« Laurine, tu es prête ?! », hurle-t-il en direction de la pièce qui sert de chambre à sa fille adoptive. « Le train ne va pas nous attendre ! », il renchérit en terminant les derniers préparatifs pour le départ. Aujourd’hui, Heathcliff passe sa journée avec elle ; cette fille autrefois perdue que le destin a mis sur sa route et qu’il a décidé de prendre sous son aile. Il ne sait pas s’il aurait fait ça en temps normal mais Laurine a su capter son attention malgré elle. Elle n’y est pour rien, c’est uniquement la faute des Pokémon spectres qui s’amusaient à virevolter autour d’elle ce jour où il est passé à l’orphelinat. Depuis, il essaye d’aider la jeune femme à comprendre ces phénomènes qui l’entourent tout en faisant ce qu’il peut pour lui permettre de vivre la meilleure vie possible. Il n’a jamais prétendu être un bon père. Ce serait osé venant d’un homme qui n’a pas pris la peine d’être présent à ses côtés durant plusieurs années ; ayant, à l’époque, choisi de privilégier sa terre natale. On ne peut pas dire qu’il regrette mais ça ne l’empêche pas de vouloir passer plus de temps avec elle maintenant qu’il en a l’occasion. Du moins, si elle accélère… Heathcliff commence à ruminer dans son coin exactement à l’instant où elle daigne se montrer, prête à partir. Hochant la tête d’un air satisfait, le scientifique attrape les affaires avant de passer la porte : direction la gare.

Par il ne sait trop quel miracle, ils réussissent à arriver à l’heure pour monter dans leur train. Heathcliff guide Laurine jusqu’au point d’entrée des vieux quartiers. « Enfile ton masque, il va être obligatoire à partir de là. », conseille-t-il à la jeune femme. En bon exemple paternel qu’il souhaite être, il installe le sien sur son visage pour lui montrer qu’il se plie lui aussi à cette règle. Puis, ils passent devant l’agent qui salue le Pendragon. « Tiens donc, vous êtes accompagné, aujourd’hui. Qui est cette jeune demoiselle ? », demande l’homme en jetant un regard à Laurine. Ce serait mentir de dire qu’Heathcliff est étonné de la familiarité avec laquelle cet homme s’adresse à lui. En effet, il a pris l’habitude de venir ici depuis quelques temps et c’est toujours la même personne qu’il croise à l’arrivée alors fatalement, ils commencent à se connaître un peu mieux ; bien qu’Heathcliff ne soit pas particulièrement loquace avec cette personne, la plupart du temps. « Oui, c’est… Ma fille. », répond-il, très peu à l’aise avec cette dénomination. Officiellement, c’est bien ce qu’elle est. Pourtant, il a du mal à se voir comme un père et à appréhender cette relation qu’ils sont censés avoir. C’est pour ça qu’il évite généralement de faire référence à ce lien. Cela dit, pour cette fois, ça a le mérite de faire taire son interlocuteur qui les regarde, interloqué, la bouche ouverte en O par la surprise. Heathcliff n’attend pas qu’il arrive à produire un son pour le saluer et poursuivre sa route, invitant Laurine à le suivre.

Ah, le dimanche. Ce jour bénie synonyme de grasse matinée, de glandage intensif, de détente et de balades en famille au milieu de bâtiments sinistrés et remplis de gaz toxiques. Bon sang, ce qu’il faut pas faire pour faire plaisir à Heathcliff, sur le qui-vive, braillant à ta porte pour que tu te magnes, chaud comme la braise. “Ouai ouai j’arrive…” réponds-tu encore la tête dans le cul.
A en juger par son air blasé alors que tu te brosses, Léna n’est pas tellement plus enthousiaste que toi à l’idée d’accompagner le vioc mais ce n’était pas le manque d’enthousiasme qui l’avait empêché de te sauter dessus en guise de réveil quinze minutes plus tôt. Sah quel plaisir.
Ton miroir t’annonce le plus gentiment du monde que t’as une tête à faire peur à un Leviator mais tant pis, de toutes façons c’est pas comme si t’avais besoin d’être présentable vu la journée que tu vas passer. Tu soupires face à ton reflet peu flatteur puis tu te fringues et prends tes affaires avant de sortir de ta chambre.

Faisant mine de finir ta nuit dans le train alors que t’es à peu près bien réveillée, tu songes à toutes ses vidéos Youtube se sentant seules sans toi pour les regarder. Si passer du temps avec le vioc n’est pas pour te déplaire, tu dois bien reconnaître songer sérieusement à mettre des horaires d’ouverture pour tes jours de repos. C’est pas sa faute bien sûr, il gagne sa vie de façon plutôt chill, loin de toutes l’agitation de la vie de ranger, il ne sait pas ce que ça fait de crapahuter dans tous les sens et, par extension, de faire des heures sup’ non déclarées. Car oui, si tu fais mine de le suivre bien gentiment sans te poser de questions, chose facilitée par son énergie débordante, t’y vas pas tant les mains dans les poches que ça, à cette petite balade. Mais il n’a pas regardé le contenu de ton sac donc il ne peut pas le savoir, ça, que t’as pris le nécessaire pour t’assurer qu’aucun de vous deux finisse dans un sale état.

