Tu comptais repartir de Castlerain aujourd'hui. En fait, tu n'as réellement plus rien à faire ici. Combien même Ismaël est revenu, de toute façon, cet abruti n'a même pas reconnu son petit frère, le sang de son sang, la chair de sa chair. Mais, si maintenant les flics sont a tes trousses ce n'est plus pour toi, ici. Sans doute que c'est à cause de ta mère qui est incapable de te laisser vivre ta vie. Mais n'empêche qu'on ne peut plus voler deux oranges sans se faire arrêter pour vol à l'étalage ici. Du coup, tu comptes quitter cette ville au plus vite. Tu y reviendras quand tu devras battre le champion de Castelrain, mais pas avant, ça va bien deux secondes hein. Ton voyage pokémon, tu le feras, un point c'est tout. Bon, toutefois, alors que tu passes ton chemin dans la rue.. Passant non loin de l'arène de la ville, tu croises Mallory Edgerton. Oh, ça fait longtemps que tu ne l'as pas vu et... vu son importance dans ta vie, même pas sur que tu l'aurais reconnu. Tu n'as pas suivi sa carrière de près, tout simplement parce que tu t'en fous. De plus, il avait l'air pressé alors, tu n'as pas vraiment vu son visage... Mais, il a laissé tombé son portefeuille. Tu le ramasses. D'ailleurs, tu allais faire ta bonne action en rappelant le type ayant perdu son portefeuille avant que tu vois le nom sur une de ses cartes. C'est plutôt un sourire en coin qui s'affiche sur ton visage. Tu pivotes et range le portefeuille comme si c'était le tien. Et... tu retournes à ce stand d'orange. Pour acheter celles que tu n'as pas pu acheter à cause d'Astéria.

Utilisant avec audace l'argent du champion d'arène, tu fais le plein de fruits et de nourriture pour to voyage sans aucun scrupule. Au moment de payer la charmante dame avec ses fruits qui avait un Ceribou comme pokémon de compagnie, tu tombes sur... Une photo de ton frère. Bien au fond, dans le portefeuille. Caché. Tu remets la photo où est-ce qu'elle était, sortant un billet de l'étui en cuir. Tu payes la dame et tu lui dis de garder la monnaie. Elle te remercie fortement. « Vous en faîtes pas, ce n'est que de l'argent, Madame. Gardez tout. » Ce n'est surtout pas ton argent. Alors que ranges tout dans ton sac, tu restes bloqués sur la photo de ton frère dans le portefeuille d'Edgerton.

Tu te diriges de nouveau vers l'arène. Dans l'optique de voire Mallory, lui rendre son portefeuille et surtout... lui demander plus de détail sur la présence de la photo de ton frère dans son portefeuille alors que... dans tes souvenirs, il déteste ta famille, et on ne peut pas dire que ta famille le porte dans leur cœur non plus : tu ne fais pas exception et de mémoire, Ismaël non plus. Arrivant devant l'arène, tu n'oses spécialement rentrer. Après tout, on pourrait croire que tu es ici pour combattre mais... non. En entrant, un type t'explique les faiblesses de l'arène spectre et ce que tu dois faire mais tu le coupes. « Désolé. Non, je ne suis pas là pour combattre Mallory. Je veux juste lui rendre son portefeuille que j'ai trouvé parterre. » L'homme te regarde et hausse les épaules. Tu sembles de toute façon un peu faible pour te battre contre Mallory. « Je peux lui donner si tu veux. » Tu secoues la têtes. « Non, non, je dois lui parler aussi. » Le type hoche la tête et te demande de rester sur place, sans doute va-t-il lui informer de ta présence : par chance il ne t'a pas demandé ton identité. Sans doute que sinon tu serais fait envoyer chier. Tu restes dans l'entrée de l'arène attendant qu'Edgerton se décide. Son portefeuille entre les doigts et tu essaies de réfléchir à la raison pourquoi un type aurai la photo d'un autre mais qu'il déteste... A moins que ?

« Mais putain c'est quand même pas compliqué non ?! Tu l'avais pas vue venir, celle-là ?
– Sophie a glissé.
– J'en ai rien à foutre ! Ça fait une heure que je te dis d'esquiver bordel, alors concentre toi un peu, c'est quand même assez simple comme demande ou faut que j'aille entraîner un autre Fantominus ?
– Pas gentil Mallo, non non.
– Au travail. Karma, on recommence. »

Des heures, des heures entières à travailler l'esquive de cette grande débile mais aujourd'hui, elle a la tête ailleurs ; et Mallory, lui, est parfaitement exaspéré. Il a vu son humeur changer de minutes en minutes, et il arrive au bout de sa patience ; sauf qu'il est beaucoup trop tôt pour s'arrêter, et il sait déjà qu'il n'accordera de pause à son Ectoplasma qu'au moment où elle aura enfin évité l'attaque Fée du Mimiqui eh face d'elle, qui remue gentiment avec  un petit couinement de satisfaction. Si l'équipe du champion est soudée, cela n'empêche pas l'apparition d'un certain nombre de rivalités, et la position privilégiée de Sophie n'est absolument pas au goût de certains membres. Karma n'aime pas du tout l'idée que le Pokémon l'accompagne partout, et elle ne se gêne d'ailleurs jamais pour le faire savoir à la principale concernée. Sophie est fatiguée, elle en a sûrement marre, mais tant pis pour elle ; il fallait y réfléchir avant de faire n'importe quoi. Si Mallory a toujours mis un point d'honneur à prendre soin de ses Pokémon, cela ne veut pas dire qu'il a tendance à les materner, loin de là.

