Ne va pas te chercher d’explication, Nym, il n’y en a aucune. Tu étais bien, chez toi, à prendre le temps de ne rien faire, mais surtout de ne rien faire en buvant quand tu as reçu un appel. Ce n’est pas une mission, mais un de tes collègues t’a parlé d’un pokémon d’eau qu’il voulait capturer pour sa gamine et qu’il était bloqué. Et c’est cool, tu vois, parce que ça t’a rappelé à la fois que t’as personne, que t’as pas de gosse, que t’es vieux et en plus que toi, t’as que Vega avec toi. Et donc t’étais pas frais, t’avais envie de dormir, t’as dit ‘oui’ pour faire plaisir avant de raccrocher et plonger dans le sommeil.

La suite de l’histoire est aussi ridicule que gênante. T’as oublié. T’es resté 3 jours de plus à la maison avec ton rythme de vie autodestructeur, et ce même ami t’as envoyé un sms pour savoir si tu avais pu aller à la plage. Et… bah ouais hein, t’es un mec qui mène pas une bonne vie, qui rumine beaucoup, mais t’es pas un sale type. Quand tu dis oui, tu t’y tiens, donc te voilà à partir de chez toi presqu’en courant.

Sur le chemin, tu marches vite, Vega scotché à tes jambes, l’air curieux d’où tu peux bien l’emmener. C’est d’ailleurs ton ami brûlant qui attire ton regard sur une jeune femme. Dans votre dos, tu l’aperçois plusieurs fois sur le même chemin que toi, et le Caninos semble presque curieux d’aller vers elle. Pourtant, mon vieux, toi t’as envie de tout, clairement, sauf d’aller vers de nouvelle personne, alors tu forces le pas, jusqu’à la semer… enfin.

Vous arrivez à la plage en fin de journée et tu as mal aux pieds. En râlant tout seul contre toi, ton collègue, sa gamine et environ un million d’autres trucs, tu finis par fais valser tes chaussures sur le sable, remonter ton pantalon et avancer droit vers l’eau pour aller y tremper tes pieds rougis et douloureux. Il faut peu de choses pour te soulager, tu vois…

Le truc, Nym, c’est que Vega ne te suit pas. Il n’aime pas l’eau et c’est plutôt compréhensif. Par contre, mon vieux, ce que tu ne prévois pas, c’est qu’il se mette à renifler le sable en avançant lentement. De dos, tu ne vois rien venir, mais quand tu entends un jappement (ce Caninos continue de crier comme un bébé, c’est affreux), que tu te retournes et…

« Vous ? »

Comment dire que tu ne sais absolument pas qui est cette jolie jeune femme, mais que tu es certain qu’il s’agit de la même jolie jeune femme qui te suivait sur le chemin. Tu sors de l’eau, et rapidement tu vas vers elle, et Vega qui s’est mis en travers de son chemin. D’un sifflement le Caninos s’écarte pour venir se coller à toi, alors que tu plisses un peu les yeux.

« Vous me suivez ? »

Ça a été plus fort que toi, Aloy. A peine as-tu eu enfin terminé les préparatifs pour accueillir tes premiers Pokémon dans l’enceinte de l’élevage, que tu t’es précipitée. Aucune réflexion dans tes gestes, en fait, ma grande, tu as littéralement foncé tête baissée. Une carte. Ton doigt. Le hasard. Tu aurais pu choisir une zone proche de chez toi pour commencer, mais tu sais quoi ? Tu voulais avoir l’impression de partir à l’aventure, et c’est le même frisson que celui que tu pouvais ressentir quand tu partais en excursion autour de Frimapic, qui te traverses, lorsque tu quittes la maison avec ton sac sur les épaules, et évidemment, Koda, dans ton sac.

Dans ta chance, Aloy, tu n’es pas tombé sur une zone trop lointaine. La plage Carapagos, ce n’est pas la porte à côté non plus, mais ce n’est pas comme si tu devais marcher pendant deux jours non plus. Du coup, c’est confiante que tu t’élances sur la route, certaine que, de toute manière, il ne peut rien t’arriver. Et tu sais quoi ? C’est tout l’inverse. Après quinze minutes, un type en rollers t’es déjà rentrée dedans sur le côté du chemin, et il a eu le culot de te reprocher ta présence ici, précisément. Une heure plus tard, c’est un vélo que tu as esquiver de justesse en te jetant dans un buisson. Pour finir, tu t’es retrouvée à faire un bout de chemin avec une maman, et ses quatre enfants qui rentraient chez eux, forcément, elle a voulu faire la conversation, tu as du supporter les trois bambins pendant près de vingt minutes et tu as fini par te demander si cette bonne femme était humaine, pour être capable d’endurer cet enfer au quotidien.