L’entrée de la zone à risque approche et t’enfile ton masque, suivant l’exemple de ton guide. Finalement, un gugus de garde à l’entrée des vieux quartiers vous aborde. Le pauvre, il doit se faire chier. Les salutations faites, vous passez votre chemin et vous enfoncez dans la zone dangereuse. “Tu viens souvent ici, papa?” demandes-tu, mettant un accent taquin sur le dernier mot après avoir bien senti que ça lui ferait bizarre. Et pour cause, tu l’appelles tout le temps par son prénom ou un diminutif. Ou le vioc, ça marche aussi. Dans les faits, vous n’avez pas une relation père-fille et ça te fait également bizarre de l’appeler ainsi mais ce n’est pas une raison pour ne pas profiter de la situation. “Non parce qu’avant de continuer, t’as quelques EPI à mettre en plus du masque. A ton âge, faut faire attention à ta santé après tout.” rajoutes-tu narquoisement en posant ton sac par terre pour en sortir des gants et des bottes.
Tu n’étais jamais venu ici en mission mais tu t’étais laissée dire qu’entre deux poches de gaz toxiques, un paquet de Pokemon Poison devaient se trouver dans le coin. “Allez hop hop hop!” le presses-tu, en lui tendant un sac pour qu’il mette ses chaussures.

L’indifférence dont Laurine peut faire preuve à son encontre n’étonne plus vraiment Heathcliff. Depuis qu’il la côtoie, il a pris le pli et il ne fait plus attention lorsque ce n’est pas nécessaire - c’est-à-dire, la plupart du temps. Au fond, elle râle mais elle ne mord pas très fort. De plus, le scientifique est persuadé que ce n’est qu’une question de temps et d’efforts avant qu’elle soit un peu moins désinvolte avec lui. C’est un travail de longue haleine qui l’attend encore mais il est prêt à s’y engager et à faire quelques concessions ; comme ne rien lui reprocher notamment lorsqu’elle l’ignore complètement lors du trajet en train. De toute façon, il n’avait pas non plus grand-chose à lui raconter alors finalement, le fait qu’elle se mure dans le silence, ça arrange bien ses affaires. Si seulement elle avait pu poursuivre dans cette voie et éviter les commentaires désobligeants après la petite conversation du scientifique avec l’agent chargé de veiller sur la zone. Mais non, Laurine ne serait pas Laurine si elle n’en n’avait pas rajouté une couche. Il le retient, cet employé un peu trop curieux. La prochaine fois, il se montrera moins tendre face à lui, c’est certain. On ne joue pas avec les nerfs d’un Pendragon.

Le médium grince des dents lorsqu’elle l’appelle papa. Il sait qu’elle le fait exprès et ça le fait soupirer un peu plus fort. Il n’y a pas à dire : il préfère de loin quand elle le surnomme le vioc (même si non, il maintient, il n’est pas vieux) ou tout simplement par son prénom. Jamais il n’a attendu d’elle qu’elle le qualifie de père. D’autant que c’est un rôle qu’il a encore énormément de mal à se représenter. Pour autant, il refuse de se laisser ainsi marcher dessus par cette gamine. Elle veut jouer à ça, très bien. « Laurine Anastasia Brunet-Pendragon, respecte tes aînés, sale môme. », rétorque-t-il, aussi moqueur qu’elle. Il n’utilise que très peu son identité complète. Il le fait uniquement lorsqu’il est vraiment en colère ou là, quand ils s’amusent plus qu’autre chose et pour lui prouver que pour un vieux, il a du mordant et ne compte pas se laisser faire. « Si tu veux vraiment une réponse à ta question, sache que oui : je viens souvent ici. Ce n’est pas pour rien que j’ai voulu t’emmener. Ces lieux sont chargés d’énergie spirituelle. », il le sent, ça pulse dans ses veines. C’est si puissant qu’il ne peut tout simplement pas l’ignorer alors il s’est dit, que peut-être, ça pourrait aider Laurine à trouver certaines réponses.

Il pensait pouvoir aller sur une conversation un peu plus sérieuse et digne d’intérêt : erreur fatale. La demoiselle semble ne jamais pouvoir s’arrêter, elle a toujours des boutades nulles à sortir de sa besace. En outre, cette fois-ci, il s’agit de gants et de bottes qu’elle cherche à imposer à Heathcliff.  « Bordel de... », réfractaire, il essaye tant bien que mal de la repousser quand elle fait tout pour lui refiler ses pseudos protections supplémentaires à deux Crédits Système. « LAURINE ! », il s’agace, fronce les sourcils en repoussant le sac vide qu’elle lui tend. « Arrête, il est hors de question que je mette tes trucs. Je me débrouille très bien sans. », non mais sans blague, il fait très attention à sa santé et il n’a même pas la quarantaine. Est-ce qu’elle exagère ? A n’en pas douter, selon lui. « Tu prends ça pour une sortie ? On n’est pas en colonie de vacances. », j’essaye de t’aider, je fais ça pour toi, pense-t-il sans que cette phrase ne franchisse ses lèvres, certain qu’elle lui répondrait qu’il dramatise la situation. Et c’est peut-être le cas, en effet.

