Cela faisait plusieurs jours qui venaient de passer. Il pensait que cela allait se tasser et qu’il penserait à autre chose. Mais cela lui tournait dans la tête à n’en plus finir.
Quel est le sujet de ses soucis ? Asteria. Il voulait se convaincre qu’il n’avait fait que ce qu’il devait en allant au poste de police et attirer son attention pour attiser sa confiance et pouvoir avoir des informations sur certains dossiers. Oui il essayait... mais il n’arrivait pas à se retirer de la tête cette soirée totalement incongrue. Il avait fait son joli cœur, se cachant derriere son masque. Comme d’ordinaire mais il avait commencé à dépasser une limite qu’il ne devait pas et il l’avait senti.
Il avait commencé à retirer son masque. L’espace peut être de quelques minutes. Et il avait aussi fait tomber son bouclier. En aussi peu de temps ? Il avait été stupide. Il montrait ses faiblesses à une femme qu’il connaissait à peine... Mais à partir du moment où il se rendit compte et qu’une certaine peur lui tirailla le ventre, il revint. Ce masque.
Se protéger derriere un bouclier. Il avait alors radicalement changé sa façon d’être. Son visage devenant froid, il feinta une fausse excuse bidon pour quitter la table avec empressement et sans aucun tact.
La seconde d’avant il se confiait, celle d’après il fuyait. Il n’y avait pas de liens entre le deux. Pas d’actes qui pourraient suggérer à un tel retranchement. Ce qui pouvait laisser n’importe qui totalement sur la touche et dans l’incompréhension totale.
En quittant le lieu, il s’était dit qu’il fuirait ce soucis. Mais visiblement, il l’avait suivi. Et une part d’Alphonse restait borné. Cette dualité qui se battait en lui et qui le poussait à peut être retrouver une once d’espoir.
Mais avec la famille qu’il avait, avec son futur tout tracé, il savait qu’il était condamné à cette vie et non pouvoir prétendre au bonheur. Il avait déjà tenté, et cela s’est très mal terminé.
Mais c’était plus fort que lui et son attitude pouvait sembler étrange car il revint sur ses pas quelques jours plus tard, sachant où il allait trouver la jeune femme pour finir ce qu’ils avaient commencé. Il voulait se dire qu’il était le loup et elle sa proie mais il n’en était plus si sur.
* Tu recommences Alphonse. Tu écoutes trop ton coeur et tu sais où cela t’as mené à un moment donné... tu ne veux plus revivre ça. *
Mais il était devant ce poste de police dans sa voiture. Cela faisait plusieurs minutes. Il gardait son idée en tête, de persuadant que ça n’était qu’un jeu après tout. Il finit par sortir de son observatoire, relevant un sourire, réajustant sa veste, il avait même été chercher un bouquet de roses rouges.
Était ce trop ? Pour un énergumène comme Alphonse, ça ne l’était pas du tout. Il traversa la route et entra dans le commissariat un large sourire aux lèvres et se dirigea vers l’accueil. Il s’accouda ouvertement et se pencha légèrement vers le type derrière le comptoir.
« Bonjour mon ami. Vous vous souvenez de moi je présume ? Est-ce que cette chère Asteria travaille aujourd’hui ? »
Le type haussa les sourcils d’un air las. C’est alors qu’en relevant le nez, il vit la silhouette familière de la jeune femme passer. Sans attendre une réponse de son collègue, il fonça vers sa cible, sans gêne aucune. Il tendit son bouquet de fleur et lui dit:
« Lieutenant Mortensen je vous trouve ! Voici un beau bouquet de fleurs pour la plus belle des fleurs ! »
Le bras tendu, grand sourire sur les lèvres. Son apparition avait fait tourner plusieurs têtes vers eux.
Moses.
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Sam 8 Aoû - 18:26
Alphonse & Asteria
What the fuck?