Tu t’es sentie lessivée bien plus vite que tu ne l’aurais imaginée, vois-tu. Heureusement, sur la dernière ligne droite, tu as pu souffler. La route s’était avérée étrangement déserte, si bien que tu avais pu tranquillement marcher, à ton rythme, les yeux rivés sur la carte de ton Motismart pour être certaine que tu allais dans la bonne direction.

Lorsque la large plage était apparue dans ton champ de vision, tu avais accéléré le pas, tu avais même fini par te mettre à courir comme une enfant, et puis, enfin sur le sable … il avait fallu que tu te stoppes. En fait, Aloy, tu avais eu la surprise de te retrouver nez à nez avec un Caninos, qui t’avais comme barrer le passage pendant plusieurs minutes avant que son dresseur ne vous rejoigne. « Moi ? » Et là, ma grande, tu avais tourné la tête, dans tous les sens, pour regarder autour de vous, histoire de voir si quelqu’un d’autre se trouvait dans les parages. Ça n’était pas le cas. « Vous … vous suivre ? Pourquoi est-ce que je vous suivrais ? On se connait ? » Il ne manquait plus que ça, tiens. Après toutes les galères sur la route, voilà que tu tombais sur un type bizarre et visiblement, complètement paranoïaque.

Franchement Nym, tu dois être un malchanceux fini pour te retrouver avec soit une stalkeuse soit une malade mentale qui te suit la seule fois où tu te retrouves à devoir aller dehors. Ça te dépite, et c’est certain que ça vient teinter l’ombre de tes iris pour leur donner un côté inquiétant, pas forcément agressif, mais de ces gens que l’on a pas spécialement envie de côtoyer très longtemps. À côté de toi, Vega fait un mouvement de tête, puis tend le nez vers la jolie brune.

« Oui vous. Il vous reconnaît, ne mentez pas, mademoiselle… »

Tu es plat, un peu saoulé parce que tu n’as pas vraiment envie de jouer à ça maintenant. Déjà, à la base toi tu ne voulais pas aller lui parler. C’était sans compter sur ton Caninos qui, lui, a décidé qu’il avait envie de venir fouiner du côté de la donzelle. Au moins, tu peux te targuer d’avoir donné de bons goûts à ton pokémon, ce n’est pas une petite nénette désagréable à regarder sur laquelle il a jeté son dévolu.

Tu soupires encore, avant de passer une main dans tes cheveux que tu as probablement encore oublié de coiffer ce matin. Tes yeux passent sur la jeune femme, s’accrochent à ses yeux un instant, avant que tu ne les détournes vers Vega qui continue de se tenir droit comme une I, le nez levé, les oreilles vers la brune. Non, vraiment il n’en démord pas.

« Non, mais vous me suivez depuis Jude’s Creek. Vous êtes qui ? Un reporter ? Si c’est pour avoir des infos sur mes études, voyez ça avec mon chef, moi je n’ai rien le droit de dire. Et tu secoues la tête en faisant demi-tour. Jamais tranquille… Que tu marmonnes en avançant d’un pas. Vega, en route ! »

Et bon, ton effet qui aurait pu être sacrément théâtral se meurt dans l’oeuf puisque tu ne parviens pas à faire plus de deux pas avant de voir que le Caninos n’a pas bougé d’une once, ses yeux toujours fixés sur la jeune femme. Tu t’arrêtes, tu pivotes à nouveau et pendant quelques instants c’est une expression clairement désespérée qui se peint sur tes traits avant que tu ne finisses pas reprendre :

« Vega ! Eh… Ne fais pas ton têtu, je te donnerai des friandises quand on se couchera ! Il tourne la tête te regarde et refuse en grondant son cri. Nan, mais sérieux mon vieux ? Tu pactises avec l’ennemi, là ! »

Parce que les reporters, les stalkers et les fous furieux qui te traînent dans les pieds, ce sont clairement tes ennemis. Ça et tout ceux qui gâche tes balades, qui frappent à ta porte quand tu tises, qui se croient le droit de te dire quoi faire ou comment aller mieux et… Ouais bon, la liste est longue, mais aussi jolie soit-elle, elle aurait mieux faire de ne pas faire partie d’un de ces groupes, c’est tout.

Visiblement, ma grande, ce n’est pas ton jour. Toi qui t’imaginais pouvoir faire une première journée de capture, tranquillement, sur la plage. Toi qui pensais pouvoir travailler – oui, c’est comme ça que tu appelles ça, hé, c’est du sérieux, pour toi – en paix, pour ton élevage, disons que si tu n’avais pas ton petit caractère, tu pourrais vite déchanter parce que là, tu as clairement l’impression désagréable d’être – encore – tombée sur un os. Ce type, Aloy, tu ne le connais pas le moins du monde. Tu ne l’as jamais vu. Et pourtant, il est là, devant toi, avec son Caninos, à t’accuser de l’avoir suivi de façon tout à fait arbitraire. Et tu as beau lui dire que, non, tu ne lui suis pas, lui rappeler qu’il n’est qu’un inconnu pour toi … et bien rien n’y fait.