S’il y a bien une chose que tu dois accorder au vioc’, c’est qu’il a le nez fin pour trouver des lieux remplis de Spectre. Et s’il dit que cet endroit a quelque chose de surnaturel, c’est que c’est certainement le cas… Aussi gagnes-tu soudain en motivation. Néanmoins, chaque chose en son temps. “Précisément, ce n’est pas une colonie de vacances mais un lieu potentiellement dangereux.” réponds-tu, reprenant un ton beaucoup plus sérieux. “T’auras l’air malin à devoir filer aux urgences si tu marches sur un Tadmorv ou te blesse en mettant la main sur un truc coupant et plein de saloperies. Alors fais moi plaisir et équipes toi en conséquence.” rajoutes-tu en mettant toi-même des gants et des bottes avant de lui retendre les siens et le sac au passage.

“Et puis de toutes façons je ne bougerai pas tant que tu ne l’auras pas fait. J’ai pas envie de devoir t'accompagner en gériatrie.” assènes-tu comme l’ultimatum d’un enfant, enfant dont tu affiches le sourire en plus d’un ton satisfait, ayant toute confiance dans tes chances de succès. C’est évidemment du bluff, il a ferré le poisson en parlant d’énergie spirituelle le bougre, et il le sait probablement. Et de toutes façons tu as de quoi t’occuper des petits bobos dans ton sac. Mais il vaut mieux prévenir que guérir. Et ça tu n’en démordras pas, quitte à faire ta rabat-joie.
Tu regardes les bâtiments vous environnant. Hormis leur état de délabrement, tu dois bien reconnaître ne pas voir grand-chose d’anormal. Peut-être est-ce plus loin? Tu décides de sortir Léna de sa Pokeball vu que de toutes façons l’endroit est certainement bourré de Pokemon sauvages à en juger par les quelques ombres que t’as l’impression de voir bouger en périphérie de ta vision. “Du coup, je dois m’attendre à trouver quoi ici, une fois que t'auras mis tes protections?” demandes-tu en voyant Léna afficher un grand sourire en direction d'un trou dans un mur, quelque mètres plus loin.

Heathcliff ressent l’énergie des Spectres. C’est aussi naturel et banal pour lui que de respirer. Les lieux hantés, c’est son dada et lorsqu’il en tient un, il ne le quitte pas avant d’avoir poncé le moindre de ses recoins. Il ne fait rien de mal : il observe, il analyse, il note, cherche s’il trouve des éléments inconnus et surtout, il veille à ne pas déranger les Pokémon Spectres. Parce qu’il ne faut pas se mentir, un lieu réputé sinistre, abandonné ou autre qualificatif du genre regorge d’esprits dans la très grande majorité des cas. Ces vieux quartiers en sont l’une des preuves les plus flagrantes. Il est déjà venu plusieurs fois ici avant et il a toujours senti cette énergie caractéristique peser sur ses épaules. Il a accepté sa présence, il s’en est imprégné avant d’apprendre à la dompter. Désormais, il se sent prêt pour guider Laurine à travers les chemins sombres et les pavés irréguliers de cette vieille ville. La seule chose qu’il espère, c’est qu’elle y mette du sien. Non, pas comme elle le fait actuellement. « C’est le monde à l’envers... », grommelle-t-il tandis qu’elle lui fait la leçon alors que quelques secondes plus tôt, c’est elle qui jouait les imprudentes. « Je n’en suis pas à ma première visite des lieux et les urgences n’ont pas encore eu à me ramasser. », il se plaint, grogne un peu mais au fond, n’a-t-elle pas un peu raison ? C’est un fait : pour l’instant, il n’a croisé ni Tadmorv, ni objet coupant porteur du tétanos. Mais le risque demeure présent à chaque passage et non, ça n’arrive pas qu’aux autres. Il le sait mais il n’aime pas dire à Laurine que peut-être, c’est elle qui donne les bonnes consignes. Surtout quand elle s’est moquée de lui à peine quelques secondes avant.