C'est une silhouette approchant de l'entrée de l'arène qui lui fait vivement tourner la tête ; descendant des gradins, Bill rejoint le terrain sur lequel il est en train de s'entraîner. Pourquoi il se radine, celui-là ? C'est pas compliqué, son rôle, à lui ; il accueille les masochistes qui veulent venir l'affronter et baratine le temps qu'il se prépare. Sauf que là, il n'a pas été prévenu de l'arrivée d'un challenger, et Sophie n'est pas du tout prête. « Il y a quelqu'un pour toi devant l'arène.
– Pas maintenant, aboie le champion, avant de se détourner comme une diva. J'suis occupé, ça se voit pas ?
– C'est un jeune homme, il dit qu'il a ton portefeuille. »

Son portefeuille ? N'importe quoi. Levant les yeux au ciel, Mallory soupire ; bien sûr que non, son portefeuille est toujours dans sa poche, il le saurait s'il l'avait per... ah. Non, il n'est plus dans sa poche. Il est sorti à midi pour retourner manger chez lui ; alors il l'aurait perdu à ce moment-là ? Ça lui fait mal de l'admettre, mais il a eu du bol que le jeune homme en question ait suffisamment de probité pour le lui ramener ; il avait pas mal de fric là-dedans, en plus. Agacé par sa propre connerie, il soupire, passe une main dans ses cheveux. « Ok, j'y vais. Sophie, Karma, on fait une pause.
– Sophie pause ?
– Ouais, profites-en pour retrouver ton intelligence, t'as dû l'oublier à la maison. » Il l'adore, son Ectoplasma ; mais aujourd'hui, elle l'énerve. Traînant des pieds pour atteindre la sortie, le champion fulmine dans le couloir. C'est vraiment être con que de ne pas avoir remarqué la disparition de ses papiers, bordel. Sa Trainer Card était à l'intérieur, il a sûrement l'air très malin là tout de suite.

Effectivement, il y a un garçon à la sortie ; un jeune homme brun, les yeux un peu frondeur, et son portefeuille dans les mains. Agacé, Mallory s'allume immédiatement une cigarette, avant de le désigner du menton. « Salut, commence-t-il, peu amène. Merci d'm'avoir ramené mes papiers, c'est sympa. » Bon, maintenant il va lui rendre son portefeuille et lui foutre la paix, hein ? Il a des choses à faire. Le gamin lui tend l'objet, qu'il récupère ; et il a la bonne idée de vérifier son contenu, qui le fait tiquer immédiatement. « Ah ouais, pas honnête à fond apparemment, hein ? Y'avait plus d'argent que ça, là-dedans. »

Tu attends, sagement, dans l'entrée de l'arène. Tu regardes autour de toi, la décoration et tout ça. T'es curieux quand même. C'est la première arène dans laquelle tu te rends. Même si ce n'est pas pour combattre, c'est toujours un impressionnant. Tu fais les cent pas, attendant le champion de cet arène, son portefeuille entre tes doigts. Puis, tu finis par le voir arriver. Alors qu'il te remercie de lui rapporter ses papiers tout en s'allumant une cigarette. Tu ne fumes pas toi : tu peux pas faire toutes les conneries du monde, non plus. T'es déjà parti de chez toi, sans prévenir, faut peut-être pas exagérer. Bref, tu lui tends son portefeuille, restant face à lui. Oui, tu attends de voir s'il va remarquer que tu lui as piqué de la thune. Un mec riche comme ça, peut-être pas après tout. Sauf, qu'il le remarque et t'en fais la réflexion d'ailleurs. Tu souris en coin et tu hausses les épaules. « J'avais faim. Je me suis dis que tu serais pas à quelques billets près pour nourrir le type qui a retrouvé ta trainer card. » Tu pourrais t'arrêter là et repartir mais non. Tu enchaînes avec une question qui te trotte dans la tête. « Je peux savoir, pourquoi toi, Mallory Edgerton, tu possèdes une photo de mon frère dans ton portefeuille ? » Tu croises les bras sur ton torse avant de te présenter. « Ah oui, au cas où tu m'aurais pas reconnu, je suis Isaïah Esperanza, le petit frère d'Ismaël. »  Tu souris en coin et tu continues de blablater tout en le fixant dans les yeux. « Non, parce que dans mes souvenirs, tu nous détestais, non ? Qui aurait une photo de quelqu'un qu'il déteste ? Surtout aussi bien conservé et aussi bien caché ? » Tout un tas de question pour une seule réponse. Puis, d'un sourire éclatant, d'abord moqueur mais aussi fier de toi tu finis par cette simple phrase : « Tu ne serais pas amoureux de mon frère, par hasard ? » Tu ne quittes pas le champion du regard analysant chacune des expressions faciales que tu pourras décoder. T'es réellement fier de toi, même si tu n'es pas convaincu de ce que tu avances et que tu le fais sans doute d'abord pour le mettre mal à l'aise. Mais, cela ne te semble pas improbable non plus, dans le fond. Cependant, à choisir... Tu préfère cinquante mille fois Oliver.