Non, en fait, subitement, le voilà pratiquement à te traiter de menteuse, puis à ajouter des trucs complètement incompréhensibles à base … de quoi ? D’études. De reporter. De chef. Bref, tout un tas de choses que tu ne comprends évidemment pas et en plus, par Arceus, ce qu’il peut être parfaitement désagréable. Et puis il râle, en plus. Il ne te laisse même pas en placer une. Et toi, Aloy, tu es douce. Parfaitement adorable dans ton genre. Une véritable crème. Mais aujourd’hui, trop, c’est trop. Alors quand il s’éloigne, sans même parvenir à faire en sorte que son Caninos ne lui emboîte le pas, toi, tu finis par gonfler les joues tel un Rondoudou fâché, et puis, tu viens placer des mains sur tes hanches, comme le fait ta mère lorsqu’elle n’approuve pas ton comportement. « Vous m’avez l’air aussi en pétard que vos cheveux ! » Que tu lui lances, subitement, en fronçant les sourcils, avant de soupirer. « Mais c’est pas une raison pour agresser les honnêtes gens, monsieur Parano. »

Et tu essaies, vraiment, tu fais tous les efforts du monde pour ne pas tenir compte de son comportement. L’ennemie. Franchement. Est-ce que tu as l’air si dangereuse que ça ? Toi ? Tu sais bien que non. Et puisque tu as une sainte horreur qu’on te prenne pour ce que tu n’es pas, tu finis par fouiller ta poche, et tu attrapes ta carte dresseur avant de t’avancer et tu viens littéralement lui coller sous le nez. « Là, vous voyez. Lieu d’habitation. Jude’s Creek. » Tu tapotes encore un peu ta carte, pour être certaine qu’il lise bien clairement son contenu. « Je suis éleveuse, et mon élevage est à Jude’s Creek, je suis ici pour rechercher des Pokémon aquatiques. On a dû prendre la même route ! » A toi, ça te parait très logique, en tout cas. « Vous me croyez maintenant ? Ou alors j’appelle ma maman pour que vous puissiez lui demander. »

T’es vraiment en train de péter un scandale sur la place, là, Nym. Tu t’en rends compte en plus, mais tu as beau le savoir, et bien tu es de mauvais poil et ça vient jusqu’à changer complètement ton attitude habituellement si bienveillant. Enfin… elle l’était, maintenant disons simplement que tu es rouillé, hein. Du coup, tu râles, tu balances tout ce que tu as lui dire d’un coup et tu tentes de partir. Fuir serait plus vrai, mais tu essaies de cacher ça sous ta sortie théâtrale et… non. Non, non, et re-non même.

« QUOI ?! Tu t’étrangles à moitié. Ils ont quoi mes cheveux ?! »

Attends, toi t’étais bien sérieux quand tu parlais de reporter, de boulot et de tes recherches, alors t’as un peu de mal à voir ce que tes tifs viennent faire dans l’histoire. Tu te gonfles, prêt à l’envoyer balader en prenant un de ses traits physiques pour lui rendre la pareille, sauf que, mon vieux Nym, le temps que tu cherches une difformité sur elle (sans succès hein) elle a le temps de te demander de te calmer et puis te coller sa carte sous le nez. Et là, enfin, tu te calmes. D’un coup, c’est presque inquiétant.

« Ah. Vous vivez à Jude’s Creek… Que tu répètes en parcourant la carte et en notant aussi vite son identité, sa frimousse adorable sur la photo et son âge. Outch, tu te fais vieux, mec. Merde… Tu passes une main sur ton visage, autant pour détourner les yeux de sa carte et oublier ce que tu as vu, que parce que tu comprends que tu as merdé. Excusez-moi je… suis crevé et j’ai mal aux pieds. »

Ça ne change rien, qu’on se le dise, mais toi c’est l’excuse que tu trouves, plutôt que de dire que tu es un vieil ours aigri et qu’en plus tu vas bientôt ressentir le manque de l’alcool en toi. Tu recules, en venant passer tes mains dans tes cheveux, pour tenter de les aplatir au mieux, vu que du coup tu te doutes qu’elle parlait de ta coupe en épis, puis tu te reprends, un peu bougons, mais clairement plus doucement.

« Mes excuses, vraiment. Je vous ai vu plus tôt sur la route et du coup j’ai cru que… enfin, vous avez compris. Et tu lèves tes mains, avec un drôle de sourire en coin, qui te fait un peu une tête de petit voyou. Laissez votre maman en dehors de ça et réglons ça en adulte. Tu lui tends la main, tout ça coup. Je suis désolé, si je peux me rattraper d’une manière ou d’une autre, dites-le-moi. Et je m’appelle Nym, je viens de Jude’s Creek aussi. »

Tu sens Vega bouger contre toi et pour une des rares fois depuis qu’il est avec toi, il s’approche de l’inconnue pour poser son gros nez humide et chaud contre sa main qu’elle a posé contre ses hanches en soufflant fortement.