La voir s’équiper elle-même de ces affreux habits le fait sérieusement reconsidérer la question. Ma foi, s’ils ont l’air aussi ridicules l’un que l’autre, il peut peut-être faire une concession. Il soupire lorsqu’elle commence à lui parler en le prenant par les sentiments. Lui faire plaisir, hein ? Heathcliff grimace, se triture la lèvre inférieure. Il déteste quand elle fait ça. Il va céder. Le Pendragon sent qu’il commence à être en condition d’accepter la demande de Laurine pour s’équiper. Il avise le sac qu’elle lui tend toujours, envisage de l’attraper avant qu’elle en rajoute une couche. « En gériatrie, sérieusement ? Tu n’aurais pas emmené un peu de respect dans ton sac fourre-tout ? Parce que tu en as sévèrement besoin. Tu comprends, c’est pour ta sécurité aussi. », réplique-t-il, refusant de se laisser ainsi traiter de vieux. Il n’a même pas encore quarante ans et si vieillir n’est pas un problème pour lui, Heath’ refuse tout de même que ce soit un sujet de moquerie récurrent. Une nouvelle fois, il soupire ; réalisant que quoi qu’il fasse, il sait très bien que la demoiselle est tout à fait capable de rester plantée là tant qu’il n’accède pas à sa demande, telle la tête de Bourrinos qu’elle peut parfois être. Tout comme il sait qu’il a attisé la curiosité de Laurine avec deux “simples” mots. Finalement, il choisit de ne pas tenter le Diable même si ça lui coûte. « ... Tu m’énerves, donne-moi ça. », lâche-t-il en attrapant un peu rageusement le sac qu’elle tenait toujours dans la main. Les enfants... C’est typiquement durant ces instants-là que le Pendragon se demande s’il pourrait réellement être un bon père, dans l’optique de fonder une famille, un jour. Si enfant il y a, rien ne dit qu’il soit aussi mesquin que Laurine et son petit sourire, n’est-ce pas ?
A leurs côtés, Asmodée flotte dans les airs sans rien perdre d’une miette mais sans soutenir son dresseur pour autant. Cependant, Heathcliff n’arrive pas à lui en vouloir même s’il se retrouve à enfiler ces fichues protections dont il se serait bien passé. « Des Spectres, entre autres. J’aimerais comprendre pourquoi ils sont attirés par toi. Et puis, le prix de l’immobilier n’est pas excessif dans le coin. », il plaisante, évidemment ; sauf pour le premier point. Heathcliff termine de mettre les protections avant de reprendre. « Plus sérieusement, je suis persuadé que les bâtiments ont une importance et qu’ils cachent des choses. Mais pas ici, nous sommes bien trop proches de la sortie. Il faut aller plus loin et nous enfoncer dans les quartiers les plus anciens de Nathalia pour réellement voir une différence. On y va ? », malgré le sentiment d’être particulièrement ridicule dans cet accoutrement, il pose son regard sur la jeune femme, attendant sa réponse pour poursuivre la route.

Malheureusement pour Clicliff, le respect ne fait pas vraiment partie des équipements de premiers secours. Tout du moins, tu ne te rappelles en avoir entendu parler durant ta formation, n’en déplaise au trentenaire grognon qui enfile enfin ses protections sous ton regard des plus satisfaits. Qui plus est, s’il avait un peu plus les yeux en face des trous, il se rendrait compte que ce surnom est aussi, en quelque sorte, la reconnaissance de son expérience plus avancée que la tienne, tout particulièrement dans le domaine de l’occulte. Une reconnaissance bien cachée, certes, parce que ça t'écorcherait la gueule de le lui dire tel quel, mais une reconnaissance tout de même. Mais passons, tu as eu gain de cause et tu n’as donc plus besoin de jouer la comédie.

“Je sais qu’on se sent un peu à l'étroit chez nous par moment mais je t’avoue le sentir moyen, ce coin comme lieu de vie.” réponds-tu à sa plaisanterie, rentrant dans son jeu, “Ceci étant dit, les voisins nous feront pas trop chier, je te l’accorde.” Enfin, les voisins humains, au moins. Car s’il y a des Spectre dans le coin, il risque d’y avoir pas mal d’animation. “Léna, reste près de moi.” rappelles-tu ta lutine activement occupée à embêter un Mimigal. Tu préfères l’avoir près de toi, au cas où un Spectre aurait l’idée saugrenue mais peu étonnante de te prendre en grippe. “T’aurais pu me le dire avant d’ailleurs, je me serais un peu plus préparée.” lui réponds-tu, sans pour autant trop savoir quel genre de préparations tu aurais pu faire.

Heathcliff t'avait “adoptée” à cause de l’attitude particulière des Spectre avec toi, rien d’étonnant à ce que maintenant que vous viviez ensemble, il cherche à en savoir plus. Quelque chose sur lequel vous vous retrouvez. Tu ne fais rien de particulier envers eux et pourtant, ils te tournent souvent autour, à moins qu’ils ne te fuient sans raison apparente. Et si certains sont calmes et amicaux envers toi, d’autres le sont beaucoup moins et t’attaquent sans sommation. Est-ce que cela t’empêchait pour autant d’aimer traîner dans les lieux susceptibles de les attirer? Certainement pas, au grand dépit de Léna qui se retrouve régulièrement à devoir les éloigner.
Et les Spectre ne sont pas les seuls à réagir étrangement à ta présence, même si force est de constater que la curiosité des Pokemon Psy est beaucoup moins difficile à gérer, quand bien même certains avaient tendance à être un poil collants. Quant aux Fée, tu ne te rappelles pas avoir eu une mauvaise expérience avec elles. Enfin, à ce jour, aucun Pokemon de ce type ne t’a particulièrement pris en grippe quoi. Au contraire, ils ont plutôt tendance à bien t’aimer et à t’écouter.