Pour qui il se prend, ce petit malin ? Il a cru quoi, qu'on ne pouvait être qu'à demi honnête, en fait ? C'est assez conceptuel, songe Mallory en fronçant les sourcils, tandis qu'il compte la monnaie qu'il lui manque. Ça va, il ne lui en a pas pris trop ; c'est pas tout à fait comme s'il était à l'abri du besoin mais quand même bordel, pour le principe il devrait juste exiger qu'il lui rende sa thune, et tout de suite. Et qu'il ne s'amuse pas à faire le malin ; à l'intérieur, il a suffisamment de Pokémon pour le calmer s'il essaie de faire le malin, et il est déjà presque certain que Sophie l'a suivi pour écouter à la porte. Qu'il ne joue pas trop au malin.  « J'avais faim. Je me suis dis que tu serais pas à quelques billets près pour nourrir le type qui a retrouvé ta trainer card. 
– Ouais, enfin pour ce genre de trucs techniquement c'était supposé venir de mon initiative, j'crois bien, grince le champion en haussant un sourcil devant tant d'insolence. » Il se prend pour qui exactement, ce petit con ? Quoi, il a réalisé un exploit là en était honnête, sans déconner ? Elle est pas mal celle-là, sérieusement.

La suite en revanche, il peut dire qu'il ne s'y attendait absolument pas. « Je peux savoir, pourquoi toi, Mallory Edgerton, tu possèdes une photo de mon frère dans ton portefeuille ? » Wow. Quoi ? Son frère ? Dans son portefeuille ? C'est quoi ce délire, c'est qui ce gamin ? Il écarquille les yeux, Mallory ; il n'y a la photo de personne dans son portefeuille, personne à part... « Ah oui, au cas où tu m'aurais pas reconnu, je suis Isaïah Esperanza, le petit frère d'Ismaël. » Oh non putain, c'est pas possible, c'est une plaisanterie, non ? Il est forcément en train de se foutre de lui, Isaïah, sérieusement ? Le gosse de six ans qu'Isma a laissé derrière,  le jumeau de son frère mort ? Pourquoi il a fallu que ça tombe sur lui, là, putain ? Pourquoi il a fallu que de tous les gens de Castlerain, il tombe sur un sale petit con qui a fouillé dans son portefeuille pour la trouver, cette putain de photo ? Il se fait violence, Mallory, pour vérifier que le gamin l'a remise à sa place ; c'était une photo de groupe au départ, ils étaient tous là. Neskov, Ollie, Erèbe, Ismaël et lui. Il a l'a tout simplement déchirée pour ne garder que ce visage-là, près de lui, comme un putain d'adolescent. C'était son secret, à lui. Juste son secret, ça ne faisait de mal à personne.

« Non, parce que dans mes souvenirs, tu nous détestais, non ? Qui aurait une photo de quelqu'un qu'il déteste ? Surtout aussi bien conservé et aussi bien caché ? » Et il se fout de sa gueule, en plus ; il a un sourire triomphant ce petit connard qui le toise, visiblement très sûr de sa supériorité, là. Est-ce qu'il a revu son frère, Isma ? Est-ce qu'il l'a retrouvé ? Est-ce qu'Isaïah va lui dire ? Merde. Putain, il est dans la merde. « Tu ne serais pas amoureux de mon frère, par hasard ? » Le ricanement qui lui échappe voudrait être méprisant, mais le flot d'émotions qui s'emmêlent l'étrangle plus qu'autre chose. Il sent à peine le rouge lui monter aux joues, comme un putain de gosse qui se serait fait attraper, à qui on aurait piqué le journal intime ; il ne sait même pas quoi répondre, pendant une fraction de secondes. Sauf qu'il va bien falloir dire quelque chose, non ? Au moins nier, même si cela va être difficile. « J'vois pas pourquoi tu dis ça. » Putain, c'est débile, réfléchis Mallory, réfléchis. « Et en quoi ça te concerne en fait ? T'avais pas à fouiner dans mes affaires. Le principe quand on essaie d'être honnête c'est de pas voler et de fouiller, vu ? J'sais pas ce qu'elle foutait là cette photo. »

Quel mensonge éhonté, hein ? Elle est tellement vieille qu'elle est froissée, cette photo, parce qu'il a cherché sur le papier glacé, tant de fois, l'éclat mort d'un sourire qui l'a laissé. « Alors t'es bien mignon, mais tu peux aller t'occuper de ton petit cul, merci bien.  T'façon j'vois pas très bien en quoi elles t'intéressent les histoires de ton frère, c'est pas tout à fait comme si lui en avait quelque chose à faire de toi. » C'est bon, il le lâche ?