« Et lui c’est Vega. Vous avez la côte avec lui… Tu fais une demi-moue. Je serais presque jaloux… Que tu rajoutes en lui envoyant un regard qui crie presque “traitre” à travers tes yeux sombres. »

Bon. On peut dire que sur le coup, tu n’y vas pas de main morte. Tu n’es pas violente, attention, tu n’es pas non plus impolie. En fait, Aloy, tu es très fidèle à toi-même. Tu apportes les preuves de ce que tu avances, parce que, tu les as, là, à portée de main et que tu as les moyens de lui coller sous le nez ce qui, on ne va pas se mentir, t’apportes énormément de satisfaction. Tu n’as jamais été du genre à te laisser faire, ma grande, hors de question de te laisser marcher dessus par n’importe qui sous prétexte que tu es une petite nana, toute seule, avec un Laporeille dans son sac à dos. D’ailleurs, en parlant de ça, en te sentant t’agacer légèrement, et en entendant que tu viens de hausser un peu le temps, Koda s’est agité, tu l’as senti dans ton dos. Il est parvenu à se défaire de ton sac à dos pour faire un bon sur le sol et maintenant, il est là, posté à tes pieds en train de se trémousser en lançant à l’inconnu des gestes parfaitement scandalisés.

Heureusement, Aloy, cet homme, s’il est clairement étrange, n’est pas trop insistant. Il te suffit de lui coller ta carte de dresseur sous le nez, et de parler de ta maman pour qu’il change radicalement d’attitude face à toi. Il a compris son erreur, et tu le vois à son regard alors, avec un sourire ravi – et fier – tu viens remettre rapidement ta carte dresseur dans la poche de ton jean avant de relever le nez vers lui. « Bon, et bien à ce que je vois il y a tout de même un être humain sous ce rude pelage d’Ursaring. » Et … ouais, tu ne devrais peut-être pas trop faire la maligne, mais, encore une fois, c’est dans ton caractère, et c’est plus fort que toi.

Ton Motismart, préalablement sorti au cours de ta super menace de l’appel à la maman rejoins lui aussi ta poche après quelques secondes. « C’est déjà oublié, mais si vous voulez que je vous pardonne complètement, je veux bien une glace. J’ai vu un marchand à l’entrée de la plage. » Et toujours ce sourire, parfaitement adorable tandis que du doigt, tu lui désignes l’endroit où tu as vu le stand tout rose. « Je suis ravie de te rencontrer, Nym de Jude’s Creek, moi c’est Aloy, mais je suis certaine que tu as déjà lu ça sur ma carte. » Ou plutôt, tu t’en doutes fortement. « Oh, il ne faut pas, mon père dit toujours que j’ai un don avec certains Pokémon … » Et tu te mets finalement à genoux, pour tendre la main en direction du Caninos. « Mais si tu veux mon avis, c’est juste un papa qui dirait n’importe quoi pour sa fille. » Et voilà que Koda vient se blottir contre toi, en voyant que tu t’intéresses à un autre que lui et que tu ne lui as pas accordé un mot depuis qu’il a sauté dans le sable pour faire front avec toi. « Lui c’est Koda, mon Pokémon peluche. Le tout premier Pokémon de mon élevage, aussi. »

« Un Ursaring, rien que ça ? Tu marmonnes, sans vraiment savoir si tu dois te vexer ou pas pour ça. Au final, elle a quand même plutôt raison. Puis, un être humain, poussez pas trop non plus hein. »

Ouais parce que toi, tu ne te considères plus vraiment comment un être humain, ou plus tout à fait. Trop aigri, trop dans le refus de la vie, trop de trop sûrement. En tout cas, tu la laisses quand même prendre cette revanche et tu as même la gentillesse (ou la folie, tu vas voir Nym tu vas vite changer d’avis) de lui proposer de te racheter d’une manière ou d’une autre. Et… ouais, quand elle parle de glacier, de glace, en gros de moment à partager et bien tu changes d’avis. C’était une folie (on te l’avait dit mon vieux).

« Heu, je n’ai pas vraiment d’arg… »

Pas le temps de terminer cette vieille excuse à deux ronds parce qu’elle vient accepter ta main et surtout elle se présente. Elle. Aloy. Et elle passe au tutoiement comme si c’était tout à fait normal. Et toi, Nym, tu te retrouves avec la bouche ouverte, sans savoir quoi dire, sans réussir à trouver une excuse pour t’enfuir en courant. Ses yeux te noient encore une fois, et tu comprends, mon vieux, que tu as perdu.