Les bras chargés de dossiers, Asteria traverse l'open space du poste de police. Elle en donne la moitié à son collègue qui est trop heureux de se ramasser autant de paperasse d'un coup. Elle soupire en prenant son mug de café tout vide. Il va lui falloir une bonne recharge. Avant qu'elle ne puisse ouvrir la bouche pour lui proposer d'aller également faire le plein de caféine pour lui, il lui demande comment s'est passé son rencard de l'autre jour. Quel rencard? Ah. La soirée avec Alphonse. Ca le regarde pas. Elle est pas là pour faire la conversation, mais pour bosser.
Franchement, elle savait pas trop si c'était une bonne chose ou non qu'il l'ai plantée au restaurant avant le dessert. Elle avait dû dire quelque chose qui lui a donné envie de fuir. Elle en savait pas vraiment ce qui s'était passé et elle s'en fichait un peu. C'était pas comme si elle allait le revoir un jour.
"Pfff et toi, ton divorce? ça avance?"
"Pas besoin d'être désagréable."
"Poses pas de questions perso, alors."
Elle se retourne, tasse en main, se mettant en route pour sa troisième quête de café de l'après midi.Cette quête sera interrompue par... Alphonse. Grand sourire, bouquet de roses absolument magnifiques en main. Il lui tend d'ailleurs. Asteria l'accepte.
Quelle surprise. Merci.
Elle confie le bouquet à Elia qui enroule son bandeau coloré autour des tiges et qui va aussi joyeusement que maladroitement porter le bouquet jusqu'au bureau de sa dresseuse.
Je pensais pas qu'on se reverrai.
Le ton de la jeune femme reste calme et mesuré, avec une petite pointe de déception qui s'y cache. Elle n'est pas déçue de le voir. Non. Elle est déçue de s'être fait planter avec une excuse pourrie. D'un geste distrait, Asteria grattouille le bord de son adhésif sur la pommette. Les points de suture au visage la travaillent et la démangeaison constante lui donne envie de s'arracher la peau avec les ongles. Volatile de merde. Elle n'avait pas encore été blessée au moment de leur dîner. Le chirurgien plastique lui avait dit qu'elle n'aurai pas de cicatrice si elle n'y touchait pas pendant deux semaines.
les têtes qui s'étaient tournées vers eux retournent au boulot. Astera n'est pas du genre à faire des scandales
Alphonse avait ramené un bouquet de fleurs pour la jeune femme, ne sachant pas du tout comment elle allait réagir. Mais à vrai dire notre homme avait un culot à tout épreuve, et il en avait déjà fait la démonstration à la jeune policière donc un peu plus un peu moins... Il fut surpris de voir qu'elle accepta le bouquet sans rien ajouter de plus. Il piétina doucement sur place, son sourire d’éternel séducteur sur son visage.
Bon il se douta que l'histoire du dîner allait être remis sur le tapis très rapidement et cela ne tarda pas. Alphonse baissa la tête, son sourire se figeant, il se passa une main dans la nuque d'un air plutôt gêné avant de dire ouvertement:
" Ha oui ? Pourtant je suis quelqu'un de plutôt perspicace quand je m'y mets... "
Il n'avait rien à redire en réalité. La vérité était particulièrement difficile à assumer et il naviguait clairement entre deux parts de lui. Un combat incessant dont la lutte n'était pas prête à se terminer. D'ailleurs, il continuait de lutter contre une autre part de lui même qui voulait la planter et fuir le plus loin possible par peur des représailles de sa famille.
C'est alors qu'il remarqua la blessure d'Asteria sur sa joue. Il fronça un peu les sourcils, enfourna les mains dans les poches. Une pointe d'inquiétude qui reprit le dessus. Il savait que lorsqu'Alphonse trainait trop avec certaines personnes, il pouvait leur arriver certaines choses et il était toujours vigilant quant au fait que sa famille puisse intervenir. Mais il ne laissa rien transparaitre. C'était peut être simplement un accident. Rien d'autre. En tout cas, c'était un beau moyen de dévier la conversation.
" Dites moi, il vous est arrivé quelque chose ? Rien de grave j'espère... "
Il avait dit cela d'un air nonchalant, histoire que cela ne passe pas pour le type qui ne se mêle clairement pas de ses affaires. Bouarf... En même temps, c'était déjà trop tard de toute manière.
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