“T’es déjà allé dans certains bâtiments du coup? T’y as vu des trucs intéressants?” lui demandes-tu en te mettant en route après avoir remis ton sac à dos. Tu n’es pas certaine de quoi penser de l’idée de t’enfoncer dans des bâtiments aussi abîmés mais quelque part, il faut ce qu’il faut. Et si tu ne peux t’empêcher de t’inquiéter un peu, toujours est-il que tu veux y aller. Tu choisiras juste les bâtiments le moins susceptibles de s’effondrer hein. Bref, en attendant d’être sur place, t’avais pas envie de penser à ces “si” désagréables.
“Tiens, je voulais te demander, t’as entendu parler de la Lumiclairière? Un de mes collègues m’a dit qu’il avait dû y aller chercher un dresseur il y a quelque semaines et qu’il y avait vu des Zarbi en train de faire des trucs louches.” Demandes-tu à Heathcliff  “Il n’est pas allé les voir de plus près parce que le dresseur était plus loin par contre.” Et c’était bien dommage d’ailleurs, mais la mission passait effectivement avant la curiosité, même si tu n’es pas la mieux placée pour dire ça. ”Je crois qu’il y en a un paquet près de chez toi à Johto. T’en as déjà croisé?”

A quel moment a-t-il raté l’éducation de Laurine ? Ah. Oui. Peut-être durant toutes ces années où il a laissé la jeune femme se débrouiller seule en se contentant de lui envoyer de l’argent. Il se sent con, en y repensant et il aurait probablement dû l’emmener à Johto avec lui dès le départ. Pourquoi ne l’a-t-il pas fait ? Pour la protéger, est sans doute sa réponse à cette question. Mais il se voile la face, le trentenaire. C’était surtout pour se protéger lui, pour ne pas avoir à expliquer ses choix auprès de sa famille, pour ne pas avoir à leur présenter Laurine ou à assumer les choix qu’il a faits la concernant. Alors finalement, est-ce qu’il peut vraiment lui laisser des piques sur la notion de respect ? Maintenant qu’il y réfléchit, il n’en est plus trop certain.

« Mais là, on pourrait acheter plusieurs maisons ! Adieu problème de place ! Et comme tu dis, les voisins humains ne seront pas un problème. Puis, tu ne devrais pas sous-estimer les Spectres. Crois-moi, ils sont capables d’êtres des vrais fêtards. », dit-il en continuant de plaisanter tout en se remémorant les quelques réceptions au domaine Pendragon dans lesquelles les Pokémon Spectres de la demeure aimaient bien s’immiscer ; faisant quelques blagues par-ci, par-là. Leur jeu préféré, c’était de surgir du mur derrière un invité en faisant une grimace. Autant, ça faisait rire les habitués ; autant, ça plaisait moins aux personnes extérieures à tout ça. Heathcliff, lui, se rappelle que c’était quelques instants bienvenus de répit lors de ces soirées mondaines où il s’ennuyait mais devait faire bonne figure. C’est avec nostalgie qu’il repense à cette époque de sa vie. Avant de se rappeler que maintenant, il est là, dans ces ruines ; en compagnie de Laurine. « Je te l’ai dit plusieurs fois. », lâche-t-il, pas vraiment surpris par ces paroles ; habitué qu’il est de constater que ses avertissements rentrent par une oreille pour sortir par l’autre. Il a pris le pli et ça fait un certain temps maintenant qu’il ne lui en tient plus rigueur pour son manque d’attention. De toute façon, c’est compliqué de réellement se préparer pour ce genre de rencontre.
Ce n’est pas comme si elle pouvait simplement repousser les Spectres. Elle a ce lien avec eux et en connaissances de cause, le Pendragon peut confirmer qu’il ne suffit pas d’être “préparé” pour mieux appréhender ces phénomènes. Les esprits ont cette tendance à se montrer particulièrement imprévisibles et dans tous les cas, ce n’est pas pour apprendre à anticiper les réactions amicales ou hostiles des Spectres envers Laurine qu’Heathcliff a décidé de l’emmener ici. Non ce qu’il veut, c’est comprendre ce qu’il y a chez la jeune femme qui peut bien provoquer ces réactions. Son lien avec l’occulte l’intrigue et c’est le premier fait qui a poussé le médium à aller voir la jeune adulte, bien avant de la connaître.

