième shot. Étonnement, celui-ci la rend plus lucide. Sombre conne. Elle adorait ses chansons. Elle prenait son pied avec lui. Deux ans déjà que tout cela s’était passé et il avait suffit de recroiser sa gueule d’ange pour que tout son dur labeur parte en fumée. Alors, aux méthodes d’adulte mature encaissant les aléas de la vie la tête haute, ce soir, elle se laissait retomber dans la fange, celle-là même qu’elle avait tant cotoyé avant le drame ayant rayé définitivement toute trace d’innocence.  Oui. C’est là, que tout avait commencé au fond ! Myrtha avait disparu et Ji-Lian Asano était bel et bien morte avec elle. Haut les coeurs, Stinson ! Le mystère de sa déchéance résolu valait bien un autre verre. Quatrième shot. Le serveur refuse de lui en servir un de plus et se voit copieusement insulté. Autour d’elle, le monde tourne. Le monde tangue. Passivement, son ouïe perçoit des mots sortis de sa bouche que son esprit n’a pas prit le temps de formuler avant que de les laisser sortir. En résulte une main ferme s’en venant attraper son bras, celle d’un vigil. Si elle ne se calme pas très vite, la soirée s’arrêtera là pour elle, mais sa langue acide ne s’arrête pas là pour autant. Cette rudesse ne tient qu’à l’ignorance de ces hommes après tout. S’ils savaient qui elle est, la place qu’elle occupe, tous se chieraient dessus et se confondraient en excuses d’avoir osé la toucher ! Alors, de son air le plus hautain, comme revenu d’outre-tombe, la Stinson s’efface pour ne plus laisser éclater que la légendaire fierté des Asano. Une fierté mal reçue un instant. Le suivant, les bouches s’arrondissent, les éclats se taisent. Quoi que n’ayant pas la moindre idée de ce qu’elle vient de dire, cela semble avoir suffi à clouer le bec de tout ce beau monde. Cela semble avoir suffi à faire disparaître la poigne rugueuse du vigil de son poignet. Replaçant une mèche de cheveux en arrière, la tête haute en dépit de son déséquilibre flagrant, elle s’apprête à rire Jill. S’apprête à se moquer ouvertement du pouvoir qu’implique sa position sur celle du personnel des lieux quand son regard s’en vient croiser celui d’un nouvel arrivant la rendant tout aussi muette que ses précédents assaillants. Un regard emprunt d’une nostalgie lui faisant tout oublier dans la seconde. La disparition de Myrtha. De sa mère. Son propre départ. Celui de Gaspar.
Son coeur s’affole, prend le rythme des sons environnants. Le monde, un instant, lui rend sa stabilité, sa lucidité. Sa surprise, tandis que son corps, seul aux commandes, se projette en direction des bras du nouveau venu, le serrant de toutes ses maigres forces.

« Dis-moi que c’est pas un rêve…  »


Qu’importe si cela en est un. Elle tuera le premier qui s’en viendrait la réveiller de cette étreinte qu’elle n’avait eu la joie de ressentir depuis près de dix longues années.



« Dis-moi, chérie,
où s’en vont nos démons lorsque nous leurs tournons le dos ? »





(c) ALOYSIA
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Mallory Edgerton
Lucario
Mallory Edgerton
Faceclaim : Devon Bostick (c) Aloysia la plus mignonne (surtout si elle me fait des crackships ♥)
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Lucario
Mar 11 Aoû - 4:18

C'est ce que t'as toujours mérité.
La seule chose qui t'attend, c'est ça.
Tu vaux rien, ou pas assez.
T'as jamais eu ce qu'il fallait pour avoir plus.
T'es qu'une merde, Mallory.
T'es qu'un lâche. Un pleutre. Un minable.

Fumer autant ce soir, c'était sans doute la pire idée possible, et Mallory le sait très bien. De joints en joints, d'idées en idées, il ne parvient plus vraiment à comprendre les raisons qui l'ont poussé à quitter l'antre de Shade ce soir, si tôt, sans vraiment savoir où aller, vers qui se rendre, dans quels bras s'effondrer. L'évidence l'a frappé un peu trop vite, dirigée par les pensées brutes qui se sont fracassées contre les parois de son esprit fragiles. Des mensonges, bien sûr, mais des mensonges auxquels il ne peut que croire ; personne ne pourra jamais lui offrir ce réconfort dont il a pourtant si cruellement besoin, de soir. Aucun bras ne seront assez forts pour se refermer autour de sa silhouette frêle, aucun mot ne parviendra à couvrir ceux, incisifs et cruels, que la maladie lui jette en pleine figure, à l'heure où les passants îvres s'égayent joyeusement dans les rues d'Enoville, bousculant sans vraiment la voir la silhouette frêle du chanteur qui n'a même pas la force de répondre aux appels silencieux des fans qui le reconnaissent, sans pourtant oser arrêter sa marche titubante.