« Soyons honnête, tu aurais fais ton radin. Je t'ai permis de faire ta bonne action de la journée c'est tout. » Un clin d'oeil se faisant juste avant donc de poser cette question sur la présence de cette photo d'Ismaël dans son portefeuille. Tu sembles avoir toucher une corde sensible surtout en te présentant. Tu avais bien vu que la photo c'était volontaire. Elle était déchirée comme pour garder que le visage de ton frangin. Ce n'était pas du hasard, et en vu de la gêne que semble ressentir le champion de Castlerain, tes soupçons commencent à se confirmer. Tu en lèves le sourcils droit d'ailleurs attendant que le champion te réponde. Tu le vois même vérifier que tu l'as bien remis à sa place. Sourire en coin, insolence sur ton visage d'adolescent alors que tu as les bras croisés sur ton torse, attendant une explication comme une mère venant de réprimander son enfant. « Oui, je l'ai rangé, je me serai pas permis de te privée de cette magnifique photo de mon frangin. » Sourire amusé par la situation. Tu continues sur ta lancée, te foutant clairement de lui avec ton sourire rempli d'insolence. Tu te sens supérieur devant une détresse non assumée. Et tu termines par la question fatales au sujet de sentiments amoureux. Ricanement qui agacerait plus d'une personne devant une scène aussi odieuse. Tu ne devrais pas être fier de toi, pourtant tu te rends compte que de l'opportunité dont tu pourrais tirer de cette situation originale. Sans compter que Mallory rougit. La dernière fois que tu as rougis comme ça, c'était en présence de Nelly. Ce qui d'un côté t'amuse d'avantage et de l'autre t'y fais penser pendant deux secondes sur la signification de ce phénomène.

Puis, des mots finissent par sortir de la bouche de Mallory. Mais, tu gardes d'abord ton sourire. Puisque il semble se perdre dans ce qu'il te raconte. Jusqu'à ce qu'il affirme ne pas savoir ce que faisait cette photo ici-même. Souriant d'avantage devant tant de lâcheté de sa part, tu allais ouvrir la bouche alors qu'il renchérit et cette fois avec des mots plus piquant qui te font fermer ta bouche et perdre ton sourire en l'espace de quelques secondes. Tu fronces les sourcils perdant ton calme dans la foulée. Il croit quoi, lui ? Qu'il va s'en sortir comme ça ? Mais, t'es un Esperanza, et si malgré son amour inavoué pour Ismaël, il semble ne pas comprendre ce que ça veut dire, tu vas lui apprendre. Non, tu ne vas pas le lâcher, et tu vas même d'avantage te confronter à lui. Tu n'as jamais été le genre de gamin à partir en courant en pleure, c'était plutôt Eden, toi, tu rentres dans le tas, et ce depuis toujours. « T'es vraiment un sale con. Ça change pas ça, apparemment. Bref, tu ne m'apprends rien sur l’intérêt que me porte mon frère. Cela dit, ça tombe bien, il vient de renter. On a qu'à aller lui demander ce qu'il pense de la présence de cette photo dans ton stupide portefeuille ?! Je suis sur qu'il sera ravi d'apprendre que t'es un psychopathe amoureux de lui. » Tout ça en le fixant dans les yeux. Mallory ne te fait pas peur, loin de là. Si ce n'est son coté psychopathe envers ton frère. De toute façon, avec toi, on ne parle jamais de courage mais de témérité ou de bêtise. Ça dépend. Tu commences à faire demi-tour vers la porte pour aller voir Ismaël, bien que tu n'en ferais rien. Tu bluffes. Mais, est-ce que cet abruti prendre le risque de savoir si tu bluffes ou non ? S'il a réellement des sentiments cachés pour ton frère, il te retiendra. Tu prouveras à la fois son intérêt pour Isma, mais aussi que tu devrais te mettre au poker. Tu deviendrais un pro du bluff.

Ce n'est pas que ça l'amuse Mallory, la cruauté ; c'est surtout que les mots sont sa seule défense face à l'agression. Ce n'est pas son corps fragile et cassant qui va le protéger de quoi que ce soit ; quant à ses Pokémon, ils sont en train de faire une pause sur le terrain de l'arène, et s'il ne doute pas que Sophie doit être dans les parages, elle n'interviendra que si elle sent le danger et non cette drôle d'inquiétude qui perce son esprit, et qui lui fait perdre toutes ses couleurs au moins aussi vite qu'il a rougi. Parce que oui, Mallory sait très bien ce qu'il risque. Est-ce qu'il a revu Ismaël, ce gosse ? Est-ce qu'ils se sont rabibochés ? C'est pas vrai ce qu'il vient de dire, il sait qu'Isma tient à sa famille, mais les vieilles habitudes ont la vie dure et quand bien même voudrait-il les changer, ses réflexes de défense résident avant tout dans l'agression. Parce qu'il lui fait peur, Isaïah. Il détient son secret le mieux gardé, le plus précieusement protégé, le seul qui faisait de lui, et à ses yeux, quelqu'un d'encore vivant, quelqu'un avec des sentiments, des vrais. Que personne ne le sache, c'était important ; là, tout de suite, le champion a l'impression d'avoir été sali. Comme si la pureté de ce qu'il ressentait pour Ismaël était entachée par le savoir d'un autre, quelqu'un qui n'aurait sans doute aucun mal à s'en servir comme arme. Et clairement, il n'est pas prêt.