« Oui, je suis allé à l’intérieur de quelques bâtiments dans des zones différentes. Certains proches de la sortie et d’autres bien plus anciens. Je ne sais pas si j’ai atteint la limite des vieux quartiers mais je me suis retrouvé à errer suffisamment loin pour voir des différences autant architecturales que spirituelles. », il parle beaucoup mais elle lui a posé la question et le trentenaire estime que c’est important de lui faire part de toutes les observations qu’il a pu faire et ce, dans le détail. « Dans les premiers, non, c’est beaucoup trop… récent. En revanche, dans les bâtiments anciens, j’y ai constaté ce que d’autres trouveraient lugubre là où moi, je qualifie ça d’intéressant. », qu’il commence à raconter alors qu’ils se mettent en marche. « C’est loin d’être le cas pour tous mais certains semblent être comme figés dans le temps. A l’intérieur, tout donne l’impression d’être dans son jus, comme si les personnes avaient précipitamment quitté les lieux en laissant tout derrière tel quel. Des assiettes posées sur la table, une marmite sur les cendres d’un feu éteint… Et puis, il y avait aussi cette sensation de lourdeur dans l’air, comme s’il y avait quelque chose en suspension. », un amas d’énergie spirituelle, c’est la première chose à laquelle il a pensé et rien qu’en y repensant, il frissonne. Pas de peur mais d’excitation, d’envie d’y retourner pour éclaircir ce mystère ou du moins, pour mieux le comprendre. Il espère seulement que ces mots ne vont pas effrayer Laurine au point qu’elle ait soudainement envie de faire demi-tour. Il peut facilement accepter l’idée qu’elle soit inquiète mais lui est confiant : elle ne risque rien tant qu’elle demeure à ses côtés.

Ils poursuivent leur périple à travers la vieille Nathalia, passant d’un sujet à l’autre sans trop faire attention aux alentours. « J’ai eu énormément de choses à faire ces derniers mois alors je n’ai pas pu me renseigner sur tous les coins du coup, non, je n’en avais pas entendu parler. », mais Lumiclairière, ce nom lui plaît. « Il n’a pas jugé bon d’aller vérifier parce que c’était pas… dans sa zone ? », oui, c’est tout ce qui le choque. « S’il estimait que c’était louche, il aurait pu aller vérifier, non ? Enfin, je dis ça mais il y a peut-être des procédures à respecter chez les Rangers. », c’est vrai, après tout, il n’y connaît rien et Laurine ne lui a pas parlé de son collègue pour qu’il le critique mais si c’était il y a quelques semaines et connaissant les Zarbi, le scientifique espère qu’ils ont envoyé quelqu’un d’autre vérifier cette histoire. « Ils sont connus à Johto oui et ne sont pas spécialement appréciés. J’ai dû en croiser quelques-uns. Il faut dire que leur présence s’accompagne d’événements étranges, la plupart du temps. », traduction : il n’aime pas les Zarbi et le fait que Laurine semble leur porter de l’intérêt n’est pas pour le rassurer. Néanmoins, il n’a pas le temps d’en dire plus qu’il aperçoit une ombre du coin l’oeil. Dans un réflexe, Heath’ passe ses mains sur ses poches et dans son sac afin de vérifier qu’il ne manque rien. Soulagé, il tourne cependant la tête vers la demoiselle. « Vérifie qu’il ne manque rien dans tes affaires. », laisse-t-il, tout à fait sérieux et sans donner plus de précisions.

D’anciennes habitations comme figées dans le temps, voilà de quoi te rappeler plus d’un film et plus d’une histoire. Tu n’aimes pas les films d’horreur car tu les trouves souvent inintéressant au possible. Entre ceux qui usent sans arrêt de jump scare et ceux qui tiennent à souligner à l’excès qu’ils avaient investi dans les effets spéciaux, rares sont ceux à vraiment se rapprocher de la quintessence de l’horreur. Enfin, tu te dis ça en écoutant le vioc’ mais tu n’es pas non plus une sommité en la matière. Les creepypastas et témoignages, en revanche, sont différents. Bien sûr, une grande partie d’entre eux sont faux et beaucoup se veulent même faux. Toutefois, il arrive parfois de tomber sur des récits faisant froid dans le dos. Des récits qui te poussent à dévorer le texte sans t’arrêter, comme si quelque chose d’autre que ta curiosité te pousse à continuer la lecture alors même que tes yeux et ta tête fatiguent. Et quelque part, ce que Clicliff te rapporte comme observations te donne un sentiment similaire. Tu te prends même à t’imaginer dans un vieux salon au plancher grinçant, en train de prendre le thé avec un Spectrum ou un Grimalin. Et pourtant, une angoisse se forme dans ta poitrine alors que tu l’écoute, comme un boulet qui prend forme dans l’espoir de te retenir de te mettre en danger en posant d’autres questions sur l’endroit.
Le changement de sujet que tu introduis sur la Lumiclairière te donne ainsi l’impression d’être une bouffée d’air frais. “C’est pas que ce n’était pas dans sa zone, c’est que le dresseur avait fait une mauvaise chute et s’était blessé donc il a préféré ne pas traîner. Ce n’est apparemment pas un endroit dangereux mais on ne sait jamais.” Tu dis ça comme si la blessure avait été critique, et c’est ce qui était ressorti de son appel au secours, mais en réalité il s’agissait d’une simple entorse, non pas que ça changeait la nécessité d’aller l’aider, cela dit. “Il a quand même parlé des Zarbi dans son rapport mais je ne sais pas s’ils ont envoyé quelqu’un d’autre pour regarder ce qu’il se passait. Et vu qu’on est pas censés partir sur le terrain sans avoir reçu l’ordre de le faire, il n’y est pas retourné.”