Il a la tête basse, en vrac, le nez rivé vers le sol et les idées au moins aussi égarés que sa destination, si tant est qu'il en ait une, ce soir. Ses pieds chaussés de ses hautes rangers se traînent sur le bitume, butent sur des obstacles invisibles. Ses mains maigres et tremblantes sont fourrées dans la poche avant d'un sweat épais et sombre, et pourtant il a froid, Mallory ; son corps est glacé depuis longtemps, et il ignore si ce sont des heures ou des jours qui ont passé depuis qu'il a entendu le son, assourdissant bien qu'invisible, du fracas de ses rêves chéris à jamais sur le sol. Ses yeux, alourdis par les cernes noires qui mangent la moitié de son visage émacié, ne voient qu'à peine les lueurs criardes des panneaux publicitaires sur tous les murs des immeubles de verre près desquels il passe sans les voir. La détresse, la peur, la colère, ce sont des sentiments familiers dont il a fini par accepter la compagnie, puisqu'il est incapable de les chasser. Mais cette douleur là, sourde, profonde, il ne la connait pas. Cette sensation que la dernière chose qui faisait de lui un homme s'en est allée en ne laissant derrière elle qu'un voile épais de souffrance, il n'a jamais été capable de s'y préparer et pour cause ; jamais il n'aurait cru que cela arriverait, quand bien même a-t-il tenté, à une époque, de se faire une raison. Pas ce soir, non. Ce soir, il est seul, et toutes les paroles bienveillantes qu'il pourrait entendre murmurer à son oreille sont tues et dominées par celles, grondantes, de toutes ces évidences que les voix chuchotent au creux de sa tête.

Et ce soir, Mallory n'a pas la force de les chasser. Il y a une poignée de jours encore, il était capable de soigner son chagrin simplement en s'évadant au coeur du seul secret qu'il avait jamais gardé ; ce soir, ils paraissent si dérisoires, ses rêves, si ridicules, si honteux. Sali, épuisé, malheureux, détruit, Mallory marche à peine droit maintenant, quand il finit par se résigner à abandonner la lutte. Quel intérêt accorder à ce qu'il ne peut plus chérir sans revoir ces yeux médusés, après tout ? Et le pire dans tout ça, c'est qu'il a tout foutu en l'air tout seul. Dans la panique, il a été bien incapable de comprendre ce qu'il se passait, et il s'est trahi comme un con. Maintenant, peut-être ne lui reste-t-il plus qu'à errer, car rien ne lui paraît désormais plus dérisoire que sa vie qui devrait continuer. Sans lui. Comme si un jour, il avait eu la moindre chance.

Sa paume pousse la porte battante d'un bar dont il oublie le nom au moment même où il pénètre à l'intérieur. La musique tonitruante agresse son audition aiguisée, mais couvre les grondements de son esprit. C'est presque un soulagement d'ailleurs, d'entendre les sons familiers d'une fête qui bat son plein là où il se noie dans sa solitude. Peu importe : dans quelques minutes, celle-là même sera remplacée par l'alcool, songe-t-il alors en approchant du bar, avisant d'abord du coin de l'oeil la silhouette qui braille sans qu'il comprenne le sens de ses paroles, épinglée par la sécurité. Un bref regard d'abord, un visage qu'il va oublier à l'instant où il prendra son premier shoot. Puis elle s'immobilise. Deux grands yeux en amande percent son regard d'encre, une simple oeillade estomaquée s'infiltre au travers du voile de ses pensées sombres, et ce visage qui semble tiré droit d'une autre vie ravive aussi soudainement que violemment la flamme d'un passé d'enfant malade mais entouré, encerclé par la présence de gens qui l'aimaient en dépit de tout ce qu'il était.

Jill. Jill, qui s'est déjà jetée dans ses bras.