« T'es vraiment un sale con. Ça change pas ça, apparemment. » C'est ma seule arme contre vous. Il vaut mieux être un sale con qu'une victime du monde entier. Et il ne dit rien Mallory, il serre les dents, lui jette un regard acide, humilié, bafoué. Celui qui détient un secret aussi profond, aussi important et aussi grave que celui qu'Isaïah tient entre ses mains pourrait faire n'importe quoi de sa personne, absolument n'importe quoi pourvu qu'Ismaël ne soit jamais au courant de ça. « Bref, tu ne m'apprends rien sur l’intérêt que me porte mon frère. Cela dit, ça tombe bien, il vient de renter. On a qu'à aller lui demander ce qu'il pense de la présence de cette photo dans ton stupide portefeuille ?! Je suis sur qu'il sera ravi d'apprendre que t'es un psychopathe amoureux de lui. »

Non, non, tout mais pas ça, et c'est la panique qui prend le pas sur la colère alors, quand le gamin se détourne, qu'il n'entend même pas l'insulte Mallory, pris au piège, acculé comme un animal blessé qu'on aurait coincé pour l'achever. Ses grands yeux sombres brillent de peur maintenant, quand il se précipite vers le gosse qui a esquissé un pas vers l'avant, enfermant son poignet entre ses doigts frêles, moites. « Non, attends ! » Mallory n'a jamais su gérer sa peur. Que ce soit de lui ou des autres, il s'est toujours senti prisonnier du moment qu'il y avait de l'impuissance ; et là, il n'a absolument aucun moyen de le faire taire. Alors, peut-être que ses yeux d'encre supplient un peu le gosse qu'il vient d'insulter, même si c'est injuste, même si c'est trop tard. « Fais pas ça. S'te plaît, fais pas ça. » Parce qu'Ismaël ne doit jamais savoir. Ça ne rimerait à rien, il ne lui a jamais rien demandé, il n'a jamais rien espéré. Même cette dernière entrevue n'a absolument rien donné de plus si ce n'est l'apaisement de vieilles querelles ; il sait déjà qu'il ne mérite pas l'affection de quelqu'un comme l'aîné d'Isaïah, et il ne la demandera jamais. Alors pourquoi le lui révéler ? Il ne fait de mal à personne, sinon à lui-même.

Sa voix tremble, et ainsi recroquevillé sur lui même tandis qu'il lâche le poignet de l'adolescent, il ressemble  bien plus à un gamin que lui. « Ton frère, il... c'est pas vrai, ce que j'ai dit. Il te cherche, et... enfin, j'suis désolé. » Ça lui écorche les joues de dire ça, mais a-t-il seulement un autre choix ? Bien sûr que non. Si Isaïah lui dit la vérité, il va sûrement le perdre pour toujours. « Lui dis rien. J'ai pas l'intention d'lui en parler, c'est. Ça concerne que moi. S'il te plaît. » Je ferai tout ce que tu voudras.

Sourire en coin. Tu pivotes le regardant toujours d'un regard rempli de haine à son égard. Faut dire que tu ne le portes déjà pas dans ton cœur, mais en plus en te balançant des horreurs en pleine tronche, ça n'aide pas. Surtout que t'es sur qu'il disait la vérité. Ton frère en a rien à faire de toi. T'en es convaincu. Il te supplie de pas en parler à Ismaël, ce qui confirme donc ce que tu pensais, ces sentiments amoureux qu'il cachait à l'aide d'une photo au fond d'un portefeuille. Tu regardes le champion de haut en bas, passant par la main qui tient ton poignet. Il t'a retenu comme quelqu'un qui avait en effet un secret à garder, un secret que tu aurais découvert par ton esprit vif. Puis, il tente de retirer ce qu'il a dit vis à vis de Ismaël et toi, suivi d'excuses mais, tu comprends bien que c'est simplement pour que tu ne caftes rien à qui que ce soit. Ça ne t'étonnerait pas qu'Ismaël ne cherche pas à te retrouver, égoïste comme il est, après tout. Il continue de supplier de rien lui dire, que ça ne concerne que lui. Tu fronces les sourcils. Tu te doutes qu'il a du se passer quelques choses entre eux, une dispute où quelques choses du genre, pour qu'il réagisse de cette manière. Mais alors qu'il lâche ton poignet, tu croises les bras sur ta poitrines. « Très bien, et je gagne quoi en ne disant rien ? » Bha quoi ? Comment ça c'est pas honnête ? Il faut bien que tu y gagnes quelques choses, ça à l'air d'être un secret fort important pour le champion de type spectre. Tu hausses les épaules, regardant autour de toi. « Le badge d'arène d'office ? Ça serait pas de refus. » Bien que tu aurais un plaisir personnel à lui faire mordre la poussière un jour. Mais pas aujourd'hui, t'es pokémon ne sont sans doute pas prêt à faire face à des types spectre : non non non. Tu sais aussi qu'il n'a pas le droit mais tu veux voir sa réaction... Tu veux voir s'il serait capable de tout faire pour que tu gardes ce secret … bah encore secret quoi...

Il faut qu'il se taise. Il faut qu'il la ferme, et il n'a aucun moyen de le convaincre, il n'a aucun moyen de le lui demander qu'en le suppliant ; il suffit de regarder dans les yeux de ce gamin pour savoir que les menaces n'auront aucun effet sur lui. Les dents serrées par la peur, le souffle coupé, il entend enfin le bruit que fait un univers entier quand il s'effondre ; ses rêveries secrètes, ses amours d'adolescent qui ne l'ont jamais abandonné, tout ça, c'est encore là, ce n'est jamais vraiment parti. Ce n'est pas faute d'avoir essayé de les oublier, ces yeux bruns et rieurs sur la photographie qu'il regardait de temps en temps, quand il était seul, quand il lui manquait ou simplement quand il rêvait de se réveiller dans la peau d'un autre pour mériter ce qu'il ne lui donnerait jamais. « Très bien, et je gagne quoi en ne disant rien ? »