« Enchanté Aloy, je ne sais pas si je suis aussi ravi que toi, mais faisons en sorte que oui. Et tu as un drôle de soupire, résigné et prêt à faire des efforts. D’ailleurs tu affiches un léger sourire. Peut-être oui, mais en tout cas, tu as le don avec celui-là. Vega n’est pas vraiment le plus hardi des Caninos. »

Tes yeux glissent de la jeune femme qui s’est accroupie pour se présenter à ton pokémon pour aller au sien, qui t’intrigue clairement. Laporeille, tu connais, mais tu ne les as jamais étudiés. Par contre, en en voyant un de si près, tu as clairement envie d’aller mettre ta main dans son pelage pour voir s’il est aussi doux qu’il en a l’air. D’ailleurs, il se rend compte de ton regard insistant, et toi, tu es obligé de tourner la tête.

« Il est bien beau. Il a l’air… Tu hésites sur le terme et tu finis par demander plus que proposer. Pelucheux ? Il est aussi doux qu’on le dirait ? Et pour la deuxième fois qu’elle en parle, tu finis par imprimer ce qu’elle dit à propos de son métier, et sa présence ici. Éleveuse, hein ? Tu es installée à Jude’s Creek du coup ? Et tu as un instant d’hésitation, prêt à lui demander si ce n’est pas trop tôt pour son jeune âge mais tu finis par éviter la boulette. Tu vas te spécialiser en pokémon aquatique ? »

D’ailleurs, maintenant que Vega a eu son bonjour, il a l’air beaucoup plus conciliant pour se mettre en route. Quand tu te mets en route vers le fameux marchand de glace, le Caninos te suit en venant caler sa tête sous ta main pendante. Et toi, tu jettes un oeil à la brune pour savoir si elle te suit. Et ce n’est qu’arriver là-bas que tu lui dis :

« Tu veux quoi ? Et tu reprends ce drôle de sourire un peu fatigué, clairement pas aussi brillant qu’avant. Choisis ce qui te fait plaisir, du coup. Que tu lui expliques en sortant ton porte-feuille. Je régale. »

Certains diront probablement que tu n’as pas la moindre gêne, Aloy. Et c’est un peu vrai. Tu ne crains pas tes semblables, tu ne crains pas non plus les Pokémon, d’ailleurs, que ce soit ceux d’autres dresseurs, où qu’ils soient sauvages. En fait, ça te rend la vie bien plus facile, et c’est parce que tu as remarqué qu’en agissant comme ça, tu te prenais bien moins la tête que la majorité de la population. Ça agace tes parents. Ta mère, surtout, et ton père te rappelles bien souvent à quel point, à notre époque, il est imprudent d’aller comme tu le fais vers autrui. De suivre des inconnus, parfois, ou encore de les guider toi-même. Toi, pourtant, ma grande, tu as fait le choix de continuer comme ça, sur cette lancée, et tu restes persuadée que tu iras loin comme ça.

Regarde. Face à Nym, par exemple, tu aurais pu … t’énerver un coup, lui déballer ta façon de penser, et puis disparaître, t’éloigner – en adoptant une démarche fâchée, sinon c’est moins drôle – en le laissant en plan. Au lieu de ça, tu fais sauter la barrière du vouvoiement sans même lui demander son avis, tu prends le culot de mettre sur le tapis l’idée de t’offrir une glace pour se faire pardonner, et puis, tu t’intéresses à son Pokémon, parce que, tu as beau t’être spécialisée pour l’élevage, toi, tous les Pokémon t’intéressent. « Pelucheux. Oui, c’est le mot ! » Tu as un immense sourire maintenant que la discussion a dévié sur Koda. D’ailleurs, Aloy, tu n’as pas la moindre hésitation, quand il te pose cette question sur le pelage de ton Pokémon, tu viens attraper le Laporeille à deux mains pour le tendre en direction de l’homme. « Vas-y, touche le si tu veux, il adore qu’on papouille. » Et tu ne le ferais certainement pas si tu n’étais pas certaine d’une réaction plus que positive de la part de Koda.

« Non, pas aquatiques ! Je suis spécialiste des Pokémon originaires de Sinnoh, c’est ma région natale. Mais je viens voir si des Pokémon aquatiques de Sinnoh ne vivent pas dans les parages. » Tu parles trop, sans doute. Tu n’as pas le moindre souci à donner autant de détails sur les raisons de ton voyage, de ta présence ici, sur ton élevage, aussi. D’ailleurs, toujours avec la même prudence inexistante, te voilà à suivre le grand bonhomme – peu enjoué, clairement – jusqu’au stand de glace. « Oh, baie Mangou s’il vous plait ! » Que tu indiques, directement au marchand de glace qui s’empresse de te préparer un petit cornet que tu attrapes à la hâte. « Et bah voilà, Nym, tu es tout pardonné. » Que tu lui envoies, en goutant ta glace, à la fois sucrée et légèrement amère. « Et toi alors, tu fais quoi dans la vie ? Tu parlais d’études ? Tu fais … des recherches ? » Tu fais un pas en avant, et tu lèves le nez pour l’observer, avec une curiosité dévorante dans les yeux. « T’es un scientifique ? Tu travailles sur quoi ? »