Et alors qu'importe l'odeur d'alcool qu'elle emmène avec elle, qu'importent ses jambes flageolantes et le poids de son corps qui manque bien de faire basculer son corps frêle, qu'importent toutes les raisons pour lesquelles il a mis les pieds ici et qu'importe ce parfum qu'il ne reconnait pas, là, sur ses vêtements et dans ses cheveux quand elle le serre contre elle et qu'il a soudainement le sentiment de basculer quinze années en arrière. Quand l'adolescente qu'elle était vivait au travers de la solide amitié qui les liait, quand elle était encore là à s'en foutre du danger qu'il représentait, qu'elle voyait chaque bizarrerie, chaque vacherie comme un nouveau jeu amusant. Elle est là. Il ose à peine y croire. Pourtant, elle est là. « Dis-moi que c’est pas un rêve…  »

En est-ce seulement un ? Il ne sait pas. Il s'en fout, quand il l'étreint, qu'un brusque sanglot secoue ses épaules, qu'il ne se sent plus seul. Elle faisait partie de ces piliers qu'il avait si lâchement abandonnés après Myrtha ; et à mesure que sa carrière décollait, il n'a jamais cessé de se demander si elle était fière de lui. « Jill, articule-t-il si connement pourtant, incapable de la lâcher durant de longues secondes. » C'est inespéré. Et si elle n'effacera pas la douleur qui l'étreint ce soir, ce baume qu'elle dépose sur son coeur par sa simple présence, il en avait cruellement besoin. Il le sait quand il se détache enfin et la regarde ; de l'adolescente qu'elle était, il reste si peu et pourtant. Il aurait été capable de la reconnaître entre mille. « C'est pas... c'est pas possible putain. » Et sa voix qui tremble, son sourire brisé, ses yeux sombres brillants d'affection ; elle est là, elle est vraiment là. « Tu m'as tellement manqué, finit-il par articuler, ce foutu sourire larmoyant aux lèvres, détaillant ses traits sous toutes les coutures. Qu'est-ce que tu fous là ? Depuis quand t'es rentrée ? » A moins qu'elle ne soit jamais partie ? Il n'en sait rien, Mallory.

Et il a tellement honte de le constater.
Mallory Edgerton
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Ven 28 Aoû - 0:15

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Rien ne fait plus de mal que l’absence d’une étreinte. Rien ne pouvait lui faire plus de bien que celle d’un ami qu’elle avait fini par se résoudre à laisser au passé. Lui ici, cela valait bien toutes les souffrances du monde ; et elle l’embrasse Jill. Porte ses lèvres à son front, à ses tempes, à ses cheveux et blottit son visage au creux de son épaule alors que sa peau ressent la puissance d’un sanglot. Son parfum a traversé le temps. Rien n’a changé chez lui, si ce n’est ces quelques marques qu'adoptent les adultes pour mieux s'en venir enterrer leur vie d'enfant. Non, rien n’a changé, pas même sa façon si singulière de prononcer son nom.

« Jill… », murmure-t-il, et elle ne l’embrasse que plus fort. Dans la préciosité d’un tel instant, tout semble s’effacer autour, des regards curieux aux chuchotements enjoués reconnaissant petit à petit la silhouette du chanteur. Des messes basses grossissantes à la sonnerie de son téléphone qu’elle ignore pour ne le serrer que davantage. L’instant est trop précieux après tout. Il était trop précieux, au moins autant que ce sourire tendu et pincé par l’émotion.  « Qu'est-ce que tu fous là ? Depuis quand t'es rentrée ? » Et elle sourit à son tour Jill. L’alcool, cumulé à cet état de transe que lui cause la vision de cet être cher, lui a fait oublié un instant ce qu’elle fait là. Ce qui l’y a conduite. Pourquoi avait-elle si violemment repoussé ce garçon qui, quelques minutes auparavant, avait pourtant les mains vissées à ses cuisses ? Elle ne le sait plus vraiment et s’en moque bien, Jill. Elle veut simplement lui répondre  Lui raconter tout ce qu’il a manqué de sa vie et savoir tout ce qu’il a fait de la sienne, mais ses lèvres s’entrouvrent, puis se referment. Par où commencer quand tant de temps s’est écoulé ? Certainement pas en remontant depuis la fin et encore moins en commençant par le début

« Bien avant toi de toute évidence !  »