Bien sûr, pourquoi s'en priver, hein ? Songe Mallory en fronçant les sourcils un peu malgré lui, furieux, blessé et totalement pris au piège. Il ne va pas avoir le choix que d'accepter ses demandes, et ça le rend complètement dingue ; mais il va falloir plier. Il ne peut pas faire autrement. « Le badge d'arène d'office ? Ça serait pas de refus. » Non, ça c'est impossible et il secoue la tête, Mallory ; si c'est ça qu'il veut, il n'est absolument pas quelque chose qu'il est en mesure de lui concéder. « J'peux pas faire ça. Les champions sont chapeautés par le Système, tous les matches sont médiatisés, j'peux pas donner un badge comme ça et je suis sûr que tu le sais. » Sa demande n'a aucun sens, elle est stupide. « Et puis quoi, tu voudrais gagner un badge de façon aussi malhonnête ? Tu vas faire chanter le maître aussi, pour prendre sa place ? » Il va lui faire croire ça, ce petit connard ? C'est complètement ridicule. Il rêve d'un monde dans lequel un sortilège existerait pour lui faire oublier ce qu'il a vu en fouillant dans ses affaires.

« Demande moi quelque chose à ma portée, dit-il finalement, une grimace au bord des lèvres. Un badge, c'est pas possible, mais... on a tous besoin de quelque chose, non ? » C'est dingue comme il se fait l'impression d'un prostitué, tout à coup.

Evidemment qu'il ne pouvait pas faire ça. Tu gardais, cependant, ton sourire en coin et cette fois accompagné d'un regard amusé. Tu en hausses un sourcils alors qu'il te parle de faire chanter le maître. Tu pourrais, mais non, tu veux être reconnu à la place du Maitre de la ligue Pokémon de Lathéa. Tu le bouscules un peu. « ça va, je déconnais, arrête de geindre. Évidemment que je compte bien te battre lors d'un de ces combats médiatisés par le système. » Cependant, ton expression du visage démontre bien que tu attends quelques choses en retour. Tu ne vas pas te taire gratuitement. D'ailleurs... « De la thune. Pas beaucoup hein... Juste un petit peu de temps en temps. J'ai besoin de thune pour faire mon voyage pokémon. Ce serait dommage que je ne puisse plus manger et que je sois obligée de rentrer, me retrouvant face à Ismaël, non ? » Petit fumier, pourtant, tu es bien fier de toi. Même si en principe, tu n'es plus en fugue, tu as vu Eva lorsqu'elle est venue te chercher au commissariat après que Astéria t'ait arrêté pour vol. Elle t'a enguirlandé pour ta fugue et le vol... mais elle t'a fait promettre de te tenir correctement lors de ton voyage et de donner des nouvelles. C'est d'ailleurs aussi pour cette raison que tu es convaincu qu'Isma ne te cherche pas, mais après tout, qu'est-ce que Mallory peut en savoir ? En tout cas, il voit surement tes quatre pokéball à ta ceinture, donc ça prouve que tu fais un voyage pokémon : la façon dont tu l'as commencé ne regarde personne hormis les Esperanza, et puis combien même tu serais en fugue, tu aurais le moyen d'acheter le silence de Mallory, là, maintenant. C'est clair que s'il disait où est-ce qu'il t'avait vu... tu cracherais le morceau à Ismael. Cela dit, te faire entretenir par un champion sur le plan financier, c'est un bon plan, vu qu'en ce moment tu ne combats pas de dresseur, préférant les entraîner dans des zones paisibles avant d'être sur d'être à la hauteur. « C'est pas l'argent qui te manque toute façon soyons honnêtes, hein. C'est donc à ta portée. »

Jamais Mallory n'a connu une situation comparable, et pourtant il en a vu ; quand il était gamin, c'était un combat de tous les jours que de se lever pour aller affronter la horde sauvage que constituaient les enfants de son âge. Incapables de comprendre d'où venaient ses crises de rage, pourquoi son regard fuyant n'osait regarder les yeux de personne, pourquoi chaque mot, chaque phrase lui faisait peur. Victime des gosses mal élevés ou simplement malheureux, il était une proie facile, sans Pokémon pour le protéger. Seul Oliver représentait le bon défenseur de l'opprimé qu'il était, alors, sa seule barrière entre lui et la méchanceté ; et si certains esquivaient sa vigilance, la plupart d'entre eux se confrontaient au mur que représentait le gamin plein de bleus et de croûtes aux genoux, dont la témérité protégeait sans faillir un Mallory affaibli par les prémices de sa maladie. Il a toujours été protégé, aidé, aimé, en dépit de ce qu'il a toujours pensé.

Aujourd'hui pourtant, il se sent plus seul et fatigué que jamais.

Parce que le garçon face à lui a le visage presque commun de tous ces enfants qui ont ri, qui se sont moqués, qui l'ont menacé ; ce même regard du gosse qui se sent fort, puissant, qui ne craint pas la menace qu'il représente. « ça va, je déconnais, arrête de geindre. Évidemment que je compte bien te battre lors d'un de ces combats médiatisés par le système. » Qui dit qu'il va le battre ? Au vu de l'humiliation qu'il vient de subir, Mallory a bien l'intention de se rattraper à l'arène ; pas question de lui faire le plaisir d'échouer une seconde fois. Il grimace, Mallory ; son visage esquisse une moue méprisante mais contenue, conscient qu'en le provoquant, il n'arrangera absolument pas son cas.