Tu as détourné les yeux en voyant que le Laporeille te regardait fixement, et parce que te connaissant, Nym, tu serais bien capable de te mettre à l’étudier sous toutes les coutures et que le pauvre pokémon ne sera probablement pas d’accord. Sa dresseuse non plus. Par contre, quand elle l’attrape et qu’elle vient quasiment te le coller sous le nez, et bien tu ne résistes pas à l’envie d’approcher ta main, lui laisser sentir avant de toucher sa tête.

« Oh oui, il est vraiment doux. On dirait un mélange de laine de Moumouton et de duvet de Toudoudou. Tu glisses un peu mieux ta main contre sa petite bouille et tu lui offres même une gratouille sous le menton. Tu es bien mignon, Koda. »

Et tu te recules, parce que la douceur de ce pokémon serait presque capable de te faire fondre et ça, non, tu n’en veux vraiment pas ! Tu préfères prendre le large et l’entraîner avec toi vers le vendeur de glace en détournant la conversation vers quelque chose que tu maîtrises mieux. Enfin, que tu penses mieux maîtriser. Parce que mon vieux, quand elle parle de la thématique de son élevage, tu t’éteins. En faite, tu as la main tendue pour récupérer ta glace à baie Myrte, commandée pendant qu’elle parlait et si le vendeur la glisse entre tes doigts, tu es si bien figée qu’elle glisse et vient s’écraser au sol.

C’est le “sprouch” sur le sol et le cri surpris du vendeur qui te ramènent sur terre. Tu es glacé, Nym, gelé jusqu’au coeur, et tu as l’impression que tu vas vomir. Ce simple nom, cette région, ça a emporté un flot de souvenirs en toi qui ont manqué de te faire chuter au sol. Au final, le vendeur se répand en excuses alors que c’est de ta faute et quand tu récupères ton autre glace, tu as réussi à reprendre un peu ton calme.

« Je vois, c’est un bon projet. J’espère… J’espère que tu y parviendras alors. Bon, ce n’est pas encore ça, mon vieux, mais tu te dis que ça rentre dans ton portrait désagréable que tu dessines devant elle depuis que tu lui parles. Et qu’est-ce qu’une jeune femme de cette région (tu n’arrives même pas à en dire le nom, c’est terrible) fait à Lathea ? »

Tu la laisses récupérer sa glace et tu arrives à lui offrir un petit sourire quand elle te dit que tu es pardonné. Tu ne le mérites pas, sûrement pas avec une simple glace, mais tu n’as pas envie de devoir le lui expliquer. À la place, tu fais quelques pas pour t’écarter du glacier et t’asseoir sur un banc, en bordure de plage, avant de répondre avec cette passion qui te donne enfin l’air d’être vivant :

« Je suis un scientifique oui. Pas dans les laboratoires, je suis sur le terrain, et je mène des études de plusieurs mois sur des espèces de pokémon, afin de mieux comprendre comment elles vivent à l’état sauvage, leur code social, leur particularité. Tout ça sert ensuite à mieux comprendre nos pokémons. Tu laisses Vega goûter à ta glace qui a coulée sur ta main avant d’en avaler une partie et rajoute. J’ai l’avantage de rester aux contacts des pokémons sans devoir m’enfermer dans un bureau. »

Et tu soupires, sans vraiment le voir à cette pensée. Tu repenses aux expéditions, à la vie difficile dehors, mais au plaisir d’être libre, avant de soudainement t’entendre lui dire :

« La nuit sera là d’ici quelques heures. Tu as trouvé un endroit où dormir, au moins ? »

Tu n’es franchement pas difficile à vivre, petite Aloy. Il ne te faut pas grand-chose pour accorder ton pardon, surtout pour quelque chose qui, finalement, n’est pas si grave. Il s’est déjà excusé, après tout, et puis, peu importe que les prétextes qu’il a bien voulus te donner ne soient pas suffisants, pour toi, ma jolie, ce n’est guère important. Tu n’es pas du genre à chercher la confrontation, encore moins du genre à l’entretenir. Non, en fait, ce serait tout l’inverse. Toi, tu désamorces les conflits à coup de sourires et de gentilles paroles … Tes parents disent souvent que tu n’es qu’une utopiste, et que tu le comprendras, un jour, à la dure, quand tu feras face à quelqu’un qui te donneras très certainement beaucoup de fil à retordre.