La réponse est soigneusement choisie, en dépit des efforts qu'une telle pirouette cérébrale lui impose. Le constat est amer. Le constat fait mal. “Qu'est-ce qu'elle fout là ?” Elle régresse. Te rappelles-tu, Mallory, de ces nuits plus longues que le jour ? De ces engagements silencieux à prendre les pentes les plus raides pour mieux laisser derrière soi les inquiétantes montées ? Voilà ce qu'elle fout, Jill. Elle écrase son cerveau et son coeur malade dans un étrange mélange d'éther et d'excès, parce que tout cela vaut mieux que d'affronter l'existence. Tout cela vaux mieux que ce que l'on attend d'elle. Tout cela vaux mieux que de chercher ce qu'elle attend d'elle-même. Depuis quand t'es rentrée ? Le problème n'est pas de répondre à cette simple question. Le problème, c'est de réaliser en l'entendant qu'elle n'aurait jamais dû revenir. La honte la submerge, se déploie avec la même vigueur que l'eau glacée d'un sceau jeté en pleine figure. Que fout-elle là ? La question tourne en boucle et broie les dernières forces de ses jambes alors même que ses yeux tentent à se raccrocher à ceux du chanteur. Vas-y Jill, dis-lui. Dis-lui que tu es partie parce que tous tes piliers s'en allaient eux aussi, les uns après les autres. Dis-lui avec quelle facilité tu as fuis Lathéa dès l'instant où l'alcool et la dope n'ont plus suffit. Dis-lui. Racontes-lui comme tu te plaisais à Hoenn et comment, subitement, tu as tout quitté à nouveau. Il sera fier sans aucun doute, Mallory. Il saluera comme tu as passé ton premier jour, de retour  à Myrtha, à fendre le coeur de ta mère et le second à la pleurer, parce que ni ta mère, ni Myrtha n'existaient plus. Ça aurait pu s'arrêter là. Cela aurait dû s'arrêter là. Elle avait toutes les raisons de partir à nouveau, Jill ; de tout recommencer de façon plus stable ce coup-ci, mais elle était restée, lâchement, se cachant  chaque jour derrière une nouvelle fausse excuse. De nouveaux faux-semblants. Continue. Raconte-lui chacune détail de tes brillantes idées ; de la façon dont Ji-Lian Asano est devenue Jill Stinson jusqu’au moment où tu t’es retrouvée fiancée à un type qu’il exècre. Alors, la honte se change en une accusation silencieuse. S’il avait été là, Mallory, il l’aurait certainement dissuadée d’agir de la sorte. Il aurait calmé ses nerfs, au moins aussi bien qu’elle savait apaiser ses crises. T’étais pas là. Elle ne sait déjà plus quoi lui dire et laisse la première de ses pensées voler en travers alors que ses bras s'en viennent le serrer à nouveau.

« Bordel... Pars plus jamais en me laissant derrière toi. »


Demande parfaitement égoïste. Supplication dénuée de tout sens. Il partira bien où il veut Mallory et quand bon cela lui chante ; son esprit n’est pas suffisamment esquinté pour ne pas le savoir. Elle s’en moque. Par delà son ébriété et l’image tellement pitoyable qu’elle devine renvoyer, le bonheur de le voir a tout anesthésié et seuls les fous refuseraient un tel baume à l’heure où sonne l’agonie.




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Mallory Edgerton
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Lucario
Ven 28 Aoû - 15:40
Est-elle seulement partie Jill, a-t-elle seulement un jour quitté cette région ? Il n'en sait rien, et peut-être qu'il en aurait honte Mallory, s'il n'était pas lui-même aussi malheureux et aussi tourné sur lui-même. A l'époque, leurs échanges avaient une toute autre teneur , quand ils n'étaient encore que des gosses et que la vie n'avait pas les mêmes enjeux que maintenant. Mais que reste-t-il après dix ans que les souvenirs fanés des brèves étreintes pourtant nécessaires à l'époque, comment rebâtir sur du silence, reconstruire sur des fondations aussi fragiles ? Mallory n'en sait absolument rien. Et à vrai dire il n'en sait rien ; quand bien même Jill sentirait l'alcool à plein nez, quand bien même son regard voilé par la boisson ne trahirait qu'un flot d'émotions tronquées, elle est là, elle le prend dans ses bras, et le petit garçon qu'il était et qui avait tant besoin de ses amis pour le soutenir ne ressent désormais que le profond soulagement d'avoir enfin retrouvé l'un de ses piliers, aussi friable et fatigué soit-il. Qui sait s'il aura la force de la relever elle là où lui est bien incapable de se rappeler simplement de comment on marche, peu importe, il s'en fout. Il s'en fout de tout, parce que maintenant, elle est là.