« De la thune. Pas beaucoup hein... Juste un petit peu de temps en temps. J'ai besoin de thune pour faire mon voyage pokémon. Ce serait dommage que je ne puisse plus manger et que je sois obligée de rentrer, me retrouvant face à Ismaël, non ? » Sale petite merde, crachent ses yeux noirs et blessés là où dans son silence, il aurait eu envie de hurler. Son coeur se balance entre le chagrin et la haine et c'est dans ce mutisme assourdissant qu'il se cache, au creux de pensées noires et floues qui l'empêchent de réfléchir à tout autre chose ; Ismaël ne doit pas savoir. Jamais. « C'est pas l'argent qui te manque toute façon soyons honnêtes, hein. C'est donc à ta portée. » De l'argent, alors. Si c'est ça qu'il veut, c'est effectivement à sa portée ; après tout, c'est bien ce qu'il précise depuis le départ, ce putain de sale gosse, c'est sans la moindre gêne qu'il s'est servi sans lui demander son avis.

Alors, sa tête bascule sèchement d'avant en arrière, il pince les lèvres, croise les bras. Il n'a pas le choix et cette fois, Oliver ne sera pas là pour le protéger. « Très bien, si c'est de l'argent que tu veux, t'en auras. J'trouve ça désolant que tu sois si incapable de gagner un combat que t'en sois obligé de mendier, mais soit. » Ses sourcils se froncent, il le foudroie du regard maintenant Mallory, d'un avertissement muet qui ne trouvera, il le sait, pas le moindre écho. « Mais j'suis pas une banque. Et en échange, pas un seul mot à Ismaël. » Il ose à peine imaginer le regard du baroudeur s'il apprenait une chose pareille ; sa honte, aussi, quand bien même se serait-il déjà préparé à ce cas de figure en cas d'erreur. « J'ai bien assez d'emmerdes comme ça pour en rajouter, merci bien. »

T'es plutôt fier de toi. Fallait admettre... Faire du chantage ce n'est pas très beau, mais là.. on peut supposer que c'était mérité. Après tout, il t'a dit des horreurs, et ce même avant cet histoire. Quelle genre de personne se permet d'insulter tout une famille, hein ? Mallory n'a que le revers du bâton du jeune homme que tu deviens. Tu es un Esperanza et ça veut dire ce que ça veut dire. Il prend la parole, te piquant un peu. En échange pas un seul mot à Ismaël : bon ça ne risque pas, mais tu t’abstiens de lui dire. « Oui, donc je suppose que je peux en plus te demander un peu de gentillesse. Parce que à force de me piquer comme tu as tendance à le faire... je peux devenir bavard, tu sais ? » Tu tends ta main pour réclamer une première poignée d'argent, pliant tes doigts comme pour clairement élaborer la demande. « Sache aussi, que tes emmerdes je m'en tape un peu. On m'a appris que c'était chacun pour sa peau. » Oh, c'était à la fois loin de la vérité et à la fois proche. Eva a essayé de t'inculquer que la famille et les proches sont le plus importants. Il était important pour elle que tu connaisses le partages et la cohésion... Mais, avec Ismaël tu avais plutot une autre vision de la vie. Du chacun pour soit, de la solitude, du rejet. Tu as les deux traits de caractères, tout dépend de la situation. Sans doute qu'avec Nelly tu aurais ce partage et cette confiance en autrui... Mais, face à Mallory, il n'était que question de solitude et de rejet. Cela ne pouvait être autrement. « Je te donnerai une adresse pour que tu m'envoies la thune que j'aurai besoin. » Tu souris en coin, ouais tu donneras l'adresse de Jaeden, il te mettra tout ça de côté. « On dit combien...  deux cent pokédollars par semaine ? Mh, allez je te fais moitié prix : cent pokédollars. » Tu ne pourrais plus fier, même si moralement tu ne devrais pas, et tu devrais même avoir honte de toi-même. Mais pourtant, ce n'est pas le cas, et tu fixes mêmes Mallory avec ce sourire insolent qui conclus bien le fait qu'il est dans la merde si ne satisfait pas tes... désirs ? Ouais, tu te prend pour un petit roi devant son serviteur... devant son bouffon.

« Oui, donc je suppose que je peux en plus te demander un peu de gentillesse. Parce que à force de me piquer comme tu as tendance à le faire... je peux devenir bavard, tu sais ? » Ce ne serait pas dans son intérêt, songe un Mallory aux lèvres résolument pincées, qui observe le jeune homme avec circonspection tandis que ce dernier tend une main insolente pour récupérer ce qu'il considère très certainement comme son dû. Elle dirait quoi, leur folle de grande soeur, si elle voyait ce gamin faire chanter le champion contre un secret comme celui-ci ? Mallory aurait sans doute tout donné pour le voir ; au lieu de cela il soupire, le chanteur, avant de fouiller dans son portefeuille pour ranger la photographie, puis en tirer une liasse de billets qu'il dépose dans sa main de sale petit fouineur. « Vas-y mollo avec les ordres, Esperanza. T'es aussi gagnant que moi dans cette histoire alors me demande pas d'être aimable avec un sale petit con qui m'extorque. » C'est bien beau d'être victime d'un chantage aussi grossier ; il ne faudrait pas en plus qu'il lui lèche les pieds non ? Il joue avec le feu Mallory, mais il n'y peut rien ; il n'a pas vraiment l'intention de se rendre sans se débattre un peu, même si ce n'est que pour la forme.