Au ton d’Heathcliff quand il en parle, il n’a pas l’air de les porter dans son coeur. Pourtant, n’est-ce pas son rayon les évènements étranges? Cela t’étonne d’autant plus qu’il n’est pas le seul à t’avoir tenu ce discours. Ton collègue, sentant un pic de curiosité, t’avait dit à peu près la même chose. Un désagréable frisson te parcourt alors le dos tandis que tu t’apprêtes à lui poser des questions pour approfondir les sujet. « Vérifie qu’il ne manque rien dans tes affaires. » Hein? Pourquoi? Tu ouvres la bouche pour le lui demander mais t'exécutes finalement. “Si tu veux.” Le timing entre ton frisson et sa demande est beaucoup trop bon pour être dû au hasard. L’une après l’autre, tu fouilles tes poches en y mettant les mains, comptant sur ton toucher pour te dire quels objets y sont. Ton portable, c’est bon. Tes clés, aussi. Ta carte bancaire, idem. Tes billets de train, pareil. “Je crois que j’ai tout.” dis-tu en posant ton sac pour commencer à fouiller dedans par mesure de précaution. Tu agites les sacs divers et variés après avoir fouillé dedans pour atteindre ceux plus profonds, il ne te manque rien. Soulagée, tu refermes tout ça et remets ton sac sur le dos. “Ne me fait pas de frayeurs pareilles, c’est pas gentil de te moquer de mes frissons.” Lui reproches-tu sur en fronçant les sourcils alors que tu remets tes mains à leur place légitime: tes poches. “Attends.” Un doute te prend soudainement maintenant que ta main droite a regagné sa place, t’as pas senti tes papiers, si? Tu recommences à fouiller tes poches une à une dans la précipitation. “Oh merde!” lâches-tu en sentant la panique monter. “Mon portefeuilles a disparu!”

Sans attendre, tu te retournes, balaye la ruelle du regard et repars sur vos pas au trot pour chercher si tu ne l’a pas tout simplement fait tomber. “Bouge pas, je fais vite!” C’est une blague hein? Ça te prendrait combien de temps de devoir refaire tous tes papiers? Et combien de crises de nerfs sur des tonnes et des tonnes de papelards? Et en plus t’avais quatre-vingts balles en liquide dedans. La seule idée de devoir te taper les gueules d’attardés de l’administration Lathéenne te fait transpirer davantage que l’effort physique, alors devoir te les taper pour de vrai?
Ton cœur se calme tout d’un coup quand, au coin d’un virage, tes yeux se posent sur l’objet en question. Tu ralentis pour reprendre ton souffle en parcourant les derniers mètres alors que Léna te rejoint au galop. Putain le voilà, t’as eu une peur bleue. Tu te penches pour le ramasser et voilà qu’il te glisse des mains. Saleté. “Euuuuuh” Par contre, ça c’est pas normal. Qu’il te glisse des mains est une chose, qu’il flotte tout seul à une soixantaine de centimètres du sol, par contre, en est une autre, et beaucoup moins normale avec ça. “C’est toi, Léna?” demandes-tu, commençant légèrement à flipper. Elle répond nonchalamment non de la tête. Boooon. Okayyy. Heathcliff avait bien dit qu’il allait peut-être se passer des trucs bizarres ici et ta partenaire n'avait pas l'air très inquiète. Peu sûre de toi, tu projettes ta main dessus pour l’attraper, sans succès car il se barre un peu plus loin dans la ruelle, sans pour autant se poser à terre. Très bien. Ce portefeuille veut se la jouer comme ça. Non mais très bien, hein. Il veut jouer? Tu vas jouer. Tu prends une grande aspiration et enlève ton masque l’espace d’un instant. “HEAAATHCLIIIF? VIENS M’AIDER! J’AI UN PROBLÈME DE TYPE OBJET VOLANT SANS RAISON.” C’est un truc pour lui, ça normalement.