Elle est là pour une raison qui lui échappe, bien entendu ; quelle vie a-t-elle connue, elle, pour être tombée dans les bas-fonds de la nuit à Enoville à tout risquer pour un verre de plus ? Qu'est-ce qu'elle a connu après Myrtha, quel bagage de souffrance traîne-t-elle derrière elle comme un abominable boulet dont elle ne pourrait pas se défaire ? « Bien avant toi de toute évidence ! » Si cela ne sonne pas comme un reproche, il doit pourtant bien reconnaître que son coeur se serre alors qu'elle lui dit ça comme si ce n'était rien, dix ans, comme s'il ne lui avait pas brisé le coeur en partant. Ce n'est qu'alors qu'il s'en rend compte, Mallory, qu'il ne sait sans doute plus rien de la femme qu'elle est devenue ; tout comme elle ne doit pas avoir idée de toutes les épreuves qu'il a fallu traverser avant d'être rappelé ici. Qui sait combien de temps aurait-il fui Lathea si ses responsabilités ne l'avaient pas insidieusement rattrapé ? Il n'en sait rien. Des années encore, peut-être la vie entière, personne n'avait envie de remettre les pieds dans la région mère après la catastrophe qui a volé un membre à certains, un frère à d'autres, une famille à d'autres encore. Chacun a laissé un morceau de soi à Myrtha, chacun avait une attache détestable à Lathea, un deuil, une souffrance en sommeil que leur retour n'a jamais fait que faire revenir comme le remugle d'un passé dont ils ne voulaient plus  en entendre parler. Et bien malgré elle, Jill en avait incontestablement fait partie.

Il aurait dû lui demander de venir avec eux, songe le garçon alors qu'elle recule et qu'elle l'observe d'abord en silence, sans doute sans avoir la moindre idée de quelle histoire lui raconter, mentir ou dire la vérité. Il aurait dû la chercher un peu plus au lieu de suivre son instinct qui lui hurlait de tout abandonner, tout plaquer, tout laisser derrière eux. Il aurait dû explorer la région de fond en comble pour attraper sa main fine et lui dire viens chercher la gloire avec moi, on te laisse pas, on t'abandonne pas. Mais il l'a fait. Il l'a fait parce qu'à l'époque, il y avait trop de monde à consoler, et son propre coeur souffrait des afflictions qu'Oliver et Ismaël lui infligeaient sans le savoir. Mallory est égoïste, parce qu'il a toujours pensé que s'il ne pensait pas à lui, personne ne le ferait ; et c'est une belle claque de réalité qu'il prend directement dans les dents maintenant, quand il comprend que ce n'est pas vrai. Et qu'importe qu'elle le pardonne en silence malgré cette rancoeur muette en le serrant de nouveau contre elle, il sait maintenant qu'il ne pourra plus jamais la laisser seule, quand bien même sa présence la détruirait-elle bien plus qu'elle la rassurerait. Mallory n'a jamais été un bon ami. Mallory était trop malheureux, trop atteint pour ça. Et pourtant, elle n'a jamais arrêté de l'aimer.

« Bordel... Pars plus jamais en me laissant derrière toi.
Je suis désolé, murmure-t-il au creux d'une épaule fine, bien incapable d'apaiser les tourments qui lui broient la poitrine, ce soir, comme beaucoup de soirs depuis quelques jours. J'suis désolé, j'avais pas le choix. » A l'époque en tout cas, il ne l'avait pas. Le besoin de partir a dominé tout le reste y compris sa volonté de ne pas faire de mal à ceux qu'il aimait ; et si aujourd'hui c'est un peu différent, qui sait de quoi demain sera fait, alors autant ne rien lui promettre ; seulement la relâcher, la regarder, lui sourire entre les larmes qu'il essuie rageusement, avant de lui désigner le bar d'un geste de la tête. Ce soir, il voulait se bourrer la gueule tout seul ; apparemment, ils seront deux. « Allez, viens. » Les types sont partis, ils sont seuls maintenant, seuls avec leurs souvenirs, leur amitié de survivants et tout ce qu'ils ne se sont pas dits, en dix ans. Si lui n'a pas envie de raconter tout ce qui lui est arrivé, il a au moins besoin d'entendre dans quels calvaires la jeune femme s'est plongée, sans lui. Alors il s'installe sur un tabouret, pose ses coudes sur la surface du bar, appelle d'un geste de la main le type qui s'occupe de ses clients pour commander un mètre de shooters. Il va au moins lui falloir ça. « Alors, reprend-il sans vraiment savoir s'il a de nouveau envie de pleurer, ou simplement d'oublier. Raconte-moi. »

Mallory Edgerton
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