« Sache aussi, que tes emmerdes je m'en tape un peu. On m'a appris que c'était chacun pour sa peau. » Un sourire cynique se dessine sur les lèvres sèches du champion ; alors quoi, il va lui faire croire qu'il a une vie difficile, ce petit con ? Au prétexte qu'Isma est parti, monsieur est au bout de sa vie ? S'il a été incapable d'affronter les véritables remous de sa vie, alors que se serait-il passé s'il était le porteur forcé de la même tare que lui ? Ils le font toujours beaucoup rire, les gens du commun qui se plaignent ; aucun ne serait jamais capable de supporter les lourdes affres de sa souffrance. Alors peut-être qu'il lui ricane un peu au nez, en dépit de son évidente position de faiblesse ; c'est sans doute sa façon à lui de se montrer fort, là où il aurait simplement envie de hurler.

« Je te donnerai une adresse pour que tu m'envoies la thune que j'aurai besoin. On dit combien...  deux cent pokédollars par semaine ? Mh, allez je te fais moitié prix : cent pokédollars. » Quatre cent Pokédollars par mois rien que pour ce sale petit clown ; clairement, ça fait cher le secret, songe Mallory en se renfrognant, avant de pousser un long soupir. Son silence, il va l'acheter : il n'a absolument pas le choix, de toute manière. « C'est pas tout à fait comme si j'avais le choix, à l'évidence. Ecris-moi l'adresse, je t'enverrai ça. » Et tant pis pour tout ce que cela lui coûtera en dignité, visiblement. « Ça t'arrive souvent, ça, au fait ? Demande-t-il, sur un ton peut-être un peu trop faussement détaché. D'extorquer des gens honnêtes pour payer ton incompétence, j'veux dire. Elle en pense quoi de ça, ta charmante grande soeur ? » Il s'en souvient, d'Eva ; d'elle, et de sa façon bien à elle de régler les conflits. « Quelque chose me dit qu'elle doit pas beaucoup approuver ce genre de comportements. Il en aurait pensé quoi ton p'tit frère à ton avis ? » Et Sophie d'apparaître presque aussitôt devant lui ; elle ne sera pas d'une grande aide pour le chantage, mais sait-on jamais pour le reste.

Sourire aux lèvres. Fier de toi. Toi, Isaïah Esperanza, tu te sens fier. Pas que tu devrais l'être, pourtant c'est le cas. En récupérant la liasse, tu exécutes un clin d'oeil au champion. Tu comptes les billets d'ailleurs. Comme si le mec en face aurait été apte de t'arnaquer. C'est pourtant toi, le maître chanteur. Aussi gagnant que lui ? Sur quel point ? Tu hausses les épaules, tu ne cherches pas vraiment à comprendre et tu t'en tapes, tu sens la richesse te frôler, même si c'est d'une manière malhonnête. La loi du plus fort. Tu ne vis que par cette loi depuis le début de ta fugue. Tu es fort, et tu comptes bien le prouver. Pas que tu te plains de ta vie, pas vraiment. Tu t'en plains, tu vis avec l'absence d'Eden et d'Isma et tant pis, en soit. Tu t'adaptes juste à ta vie qu'on te donne depuis Myrtha, tout simplement, mais sans forcément t'en plaindre. Tu attrapes un carnet et un stylo en fouillant dans ton sac. Tu notes, ainsi, l'adresse de Jaeden. Jusqu'à ce que Mallory te pose une question assez intéressante, en soit. Bien qu'elle serve surtout à te piquer, à l'évidence, ça ne fonctionne pas. Tu hausses simplement les épaules. « Je m'en serai inquiété si tu étais réellement quelqu'un de parfait et d'honnête. » Arrachant le papier de son calepin et lui tendant le morceau de papier avec une adresse griffonner dessus, tu fixes Mallory dans les yeux. « En vue du souvenir que j'ai de toi, je crois qu'Eden serait en train de se bidonner derrière moi. Cela dit, la prochaine fois que tu fais références à mon frère, je te conseille de te méfier. » Tu n'as jamais réellement apprécier qu'on te parle d'Eden de cette manière. Tu ranges les objets dans ton sac avant de glisser tes mains dans tes poches. « Et puis, ce que Eva ne sait pas, elle ne peut pas réprimander. D'ailleurs, si elle sait que tu m'as vu, tu pourras dire au revoir à ton secret. » Tu observes l'Ectoplasma et tu hausses les sourcils. « C'est bien dommage d'avoir un pokémon aussi cool, sans en avoir le réel étoffe et le potentiel adéquat. M'enfin. » Tu souris, fièrement, une dernière fois. « On se reverra, Edgerton. » Tu comptes bien le battre un jour et ajouter son badge à ta future collection : mais pas maintenant. Ton équipe se ferait écraser, tu le sais très bien. De l'entraînement, surtout du coté de ton Grainipiot. Tu hausses les épaules en regardant autour de toi avant de te rapprocher de la porte de sortie. « Oublie pas, toutes les semaines hein. »