« J’espère aussi ! Je vais faire de mon mieux. » Pour toi-même, pour commencer, parce que, tu sais que tu seras la plus heureuse du monde si tu parviens à faire fonctionner l’élevage, à en faire un endroit qui prospère. Quand tu auras coché toutes les cases de tes objectifs concernant ce projet un peu fou, tu pourras te vanter d’avoir parcouru un sacré bout de chemin. En fait, Aloy, tu voudrais quasiment la même réussite que ton père à Frimapic avec son restaurant. Tu veux briller dans ton propre domaine, quand bien même ce ne sera certainement pas évident. « Mh, c’est une longue histoire … » Oh. Voilà qu’un nuage passe dans ton regard, Aloy, comme à chaque fois que les circonstances et raisons de ta présence dans cette région reviennent sur le tapis. Ce n’est pas bien grave, tu n’es pas triste. Juste nostalgique, en réalité. « Disons que les choses ne sont pas passées comme prévues, c’est tout. » Toi qui es pourtant si ouverte, tu ne te vois pourtant pas parler de ton accident et de ton coma à un inconnu. Tu ne parles même pas de ça avec tes parents, alors bon.

Et c’est fou Aloy, comme tu te calques sur son propre comportement pour ne pas prendre le risque de l’offenser. Lorsqu’il fait tomber cette glace au sol, il ne réagit pratiquement pas, tu vois, il n’y a que le marchand qui panique et se confond en excuses. Alors, toi, tu restes silencieuse aussi, tu ne fais pas la moindre remarque là-dessus. « Scientifique de terrain donc … vous devez beaucoup voyager. » Et ça, forcément, Aloy, ça éveille bien des choses en toi. Parce que l’un de tes rêves dans la vie, c’est de voyager. Tu aimerais retourner à Sinnoh, dans un premier temps, et puis, voir d’autres régions, aussi. Un jour. Du coup, te voilà gesticuler sur le banc, tout en luttant avec ta glace qui est déjà en train de fondre à moitié et qui coule sur tes doigts. « Vous êtes passé par Sinnoh ? Vous connaissez Frimapic ? Je vivais là, avant. Le nom d’Âckerman ne vous dit rien ? C’est mon père, un chef cuisinier très connu dans la région. » Bon, c’est terminé, on ne va plus pouvoir t’arrêter maintenant. « Hein ? Déjà ? » Ah. Visiblement, il y a encore du travail, Aloy, parce qu’en ce qui te concerne tu es loin d’être une exploratrice ou une voyageuse chevronnée. La preuve, tu as pris bien du retard, et tu n’as pas prévu le coup. « Euh … non, mais je suppose que ça se trouve, dans le coin, non ? »

Tu ne sais pas comment tu en es rendu là, Nym. Pourtant, tu essaies vraiment de ne plus te lier, ne plus parler, faire ta vie dans un coin, mais c’est complètement impossible d’aller contre ta nature bienveillante. Tu aimes les gens, tu aimes faire des rencontres, croiser des personnes, connaître leurs histoires. Alors même si ça fait mal, même si tu risques de te blesser à nouveau, tu te vois quand même payer une glace à cette jolie jeune femme et lui dire qui tu es. Jusqu’à aller l'interroger sur ce qui la constitue comme le fait qu’elle vive à Lathea maintenant.

« D’accord, excuse-moi d’avoir posé la question. Tu lui réponds en sentant clairement le flou qu’elle instaure dans sa réponse. Je ne voulais pas me mêler de ce qui ne me regarde pas. »

Et tu finis par t’asseoir sur ce banc, face à la mer, en te disant que tu es quand même sacrément bizarre Nym. Parce que maintenant que tu es “pardonné”, tu pourrais prendre la fuite, mais tu restes là. Pire encore quand elle se met à parler de ton boulot. Voyager, c’est peut-être le mot qui résume l’entièreté de ta vie ouais. Par contre, mon vieux, ce que tu ne prévois pas c’est qu’elle s'intéresse à Sinnoh. C’est bête, tu aurais du le prévoir, mais tu te figes, incapable de parler et de respirer.

C’est Vega qui grimpe sur le banc à côté de toi pour croquer directement un bout de ta glace qui te ramène à la réalité. Tu te secoues, tu ravales ta douleur, et sans pouvoir la regarder elle, tu viens simplement abandonner ta gourmandise au grand chien de feu pour répondre d’une voix calme, douce. Sacrément douce.

« Oui, j’y suis allée. Deux fois. La seconde fois, je vivais à Frimapic, parce que nous menions une étude sur les pokémons du Temple. Tu continues de fixer le sol, en réfléchissant un instant, mais tout ce qui te revient en tête ce sont des souvenirs que tu ne veux pas ressasser. Non, mais je suis mauvais pour retenir les noms, désolé. Qui sait, on s’y est peut-être croisé, un jour ou l’autre… »

C’est ça ouais, c’est possible sauf que tu menais une telle vie de bonheur, d’homme épanoui que tu ne voyais rien autour de toi. Il n’y avait que ton boulot, Dan et la meute de Caninos. Et au final, mon vieux, tu as presque oublié que tu as parlé de la fin du jour, mais quand elle te répond, enfin, tu te tournes d’un coup vers elle, l’air étonné.