Si la simple idée de songer à un lieu hanté effraie la majorité des gens, ce n’est pas le cas d’Heathcliff qui sent sa curiosité et son adrénaline s’élever à leur paroxysme à chaque fois qu’il entend parler de ces endroits-là. Les bâtiments les plus lointains de la vieille Nathalia ne font pas exception à cette règle. La fascination qu’il ressent pour ces habitations abandonnées est plus que décelable lorsqu’il en parle à Laurine. Il donne des détails et parle avec conviction, au point qu’il n’est pas bien compliqué d’imaginer ce qu’il a pu voir à travers ses simples mots. Si ses récits peuvent faire frémir plus d’une personne, il sait que la demoiselle va y survivre. Parce qu’au fond, elle lui ressemble énormément : elle possède ce lien avec ces Pokémon si particuliers que peu de personnes ont et peuvent comprendre. Ce lien qui pousse les adorateurs des spectres et des autres Pokémon « étranges » à se rassembler malgré eux. C’est pour ça qu’il y a va franco avec elle. Heathcliff sait qu’il n’a aucun risque de la heurter, surtout pas sur ces propos.
En revanche, ça ne l’empêche pas de tilter lorsqu’elle lui parle des Zarbi. Le Pendragon a extrêmement peu d’a priori sur les Pokémon mais ceux-là, il ne les apprécie simplement pas. Pour en avoir déjà vu à l’oeuvre, il sait qu’ils ont un immense pouvoir qui s’éveille surtout lorsqu’ils sont un certain nombre et il n’est clairement pas rassuré à l’idée que Laurine puisse avoir un minimum d’intérêt pour ces Pokémon. « Je vois, il a simplement privilégié la situation qui lui semblait la plus urgente. », dit-il en hochant la tête. Heath’ comprend un peu mieux le choix fait par le ranger. Il valait mieux aider le dresseur maladroit qui était, sur le moment, une situation bien plus concrète et peut-être plus préoccupante que les Zarbi, bien qu’ils ne soient pas à négliger. Ils sont capables de transformer un lieu agréable en zone dangereuse. Cette pensée fait grimacer Heathcliff qui écoute patiemment la suite des explications. « Si je comprends bien, aucun de vous ne sait si leur présence est problématique actuellement ? », c’est bien beau d’en avoir parlé dans son rapport mais si c’est pour qu’il n’y ait aucune suite, c’est un peu dommage. après, il est possible que Laurine ne soit tout simplement pas au courant de l’envoi d’un autre ranger sur place. Laurine n’est peut-être pas au courant de tous les tenants et les aboutissants. Quelqu’un peut avoir reçu cet ordre et il n’est pas impossible que ce ne soit pas elle. Peu lui importe finalement ; le principal, c’est que cette histoire soit rapidement réglée. Si l’occulte est le domaine d’Heathcliff, il a du mal avec les événements surnaturels que les Zarbi peuvent produire. C’est différent des Spectres et ça ne lui procure pas du tout les mêmes sensations.

Il aurait pu expliciter pendant des heures sur le pourquoi du comment il préfère se tenir loin de ces Pokémon mais un mouvement dans l’ombre l’empêche de poursuivre. Si le scientifique a toute ses affaires, il s’empresse d’ordonner à Laurine de faire les vérifications qui s’imposent. Il ne sait pas si c’est dû à son regard insistant mais elle accepte de s’exécuter sans poser la moindre question. Les bras croisés sur sa poitrine, Heath scrute les gestes de la jeune femme, attendant patiemment qu’elle ait bien pris la peine de tout regarder. Pour ce qui est de ses poches directes, ça a l’air d’être bon. Le médium acquiesce quand elle lui confirme qu’elle a tout à ce niveau-là et qu’elle commence à fouiller son sac. Apparemment, c’est tout bon là aussi. « Je ne me moque pas, j’avais mes raisons de te demander de faire ça. », comme si faire peur à Laurine était son passe-temps favori. Non franchement, il a d’autres choses à faire. Le médium s’apprête à reprendre la route jusqu’à ce que la demoiselle se fige sur place en lui disant d’attendre. « Qu’est-ce qu’il y a ? », demande-t-il suite à l’injure qu’elle lâche et à l’air paniqué qui s’affiche sur son visage alors qu’elle refouille toutes ses poches. La réponse tombe rapidement : son portefeuilles a disparu. Ah. Merde.
Heathcliff a une vague idée de l’endroit où son portefeuilles peut se trouver mais il n’a pas le temps d’en informer Laurine qui est déjà partie en sens inverse en lui ordonnant de ne pas bouger, sous prétexte qu’elle va faire vite. Heathcliff soupire, conscient que si cette disparition est due à ce qu’il pense, ce n’est certainement en rebroussant chemin qu’elle va retrouver ses papiers. Pourtant, il ne bouge pas, accédant ainsi à sa requête. Sur ce coup-là, il la laisse faire en l’observant de loin. Il arrive à percevoir qu’elle galère un peu juste avant qu’elle l’appelle en hurlant. Faisant son possible pour se retenir de ricaner, Heath la rejoint en courant, Asmodée dans son dos. Ah oui, il comprend mieux ce qu’elle veut dire par objet volant sans raison. C’est bien ce qu’il pensait. Si ce portefeuilles est à plusieurs centimètres au-dessus du sol, il y a une raison plus ou moins logique à ça. « Il lévite plus qu’il ne vole et ce n’est pas sans raison. », commence-t-il, énigmatique. « Si je t’ai demandé de vérifier tes affaires, c’est parce que j’ai senti passer ce qui fait actuellement mumuse avec tes papiers. », qu’il laisse comme une évidence. « C’est un poltergeist - non, pas le Pokémon au nom qui lui ressemble - ça, c’en est un vrai. Un esprit-frappeur qui aime s’en prendre aux objets. Généralement, ils font ça gratuitement et sans raison apparente. Cela dit, ils s’en prennent rarement aux humains et si celui-ci ne veut que jouer, tu peux certainement négocier la récupération de ce qui t’appartient. », oh, il pourrait converser avec l’esprit, Heathcliff. Mais non, il a envie de voir comment sa petite protégée va s’en sortir avec cet esprit. Si nécessaire, il interviendra mais pour l’instant, il est convaincu qu’elle peut se débrouiller.