« Et bien… C’est extrêmement touristique, je ne suis pas certain que les hôtels et auberges aient encore des places… Et tu l’observes quelques instants, avant de te figurer un peu son caractère. Un soupire t’échappes. Tu es vraiment partie de chez toi sans ne rien réserver ? As-tu prévu au moins une tente… ?»

Tes yeux dérivent de son visage pour aller sur son sac qui te semble bien trop petit pour contenir une tente. Un duvet peut-être et encore. Et tu comprends hein, qu’elle n’est vraiment pas préparée pour ce qui risque de lui arriver. Et toi, Nym, tu pourrais la laisser se débrouiller, apprendre à la dure, mais… t’as vu sa bouille ? Si tu la laisses se débrouiller, tu craindrais qu’elle pleure (et tu ne supportes spas de voir les gens pleurer). À moins qu’un sale type ne lui fasse du mal. Quelle merde, franchement.

« Si tu ne trouves pas d’hôtel… tu pourras toujours revenir ici, je m’y suis moi-même pris trop tard, alors je vais camper. Et tu tapotes ton grand sac de marche, bien chargé, optimisé comme seul un habitué peut le faire. Tu pourras dormir dans la tente, je resterai… sur un banc, ça ira. »

Non mais sérieusement, ma grande, tu le dis, tu le répètes, parce que, tu le sais toi-même mais : il y a encore du boulot. Tu es pourtant bien dégourdie, mais jusqu’à présent, tu n’as jamais voyagé, et tu vois, ça te fait dire que finalement, heureusement que tu as lancé l’élevage, avant de te lancer dans tes rêves de voyage, parce que, mon dieu, c’aurait été des débuts catastrophiques, et en l’occurrence, ça aurait été plus grave, perdu au bout du monde qu’à seulement quelques kilomètres de la maison. Si tu as des soucis, ici, tu peux toujours appeler tes parents, qui ont des connaissances, qui peuvent venir te chercher, bref, tu n’es pas seule, tu peux te permettre de faire des bêtises, parce que tu as des gens derrière toi, pour te rattraper en cas de coup dur.

Une tente, Aloy, bon sang ! C’est censé être la base, pourtant, et tu le sais, ça aussi, parce que maintenant que Nym te poses cette question, tu te rends compte que c’est l’une des premières choses que tu aurais dû songer à emmener. Ou alors, à la rigueur, un sac de couchage. Ce n’est pas ça qui manque à Jude’s Creek en plus, des boutiques pour les expéditions, mais, non. Dans ton sac, tu n’as qu’une petite couverture légère que tu as pensé à emmener pour poser sur l’herbe afin de pique-niquer tranquillement. Alors, oui, tu pourrais t’en servir pour te couvrir mais honnêtement, tu doutes que ça suffise à te couvrir et surtout, à te tenir chaud. Il ne fait pas froid ici, et clairement, tu adores le froid, il n’empêche que pour dormir, c’est dérangeant.

Du coup, tu te dis que tu peux bien trouver une auberge. Un hôtel. Une maison d’hôte ! Par chez toi, il y en a énormément, toujours disponibles, ou presque. Ce que tu oublies, c’est que ce coin de Lathea est touristique. Forcément, Aloy ! La plage. « Mince … » Tu finis par porter tes doigts à tes lèvres, et te voilà à te mordiller les ongles comme à chaque fois que tu as un coup de stress. Avec tout ça, tu en aurais presque oublié votre discussion sur les voyages, et Frimapic, tu n’as même pas réagi à ses réponses, dis donc. « Disons que j’ai mal calculer mon coup, je pensais pouvoir faire l’aller-retour … » Et déjà, de base, c’aurait été serré, parce que tu es partie bien trop tard, mais en plus, avec toutes les péripéties sur la route, c’est devenu mission impossible. « Tu penses réellement qu’il n’y a plus de place nulle part ? » Ça t’inquiète subitement. Tu n’aimes pas spécialement l’idée de dormir seule, dehors, loin de la maison.

Tu as finalement l’air complètement dépitée, Aloy. Tu soupires, et tu es déjà en train de vérifier si une réservation est possible quelque part dans les alentours avec ton Motismart … mais pour l’instant, tu fais littéralement chou blanc. Prévisible. « Oh ? Non, non, je refuse ! Tu as été plus prévoyant que moi, je dois me débrouiller, je ne vais pas … te voler ta tente et te laisser dormir dehors, en le sachant, je ne pourrais pas fermer l’œil. » Et pourtant, tu n’as pas d’autre solution. « Les magasins ferment dans une demi-heure … il y a une boutique d’équipement juste à côté, tu veux bien m’accompagner que je puisse au moins acheter un sac de couchage ? »